2002 - Vigie Nature - Muséum national d`Histoire naturelle

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2002 - Vigie Nature - Muséum national d`Histoire naturelle
Suivi Temporel des Oiseaux Communs
Bilan 2002 du programme STOC pour la France
Frédéric Jiguet & Romain Julliard
Comme annoncé précédemment (Julliard 2002, Jiguet & Julliard 2003), les bilans des
programmes STOC-EPS (points d’écoute) et STOC-Capture (échantillonnage par filets
japonais) se font désormais conjointement. Les variations d’effectifs d’une année à l’autre
sont calculées grâce aux données obtenues dans le cadre du programme STOC-EPS, et le
programme STOC-Capture permet de fournir des informations sur les variations d’indices
démographiques pour les espèces concernées. Le programme STOC dans son ensemble
constitue ce que l’on appelle un suivi intégré des populations d’oiseaux (Julliard & Jiguet
2002). Chaque année, des centaines de volontaires assurent le suivi de points d’écoute et de
stations de baguage dans le cadre de ce programme, dont la coordination nationale est assurée
par le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO), au sein du
Muséum National d’Histoire Naturelle.
Le bilan du STOC-EPS présenté ici est le premier s’appuyant sur le réseau basé sur un
plan d’échantillonnage représentatif mis en place en 2001. Il ne concerne donc que les carrés
suivis en 2001 et 2002 soit moins de 25% du total des carrés suivis en 2002, compte-tenu de
la forte augmentation du réseau cette année là. De plus, tous ces carrés ont par nécessité la
même histoire, à savoir un premier comptage en 2001 et un deuxième en 2002. Or, il est
classique dans ce genre de suivis, que les observateurs s’améliorent légèrement entre le 1er et
le 2ème comptage. N’ayant pas le recul suffisant pour évaluer cet effet, ce premier bilan du
STOC-EPS nouvelle formule doit être interprété avec prudence. Nous ne présenterons donc
qu’une version allégée de la comparaison 2001-2002. Cependant, nous profitons de la place
ainsi libérée pour présenter deux autres valorisations du STOC-EPS, les cartes d’abondances
relatives et la surveillance de la phénologie des espèces communes.
Bilan des opérations STOC en 2001-2002
Les variations d’abondance ont été calculées à partir des données recueillies sur 142 carrés
EPS (soit 1414 points EPS) et 53 stations STOC-capture qui ont été suivis de manière
comparable en 2001 et en 2002. La répartition des carrés suivis les deux années reprend
globalement celle des carrés suivis au printemps 2001. Les espèces pour lesquelles le seuil de
50 individus contactés sur au moins 25 points d’écoute au moins une des deux années ont été
considérées pour étudier les variations d’abondance. Ces variations peuvent être comparées
avec celles obtenues par le STOC-capture (le seuil étant ramené à 25 adultes capturés au
moins une des deux années).
Le suivi d’un carré EPS se fait deux fois chaque printemps, avant et après la date
charnière du 8 mai, idéalement avec 4 à 6 semaines d’intervalle. Lorsqu’un même carré n’a
pas été suivi le même nombre de fois en 2001 et 2002, seul le passage commun a été retenu
pour les analyses. Lorsque les points d’écoute ont été réalisés deux fois les deux années, c’est
le nombre maximal d’individus contactés lors de l’un ou l’autre des passages sur chaque point
qui est retenu pour chaque année.
Au total, les variations d’abondance peuvent être calculées pour 83 espèces
communes. Le nombre d’espèces suivies augmentera à l’avenir car de le nombre de sites
suivis croît chaque année, et de nombreuses autres espèces passeront le seuil requis pour
étudier de manière fiable les variations d’effectifs.
A coté du calcul des variations d’abondance, nous présentons les variations de l’indice
de productivité entre 2001 et 2002. Cette indice est basé sur le ratio jeunes / adultes capturés
dans les stations STOC. Cet indice permet de comparer le succès de la reproduction ces deux
années. Il est proposé pour les espèces avec au moins 10 jeunes et au moins 10 adultes
capturés au moins une des deux années considérées.
Toute espèces confondues, entre 2002 et 2001, les observateurs ont compté 4% d’oiseaux en
plus, et les bagueurs capturés 9% d’adultes en moins mais 10% de jeunes en plus (soit un ratio
jeunes / adultes en augmentation de 21%). On peut conclure sans ambiguïté que la
reproduction a été bien meilleure en 2002 qu’en 2001, et ce pour la plupart des espèces
considérées (Tableau 1). En revanche, il est difficile d’interpréter la différence entre l’indice
d’abondance calculé à partir du STOC-EPS et celui calculé à partir des captures d’adultes :
différence de répartition géographique et d’habitats échantillonnés (les données EPS sont
alors clairement les plus fiables) ? Effet « 1ére année » en 2001 pour tous les carrés EPS ?
contamination des comptages EPS par la forte reproduction en 2002 ? Notons cependant, que
la diminution globale en 2002 que suggère le STOC-capture est cohérente avec une mauvaise
reproduction en 2001, et que pour une majorité d’espèces, les variations d’effectifs restent très
similaires entre STOC-capture et STOC-EPS.
Espèces en diminution
L’année 2002 est marquée par la diminution significative des effectifs de plusieurs espèces
migratrices transsahariennes : la Tourterelle des Bois Streptopelia turtur (-14%), les
Hirondelles de fenêtre Delichon urbica (-27%) et rustique Hirundo rustica (-23%), et la
Rousserolle effarvatte Acrocephalus scirpaceus (-15%). La France a donc vu ses effectifs
d’hirondelles communes diminuer d’un quart entre 2001 et 2002. La chute des effectifs est
notable mais non significative pour trois autres migrateurs transsahariens : le Martinet noir
Apus apus (-5%), la Fauvette grisette Sylvia communis (-13%) et l’Hypolaïs polyglotte
Hippolais polyglotta (-16%). Enfin, le Pouillot fitis Phylloscopus trochilus montre une baisse
sensible des effectifs comptés, très forte des effectifs capturés, à quoi s’ajoute une
reproduction plus médiocre en 2002 qu’en 2001 ce qui n’est évidemment pas très
encourageant et confirme le caractère durable du déclin de cette espèce en France.
D’autres espèces ont aussi montré des diminutions d’effectifs, avec la Cisticole des
joncs Cisticola juncidis, qui montre le déclin le plus important en France en 2002 (-30%) et la
Panure à moustache (-39%), qui pourraient toutes deux avoir pâti des vagues de froid courtes
mais sévères qui ont sévi au cours de l’hiver 2001-2002. Le Corbeau freux Corvus frugilegus
(-14%) et le Choucas des tours Corvus monedula (-26%) montrent aussi des effectifs en
baisse, ainsi que la Linotte mélodieuse Carduelis cannabina (-14%), trois espèces dont le
déclin à long terme en France est soupçonné (pour les deux premiers) ou bien établi (pour la
Linotte) .
Espèces en augmentation
Les mésanges et les fringilles sont en augmentation en 2002, avec les Mésanges charbonnière
Parus major (+12%) et bleue P. caeruleus (+17%), le Moineau domestique Passer
domesticus (+20%), le Verdier d’Europe Carduelis chloris (+26%) et le Chardonneret élégant
C. carduelis (+20%). Contrairement aux autres corvidés, la Corneille noire Corvus corone
augmente en 2002 (+10%), quand la Pie bavarde Pica pica reste stable. Le Pic épeiche
Dendrocopos major est lui aussi en augmentation en 2002 (+29%). Parmi les colombidés, le
Pigeon ramier Columba palumbus augmente (+22%), et la Tourterelle turque Streptopelia
decaocto continue son explosion démographique (+21%). En ce qui concerne le Pigeon biset
urbain C. livia, l’augmentation est probablement due au simple rappel, fait après la saison
2001, qu’il faut également compter cette espèce lors des relevés. La Mouette rieuse Larus
ridibundus et le Goéland leucophée L. michahellis montrent une nette augmentation, mais il
n’est pas possible de savoir si cela correspond à une plus grande population reproductrice ou a
un estivage plus détecté d’adultes et d’immatures. Deux espèces de turdidés ont vu leurs
effectifs augmenter entre 2001 et 2002, sans que ces variations soient statistiquement
significatives, même si la tendance observée semble fiable : la Grive musicienne Turdus
philomelos (+11%) et la Grive draine T. viscivorus (+19%).
Le projet d’Atlas Dynamique
Après sa relance au printemps 2001 (Jiguet 2001), le programme STOC-EPS a pris une
ampleur considérable en 2002 (Jiguet & Julliard 2003), avec 603 carrés suivis dont les
données sont parvenues à ce jour à la coordination nationale, répartis dans 85 départements.
La large couverture spatiale des sites suivis au niveau national, et la standardisation de recueil
des données sur chaque carré de 10 points d’écoute, permettent l’étude des variations spatiales
de l’abondance relative des espèces communes. Pour chaque carré EPS, on calcule le nombre
total d’individus d’une espèce qui a été comptabilisé sur l’ensemble des 10 points. On obtient
ainsi une valeur d’abondance relative de l’espèce, obtenue dans une unité de surface fixe de 4
km2 (un carré de 2x2 km) selon un protocole standardisé (même durée d’écoute sur 10 points
distincts). Si des variations entre observateurs et selon la date de suivi existe bien entendu, il
semble raisonnable de faire l’hypothèse que ces variations sont réparties équitablement sur
l’ensemble du territoire, surtout dans la mesure où un grand nombre de sites sont suivis. Il
semble peu probable que tous les observateurs d’une zone géographique comptent
différemment une espèce, ou encore qu’ils aient tous réalisés leurs points d’écoute à des dates
extrêmes.
A partir de ces valeurs d’abondance relative, on peut utiliser des outils de statistiques
spatiales pour extrapoler à l’ensemble du territoire national l’abondance relative de chaque
espèce bien suivie. L’abondance relative d’un point donné est calculée à partir de la moyenne
des abondances relatives des carrés prospectés les plus proches, pondérée par leur distance au
point considéré. La fonction de pondération tient compte de la forme de l’auto-corrélation
spatiale observée dans les données. Cette méthode permet notamment de prendre en compte
l’hétérogénéité de densité de carrés EPS suivis. La représentation graphique de ces variations
spatiales est une véritable carte nationale d’abondance relative pour l’espèce considérée. Bien
sûr, les valeurs obtenues sont fiables là où un nombre minimal de carrés EPS a été suivi. De
telles cartes nationales peuvent être réalisées chaque année pour chaque espèce abondante au
moins localement, et l’on pourra ainsi comparer les cartes obtenues pour une même espèce
année après année. Un certain nombre de cartes réalisées grâce aux données recueillies en
2002 sont consultables sur le site internet du CRBPO (www.mnhn.fr/mnhn/meo/crbpo), et
nous avons tenu à vous en présenter quelques unes ici (Fig. 1).
Ces cartes ne sont pas des cartes de distribution signalant la présence ou l’absence
d’une espèce dans une zone géographique. Par exemple, l’Alouette des champs Alauda
arvensis a une densité très faible dans le Limousin notamment (Fig. 1-a). Cela ne veut pas
dire qu’il n’y aucune Alouette des champs en Limousin, mais que son abondance relative est
négligeable par rapport à l’abondance relative mesurée sur l’ensemble des carrés EPS ailleurs
en France. On peut ainsi noter la faible abondance de l’Alouette des champs autour de Paris
(ce qui en soit n’est pas une découverte), mais la forte abondance relative du Pigeon ramier en
région Ile-de-France (Fig. 1-b). L’Alouette lulu Lullula arborea est, elle, bien représentée
dans le Limousin, mais ses principaux bastions semblent être en Languedoc-Roussillon et
dans la basse vallée du Rhône (Fig. 1-c). La Fauvette mélanocéphale Sylvia melanocephala
reste comme attendu, bien cantonnée à la région méditerranéenne (Fig. 1-d). Les cartes des
Bruants jaune Emberiza citrinella et zizi E. cirlus (Fig. 1-e et 1-f) sont particulièrement
intéressantes car elles montrent bien la ségrégation spatiale des bastions de chacune de ces
espèces (Bruant jaune plus septentrional, Bruant zizi plus méridional).
Les informations apportées par l’Atlas Dynamique sont donc différentes de celles
fournies par les atlas ornithologiques nationaux existants, par exemple le « Nouvel Atlas des
Oiseaux Nicheurs de France, 1985-89 » (Yeatman-Berthelot & Jarry 1994). Il ne s’agit pas de
cartographier la présence de comportements reproducteurs sur l’ensemble des cartes IGN de
France, mais de représenter les variations géographiques d’abondance relative, et ce sur une
base annuelle. Ce type d’Atlas Dynamique peut bien sûr être décliné au niveau local, dans la
mesure où le nombre et la densité des carrés EPS suivis le permettent. L’utilisation des
données EPS dans le cadre de l’Atlas Dynamique permet de valoriser les données recueillies
sur les carrés suivis une seule année. Il ne faut donc pas hésiter à prendre en charge un suivi,
même si l’on pense ne pas pouvoir l’effectuer sur le moyen ou le long terme. Il est bien sûr
important d’avoir un large réseau de carrés suivis sur une longue période, pour pouvoir
mesurer de manière fiable les variations d’effectifs d’un maximum d’espèces communes,
mais les suivis sur une seule année seront intégrés dans l’Atlas Dynamique et dans l’étude de
la phénologie.
L’Atlas Dynamique trouvera aussi des applications concrètes en terme d’expertise et
d’évaluation de politiques de protection et de gestion des espaces. Prenons par exemple le cas
d’un espace protégé, d’une ZPS ou d’un site Natura2000. Grâce à l’Atlas Dynamique, il est
possible de prédire quelle devrait être l’abondance relative d’une espèce sensible dans le
périmètre de cet espace. Si le gestionnaire du site effectue des relevés selon la même
méthodologie, il pourra ensuite comparer les valeurs prédites par l’atlas - extrapolation des
valeurs obtenues dans la nature ordinaire alentours, dans le cadre du réseau des carrés EPS
tirés au sort - avec les valeurs qu’il aura réellement mesurées sur le site. Il peut ainsi évaluer
la qualité de son site pour telle ou telle espèce réputée sensible (l’Alouette lulu et la Fauvete
pitchou Sylvia undata, par exemple). On peut aussi déterminer quelle est la proportion de la
population nationale d’une espèce qui est incluse dans un site ou un ensembles de sites (ZPS
par exemple). On voit ici l’importance qu’a le tirage aléatoire des sites suivis dans le cadre du
réseau de référence STOC-EPS, qui permet de faire des prédictions spatiales d’abondance
relative et de variations temporelles fiables.
L’étude de la phénologie
Une étude récente menée sur la Grive musicienne Turdus philomelos dans un village anglais,
publiée dans la revue anglaise « British Birds » (Snow 2003), illustre les fortes variations
inter-annuelles du démarrage et de l’intensité de l’activité de chant chez cette espèce de
passereau. Dès lors, peut-on être sûr que des variations d’abondance, mesurées notamment à
partir de la détection de mâles chanteurs, sont bien liées à des variations d’effectifs et non pas
à des variations d’activité de défense territoriale ? Par exemple, le déclin à long terme
annoncé pour certaines espèces ne pourrait-il pas correspondre tout simplement à un décalage
de la période de chant dans le temps ? Les deux passages effectués chaque année sur chaque
carré à au moins 4 semaines d’intervalle permettent d’appréhender ces éventuelles variations
de ce qu’on appelle la phénologie (le déroulement dans le temps d’un phénomène saisonnier).
En effet, on en déduit dans chaque cas la variation d’abondance de l’espèce considérée entre
les deux dates de comptage. En faisant la moyenne de ces variations sur l’ensemble des carrés
en fonction des dates de comptage, on obtient une description de la variation saisonnière de
l’abondance. Suivant l’espèce, ces variations sont dues à une combinaison des variations de
l’activité de chant et donc de l’activité reproductrice, et du retour de migration (Figure 2). En
comparant ces résultats au fil des ans, il sera possible de détecter d’éventuels changements
dans la phénologie de contact des individus d’une espèce donnée, et ainsi de suivre
l’évolution des dates de migration et de reproduction d’un grand nombre d’espèces.
Conclusions et perspectives
Le développement des réseaux nationaux STOC continuant, la qualité des informations que
nous obtiendrons ne cessera de s’améliorer. Plus d’espèces communes pourront être suivies,
aussi bien dans le temps que dans l’espace. Des comparaisons régionales peuvent d’ores et
déjà être envisagées dans un avenir proche (cf. Julliard 2002 et Figure 2). Les développements
de l’Atlas Dynamique et de l’étude de la phénologie permettront de valoriser les données
obtenues même une seule année sur un carré donné. Il ne faut donc pas hésiter à prendre en
charge un carré EPS même si l’on pense ne pas pouvoir le suivre plus d’un ou deux ans, mais
bien sûr il reste primordial de suivre la majorité des sites sur le long terme pour surveiller
l’état de santé des populations d’oiseaux communs.
La mobilisation des naturalistes ornithologues reste très forte sur le terrain, et
l’ensemble de ceux qui oeuvrent pour une meilleure connaissance et une meilleure protection
de notre avifaune ne peut que s’en réjouir et l’encourager. A ce jour, le programme STOC est
le seul observatoire de la biodiversité fonctionnant à une échelle nationale en France, et des
projets visant à mettre en place de tels observatoires sur d’autres compartiments de la
biodiversité devraient voire le jour, en prenant exemple sur ce que nous avons pu construire
tous ensemble.
Soutien au programme STOC
Swarovski Optik soutient le programme français de suivi temporel des oiseaux communs, et
offre une paire de jumelles du tout dernier modèle EL 10x32 (sorti en août 2003, prix
catalogue 1760 euros) à un des observateurs du réseau STOC. L’heureux élu sera le
‘propriétaire’ du carré tiré au sort parmi ceux dont les relevés seront parvenus à la
coordination nationale avant le 10 novembre 2003.
Remerciements
Il est plus que jamais évident que le bon déroulement du programme STOC dépend avant tout
de l’investissement personnel de centaines de bénévoles qui assurent le suivi sur le terrain et
la coordination du programme au niveau local, que ce soit pour les carrés de points d’écoute
ou sur les stations de baguage. Nos remerciements vont également aux personnes privées, aux
municipalités et aux institutions qui autorisent un accès renouvelé chaque année aux stations
STOC. Le programme STOC est soutenu par le Muséum National d’Histoire Naturelle, le
Ministère en charge de l’Environnement et le Centre National de la Recherche Scientifique.
Comment participer au réseau national STOC-EPS ?
Vous êtes ornithologue, vous connaissez les chants d’oiseaux et vous souhaitez participer au
suivi temporel des effectifs d’oiseaux communs dans votre région ? Comment vous joindre au
réseau national STOC-EPS ? C’est très simple : il faut prendre contact avec le coordinateur
local qui correspond à la zone géographique sur laquelle vous souhaitez réaliser un suivi (liste
des
coordinateurs
disponibles
sur
le
site
internet
du
CRBPO :
www.mnhn.fr/mnhn/meo/crbpo), ou bien vous prenez contact avec le coordinateur national au
CRBPO, Frédéric Jiguet ([email protected]). Vous fournissez au coordinateur le nom de la ou
des communes autour desquelles vous souhaitez faire un suivi EPS en précisant le nombre de
carrés que vous souhaitez suivre pour chaque site. Le coordinateur local vous fera parvenir
par la suite une fiche situant sur fond de carte le carré à prospecter, ainsi qu’un carré de
remplacement au cas où le premier serait impraticable. Le tirage au sort d’un carré, dans un
rayon de 10 kilomètres autour du point fourni par l’observateur, est réalisé par le coordinateur
national au CRBPO, sur un logiciel de Système d’Information Géographique. Le rendu des
données s’effectue auprès des coordinateurs locaux pour les observateurs, permettant ainsi la
création de bases de données départementales ou régionales. Un logiciel de saisie des données
EPS a été mis au point et est disponible gratuitement pour tous les observateurs.
Bibliographie
Jiguet F. (2001). Programme STOC-EPS – Bilan de la relance du réseau national en 2001.
Ornithos 8:201-207.
Jiguet F. & Julliard R. (2003). Suivi Temporel des Oiseaux Communs. Bilan des réseaux
nationaux de France pour l’année 2002. Ornithos 10 : 2-11.
Julliard R. (2001). Programme STOC-Capture. Bilan 1999 pour la France. Ornithos 8: 1-7.
Julliard R. (2002). Programme STOC-Capture. Bilan 2001 pour la France. Suivi Temporel
des Oiseaux Communs par échantillonnage par filets japonais. Ornithos 9 : 129-137.
Julliard R. & Jiguet F. (2002). Un suivi intégré des populations d’oiseaux communs en
France. Alauda 70:137-147.
Snow D. (2003). Song and territories of Song Thrushes in a Buckinghamshire village: a tenyear study. British Birds 96: 119-131.
Yeatman-Berthelot D. & Jarry G. (1994). Nouvel Atlas des Oiseaux Nicheurs de France,
1985-1989. Société Ornithologique de France, Paris.
Summary
The French Breeding Bird Survey in 2002.
Sites sampled for the French Point Count Survey and the Constant Effort Site programme in
2001 and 2002 allow between-year comparisons to be made. Declining species in 2002 were
Barn Swallow (-23%) and House Martin (-27%), Reed Warbler (-15%) and Turtle Dove (14%). Other trans-saharian migrants showed decreasing numbers but just failed to reach level
of statistical significance: Common Swift (-5%), Whitethroat (-13%) and Melodious Warbler
(-16%). The Zitting Cisticola and Bearded Tit showed the highest decreases in 2002 (-30%
and –39%, respectively), this probably due to short but severe and repeated frozen episodes
during winter 2001-2002. The Roof and the Jackdaw decreased, but the Carrion Crow
increased (+10%). Other increasing species were: House Sparrow (+20%), Greenfinch
(+26%), Goldfinch (+20%) but the Linnet decreased significantly (-14%). Great and Blue Tits
increased, as well as Wood Pigeon and Great Spotted Woodpecker, while Collared Dove
(+21%) seems to continue its long-term increase. Song and Mistle Thrushes also tended to
increase.
Further uses of Breeding Bird Survey data are presented. Spatial modelling of specific
relative abundance is presented for a few common species, at a national scale. Such mapping
of geographical variations in relative abundance gives birth to what is called the Dynamic
Atlas of common bird abundance. This new type of atlas does not focus on reproductive status
of a given species within a grid unit, but allows to illustrate the geographical variations in
relative abundance during the breeding season. Phenology of contacts with species can also be
determined using the same data in each year, allowing to study eventual effects of climate
changes on breeding phenology (territorial defence for the Cuckoo as an example). The longterm study of such temporal or spatial variations in relative abundance and phenology could
greatly improve the interpretation we could make from declines of common bird species, for
example to ensure they are related to declines in species numbers and not to changes in the
timing of the territorial defence following climate changes.
Figure 1. Cartes d’abondance relative de différentes espèces de passereaux communs en
France au printemps 2002. L’abondance relative augmente du plus clair au plus sombre. a)
Alouette des champs Alauda arvensis ; b) Pigeon ramier Columba palumbus ; c) Alouette lulu
Lulula arborea ; d) Fauvette mélanocéphale Sylvia melanocephala ; e) Bruant jaune Emberiza
citrinella ; f) Bruant zizi Emberiza cirlus.
Prediction maps of relative abundance for six species in France in spring 2002. a) Skylark ;
b) Wood Pigeon; c) Woodlark ; d) Sardinian Warbler; e) Yellowhammer ; f) Cirl Bunting.
a
c
e
b
d
f
Figure 2. Phénologie de l’abondance relative pour 4 espèces en France au printemps 2002 :
Rougegorge familier Erithacus rubecula, Grive musicienne Turdus philomelos, Rossignol
philomèle Luscinia megarhynchos, et Coucou gris Cuculus canorus. Pour le Coucou, la zone
d’étude est divisée en 3 bandes longitudinales contenant chacune environ 200 carrés.
Phenology of contact with four species in France between 1st April and 15th June 2002
(Robin, Wood Thrush, Nightingale and Cuckoo). Three phenological curves are shown for
Cuckoo, according to three latitudinal categories (south, centre and north France) containing
ca. 200 BBS squares each.
Rougegorge
Grive musicienne
Rossignol
Indice d'abondance
175
150
125
100
75
50
25
0
01-avr
140
16-avr
01-mai
16-mai
31-mai
Phénologie du Coucou gris
Indice d'abondance
120
15-juin
Nord
Centre
Sud
100
80
60
40
20
0
01-avr
16-avr
01-mai
16-mai
31-mai
15-juin
Tableau 1. Bilan démographique des espèces échantillonnées par le programme STOC en
2002. Les données présentées concernent les sites qui ont été suivis à la fois en 2001 et en
2002. Les variations d’effectifs et d’un indice démographique sont proposées : effectifs
comptés (EPS), effectifs d’adultes capturés (capture), et ratio jeunes/adultes (capture) dont les
variations sont censées refléter les variations du succès de la reproduction (voire le texte
principal de l’article pour les détails de calcul des paramètres et indices). Des tests statistiques
permettent de déterminer si les variations observées sont significatives, c’est-à-dire si elles se
retrouvent d’un site à l’autre et si les erreurs d’échantillonnage n’ont qu’un risque faible
d’occasionner par hasard de telles variations (souligné : de 5 à 10 % ; en gras : < 5 %). Pour
les espèces dont le nom est suivi d’un astérisque, les variations d’effectifs ont été calculées à
partir des données EPS et Capture ou Capture seulement.
Nom vernaculaire
Grand Cormoran
Aigrette garzette
Héron cendré
Canard colvert
Milan noir
Buse variable
Faucon crécerelle
Perdrix rouge
Perdrix grise
Faisan de Colchide
Gallinule poule d'eau
Foulque macroule
Mouette rieuse
Goéland argenté
Goéland leucophée
Pigeon biset domestique
Pigeon ramier
Tourterelle turque
Tourterelle des bois
Coucou gris
Martinet noir
Huppe fasciée
Pic vert
Pic épeiche
Alouette lulu
Alouette des champs
Hirondelle de fenêtre
Hirondelle rustique
Pipit des arbres
Bergeronnette printanière
Bergeronnette grise
Troglodyte mignon
Accenteur mouchet
Rougegorge familier
Rossignol philomèle
Gorgebleue à miroir *
Rougequeue noir
Rougequeue à front blanc
Tarier pâtre
Merle noir
Grive musicienne
Grive draine
Bouscarle de Cetti
Cisticole des joncs
Nom scientifique
Phalacrocorax carbo
Egretta garzetta
Ardea cinerea
Anas platyrhynchos
Milvus migrans
Buteo buteo
Falco tinnunculus
Alectoris rufa
Perdix perdix
Phasianus colchicus
Gallinula chloropus
Fulica atra
Larus ridibundus
Larus argentatus
Larus michahellis
Columba livia
Columba palumbus
Streptopelia decaocto
Streptopelia turtur
Cuculus canorus
Apus apus
Upupa epops
Picus viridis
Dendrocopos major
Lullula arborea
Alauda arvensis
Delichon urbica
Hirundo rustica
Anthus trivialis
Motacilla flava
Motacilla alba
Troglodytes troglodytes
Prunella modularis
Erithacus rubecula
Luscinia megarhynchos
Luscinia svecica
Phoenicurus ochruros
Phoenicurus phoenicurus
Saxicola torquata
Turdus merula
Turdus philomelos
Turdus viscivorus
Cettia cetti
Cisticola juncidis
Effectifs
EPS
2001
68
54
168
344
92
185
157
57
86
131
78
100
307
197
53
92
1169
451
575
472
1871
88
225
142
130
807
270
1109
98
176
168
1003
282
717
681
10
197
46
200
1545
525
166
124
100
Effectifs
EPS
2002
54
41
140
312
74
194
131
45
84
140
75
103
562
178
93
253
1431
546
494
483
1772
71
240
183
118
739
198
857
113
176
170
990
308
753
696
22
227
58
201
1634
582
198
119
70
Variations
-21%
-24%
-17%
-9%
-20%
+5%
-17%
-21%
-2%
+7%
-4%
+3%
+83%
-10%
+75%
+175%
+22%
+21%
-14%
+2%
-5%
-19%
+7%
+29%
-9%
-8%
-27%
-23%
+15%
0%
+1%
-1%
+9%
+5%
+2%
-10%
+15%
+26%
+1%
+6%
+11%
+19%
-4%
-30%
Adultes
capturés 2001
Adultes
capturés 2002
Ratio
juv/ad 2001
Ratio
juv/ad 2002
28
22
0,5
0,55
25
7
13
26
119
166
248
139
84
120
176
214
137
63
0,87
0,37
1,49
0,42
0,27
0,55
0,55
1,52
0,5
0,38
560
106
501
130
1,33
0,4
0,54
3,88
0,42
0,41
67
67
0,79
0,9
Phragmite des joncs *
Rousserolle verderolle *
Rousserolle effarvatte *
Hypolaïs polyglotte
Fauvette mélanocéphale
Fauvette grisette
Fauvette des jardins
Fauvette à tête noire
Pouillot véloce
Pouillot fitis
Roitelet huppé
Panure à moustache*
Mésange à longue queue
Mésange noire
Mésange nonnette *
Mésange boréale *
Mésange bleue
Mésange charbonnière
Sitelle torchepot
Grimpereau des jardins
Loriot d'Europe
Geai des chênes
Pie bavarde
Choucas des tours
Corbeau freux
Corneille noire
Etourneau sansonnet
Moineau domestique
Moineau friquet
Bouvreuil pivoine *
Pinson des arbres
Serin cini
Verdier d'Europe
Chardonneret élégant
Linotte mélodieuse
Bruant jaune
Bruant zizi
Bruant des roseaux *
Bruant proyer
Acrocephalus
shoenobaenus
Acrocephalus palustris
Acrocephalus scirpaceus
Hippolais polyglotta
Sylvia melanocephala
Sylvia communis
Sylvia borin
Sylvia atricapilla
Phylloscopus collybita
Phylloscopus trochilus
Regulus regulus
Panurus biarmicus
Aegithalos caudatus
Parus ater
Parus palustris
Parus montanus
Parus caeruleus
Parus major
Sitta europaea
Certhia brachydactyla
Oriolus oriolus
Garrulus glandarius
Pica pica
Corvus monedula
Corvus frugilegus
Corvus corone
Sturnus vulgaris
Passer domesticus
Passer montanus
Pyrrhula pyrrhula
Fringilla coelebs
Serinus serinus
Carduelis chloris
Carduelis carduelis
Carduelis cannabina
Emberiza citrinella
Emberiza cirlus
Emberiza schoeniclus
Miliaria calandra
195
99
393
156
1117
747
75
53
125
51
35
7
480
783
102
171
196
206
470
417
636
1682
2549
1496
123
31
1505
298
563
597
471
344
167
8
188
163
88
343
163
1187
790
61
55
127
64
41
20
563
880
120
189
188
207
481
307
544
1847
2484
1789
141
27
1592
298
707
719
404
325
179
14
195
-2%
-16%
-15%
-16%
-11%
-13%
+4%
+6%
+6%
-19%
+4%
-39%
+2%
+25%
+14%
-14%
+17%
+12%
+18%
+11%
-4%
0%
+2%
-26%
-14%
+10%
-3%
+20%
+15%
+9%
+6%
0%
+26%
+20%
-14%
-6%
+7%
+8%
+4%
156
45
834
74
153
38
710
84
0,47
0,48
0,08
0,28
0,11
0,26
208
181
823
354
90
184
174
760
377
52
0,6
0,39
0,63
0,91
0,58
0,83
0,34
0,88
0,99
0,48
109
79
66
59
0,7
1,06
0,39
1,78
21
43
89
150
23
23
75
132
1,1
0,84
1,53
2,01
1,17
2,17
2,39
3,12
25
33
0,64
0,79
53
67
0,45
0,96
51
88
62
96
0,25
0,11
0,27
0,17
55
46
54
29
0,11
0,48
56
48
134
139
0,43
0,36