Atomx - Anthony BEAUCHET

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Atomx - Anthony BEAUCHET
© Anthony Beauchet | www.anthonybeauchet.com | Mai 2016
INTERVIEW D’ATOMX
Par Anthony Beauchet | Paris Electronik | 2005
AtomX, peux-tu te présenter ?
DJ AtomX, Damien de mon vrai prénom. Je suis DJ drum'n'bass mais mon parcours a commencé avec
la techno en 1998, quand j’ai commencé à mixer. Très vite, je me suis orienté vers la drum parce que
je me retrouvais plus dans ce courant-là par rapport aux sonorités et au rythme trop linéaire de la
techno.
Peux-tu nous en dire un peu plus sur le concept Bombatomika ?
Bombatomika est né de la rencontre de DJ Ti*a*go, qui est batteur brésilien et de moi-même. On
s'est regroupé totalement par hasard. Ti*a*go a déjà un groupe au Brésil et il a sorti un album
drum'n'bass accoustique : « Colorama ». Je l'ai rencontré dans une soirée où il mixait et on a tout de
suite eu la même conception de la drum : une musique dynamique, faite pour faire bouger les gens
quelque soit le style. On a monté une série de soirées. Il est reparti au Brésil pour des raisons
professionnelles. De mon coté, j'ai continué à prêcher la bonne parole sur Paris en attendant son
retour. Les soirées Bombatomika, c'était deux soirées en une sur le thème de la jungle/drum'n'bass,
comprenant un coté organique, des samples rythmiques issus de la samba et des sons plus
électroniques, plus dark. On est resté vigilent pour garder un certain esprit festif et un équilibre dans
notre concept.
Au niveau scénique, ça donnait quoi ?
On voulait au départ introduire un batteur et un percussionniste dans nos sets. On a commencé à
jouer dans un bar et on ne pouvait pas s'encombrer d'une batterie. On a donc plutôt dévié sur un
concept trois platines : la troisième platine était branchée sur une deuxième table de mixage, ellemême branchée sur une table de mixage à trois ou quatre voies : une troisième voie était toujours
ouverte pour favoriser la libre expression. Chaque DJ était indépendant quant aux sons qu'il passait.
Il y avait un DJ maître qui dirigeait le mix et un autre qui était plutôt esclave, avec des scratchs ou
l’utilisation de la troisième platine. On alternait le coté maître/esclave sur des sessions d’une heure
et demi environ. DJ Ti*a*go jouait plutôt de la Liquid alors que moi j’ais plus dans des sons style Ed
Rush.
Peux-tu nous parler de ta résidence au Truchmush ? Et dans la foulée, c'est quoi une bonne soirée
pour toi ?
Pourquoi une résidence ? Parce qu’avoir un lieu régulier permet de pouvoir s’exprimer aux platines
au moins une fois par mois. Cette résidence me permet aussi d'inviter des gens que j’aime et de faire
des rencontres. Le Truchmush, je l’ai connu grâce à un pote sur Internet qui était un habitué du lieu :
j’ai déposé une mixtape et un dossier et la soirée d’essai a attiré une quarantaine de personnes. Suite
à ça, le patron m’a proposé une résidence de novembre 2004 à juillet 2005 tous les derniers
mercredis de chaque mois.
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Pour moi, une bonne soirée, c'est des gens qui dansent : c’est vrai qu’en bar, ce n’est pas toujours
facile dans un bar.
Pour un jeune DJ qui voudrait se lancer dans le mix, quels conseils pourrais-tu lui donner selon ta
propre expérience ?
C'est important pour un DJ de faire attention aux sonorités des disques, à la technique. On peut
facilement pardonner une erreur de calage à partir du moment où les disques sont sur le même
timbre. Certains jeunes aujourd’hui ont tendance à focaliser sur la technique et à moins travailler làdessus. Il faut aussi penser aux auditeurs, ne pas être uniquement tourné vers soi : ce n’est pas facile
quand on ne maîtrise pas l'aspect technique. Le DJ pour moi doit savoir s’adapter, préparer ses sets à
l'avance : avec l’expérience, tout devient plus naturel.
As-tu un disque qui ne sort jamais de ton bag ?
A chaque fois que je finis un set, j'essaye de mettre l'intro de « stay with me » sur l'album « mysteries
of funk » de Grooverider.
As-tu des projets dans un proche avenir ?
Il y a mon projet associatif avec Ziloub (Opal Vision) qui est en train de porter ses fruits. Pour
Bombatomika, DJ Ti*a*go sera bientôt de retour en France. Au niveau de la compo, j'en bave mais je
travaille mieux depuis mon récent déménagement où je me suis mieux installé. J'aime bien bosser la
musique au sens stricte du terme : pour le mix, je m'entraine entre cinq et dix heures par semaine.
En me mettant à la production, j’ai moins le temps de m'entraîner, d'écouter mes disques et trouver
les morceaux qui vont bien ensemble : le temps passé sur mon PC, c’est autant de temps que je ne
passe pas à mixer et c’est frustrant parfois. Je n’ai pas de machines, juste un vieux PC : je ne pense
pas pour autant que ça soit une barrière pour produire. J'ai désormais ma petite batterie de logiciels :
Reason 3, Acid Pro 4 et Soundforge 5. Comme pour le mix, je compose de la drum'n'bass.
Tu mixes drum'n'bass, tu composes drum'n'bass, : tu vis drum’n’bass en sommes ?
Je mixe aussi de la techno mais c'est dur et onéreux d'être sur les deux fronts à la fois.
Techniquement, je trouve que c'est plus dur de mixer de la techno que de la drum. En drum, les
cycles sont bien marqués : il y a des petits breaks, des moyens breaks et des gros breaks. Même si tu
perds le fil pendant que tu cales, t'attends le gros break et tu sais qu'après tu vas envoyer. Alors
qu'un disque à la Plastikman ou de Marco Carola, des trucs hyper répétitifs, pour choper un bon
cycle, faut rester super concentré. Et puis quand j'ai acheté mes platines, mes premiers calages où
j’ai senti le truc, c’était avec de la drum.
Est-ce qu'il y a des lieux où t'aimerais vraiment jouer ? Et as-tu pour le fun un mauvais souvenir de
soirée ?
Je n’ai jamais eu l'opportunité de mixer sur un gros son, hormis le Gibus : bien que j’ai mixé une
heure et demi, y avait 20 clopins dans le club et forcément ça faisait bien vide ! En restant modeste
(rires), le Batofar et le Tryptique me font envie. Même si ça me fait un peu flipper, j’aimerais bien
mixer aussi en free-party ou en rave.
Coté mauvais souvenir, c'était une soirée privée où le retour était à trois mètres et y avait deux kilos
pour une petite salle : l'angoisse ! J'avais préparé mon set mais dès que je lâchais mon disque, y avait
un décalage d’une demi seconde à cause de ce retour. J'ai pas caler trois morceaux : je laissais
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tourner les disques et après je suis allé pleurer ! Y a aussi les soirées où y a pas une mouche... Mais
même si tu mixes devant personne, tu dois aller au bout : au fond, faut voir ça comme un bon
entraînement.
Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter à l'avenir ?
Que je continue à me faire plaisir et à faire plaisir à ceux qui m'écoutent.

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