Projet de communication

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Projet de communication
Projet de communication
Mamadou Amouzou
Master II : IFORD
e-mail : [email protected]
et Zourkaleini Younoussi
Enseignant chercheur à l’IFORD
e-mail : [email protected]
THEME : Migration dans la périphérie de Ouagadougou et grossesses à risque des
adolescentes.
La ville de Ouagadougou a connu une expansion rapide au cours de ces quatre
dernières décennies tant en nombre d’habitant qu’en espace occupé (Schoumaker et al. 2002).
Cette dynamique est essentiellement due à l’exode rural favorisant ainsi le développement
rapide des quartiers pauvres et précaires à la périphérie (zone non lotie) et de la ville légale
(zone lotie). Les caractéristiques des quartiers pauvres causent un réel problème de santé en
général, de celle de santé de la reproduction en particulier. Dans la définition de ce dernier
concept on relève « le droit d’accéder à des services qui permettent aux femmes de mener à
bien grossesse et accouchement et donnent aux couples toutes les chances d’avoir un enfant
en bonne santé ». En d’autres termes la santé de la reproduction a, entre autre, pour objet de
mettre la femme à l’abri des grossesses à risque.
Les chercheurs et les praticiens pensaient qu’il était possible de déceler et traiter les
grossesses à risque élevé avant et pendant la grossesse afin de prévenir de nombreux décès
maternels. Toutefois, ces deux interventions n’ont pas permis une réduction significative de la
mortalité maternelle. Aujourd’hui, les professionnels de la santé et les décideurs s’accordent
généralement à reconnaître que la plupart des décès maternels procèdent de problèmes qu’il
est difficile de déceler ou dépister mais qui se prêtent presque toujours à un traitement, pourvu
que des soins obstétricaux d’urgence de bonne qualité soient accessibles (UNFPA 2004)
Par définition, une grossesse à risque est une grossesse qui fait courir des risques pour
la santé de la mère et/ou celle de l’enfant. Elles sont dues soit à une pathologie liée à la
maman, soit au développement du fœtus, soit à la survenue d'événements spécifiques lors de
la grossesse.
En clair, on parle de grossesse à risque lorsque la future mère présente un terrain à risque :
une femme très jeune ou âgée, ou qui souffre d’une maladie chronique telle qu’un diabète,
une hypertension artérielle, une pathologie cardiaque, etc. ; de même si elle présente des
antécédents obstétricaux particuliers (anomalies du bassin (il peut être trop petit, malformé de
naissance ou encore déformé à la suite d'un accident), utérus trop petit avec un ou plusieurs
kystes ou encore d'utérus rétro versé, fausses couches).
La mère sans problème particulier au départ, peut parfois présenter des complications de sa
grossesse telles qu’une hémorragie, une hypertension artérielle gravidique, une infection (par
exemple une infection urinaire sévère), une phlébite (inflammation veineuse due à la
formation de caillot de sang et caractérisée par une douleur et gonflement locaux), voire une
embolie pulmonaire, toutes pathologies dont il faudra faire le diagnostic rapidement et
prendre en charge.
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Il existe aussi d’autres facteurs de risque avant le début de la grossesse qui sont
potentiellement les suivants :
· avoir eu un enfant moins de deux ans auparavant
· avoir déjà donné naissance à quatre enfants ou plus
· avoir déjà accouché d'un bébé prématuré ou pesant moins de 2 kilos à la naissance
· avoir déjà eu un accouchement difficile ou une césarienne
· peser moins de 38 kilos avant la grossesse
· être dans un contexte socio-économique défavorable
· avoir subi une excision ou une infibulation (pratiquer une excision puis à coudre
les grandes lèvres pour empêcher toute relation sexuelle).
Ainsi, on peut se poser la question de savoir dans quelle mesure la migration influe-t-elle sur
les grossesses à risque dans la périphérie de Ouagadougou. L’objectif général de ce travail est
d’examiner la relation qui existe entre grossesse à risque et migration dans la périphérie de
Ouagadougou dans le but de fournir aux décideurs des informations en vue d’améliorer les
stratégies d’intervention.
Plus spécifiquement, l’étude vise à :
ü Déterminer l’influence de la migration sur la grossesse à risque dans la périphérie de
Ouagadougou ;
ü Déterminer si les migrantes vers Ouagadougou mettent un délai (court ou non) pour
s’adapter aux réalités urbaines leur permettant de se mettre à l’abri des grossesses à
risque.
Cependant, compte tenu de la limite de notre base de données, nous entendrons par grossesse
à risque toute grossesse/naissance vivante dont l’âge de la porteuse/mère est inférieur à 18
ans.
Nous utiliserons, pour ce faire, les données de l’Observatoire de Population de
Ouagadougou (OPO).
L’OPO, mis en place vers fin 2008, suit cinq quartiers à la périphérie Nord de Ouagadougou,
dont la moitié des habitants sont en zone non lotie. La population suivie avoisinait 80.000
individus en 2009, répartis entre deux quartiers viabilisés (Kilwin, Tanghin) et trois quartiers
« quartiers non lotis » (Nonghin, Polesgo, Nioko 2). Cette population n’est pas représentative
de la ville de Ouagadougou, mais de ses périphéries habitées en grande partie par des
migrants du milieu rural et particulièrement pauvres et jeunes. L’Observatoire ne constitue
donc qu’un laboratoire où observer en profondeur les spécificités des populations urbaines les
plus pauvres, afin d’appuyer la conception puis le test de programmes innovants destinés à
réduire les inégalités en ville (Rapport descriptif, 2011).
La population cible de cette étude sera toutes les femmes de l’OPO d’âge compris
entre 12 et 18 ans.
Nous utiliserons essentiellement deux méthodes dans l’analyse des données :
L’analyse descriptive avec les estimateurs de Kaplan-Meier et de Aalen qui
permettra, comme son nom l’indique, de décrire les caractéristiques
démographique, socio-économique et sanitaire des femmes cibles selon leur
statut migratoire ;
La régression de Cox pour identifier les facteurs explicatifs des grossesses à
risque. Le statut de migratoire, niveau de vie du ménage, le niveau
d’instruction de la femme et/ou du conjoint, l’ethnie, la religion, l’âge, la
situation matrimoniale, occupation de la femme et/ou du conjoint, situation
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géographique des services de santé, durée de la migration, zone ou quartier de
résidence dans l’OPO sont les variables indépendantes susceptibles d’être
utilisée dans le cadre de cette analyse explicative.
Nous pensons que les migrantes jeunes, pauvres et sans instructions sont plus
exposées aux grossesses à risque que les natives et que cela pourrait être fonction de la durée
de la migration.
BIBLIOGRAPHIE
1. Clémentine Rossier et al (2011), « Observatoire de Population de Ouagadougou
(OPO). Données collectées au Round 0, Round 1 et au Round 2 : Rapport descriptif »
2. Mahamoudou KABORE (2009), « Les facteurs de la prise en charge médicale de la
grossesse et de l’accouchement »
3. Bülent Kaya en coll. avec Denise Efionayi-Mäder (2007), « Document de base sur la
question migration et santé »
4. Clémentine Rossier (2012), « Migration et santé de la reproduction à la périphérie de
Ouagadougou »
5. Schoumaker et al., 2002 « Migration à Ouagadougou : tendances récentes (19902000), Ouaga focus, n°30, UERD, Ouagadougou
6. Georges Guiella occationnal repport n°12 (2004), « Santé sexuelle et de la
reproduction des jeunes au Burkina Faso : un état des lieux »
7. UNFPA, « Etat de la population mondiale 2005, 2004, 2008 »
8. http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/grossesse-a-risque-8311.html
9. http://sante-az.aufeminin.com/w/sante/s47/bebe-grossesse/grossesse-a-risque.html
10. http://www.grossesse-accouchement-bebe.com/grossesses-a-risques.html
11. http://www.babyfrance.com/grossesse/grossesses-a-risques-surveillees.html
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