Le Matin Emplo1 - Université Hassan 1er

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Le Matin Emplo1 - Université Hassan 1er
Le Matin Emploi : Quelles sont les filières les plus prisées par les nouveaux bacheliers dans votre
Université ?
Pr Ahmed Nejmeddine : L’Université Hassan 1er a toujours fait de l’ancrage de sa vocation professionnelle
un axe stratégique dans sa politique de développement. Nous avons toujours choisi de concilier notre volonté
d’assurer une place à tous les bacheliers qui en font la demande, avec l’objectif de garantir une formation de
qualité et en parfaite adéquation avec la conjoncture internationale et les chantiers socioéconomiques
structurants que connait notre pays. Ledit choix a conféré à notre institution une vraie notoriété dans le
paysage national, se traduisant par la grande attractivité que connaissent nos programmes de formation.
Cette année, nous enregistrons un taux d’augmentation de 23% de l’effectif total de nos étudiants en
comparaison avec la précédente année universitaire. Et bien que les effectifs les plus importants soient
enregistrés au niveau de la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales et la Faculté
polydisciplinaire, tenant compte de leur vocation en tant qu’établissements à accès ouvert, le jeune bachelier
est de plus en plus orienté vers les filières professionnalisantes, représentant 74% de la globalité de notre
offre pédagogique. Nous offrons à nos bacheliers une panoplie de programmes dans les divers domaines de
l’éducation, de l’ingénierie, de la sécurité, du bâtiment et des travaux publics de la logistique, du génie civil, de
la santé, du management des finances et la liste est loin d’être exhaustive.
Quels sont les nouveaux programmes pour la rentrée universitaire 2013-2014 ?
Notre Université démarre cette année universitaire avec 96 programmes de formation à travers lesquels nous
visons le renforcement de notre positionnement en tant qu’institution à vocation professionnelle. Mais la
grande nouveauté reste l’ouverture d’un nouvel établissement universitaire. Il s’agit de l’Institut supérieur des
sciences de la santé (ISSS), créé en vertu du décret ministériel N° 2.12.799 du 9 mai 2013, dans une
expérience unique à l’échelle nationale.
L’ISSS qui démarre l’année universitaire avec 3 filières de formation en sciences de l’infirmier, sage femme et
technologue en instrumentation et maintenance biomédicales. Cela constitue un atout, mais également un
challenge non seulement pour notre Université, mais pour toute la région, car nous sommes conscients que
sa réussite est tributaire de notre capacité de travailler en synergie, autorités locales, hôpitaux publics et
privés, société civile et administration centrale, afin de réussir un projet de cette ambition, qui va sans doute
apporter une valeur ajoutée importante à la stratégie nationale de mise à niveau du secteur de la santé.
D’autre part, il est important de souligner que nos nouveautés pédagogiques ne se limitent pas à la formation
initiale, notre institution continue à être leader national dans le domaine de la formation continue, avec plus de
4 500 étudiants inscrits dans les 105 cursus de formation, entre masters et licences universitaires
professionnels, ouverts dans nos 5 centres universitaires spécialisés. Une offre à travers laquelle nous
ambitionnons la qualification de l’étudiant, sa promotion sociale ainsi que la contribution à l’amélioration de la
compétitivité des entreprises et le développement économique de notre région et de notre pays.
Quels sont les mécanismes que vous avez mis en place pour permettre à vos étudiants d’intégrer
facilement le milieu professionnel ?
En tant que président d’université, je suis parfaitement conscient que le recentrage de l’université marocaine
sur les problématiques cruciales de développement national et régional demande une écoute des attentes du
marché professionnel, afin d’amener les établissements à se focaliser davantage sur le renforcement des
processus pédagogiques et organisationnels. Il reste assez paradoxal que des diplômés universitaires
souffrent de la problématique du chômage au moment où les investisseurs et les entreprises clament un
déficit en ressources humaines.
Dans notre politique d’amélioration de l’employabilité de nos lauréats, nous ne nous contentons pas à
l’Université Hassan 1er d’offrir à nos étudiants une formation en adéquation avec le secteur socioéconomique, nous déployons également de grands efforts pour améliorer leurs compétences à travers des
dispositifs transversaux d’appui et d’accompagnement.
C’est ainsi que nous accordons une grande importance à la promotion de l’enseignement des langues
vivantes à travers des partenariats qui nous lient avec l’Institut français du Maroc, British Council et l’Université
de Grenade en Espagne.
C’est également pour une meilleure ouverture de notre étudiant que nous renforçons notre implication dans
les programmes internationaux de mobilité à l’instar du projet européen Erasmus Mundus.
Justement, vous aviez également réalisé une enquête sur l’insertion professionnelle de vos lauréats.
Dans quel but ?
Notre institution a mené, dans une première à l’échelle nationale, une enquête sur le cheminement
professionnel de ses lauréats, et ce en partenariat avec le Conseil supérieur de l’enseignement. Notre objectif
est d’avoir une bonne visibilité sur notre offre de formation pour une meilleure adéquation avec l’évolution du
marché de l’emploi.
Ladite enquête a duré environ une année en traçant comme principaux objectifs l’évaluation de l’insertion des
lauréats, la compréhension de leurs trajectoires professionnelles et surtout l’identification des déterminants de
leur intégration dans le marché de l’emploi. Il s’agit, entre autres, d’analyser des phénomènes de mobilité, de
précarité, des emplois, de déclassement par rapport au niveau des études réussies ainsi que
l’épanouissement personnel des diplômés vis-à-vis de leurs situations professionnelles.
Et c’est également avec la même conviction, que nous avons conçu un projet sur la mise en place d’un
dispositif d’accompagnement à l’employabilité des lauréats de l’Université. Ledit projet, qui vient d’être retenu
pour financement par la Banque africaine de développement pour un montant de 260 000 € (plus de plus de
2,6 millions de dirhams, ndlr), ambitionne la mise en place de dispositifs et de mécanismes permettant aux
acteurs de l’enseignement supérieur de détecter à temps réel les signaux du marché professionnel afin de
permettre aux universités de s’ajuster conséquemment.
Pouvez-vous nous livrer les résultats de cette étude ?
L’étude de cheminement professionnel des lauréats de l’université Hassan 1er menée au profit des
2 661 lauréats des cohortes 2008-2009 et 2009-2010, est venue cerner les contours de la problématique du
chômage dans ses dimensions multiples ; dont l’orientation et le parcours scolaire et universitaire, les
conditions socioéconomiques des lauréats, les filières, les diplômes et les débouchés.
Les résultats obtenus ont démontré que le marché du travail marocain valorise et reconnait les compétences
accumulées au sein du système d’enseignement supérieur. Toutefois, l’analyse n’a pas manqué de souligner
les hétérogénéités de la qualité des parcours d’insertion en fonction des établissements et des formations
suivies.
Quant au niveau de l’employabilité de nos étudiants, l’étude a montré que l’insertion professionnelle s’améliore
au fil du temps puisque la cohorte démarre avec un taux de 54% pour atteindre 80% d’insérés.
Bien plus, l’examen précis des typologies de trajectoires sur le moyen terme (31 mois) a souligné que 50%
des lauréats disposent d’un emploi durable, 37,7% poursuivent leurs études et seulement 12,7% sont victimes
du chômage durable et persistant.