Accrochage Stéphane Lallemand

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Accrochage Stéphane Lallemand
Accrochage
Stéphane Lallemand
Crucifixions, 1991
14 septembre - 31 décembre 2013 Le musée Unterlinden présente deux œuvres intitulées Crucifixion issues de séries réalisées
par Stéphane Lallemand entre 1989 et 1992 à partir du Retable d'Issenheim. Jouet et support
de dessin ordinaire dans l’usage courant, le fragile télécran qui reproduit une icône de
l’histoire de l’art, la Crucifixion de Grünewald, s’expose sur les cimaises comme un tableau et
nous interroge sur notre rapport à l'image, à la virtuosité, sur l'appropriation et la diffusion des
œuvres d’art. Dans son impressionnant agrandissement photographique, l’artiste bouleverse
toutes les références : le rapport physique diffère tellement qu’une lecture réduite au seul
terrain de la fragilité, de l’unicité et de l’intimité n’est ici plus possible. Avec le principe
photographique, l’intime télécran rivalise cette fois avec la pérennité, les dimensions et la
forme du diptyque original.
Stéphane Lallemand (Epinal, 1958) et la série d’œuvres réalisées sur télécran
Né dans la « Capitale des images », Stéphane Lallemand suit une formation à l’École
Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg et une spécialisation dans le domaine de la
sculpture. Son travail minimaliste repose sur l'interaction de matériaux bruts récupérés et de
règles constructives simples (déplacement, inversion, rotation).
Entre 1989 et 1992, Stéphane Lallemand entreprend une série de travaux originaux à partir du
télécran, jouet éducatif inventé dans les années 1950 et fabriqué par l’entreprise
strasbourgeoise Joustra (« Jouets de Strasbourg »).
Ce jeu est une boîte qui renferme hermétiquement une réserve de poudre et un système de
télécommande qui entraîne un pointeur. Il permet de dessiner un motif grâce à l’action
coordonnée de deux boutons qui déplacent le pointeur contre la face interne de l’écran. En
frottant sur la vitre, le curseur enlève la poudre métallique qui la couvre et rend sa
transparence à l’écran, donnant l'illusion d'un tracé noir. Ce jouet très populaire est réputé
pour sa difficulté d'utilisation : un bouton sert au déplacement horizontal du pointeur, l’autre
au dessin de verticales. Seule leur action simultanée permet la réalisation de diagonales.
Aucune erreur n’est possible, ou plutôt, chaque erreur ou hésitation est visible. Pour effacer le
dessin produit, il suffit de retourner le télécran en le secouant de sorte que la poudre recouvre
à nouveau toute la surface vitrée.
La fascination de Stéphane Lallemand pour les applications multiples de la géométrie
élémentaire déjà développée dans ses sculptures lui permettait de s’exprimer de manière
évidente dans cet objet. Le dessin produit par le déplacement d’une coordonnée déterminée
par deux axes perpendiculaires était pour lui l’occasion de réaliser des images à partir des
tableaux des plus grands maîtres de l’histoire de l’art occidental.
Support de dessin ordinaire dans l’usage courant, le télécran de Stéphane Lallemand s’expose
sur les cimaises comme un tableau, comme une œuvre d’art. Il nous interroge sur notre lien à
l'objet (ici, un jouet détourné), sur la mémoire, l'utilisation de la virtuosité comme outil, la
pérennité d'une œuvre d'art, son originalité (il s'agit de reproductions d'images connues), la
circulation et la médiatisation des images.
Toutes ces questions du rapport à l'image et de sa diffusion soulevées par cette série se
retrouvent dans les agrandissements photographiques des télécrans réalisés parallèlement
par Stéphane Lallemand. En effet, dans cette nouvelle approche, l’artiste bouleverse toutes les
références de lecture : le rapport physique diffère totalement et la notion de fragilité, d’unicité
et d’intimité n’est ici plus possible. Avec le principe photographique, le petit télécran, retable
domestique contemporain qui reproduit ici une icône de l’histoire de l’art, la Crucifixion de
Grünewald, rivalise cette fois avec la pérennité, les dimensions et la forme du modèle original.
Œuvres présentées
Stéphane Lallemand (Epinal, 1958)
• Crucifixion, 1991, Télécran, 19,5 x 24 x 4,5 cm
Collection particulière
• Crucifixion, 1991, Tirage argentique contre collé sur aluminium, 195 x 234 cm
Collection Ville de Colmar
Lieu : salle 1
Autour de l’accrochage
Opening-night, vendredi 8 novembre de 20h à 22h
Pour la première fois, le musée participe à la soirée « Opening Night », événement colmarien
organisé dans le cadre du réseau d’art contemporain en Alsace, Versant Est. S’associant à
l’Espace Lézard, à l’Espace d’art contemporain André Malraux et à la Bibliothèque municipale,
le musée ouvre ses portes pour permettre au public de découvrir les œuvres exposées de
Robert Cahen et Stéphane Lallemand.
Présentation du télécran et de la photographie Crucifixion de 1991 de Stéphane Lallemand par
l’artiste lui-même et de l’installation vidéo de Robert Cahen par Frédérique Goerig-Hergott,
conservatrice d’art moderne et contemporain.
Musée Unterlinden
1 rue d’Unterlinden – 68000 Colmar Tél. : 03 89 20 15 51
www.musee-unterlinden.com
Pantxika De Paepe, conservateur en chef
Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice d’art moderne et contemporain
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