MULTI-CASQUETTES MUSICAL COLLÈGE PASCAL DANEL ALAIN
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MULTI-CASQUETTES MUSICAL COLLÈGE PASCAL DANEL ALAIN
MUSICAL COLLÈGE - Juke Box Magazine : Es-tu d’accord pour dire que ta rencontre avec Christian Fechner en 1967 pour enregistrer des maquettes au studio Davout marque le début de ta carrière ? - Laurent Voulzy : Probablement, j’avais déjà fait des tentatives avant, des maquettes quand j’étais à l’école en 1966, avec les Hellences. On a failli faire un disque chez Polydor, donc j’avais auditionné, c’était la première fois que j’allais dans un studio. Avec Christian Fechner, en effet, c’est la première fois qu’à la suite d’un rendez-vous avec un professionnel de la musique et de la production, je présente une de mes chansons, « Elle Pleure », enregistrée en 1968 par le groupe Musical Collège. Je faisais mon service militaire à Orléans et j’ai reçu le super 45 tours, c’était dingue pour moi ! Fechner avait découvert Antoine qui était révolutionnaire. Il arrivait avec son image un peu hippie, un peu dylanesque. J’ai rencontré Fechner parce que j’avais un copain batteur qui accompagnait les Charlots à cette époque et qui m’a présenté. - Quand as-tu quitté le 2e Régiment de hussards et formé ton groupe le Temple De Vénus ? - J’ai été démobilisé en novembre ou décembre 69. J’ai fait seize mois de service militaire. C’était assez cool, j’arrivais à jouer de la guitare plusieurs heures par jour et à la fin, faisant partie de l’orchestre du régiment, je n’avais pas besoin d’être à l’appel. Ça me permettait de me sauver et le soir j’allais jouer du rock dans une boîte près d’Orléans de 22 heures à 3 heures du matin, et je gagnais un peu d’argent. Les frères Blackstone, Francis et Jacques, c’est leur vrai nom, étaient deux membres du Musical Collège, un jouait des claviers et l’autre de la flûte et du violoncelle. Tous les deux écrivaient des chansons. Ils m’ont appelé en me disant que le Musical Collège s’était séparé et en me proposant de monter un groupe avec moi. C’était un peu plus tard, en 1970. On a fait un unique 45 tours. On avait des titres romantiques, mais le directeur artistique a choisi les deux plus coquins. Ils n’ont pas eu un succès retentissant, mais on est même passés à la télé une fois. PASCAL DANEL - Dès 1972, alors que tu as signé comme artiste solo chez RCA, tu composes pour d’autres. Ainsi « Cup Of Tea », en face B d’un simple pour le marché anglais du Trio Athénée ? - Ils ont bien aimé et on a enregistré. Je ne pense pas que le Trio Athénée ait eu une grande renommée. Ils jouaient dans d’autres pays mais ce n’étaient pas des gens qui avaient fait beaucoup de disques. A peu près à la même époque j’ai commencé à enregistrer les musiques de la méthode Pop english. On en a fait pendant au moins deux ans, même si c’est sorti beaucoup plus tard. - A partir de 1973, ton nom apparaît souvent comme arrangeur et directeur d’orchestre sur des disques d’autres artistes, comme Pascal Danel. Combien d’années as-tu travaillé avec lui et te souviens-tu avoir écrit avec lui des titres comme «Le Petit Musicien», paru sur un album Musicorama en public en 1974 ? - J’ai collaboré avec Pascal Danel dès l’hiver 1970. J’ai joué à Cailleux-sur-Marne à l’été 1970 avec le Temple De Vénus, mais après on n’avait plus de boulot et le gars qui nous avait monté la tournée ratée m’a organisé un rendez-vous avec Pascal Danel qui cherchait un orchestre. Je l’ai rencontré dans un café près de l’Olympia. On s’est mis d’accord et en octobre-novembre j’ai formé un groupe, on a répété. J’ai joué avec lui jusqu’en 1974. Je n’étais même pas au courant que ce Musicorama avait été enregistré. Il a fait un 33 tours, « Rotterdam », et c’est un des der56 En 1968, super 45 tours du Musical Collège. niers enregistrements que j’ai fait avec lui. Il y a un morceau qui s’appelle « Le Petit Prince N’Est Pas Mort ». Ma femme était enceinte de Julien qui est né en 1973. J’ai dû faire encore un album avec lui après. Je lui suis très reconnaissant de m’avoir donné des responsabilités pour ses disques. J’ai vraiment découvert le studio avec lui, c’est un très bon souvenir. - Peux-tu me parler de cette version 2007 de son tube de 1966 « La Plage Aux Romantiques » que vous avez enregistrée ensemble ? - Pascal voulait le refaire et il m’a demandé si on pouvait le réaliser ensemble. Je l’ai fait avec plaisir. Je suis toujours resté en contact avec lui, Simple du Temple De Vénus avec Laurent (haut). toutes ces années. Il avait une promo TV prévue, mais je n’ai pas pu la faire avec lui. ALAIN SOUCHON deuxième qui passait un petit peu à la radio, mais je n’en vendais pas. Alain venait de signer chez RCA. On s’est connu en 1973 et probablement la première fois qu’on s’est vu c’est chez le PDG de RCA, un monsieur anglais très gentil qui n’est plus de ce monde. Ça veut dire qu’entre septembre et décembre on aurait enregistré l’album d’Alain qui est paru en 1974. « J’Ai Dix Ans » est le troisième simple qui a été extrait du 33 tours d’Alain. C’était dans l’après-midi, on était dehors, il faisait beau, c’était certainement à l’été 1973. Le directeur artistique Bob Soquet a proposé à Alain si ça lui dirait que j’écrive des arrangements pour son album, et de mon côté il m’a demandé si j’aimerais faire des orchestrations pour le premier 33 tours d’Alain. Je connaissais son simple « L’Amour 1830 », et on a répondu oui chacun de son côté. On a commencé à se voir tous les jours et à écrire des chansons ensemble, alors que ce n’était pas prévu au départ. - Est-ce que la première cosignée avec Alain Souchon (et Claude Vallois) ne serait pas « Le Château » ? - Je suis sur la signature du « Château », moi ? C’est sur le même album. Effectivement, j’ai peutêtre fait le refrain de ce titre. Le premier morceau qu’on aurait signé ensemble est peut-être « Le Château », ça c’est incroyable ! Je croyais que c’était « J’Ai Dix Ans » ! J’avais oublié que j’avais participé à la composition du « Château ». - Comment expliques-tu cette alchimie entre toi et Alain Souchon qui marche à merveille depuis si longtemps. Y a-t-il parfois des frictions entre vous, à propos de certains titres ? - Ça paraît un peu mystérieux d’écrire ensemble. Ce qui est bizarre, c’est qu’il arrive à écrire des chansons pour moi qui sont très différentes de celles qu’il fait pour lui. Quand on part écrire, on est totalement investi dans la personnalité de l’autre. Quand je compose avec lui des morceaux pour son album, je ne pense qu’à lui. On ne se dit pas qu’on va écrire des titres pour les deux, on compose des chansons pour l’un ou pour l’autre, ça simplifie les problèmes. Ce qui est le plus bizarre, c’est les textes : Alain fait abstraction de lui-même quand il écrit pour moi. Le privilège de l’amitié, c’est de pouvoir se dire les choses en toute franchise. J’appelle Alain quand je n’aime pas le refrain d’un morceau par exemple. Je lui dis qu’il pourrait réenregistrer tel passage, et il fait pareil avec moi. Il vient en studio, avec du décalage, au bout de deux ou trois mois. Il lui est déjà arrivé de me dire qu’il aimait mieux la maquette. Voulzy Laurent C e rendez-vous, dont nous étions convenus en mai 2007 à la fin d’un concert à Tours, pour commémorer les 30 ans de « Rockollection », arrive avec un an de retard... tout comme l’album « Recollection » d’ailleurs ! Mais qu’importe, puisque Laurent répond pendant près de deux heures, avec cordialité et disponibilité, à nos questions, au lendemain de sa belle prestation au Champ-de-Mars devant 600 000 personnes pour le 14 juillet. - Ta première rencontre avec Alain Souchon at-elle bien eu lieu en septembre 1973, au cours d’une fête organisée par votre maison de disques commune, RCA ? - J’avais fait un premier disque, confidentiel, un Rare deuxième simple, « La Sorcière », en 1973. MULTI-CASQUETTES - En 1974 tu es très actif. En dehors de tes 45 tours, tu assures non seulement les arrangements et la direction d’orchestre pour Alain Souchon, mais aussi d’un simple de Patricia, et tu composes « Douze Mois D’Eté » pour Rita Pavone. - Je faisais des chansons à la maison et je les mettais sur maquette. J’étais allé avec mon vieux copain Christian dans une boîte de la rue des Saints-Pères et il m’a présenté Isabelle Aubret qui passait ce soir-là. Je n’avais jamais songé faire un titre pour elle. Je prends ma guitare et, en pensant un peu à elle, je compose « Douze Mois D’Eté ». Et puis je ne la revois pas, je garde le morceau. Le temps passe et un jour Maurice Grosjean (producteur chez RCA) me présente Rita Pavone et devant elle me demande si j’ai un morceau pour son nouvel album. J’avais ma guitare et tout d’un coup je repense à « Douze Mois D’Eté », je leur chante dans le bureau. Voilà comment je me suis retrouvé avec un titre enregistré par Rita Pavone. - Avais-tu officiellement la double casquette chez RCA, chanteur et directeur musical ? - Non, j’étais juste artiste. Je faisais pas mal d’arrangements, mais en même temps je composais, je connaissais les éditeurs, on essayait de placer des morceaux, j’accompagnais Pascal Danel. Après j’ai commencé à jouer pour Alain Souchon, donc j’avais de l’activité. - En 1975 sort en Angleterre ce mystérieux 33 tours instrumental, « Standard Music Library », pour Essex House. - En fait, il faudrait que je le réécoute, mais je crois que ce sont des extraits de la musique que j’avais