Rétrospective sur la carrière d`un artiste insubordonné
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Rétrospective sur la carrière d`un artiste insubordonné
Belgique Pierre Lafleur : Chant Quentin Halloy : Batterie Pierre Mottet : Basse Nicolas Dechêne : Guitare Fabian Beghin : Claviers, accordéon, flûte Rétrospective sur la carrière d’un artiste insubordonné 22 ans que Gainsbourg s’est barré. Pierre Lafleur, fan inconditionnel de ce génie obscur rend hommage à la carrière de tous les Serge via la réappropriation musicale d’une part de sa bouillonnante production se voulant fidèle aux originaux sans toutefois verser dans le tribute «copier-coller». Entouré de 4 talentueux comparses aux percussions, claviers, guitare, flûte, basse et accordéon, ce chanteur comédien puissamment inspiré évoque dans une perspective chronologique certains des tubes et titres plus confidentiels de son pygmalion provocateur. Le rappel de différents courants traversés par la chanson française entre la fin des années ‘50 et les nineties (Rive gauche, jazz, yéyé, rock, disco…) viennent enrichir la présentation. Les quelque 45 interprètes auxquels Gainsbourg a dédié sa plume ne sont pas non plus oubliés. Avant de tirer sa révérence, l’adepte des milieux noctambules, et des apparitions médiatiques alcoolisées a eu le temps de se frotter à de nombreux genres musicaux (reggae, funk, rock, jazz) habilement intégrés à son œuvre foisonnante. As de la contrefaçon et du sample avant l’heure, il a abondamment pioché dans le répertoire classique (Brahms, Chopin, Grieg, Dvorak…) et la poésie française (Verlaine, Franc-Nohain…). Son influence se marque aujourd’hui encore sur une multitude d’artistes, de Miossec à Feist en passant par Benjamin Biolay ou Portishead. L’espace de 50 minutes, l’esprit visionnaire et la liberté créatrice de ce poète maudit, angoissé, cynique, ambigu, égocentrique, mais classieux et terriblement audacieux hantent la scène. Gainsbourg et caetera dans une interprétation passionnément survoltée. Quelques éléments biographiques Serge Gainsbourg (né Lucien Ginsburg en 1928) est un auteur, compositeur, interprète, pianiste, scénariste, metteur en scène, écrivain, acteur et cinéaste français. Fils d’immigrants russes juifs, il veut d’abord être artiste-peintre. Il devient célèbre en tant qu’auteur-compositeur-interprète abordant de nombreux styles musicaux, ainsi que le cinéma et la littérature. Ses débuts sur scène sont difficiles, en raison de son physique. Toute sa vie, Serge Gainsbourg souffre de l’image que lui renvoie son miroir : celle d’un homme que l’on qualifie de laid. Il réalise plusieurs films et vidéo-clips et compose plus de quarante musiques de films. Il se crée, avec les années, l’image d’un poète maudit et provocateur, mais pas pour autant en marge du système. Les textes de ses chansons jouent souvent sur le double sens et illustrent son goût pour la provocation. Serge Gainsbourg aime également exploiter les références littéraires comme Verlaine (« Je suis venu te dire que je m’en vais »). Cependant il considère la chanson, et en particulier les paroles de chanson, comme un « art mineur » du fait que, contrairement à la peinture, par exemple, il ne nécessite aucune initiation pour être apprécié. Malgré cela, il travaille parfois beaucoup la forme poétique de ses textes. Gainsbourg séduit au cours de sa vie chanteuses et actrices, souvent renommées pour leur beauté : de Brigitte Bardot à Jane Birkin, avec qui il a son troisième enfant Charlotte Gainsbourg. Après leur séparation, il rencontre «Bambou», Caroline Paulus de son vrai nom, qui lui donne son quatrième et dernier enfant, Lucien Gainsbourg, dit «Lulu». Gainsbourg a une influence considérable sur des artistes français comme Taxi Girl, Renaud ou encore Étienne Daho mais également sur des artistes internationaux tels que Beck, Portishead et le compositeur David Holmes. Si sa notoriété à l’extérieur du monde francophone se limite aux professionnels de la musique, il réussit à classer deux de ses albums dans les meilleures ventes de disques aux États-Unis : « Bonnie and Clyde » (avec Brigitte Bardot), 12ème au Billboard 200 au cours de l’année 1968, et « Je t’aime... moi non plus », numéro 1 des ventes au Royaume-Uni. Ces performances, avec celles de la chanteuse belge Soeur Sourire, sont inégalées pour des chansons de langue française aux États-Unis, très rétifs aux chansons en langues étrangères. Interprètes pour lesquels Serge Gainsbourg a écrit : - Juliette Greco : « La Javanaise » en 1959. Elle l’initie avec Vian au Paris rive gauche. Elle décèlera derrière le serial séducteur une grande tendresse en Serge. - Régine : Durant les années 1960 et 1970 : longue collaboration, nombreux tubes dont le titre « Les P’tits papiers ». - Anna Karina qui va chanter la première en 1966 « Sous le soleil exactement » pour la comédie musicale « Anna». - Mireille Darc en 1968 est alors resplendissante et au sommet de sa gloire, il lui écrit quelques chansons. L’histoire ne dit pas jusqu’où a porté cette collaboration... - Françoise Hardy, en 1969, Gainsbourg signe pour elle « Comment te dire Adieu » qui devient un grand tube. - Jane Birkin : Il lui écrit de multiples chansons. En 1971, « La ballade de Melody Nelson » est LA chanson emblématique de Serge et Jane. En 1984, il composera pour elle « Baby alone in Babylone », qui signera la rupture du couple. - Catherine Deneuve : en1981, elle chante ou plutôt sussure (une façon de chanter que Gainsbourg adore) «Dieu est un fumeur de Havanes», tube issu de la B.O. de « Je vous aime ». Entre eux s’installe une vraie complicité. Sulfureuse ? Peut-être... - Isabelle Adjani s’entoure des talents de Gainsbourg en 1983 alors qu’elle se lance dans la chanson. Il lui signe 4 titres dont « Pull Marine ». - Vanessa Paradis : Last but not least. En 1990, Gainsbourg lui écrit l’album «Variations sur le même thème». Jeune mais avec un caractère bien trempé, Vanessa fera tourner Serge en bourrique ! Roi de la formule qui fait mouche, il dira d’elle «Paradis c’est l’enfer !» Mais encore : Petula Clark (« Vilaines filles, mauvais garçons», «La gadoue »), Serge Reggiani («Maxim’s »), Dalida (« Rue de mon Paris»), Brigitte Bardot (« Harley Davidson », « Bonnie and Clyde»), Zizi Jeanmaire (« Notre dernière chance », « Les bleus », « King kong», « Merde à l’amour »), Jacques Dutronc (« L’amour prison », «Les roses fanées »), Alain Bashung (« Volontaire », « J’envisage»), Alain Chamfort ( « Bambou », « Manureva »), France Gall (« Laisse tomber les filles», « Poupée de cire, poupée de son », «Les sucettes»), Charlotte Gainsbourg (« Lemon Incest »), Julien Clerc (« Si on chantait»)… Liens Internet www.chambellan.be/spip.php?rubrique17 www.youtube.com/watch?v=5eu3Tc3Imh8 www.youtube.com/watch?v=vfsR0iR0StU www.facebook.com/events/411910662229948 www.gainsbourg.net www2.ac-lyon.fr/enseigne/musique/jusselme/ babyprof.pdf Quelques chansons inspirées de grands thèmes classiques ou de poésie française - « Je suis venu te dire que je m’en vais » : Chanson écrite, composée et interprétée par Serge Gainsbourg, paru sur l’album « Vu de l’extérieur», en 1973. Cette année-là, Gainsbourg fait un premier infarctus. Hospitalisé une semaine, il a l’inspiration de ce qui donnera « Je suis venu te dire que je m’en vais ». Les paroles font références à « Chanson d’automne », poème de Paul Verlaine, dont il cite certains vers, tout en en réarrangeant l’ordonnance. Gainsbourg n’hésite pas à enregistrer les pleurs de Jane Birkin, pour accentuer l’effet dramatique du titre. - « Baby alone in Babylone » : utilisation du 3ème mouvement de la 3ème Symphonie (Poco Allegretto) en Fa majeur de Brahms. « Baby Alone in Babylone » est un album interprété par Jane Birkin, sorti en 1983. C’est le premier album réalisé après la rupture du couple qu’elle formait avec Serge Gainsbourg. Le thème de la séparation sentimentale est omniprésent (« Partie perdue », « Haine pour aime », « Rupture au miroir ») mais sans forcément renvoyer à la situation des artistes. La figure de l’actrice au destin tragique (Marilyn Monroe dans « Norma Jean Baker », la « Petite star inconnue » de « Baby Alone in Babylone ») est également très présente. Le disque est récompensé par le prix de l’Académie Charles-Cros en 1984. Il est aussi disque d’or. - « Initials B.B. »: utilisation de la Symphonie n° 9 «du Nouveau Monde» en mi mineur opus 95, 1er mouvement de Dvorak : le nom de l’album est tiré du surnom de Brigitte Bardot. La chanson « Bonnie and Clyde » est inspirée du poème «Le Corbeau» d’Edgar Allan Poe, pour les paroles d’ouverture. Exploitations pédagogiques possibles : - Vie et répertoire de Serge Gainsbourg ; - Interprètes pour lesquels il a écrit ; - Mouvements ou outils de composition qu’il a initiés ou exploités. Le En bref spectacle retrace la vie et expériences musicales novatrices de les Serge Gainsbourg. Il rend hommage à certains des très nombreux interprètes pour lesquels il a écrit et évoque les nouveaux langages qu’il a initiés. sont De multiples genres musicaux évoqués, dans lesquels l’artiste provocateur a puisé une inspiration. partie de son