Le chemin de la sagesse

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Le chemin de la sagesse
Art de vivre
HOSTETTLER
Art de vivre
Maxence Brulard
Le chemin
de la sagesse
Il y avait autrefois les chercheurs d’or, qui couraient
donc après des richesses concrètes et matérielles.
Maxence Brulard, au contraire, est un chercheur
de sens. Spiritualité et yoga, mais aussi graphologie
et caractériologie, autant de manières différentes
et complémentaires de chercher à comprendre
cette éternelle énigme qu’est l’être humain.
Esthète.
«Cette statue d’origine birmane exprime la sagesse du Bouddha.
C’est l’une de mes élèves de yoga qui me l’a offerte, ce qui me touche
profondément. On dit dans le bouddhisme que lorsqu’on reçoit une statue
en cadeau, elle est chargée d’amour, de tendresse, de gentillesse…
A gauche, cette image exprime la spiritualité de l’Inde: la danse cosmique
de Shiva avec des femmes qui sont autant de réincarnations».
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Graphologue.
«Je regarde à la loupe les mouvements de l’écriture, j’analyse les lignes,
les creux, les déliés… J’essaie de percevoir la perception sensorielle
de celui qui a écrit, pour en avoir une compréhension profonde.
J’ai déjà fait plus de 11 000 études graphologiques, des centaines
d’expertises judicaires…».
Spirituel.
«C’est un thanka, une sorte d’icône sur un tissu, qui représente le Bouddha
de la santé et de la vitalité. Je l’ai reçu à Daramsalam, après un stage
de médecine tibétaine. Il exprime une grande force spirituelle. Les moines
mettent un mois pour fabriquer cette étoffe, qui est censée contenir toute
l’énergie qu’ils ont mise dans leur travail».
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l est tour à tour volubile, silencieux, proche, distant, observateur, conseiller… Maxence Brulard, tour à tour souriant, tendre,
dynamique, est aussi fluctuant et
immobile que sa référence ultime, le
Bouddha. Il est né en Bretagne, dans
cette terre de catholicisme enraciné
et ardent, et il est devenu plus tard,
sans rien renier de ses origines ni de
son héritage, un être spirituel plus
vaste et plus insaisissable.
«J’ai 66 ans, avoue-t-il avec réticence,
mais j’ai probablement quelques
milliers d’années karmiques». Signe
du destin toujours, il est né à Linart,
station balnéaire chic, élégance,
bourgeoise, située juste en face de
Saint-Malo, ce repaire de bandits, de
corsaires…
«Je suis arrivé à Genève en 1969,
remarque Maxence Brulard, c’était
sans doute une manière de dépasser
et de faire coexister mes contradictions et mes envies». Ses envies?
Des besoins spirituels forts et puissants! Ses contradictions? Une tradition catholique et des influences
plus larges, plus floues, venues d’ici
ou là dans cette immensité qu’on
appelle l’Orient. Une manière, aussi,
de percevoir le monde et les autres
qui n’allait forcément de soi, parce
qu’elle était instinctivement multiple et foisonnante.
Ce que Maxence Brulard découvre
très tôt, dès l’adolescence, c’est son
don pour l’analyse de l’écriture et
son feeling pour ce que Balzac ap-
Maître.
«Pour mes cours de yoga, je cultive une atmosphère intimiste et sereine. Il faut beaucoup de tendresse
pour que le corps et l’âme puissent s’harmoniser. On ne peut pas atteindre la zénitude en cinq minutes!».
pelait savamment «la seconde vue».
Il voit le réel, le terre-à-terre, qui se
cache dans l’écriture, les formes, les
m’a montré ce que j’avais à faire et
quels devaient être mes objectifs. Je
crois beaucoup à la vérité de la vie
en réfléchissant à leur vie et à leurs
aspirations. On dit, en sanscrit, que
le vrai gourou est celui qui révèle la
lignes, les ronds, les pleins, les déliés. Mais il voit aussi, dans le même
mouvement, tout ce qui échappe au
concret parce qu’il est du domaine
du spirituel pur: les sentiments, les
émotions, les pensées secrètes, les
aspirations refoulées, les rêves inaccessibles, les tensions plus ou moins
inconciliables et violentes.
«J’ai laissé la vie me conduire, explique Maxence Brulard, toujours
avenant et chaleureux. C’est elle qui
et c’est ce que j’essaie de faire sentir
autour de moi».
Des milliers d’analyses graphologiques – sa première profession.
Des milliers de cours de yoga et de
bouddhisme – sa seconde passion.
Des stages de ressourcement et de
spiritualité en Tunisie, où il a fait
construire une maison. «Je propose
à ceux qui le souhaitent de faire des
vacances intelligentes, dit-il. Je leur
suggère de profiter du soleil tout
lumière qui est en vous, que c’est celui qui chasse l’ombre qui vous empêche de voir votre propre soleil».
Maxence Brulard est très zen et la
seule chose qu’il espère, au fond,
c’est de faire partager sa zénitude. n
Jaques Rasmoulado
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