Economiser l`énergie et améliorer les performances
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Economiser l`énergie et améliorer les performances
BÂTIMENTXXXX POMPE À CHALEUR Aimé et Florian Gonidec, Yves Guillerm Economiser l’énergie et améliorer les performances A partir d’une pompe à chaleur installée sur un laveur d’air, de l’eau chaude est produite afin d’alimenter un réseau de chauffage. Ce réseau permet non seulement de chauffer localement les porcelets à l’aide d’aérothermes situés dans les salles mais également de préchauffer l’air entrant dans les combles situés au-dessus des post-sevrages et des engraissements. L’objectif est de réduire la facture énergétique liée au chauffage, mais surtout d’améliorer les conditions d’ambiance et donc les performances de l’atelier grâce à un préchauffage de l’air alimentant les salles. répondait bien à cette attente» souligne Aimé Gonidec. Dans le cadre de sa réflexion, Aimé a pris contact avec la société Tuffigo pour formaliser son projet. C’est dans ce cadre que Jean-Luc Martin a proposé à l’éleveur de préchauffer l’air au niveau de l’entrée dans les combles. E n mars 2008, Aimé Gonidec, éleveur de porcs à Beuzec-CapSizun et adhérent au groupement Coopagri-Bretagne, a mis en route un nouveau bâtiment de 1 250 places en engraissement et 1 000 places en post-sevrage. Il s’agit d’un bâtiment équipé d’une ventilation centralisée avec gaine basse d’extraction et lavage d’air. «Mon souhait était de pouvoir récupérer les calories de l’eau du laveur pour chauffer mes 1 000 places de post-sevrage neuves mais également les 500 places de l’ancien post-sevrage. La pompe à chaleur La pompe à chaleur et les circulateurs d’eau alimentent les aérothermes en post-sevrage ainsi que les échangeurs situés dans les combles au-dessus des post-sevrages et des engraissements. Un ballon d’eau chaude isolé d’une capacité de 1 000 litres stocke l’eau produite par la pompe à chaleur avant redistribution dans le bâtiment. Atout Porc Bretagne - Mai 2009 7 BÂTIMENT 1 200 m linéaires de capteurs en polyéthylène Le principe de l’installation consiste à prélever les calories de l’eau du laveur, dont la température est voisine de 17°C, pour les transférer à un réseau de chauffage à l’aide de la pompe à chaleur. Pour prélever cette chaleur, six serpentins de 200 m linéaires chacun sont installés dans la fosse du laveur. Il s’agit de tuyaux en polyéthylène de diamètre 40 mm. Dans chaque serpentin circule de l’eau glycolée à 5 % qui assure le transport des calories jusqu’à la pompe à chaleur. La société Tuffigo précise que «la pompe à chaleur restitue 80 kWh d’ énergie thermique au réseau de chauffage pour 20 kWh d’ énergie électrique consommée». La pompe à chaleur est ici régulée pour monter la température de l’eau du réseau de chauffage à 48°C. L’eau est ensuite stockée dans un ballon isolé de 1 000 litres avant redistribution dans les salles et les combles. Quatre circuits de chauffage eau chaude Deux premiers circuits assurent l’alimentation en eau chaude des postsevrages. Le chauffage des salles, Les capteurs en polyéthylène sont disposés dans la fosse de réception du laveur et maintenu au fond par un cadre métallique. En fonctionnement, les tuyaux baignent intégralement dans l’eau du laveur. de 250 places chacune, se fait par un aérotherme eau chaude d’une puissance nominale de 8 kW tenant compte du préchauffage de l’air dans les combles. Il est installé au-dessus du couloir principal entre les deux rangées de cases. Deux autres circuits alimentent en eau chaude les combles séparés au-dessus des post-sevrages et des engraissements. Dans chaque comble se trouve un échangeur correspondant à un «radiateur eau chaude» installé au niveau de l’entrée d’air principale du comble. L’air frais extérieur est ainsi réchauffé avant d’alimenter les salles favorisant son mélange avec l’air ambiant et limitant les risques de retombées d’air froid sur les porcs. Quatre turbines assurent l’extraction d’air des salles par une gaine de ventilation jusqu’au laveur. 8 Atout Porc Bretagne - Mai 2009 BÂTIMENT L’installateur souligne que «la régulation de la température des combles est gérée à l’aide de deux boîtiers : un côté post-sevrage et l’autre côté engraissement. Ces boîtiers gèrent les vannes trois voies des échangeurs et les volets d’entrée d’air dans les combles. Tant que le débit demandé est inférieur au débit maximum de l’ échangeur, soit 12 000 m 3 /h pour 50 kW, les volets d’entrées d’air sont fermés. Quand le débit est supérieur et que la dépression commence à monter, les volets d’entrées d’air sont ouverts afin de garder une dépression inférieure à 10 Pa dans les combles. Cette mesure est réalisée à l’aide de deux dépressiomètres électroniques». Deux boîtiers de régulation permettent de piloter les vannes trois voies alimentant les échangeurs situés dans les combles ainsi que les volets d’entrée d’air En post-sevrage, la température recherchée dans les combles est de 14 °C tandis qu’en engraissement la température est de 10 °C. «Par ce système de préchauffage de l’air, je suis moins tributaire des variations des conditions climatiques journalières. Lorsque les températures sont froides, je ne sous-ventile pas mon bâtiment ce qui me permet de maintenir une ambiance saine» observe l’éleveur. Aujourd’hui, l’installation est en route depuis un an avec un hiver écoulé. Aimé ne dispose pas encore de tous les éléments pour évaluer la performance exacte de son installation mais elle lui donne déjà satisfaction : «cette technique doit me permettre de faire baisser mon indice de consommation en plus des économies de chauffage réalisées grâce à la pompe à chaleur». Le chauffage des salles en post-sevrage est assuré par un aérotherme installé au-dessus du couloir entre les deux rangées de cases. Atout Porc Bretagne - Mai 2009 9 BÂTIMENT L’installation dispose d’une alarme en cas d’arrêt de la pompe à chaleur et n’oblige à aucune surveillance particulière. Le système est entièrement automatisé et régulé par un ensemble de sondes installées dans le bâtiment. La particularité de ce projet réside dans le préchauffage de l’air dans les combles à partir d’une pompe à chaleur sur laveur d’air. Outre la possibilité d’assurer le chauffage en post-sevrage, c’est bien l’amélioration des conditions d’ambiance en post-sevrage et en engraissement qui est recherchée. La rentabilité du projet repose sur une économie d’énergie non seulement sur le chauffage mais également sur l’aliment. Frédéric KERGOURLAY, Chambres d’agriculture de Bretagne Yves GUILLERM, Coopagri-Bretagne Les échangeurs ou "radiateurs à eau chaude" sont positionnés dans les combles au niveau de l'entrée d'air principale du bâtiment. 10 Atout Porc Bretagne - Mai 2009