Ses premiers interprètes… La schizophrénie
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Ses premiers interprètes… La schizophrénie
Ses premiers interprètes… La schizophrénie créative de Gainsbourg, pour reprendre ce terme, on pourrait aussi parler de polygamie artistique, passe bien sûr aussi par les créations et les reprises que ses interprètes font très tôt de ses compositions. Leurs versions sont différentes des siennes et elles sont souvent très réussies. Michèle Arnaud qui chante « La recette de l’amour fou » et « Jeunes femmes et vieux messieurs » en 58 avec son charme enjôleur et sautillant, qui arrive à donner de la profondeur à une chanson comme « Les goémonds » qui est très sombre (en 62), Jean-Claude Pascal chanteur de charme oublié aujourd’hui qui reprend « Douze belles dans la peau » lui aussi en 58, qui compose un petite saynète très efficace avec « En relisant ta lettre » en 61, sans parler bien sûr du « Poinçonneur des Lilas » par les Frères Jacques qui s’inscrit dans leur spectacle unique qui tient à la fois du tour de chant, du théâtre et du mime avec les quatre chanteurs moulés dans leurs collants dessinés par Jean-Denis Malclès, voilà quelques exemples d’interprétations très personnelles, souvent plus attrayantes à vrai dire que les propres versions de Gainsbourg… D’ailleurs, du début à la fin de sa carrière, il serait possible de raconter une biographie musicale parallèle de Gainsbourg, en ne citant que ses interprètes. Par exemple, la version de « L’appareil à sous » de Jean-Claude Pascal en 1963, sur un super 45 tours La Voix de son Maître, est une introduction possible à l’univers des yé-yé.