Le chemin de la sagesse
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Le chemin de la sagesse
Art de vivre HOSTETTLER Art de vivre Maxence Brulard Le chemin de la sagesse Il y avait autrefois les chercheurs d’or, qui couraient donc après des richesses concrètes et matérielles. Maxence Brulard, au contraire, est un chercheur de sens. Spiritualité et yoga, mais aussi graphologie et caractériologie, autant de manières différentes et complémentaires de chercher à comprendre cette éternelle énigme qu’est l’être humain. Esthète. «Cette statue d’origine birmane exprime la sagesse du Bouddha. C’est l’une de mes élèves de yoga qui me l’a offerte, ce qui me touche profondément. On dit dans le bouddhisme que lorsqu’on reçoit une statue en cadeau, elle est chargée d’amour, de tendresse, de gentillesse… A gauche, cette image exprime la spiritualité de l’Inde: la danse cosmique de Shiva avec des femmes qui sont autant de réincarnations». 16 N U M É R O 3 6 F É V R I E R - AV R I L 2 013 17 Art de vivre HOSTETTLER Art de vivre HOSTETTLER I HOSTETTLER Graphologue. «Je regarde à la loupe les mouvements de l’écriture, j’analyse les lignes, les creux, les déliés… J’essaie de percevoir la perception sensorielle de celui qui a écrit, pour en avoir une compréhension profonde. J’ai déjà fait plus de 11 000 études graphologiques, des centaines d’expertises judicaires…». Spirituel. «C’est un thanka, une sorte d’icône sur un tissu, qui représente le Bouddha de la santé et de la vitalité. Je l’ai reçu à Daramsalam, après un stage de médecine tibétaine. Il exprime une grande force spirituelle. Les moines mettent un mois pour fabriquer cette étoffe, qui est censée contenir toute l’énergie qu’ils ont mise dans leur travail». 18 N U M É R O 3 6 l est tour à tour volubile, silencieux, proche, distant, observateur, conseiller… Maxence Brulard, tour à tour souriant, tendre, dynamique, est aussi fluctuant et immobile que sa référence ultime, le Bouddha. Il est né en Bretagne, dans cette terre de catholicisme enraciné et ardent, et il est devenu plus tard, sans rien renier de ses origines ni de son héritage, un être spirituel plus vaste et plus insaisissable. «J’ai 66 ans, avoue-t-il avec réticence, mais j’ai probablement quelques milliers d’années karmiques». Signe du destin toujours, il est né à Linart, station balnéaire chic, élégance, bourgeoise, située juste en face de Saint-Malo, ce repaire de bandits, de corsaires… «Je suis arrivé à Genève en 1969, remarque Maxence Brulard, c’était sans doute une manière de dépasser et de faire coexister mes contradictions et mes envies». Ses envies? Des besoins spirituels forts et puissants! Ses contradictions? Une tradition catholique et des influences plus larges, plus floues, venues d’ici ou là dans cette immensité qu’on appelle l’Orient. Une manière, aussi, de percevoir le monde et les autres qui n’allait forcément de soi, parce qu’elle était instinctivement multiple et foisonnante. Ce que Maxence Brulard découvre très tôt, dès l’adolescence, c’est son don pour l’analyse de l’écriture et son feeling pour ce que Balzac ap- Maître. «Pour mes cours de yoga, je cultive une atmosphère intimiste et sereine. Il faut beaucoup de tendresse pour que le corps et l’âme puissent s’harmoniser. On ne peut pas atteindre la zénitude en cinq minutes!». pelait savamment «la seconde vue». Il voit le réel, le terre-à-terre, qui se cache dans l’écriture, les formes, les m’a montré ce que j’avais à faire et quels devaient être mes objectifs. Je crois beaucoup à la vérité de la vie en réfléchissant à leur vie et à leurs aspirations. On dit, en sanscrit, que le vrai gourou est celui qui révèle la lignes, les ronds, les pleins, les déliés. Mais il voit aussi, dans le même mouvement, tout ce qui échappe au concret parce qu’il est du domaine du spirituel pur: les sentiments, les émotions, les pensées secrètes, les aspirations refoulées, les rêves inaccessibles, les tensions plus ou moins inconciliables et violentes. «J’ai laissé la vie me conduire, explique Maxence Brulard, toujours avenant et chaleureux. C’est elle qui et c’est ce que j’essaie de faire sentir autour de moi». Des milliers d’analyses graphologiques – sa première profession. Des milliers de cours de yoga et de bouddhisme – sa seconde passion. Des stages de ressourcement et de spiritualité en Tunisie, où il a fait construire une maison. «Je propose à ceux qui le souhaitent de faire des vacances intelligentes, dit-il. Je leur suggère de profiter du soleil tout lumière qui est en vous, que c’est celui qui chasse l’ombre qui vous empêche de voir votre propre soleil». Maxence Brulard est très zen et la seule chose qu’il espère, au fond, c’est de faire partager sa zénitude. n Jaques Rasmoulado [email protected] Tél. Cabinet: 022 329 18 80 ou 079 202 31 05 F É V R I E R - AV R I L 2 013 19