Abbaye de Royaumont - Profession Spectacle

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Abbaye de Royaumont - Profession Spectacle
Abbaye de Royaumont : l’exceptionnel au service du spectacle vivant
Hier avait lieu l’inauguration des bâtiments rénovés de l’abbaye de Royaumont, la
plus grande restauration jamais entreprise par la Fondation Royaumont depuis le
XIXe siècle : mise à neuf de l’imposant bâtiment des moines, création de 8 studios
supplémentaires, d’un laboratoire de travail ainsi que de nouveaux espaces de
stockage, construction d’un ascenseur… Le spectacle vivant a, en ces lieux chargés
de mémoire, de beaux jours devant lui !
« Exceptionnel »… le mot était sur toutes les lèvres, hier, sur celles des personnalités
invitées à prendre la parole pour célébrer l’inauguration, sur celles – également – des
invités, venus découvrir les importants travaux menés par la Fondation Royaumont en
seulement six mois.
L’enjeu, pour Aldo Cardoso, président de la Fondation, est « autant de préparer l’avenir que
célébrer le passé ». Cet ensemble « exceptionnel », unique dans le Val-d’Oise et, osons
l’élargissement, unique en France pour le spectacle vivant, « favorise la formation
professionnelle des jeunes générations de musiciens et chorégraphes, stimule l’écriture
d’œuvres nouvelles et fait en définitive de ce centre culturel international à la fois une
pépinière d’artistes et un incubateur de projets », s’enthousiasme Aldo Cardoso
Croiser le patrimoine, la création et l’accueil
« En juillet 2015, lorsque le conseil d’administration a validé la restauration, ce fut un
véritable saut dans le vide, se souvient Frank Magloire, secrétaire général de la Fondation.
Il ne fallait pas se louper, car on avait gelé toute l’activité des événements et séminaires
pendant six mois. »
Coût des travaux ? 6,6 millions d’euros. Au moment de la décision, la Fondation dispose de
1,5 millions ; il lui reste encore à trouver les 5 millions supplémentaires : « Ce fut un
cauchemar ! Le stress, je l’ai eu surtout à ce moment-là », poursuit Frank Magloire,
également responsable de la recherche de fonds. Le département accepte de financer à
hauteur de 1,26 millions, tandis que la région prend à son compte près de 40 % des
travaux ; l’État et divers mécènes privés complètent.
« C’est un vrai pari sur l’avenir », assure le secrétaire général, car il faudra probablement
deux ans pour reconstituer l’équivalent du chiffre d’affaires perdu. Pour Arnaud Bazin,
président du conseil départemental du Val-d’Oise, ces travaux étaient toutefois nécessaires :
« Royaumont se devait de faire peau neuve, explique-t-il. L’abbaye est l’illustration de la
réponse la plus pertinente à donner aux problématiques qui concernent l’avenir du
patrimoine et des monuments historiques français : croiser le patrimoine, la création et
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l’accueil ».
8 studios supplémentaires pour développer la friction des arts
C’est bien le spectacle vivant qui profite de cette restauration, avec notamment la création
de 8 studios supplémentaires ainsi que d’un atelier que Sylvie Brély, déléguée générale aux
programmes artistiques, appelle « laboratoire » : « Ces studios et le laboratoire sont le point
d’orgue de cette restauration. Ils vont nous permettre de développer un projet démarré l’an
dernier : une formation résidence qui rassemble des plasticiens, des danseurs et des
musiciens, avec l’idée de renouveler la forme du concert. »
Avec ces espaces supplémentaires, la fondation Royaumont dispose dorénavant d’une
capacité de 53 chambres afin d’assurer les 18 formations qu’elle donne chaque année, ainsi
que les 5 programmes qui font aujourd’hui sa notoriété : voix, clavier, musique
transculturelle, danse et musique contemporaine. Plus de 220 stagiaires sont ainsi accueillis
dans l’année, ainsi que divers ensembles en résidence pour 3 ou 4 ans : Pygmalion (dir.
Raphaël Pichon), Le Caravansérail (dir. Bertrand Cuiller) et Graindelavoix (dir. Björn
Schmelzer).
« J’ai l’envie, également portée par mes collègues, d’explorer cette friction entre les arts, se
réjouit Sylvie Brély. Je souhaite que Royaumont devienne ce lieu de rencontres où on se
questionne sur sa pratique artistique, où on s’interroge sur les moyens de renouveler le
rapport au public, car cela demeure une grande question pour le monde classique. »
Les partitions des grands maîtres à disposition de tous
Autre projet du moment : la convention avec la médiathèque Mahler, signée le 13 septembre
dernier. Thomas Vernet, responsable de la bibliothèque musicale François Lang, déjà riche
de nombreuses partitions autographes de Debussy, de Berlioz ou de Fauré, se retrouve ainsi
à la tête de cette institution appartenant à la Fondation de France. L’objectif, selon les mots
de Frank Magloire, est de faire de cette « belle endormie », un « lieu vivant », en mettant à
la disposition des praticiens de la musique les travaux originaux de leurs illustres
prédécesseurs.
La Fondation Royaumont entre ainsi pleinement dans le XXIe siècle : « Cette rénovation de
l’abbaye nous offre des outils magnifiés pour travailler et créer », confirme Sylvie Brély.
Carrefour artistique de première ampleur, l’abbaye offre au spectacle vivant un écrin
« exceptionnel », entre tradition vigoureuse et modernité assumée.
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Pierre MONASTIER
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Les travaux visent « autant à préparer l’avenir que célébrer le passé » (Aldo
Cardoso, président de la Fondation Royaumont)
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Grand orgue Cavaillé-Coll (1864) – « L’abbaye de Royaumont, pour tous les
habitants du Val d’Oise, c’est notre chef-d’œuvre à nous, notre bijou
architectural, notre trésor culturel. » (Jérôme Chartier, premier vice-président de
la région Île-de-France)
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Grand comble – Le plancher souple de cette salle de danse est construit sur des
balles de tennis.
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Un des huit nouveaux studios créés pour accueillir les projets mêlant plasticiens,
musiciens et danseurs.
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Le laboratoire : salle brute destinée la création de nouveaux projets artistiques.
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Notre coup de cœur : le magnifique ascenseur en laiton, qui « réussit la
performance extraordinaire d’être à la fois totalement fondu dans le site et en luimême une œuvre d’art » (Arnaud Bazin, président du conseil département du Val
d’Oise).
« Quand on travaille dans un bâtiment comme ça, évidemment, on est très
intimidé, parce que ce sont des lieux qui nous dépassent. […] La question de
l’ascenseur a été beaucoup discutée. Mettre un ascenseur dans un escalier
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néogothique, ce n’est pas facile, surtout quand cet escalier est lui-même intégré
à un bâtiment du XIIIe siècle. » (François Chatillon, architecte en chef des
Monuments historiques)
Nouveau projet de la Fondation Royaumont : la convention signée entre la
bibliothèque musicale François Lang et la médiathèque Mahler, dans le VIIIe
arrondissement de Paris.
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