article Dogue`ment Votre

Transcription

article Dogue`ment Votre
Article paru dans le magazine n°17
01.01.2011
Présentation de l’élevage
Of Shannon House
Pourquoi le dogue allemand ?
Parce qu'il réunit tout ce que j'aime chez un chien : beauté, élégance, noblesse, harmonie,
et surtout, bonté, calme, douceur, tendresse.
Votre premier dogue :
Entré dans ma vie en 1973 déjà. Un mâle gris bigarré de noir.
Malheureusement décédé très jeune, atteint d'une malformation cardiaque.
Pourquoi avoir choisi d'élever ?
Le projet de voir naître des chiots à la maison, me tentait depuis quelques années.
C'est en 1999 que cela a pu se réaliser pour la première fois, par le mariage de ma
femelle fauve Mégane de la Roseraie du Col de Bussang, élevée par M. Jean Horny en
Alsace (fille de Norman Vum Rotscheid) avec le mâle fauve italien Handylion Di Tor
Lupara, élevé par M. Salvatore Facella à Rome. www.torlupara.it
3 autres portées on vu le jour depuis, en 2002, 2004 et 2010.
Votre cheptel actuel ?
Ma femelle bringée, Afghane Vom Vogtlandeck, née en Allemagne le 25 janvier 2008, et
sa fille fauve Dehlia Of Shannon House, issue de ma dernière portée née le 7 mai 2010,
dont le père est Aloès des Brumes de la Vallée du Cher, élevé par Mme Jacqueline Dreux.
Pourquoi le fauve et bringé et pas une autre couleur ?
Le deuxième dogue de ma vie fut un beau mâle fauve, né en 1976,
Timbo de
Champaloup, issu de l'ancien élevage de Mme Mady Barraud à Bevaix/NE. Il devait
sceller à jamais ma préférence pour la couleur fauve. Le bringé est arrivé beaucoup plus
tard en 2002, par le mariage de ma femelle fauve Ashley Of Shannon House avec le mâle
bringé Orwin de Baussenque, élevé par M. Alain Ugliega à Istres près de Marseille. J'ai
gardé de cette portée, mon mâle bringé Brien Of Shannon House.
Combien de portées avez-vous élevées ?
4 portées à ce jour.
Quel est votre plus beau souvenir d'élevage ?
Un de mes plus beaux souvenirs (cadeau serait mieux approprié), est lorsque M. et Mme
Friedemann, éleveurs depuis 40 ans sous l'affixe "Vom Vogtlandeck", sont venus depuis
l'Est de l'Allemagne, pour faire couvrir leur belle femelle fauve, Qvinta Rot Traum, par
Brien. 11 magnifiques chiots sont nés de cette union, dont 2 vivent en Suisse, ma femelle
Afghane et son frère bringé, Athos chez la famille Brunny à Bonnefontaine/FR. Plusieurs
de leurs frères et sœurs vivant en Allemagne, font de belles carrières en expo et dans
l'élevage, ce que je peux suivre sur le site www.deutsche-doggen-vogtlandeck.de
Il serait trop long d'évoquer ici tant de beaux souvenirs d'élevage. J'aimerais vous en
livrer encore quelques-uns : plusieurs excellents résultats encourageants en exposition, en
Suisse et à l'étranger. Admirer 3 jeunes femelles fauves, issues de ma 2ème portée, trotter
à l'unisson dans un ring. Découvrir sur l'échographie, la promesse d'une portée. Recevoir
les compliments d'une éleveuse très expérimentée. Tout simplement écouter dormir une
portée de chiots après leur repas. Partir à la rencontre de l'étalon choisi pour une
prochaine portée, etc. etc.
Quel est votre objectif en tant qu'éleveur ?
Suivre toujours la ligne de conduite que je me suis choisie : produire de beaux chiots,
bien construits, bien typés sans exagération. Equilibrés tant psychiquement que
physiquement.
Avec le recul, quel conseil pourriez-vous donner à un membre qui voudrait se
lancer dans l'élevage ?
Tout d'abord, je lui dirai qu'il ne faut compter ni son temps, ni son argent, tant l'élevage
sérieux est exigeant et coûteux. Qu'il faut sortir de nos frontières pour voir ce qu'il s'y
passe.
Fréquenter les expositions, côtoyer propriétaires et éleveurs. Malgré l'Internet, rien ne
remplace le plaisir de voir évoluer un beau dogue dans un ring. Si le dogue ne supporte
pas la médiocrité, l'élevage ne s'improvise pas. Il faut sans cesse apprendre, lire des
ouvrages écrits par les spécialistes du dogue, participer aux journées de formation pour
éleveurs, assister aux conférences traitant des principaux thèmes de l'élevage canin. Une
bonne dose d'humilité est également nécessaire : l'éleveur propose, mais la nature
dispose.
Il faut aussi faire preuve de beaucoup de reconnaissance et de gratitude envers les
anciens éleveurs, puisque nous nous servons de leur travail pour débuter.
Ne pas mépriser ensuite, ceux qui ont volontiers guidé nos premiers pas dans l'élevage..
Une mise-bas peut représenter un grand moment, magique et émouvant, mais peut tout
aussi tourner rapidement au cauchemar, alors ne pas hésiter à bien planifier une
césarienne avec son vétérinaire de confiance, plutôt que de risquer de devoir la pratiquer
dans l'urgence, au risque de tout perdre, la mère et les chiots.
Lorsque vous traverserez des jours sombres, et il y en aura aussi, périodes semées de
doutes et de découragement, observez le chemin parcouru et plongez votre regard dans
celui du dogue qui partage votre vie, vous y puiserez la force nécessaire pour rebondir et
aller de l'avant, envers et contre tout.
Je dirai encore au nouvel éleveur, que son travail ne devrait pas prendre fin lorsque le
chiot quitte sa fratrie pour sa nouvelle famille, mais qu'il doit suivre l'évolution de chacun
de ses chiots, en collaboration étroite avec tout nouveau propriétaire.
De bons et beaux chiens se méritent, il faut des connaissances, beaucoup de patience, de
l'expérience et, bien sûr du sentiment. Et l'élevage avec l'expérience, deviendra un art,
mélange de science et de passion.
Quelles ont été vos réflexions lors du choix de vos étalons ?
En 1986, j'ai eu enfin le grand privilège de rencontrer M. Walter Nöll, éleveur à Kreutzal en
Allemagne, sous l'affixe "Vom Ferndorftal". Chez lui sont nés des dogues, dont la beauté
et la pureté, m'ont marquée à jamais. Je pense tout spécialement à Glenn, Elgo et Marco
Vom Ferndorftal (ce dernier est père de Norman Vum Rotscheid, et grand-père de ma
chère Mégane).
Dès ce moment, je savais que si j'élevais un jour, ce serait à partir de cette source.
Actuellement cela reste encore ma référence, mon fil conducteur.
Qu'est ce qui a été le plus surprenant lors de votre première portée ?
La croissance fulgurante des chiots. Ils doublent leur poids de naissance en 8-10 jours et
le triplent en 20 jours. Certains mâles dépassent déjà les 50 kg à 6 mois et sont encore
des chiots, dont il faut suivre la croissance de près.
Avez-vous eu des déceptions dans le cadre de votre passion ?
Aucune déception de la part des dogues… !!!
Comment voyez-vous le dogue en Suisse ?
Je déplore le manque d'intérêt actuel pour l'élevage des variétés fauves et bringées.
Je déplore grandement que l'on ne respecte plus les 3 familles génétiques de base
de l'élevage qui sont : Arlequin et noir d'arlequin. Bleu et noir de bleu. Fauve et bringé.
D'autres pays ont déjà expérimenté le mélange anarchique des couleurs et font marche
arrière.
Cependant, selon Mme Marie-José Labrousse et M. Salvatore Facella, le dogue fauve est
le plus typé des dogues, il est donc convenu depuis longtemps, de l'utiliser à bon escient,
pour redonner du type aux autres variétés.
Dernière dérive en vogue : faire couvrir une femelle par plusieurs étalons lors de la même
période d'ovulation, et ensuite procéder à des tests ADN sur les chiots pour en déterminer
la filiation. Pour aller plus vite dans l'élevage……m'a-t-on répondu.
A mes yeux, rien n'est plus gratifiant que de voir évoluer une jolie portée homogène, gage
d'un mariage réussi.
Mais heureusement qu'un bon nombre d'éleveurs expérimentés et
compétents,
continuent de faire naître de beaux dogues, tant en Suisse Romande qu'en Suisse
Allemande.
Quel avenir peut-on souhaiter à votre élevage ?
De pouvoir produire encore de beaux dogues, pour mon plaisir et afin de satisfaire
quelques amateurs sérieusement motivés et prêts à s'investir dans cette merveilleuse
relation.
De savoir m'arrêter à temps, avant de devenir la "has been" des rings d'expositions et de
l'élevage. Depuis quelques temps je prépare l'avenir de mon élevage, puisque mon cœur
se dirige aussi vers une autre race : le bouledogue français
Conclusion :
Je regrette la période de morosité ambiante que nous traversons où les chiens de grande
taille ont si mauvaise presse.
Peut-être est-ce la raison qui a découragé certains éleveurs de poursuivre leur belle
production de dogues fauves et bringés ? Je pense tout particulièrement à Mme Katrin
Stucki de l'élevage "Vom Figaro" à Thoune, ainsi qu'à Mme Hanna Röthlisberger de
l'élevage "Vom Faulholz" à Schüpbach.
Après presque 40 ans partagés avec les dogues et leur environnement, il y aurait encore
tant à raconter, sur de belles rencontres, de sincères amitiés nouées au fil des années.
Que mes vrais amis soient ici remerciés, pour leur soutien, leur confiance et leurs
encouragements précieux, pour avoir si souvent partagé, et supporté avec patience, mes
questionnements, mes doutes, mes hésitations sur le choix d'un étalon, mes craintes sur
l'évolution de mes chiots, mes grandes joies, mes grandes peines aussi, lorsque la
séparation devient inéluctable d'avec un dogue d'exception que l'on a tant aimé et qui
nous a tellement donné.
Pour terminer, je me permets de citer Mme Labrousse : "Etre éleveur n'est pas simple. On
ne s'intitule pas éleveur parce qu'on produit des chiots ! C'est un travail difficile. Etre
éleveur, cela veut dire améliorer la race ou au moins la maintenir en ses qualités. Il ne
s'agit pas de multiplier "des chiens" en accouplant n'importe qui avec n'importe quoi".

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