fiche lecture le chant de la baleine abandonn\351e

Transcription

fiche lecture le chant de la baleine abandonn\351e
Fiche de lecture
Comité de lecture théâtre
Titre :
Auteur :
Editions :
Le Chant de la baleine abandonnée
Yves Lebeau
Théâtrales
Résumé
Trois enfants, la fille, l’aîné et le cadet, se retrouvent sur le seuil de la maison de leur
mère… Il va s’agir de lui annoncer qu’elle ferme une dernière fois sa porte pour partir
en maison de retraite, alors qu’elle croit aller habiter chez l’un d’eux.
Contact : La Maison du Théâtre 02 98 47 33 42
Source : www.lamaisondutheatre.com
Analyse
Yves Lebeau pose une situation très simple pour le cadre de sa pièce : une femme âgée
ferme une dernière fois la porte de sa vaste demeure pour aller habiter chez l’un de
ses enfants (tout du moins le croit elle), tout se passe sur le perron et dans le jardin.
Tout se passe en temps réel, il n’y a aucune contraction de temps. Ce qui intéresse
l’auteur est plus une analyse des rapports mère / enfants que le développement d’une
histoire à rebondissement.
Les enfants arrivent l’un après l’autre et l’on voit se tisser le réseau des préférences et
des caractères de chacun ; on voit les liens plus ou moins secrets qui les unissent à la
mère.
La mère est un personnage savoureux et haut en couleur par sa partialité, ses jugements tranchés, son coté « mère abusive ». Par sa persistance à ne pas vouloir entendre (elle a sûrement très bien compris) qu’elle va aller dans un petit studio de résidence pour vieux, elle teste ses enfants, elle les poussent dans leur retranchement. On
a l’impression qu’elle cherche à les secouer… comme pour une ultime et dernière leçon de vie. C’est un très beau personnage.
Le début de la pièce avec la fille, autour de « l’événement » qu’est de fermer la porte
d’entrée est très savoureux. En hypertrophiant cette action apparemment banal, Yves
Lebeau en fait une sorte de numéro que la mère fait à sa fille pour lui redonner le goût
de choses essentielles, pour lui apprendre à regarder vraiment les choses les plus simples, pour lui dire également qu’un monde va disparaître… au nom d’une préoccupation de sécurité et de bien-être que les enfants auraient pour leur mère.
L’écriture est peut-être un peu trop bavarde par moments, mais la langue est belle,
très rythmique et très poétique.