Que représente Zlatan IbrahImovIc en suède

Transcription

Que représente Zlatan IbrahImovIc en suède
Vu de l’étranger
Que représente Zlatan
Ibrahimovic en Suède ?
La réponse
de Helle
Klein,
femme
pasteur et
journaliste
Ex-rédactrice
en chef politique
du quotidien
Aftonbladet
(social-démocrate
indépendant), elle
est, à 46 ans, l’une
des principales
figures du débat
d’opinion
en Suède et
a 11 000 abonnés
sur Twitter.
Zlatan Ibrahimovic, l’attaquant du Paris SaintGermain, est un joueur exceptionnel. Malgré
ses 31 ans, il a gardé toute sa ferveur et sa volonté de gagner. Son sourire, quand il est heureux
sur un terrain de football, est irrésistible. On
peut aussi le voir bouder pendant un match, quand le jeu ne le
satisfait pas. Il a un style qui n’appartient qu’à lui et il est capable de faire des choses inattendues. De ce point de vue, c’est
un artiste. Mais la dimension sociale de son histoire est très intéressante aussi. Zlatan a grandi dans une des banlieues les
plus difficiles de la Suède, à l’extérieur de Malmö. Cela donne
une valeur particulière à son succès. Pour des milliers de jeunes
Suédois vivant aujourd’hui dans un milieu comme était le sien,
il est un exemple. Et, dans notre équipe nationale, il a pris la
responsabilité de soutenir les jeunes joueurs.
Zlatan joue donc un rôle important dans la Suède multiculturelle d’aujourd’hui, et cela d’autant plus que la xénophobie
gagne du terrain dans notre pays. Face à l’identité suédoise que
veut défendre et promouvoir le parti d’extrême droite Sverigedemokraterna, il est devenu un contrepoids essentiel. S’il a la
popularité d’une rock star, il ne donne pas l’impression de vivre
dans un autre monde, il reste mêlé à la société. Le président des
Sverigedemokraterna l’a pourtant accusé de ne pas être un vrai
Suédois. Zlatan a répliqué, dans une interview au quotidien
Expressen, que cette attaque ne le “grattait” pas, comme on le
dit d’une piqûre de moustique. Il n’a jamais mélangé le sport
et la politique. Mais, dans la même interview, il s’est dit très
fier d’être suédois et capitaine de l’équipe de foot. Il est
conscient d’être un symbole d’union nationale. »
Propos recueillis par Mattias Lindén
Du minerai dans
mes lasagnes ?
Faut-il prendre
ce train ?
Jusqu’ici, ça n’était venu à l’idée de personne : difficile de mastiquer un minéral, par définition inorganique. Mais
les temps changent, et le minerai se
déguste à la bolognaise — y compris
quand les lasagnes au bœuf sont bien
au bœuf. Ces poètes de l’industrie
agroalimentaire, pour qui une charolaise ou une limousine n’est qu’une
usine à viande montée sur pattes, désignent par ce terme l’ensemble des bas
morceaux et tissus graisseux qu’ils hachent — oh ! rassurez-vous : dans le respect des « proportions anatomiques » ! —
pour mieux nous les faire avaler. Sans
doute le mot de « parure » — ces chutes
d’abattoir, peau, nerfs, graisse, recyclées pour « parer » la viande — était-il
encore trop beau. Avec le minerai, on
s’éloigne définitivement de l’idée un
peu noble d’ornement pour ne considérer les animaux, certes morts, que
comme des gisements. Dieu que la
chair est triste. ­— Aude Dassonville
Oui, sans hésiter, quand Fred est
aux commandes. Après une
interruption de vingt-six ans (!) et
contre toute attente, le dessinateur
a repris les aventures de Philémon.
Avec Le train où vont les choses (Dargaud), il met
un point final à une série débutée en 1965 dans
Pilote. Pourquoi tant de temps pour boucler ce
seizième volume ? Parce que la vie et ses pépins
(dépression, projets sans suite, maladie…) ont
dévié l’octogénaire de son but. « Le jour où je
devais sortir de l’hôpital après deux mois bien
barbants, on m’a opéré du cœur en urgence ! J’étais
furieux, surtout parce que je craignais de ne pas
pouvoir finir l’histoire »… On ne remerciera
jamais assez la chirurgie. — Stéphane Jarno
Télérama 3293
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