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Est
Je suis Charlie
Mercredi 7 Janvier, à tout juste
une semaine du
nouvel an promesse de bonheur et de paix,
un crime est commis. Un aentat
perpétré par des
fanatiques contre
Charlie Hebdo, le
a que les bruissements des feuilles de papier.
Plus tard, à 11h45, un autre rassemblement est
prévu sous Les Mouees. M. Cornut, ému aux
larmes, prononce un discours mêlé des mots de
Robert Badinter. Des élèves lèvent leurs feuilles.
Puis des camillards partent à pied devant la mairie pour participer à la marche. Il nʹy a pas que
des lycéens, il y a tout Valence. La place est bondée. Des pancartes, des cris, tous ont trouvé un
moyen de lʹexprimer.
Nous sommes Charlie.
« journal irresponsable » humoristique.
À Camille Vernet, lʹinformation se répand à une vitesse
incroyable. Tous les lycéens
préparent des couvertures de
Charlie Hebdo et le fameux
message « Je suis Charlie »
repris par beaucoup. Le jeudi
à 10h, cʹest une foule devant
le lycée, une foule muee
pour rendre hommage. Des
stylos brandis en silence durant quelques minutes. Il nʹy
Rassemblement silencieux devant le lycée, jeudi
Numéro spécial destiné aux élèves du lycée Camille Vernet Valence. Édité par le club Innommable de la Maison Des Lycéens du lycée Camille Vernet Cité Scolaire Camille Vernet,
160 rue Faventines, 26000 Valence
Devant la mairie de Valence, jeudi midi
Impression : Cité Scolaire Camille Vernet - Imprimé sur papier 100% recyclé - Tirage : 500 exemplaires (100 grande
taille - 400 format pocket)
Directeur de publication : M. le proviseur
Coordinatrices : Nathalie Dubonnet, Katia Spirli-Grand
Rédacteurs : Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie,
Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie.
Maquettistes : Charlie, Charlie.
Prix : gratuit
Valeur : 0,60€ (grande taille) et 0,30€ (format pocket)
Tous droits réservés © Innommable MDL Camille Vernet
Tous les dessins (hors 7ème page) ont été réalisés par des camillards.
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Journal de lycée édité par le financement de la Rhône-Alpes
et par le soutien de la MDL Camille Vernet.
LES PRISES D’OTAGES
DU VENDREDI 9 JANVIER 2015
Le 9 janvier 2015, une double prise d’otage a eu lieu avant que l'on ne s'aperçoive qu'elle avait quitté la
près de Paris.
France depuis une semaine. Lassana Bathily, un jeune
employé de la supérette aurait aidé jusqu’à 15 perLes deux terroristes, Chérif et Saïd Kouachi, meneurs sonnes à se cacher d’Amedy Coulibaly. Connaissant
de l’attentat contre Charbien les lieux, il aurait
lie Hebdo le 7 janvier
ouvert la porte de la
2015, se sont réfugiés
chambre froide à pludans une entreprise d’imsieurs personnes après
primerie à Dammartinl’avoir éteinte. La moitié
en-Goële vendredi 9 jandes personnes cachées a
vier vers 8 h. Ils auraient
fini par remonter, de peur
apparemment laissé sorque le terroriste ne destir une partie des salariés
cende et ne les abatte
mais d'autres sont restés
tous. Lassana Bathily récachés dans l'entreprise
ussit ensuite à sortir du
dont un que l'on soupmagasin grâce à un monte
çonnait être un otage.
-charge pour atteindre la
Un assaut a été mené par
porte de secours, et donna
le GIGN (groupe d’interde précieux renseignevention de la gendarmements aux forces de
rie national) contre les
l’ordre et surtout, la clé
deux frères, vers 17 h,
du rideau de fer du magajuste avant la tombée de
sin. Peu après 17h,
la nuit. Les deux intél’assaut est lancé et le tergrsites sont morts lors
roriste est tué par les pode l’assaut, « l’otage » est
liciers. Quatre décès sont
ressorti indemne de l’enà déplorer du côté des
treprise et aucun membre
otages. Après une ende la gendarmerie national n’a été blessé. Le salarié quête, il semblerait que les policiers ne soient pas resque l’on pensait retenu de force dans le bâtiment était ponsables de leur mort, Amedy Coulibaly les aurait
en réalité caché très près des terroristes sans qu'ils le exécutés dès son entrée dans le magasin. Deux agents
sachent. Il s’est réfugié dans la salle de restauration, ont été blessés à la cuisse mais ils sont hors de dansous un évier et aurait, toute la journée, donné des ger.
informations aux forces de l’ordre.
Charlie
Simultanément, un ami et possible complice des terroristes,
entrait dans une supérette juive
et prenait en otage toutes les
personnes présentes. Ce terroriste, Amedy Coulibaly, est le
meurtrier de la jeune policière
de Montrouge. Il se peut qu'il
ait eu un complice dans cette
prise d'otages. La principale
suspecte n'était autre que sa
compagne Hayat Boumeddiene
3
TRIBUNE
N
ous sommes de toute évidence à un point de
rupture de notre équilibre sociétal, un tournant crucial. D’ailleurs, chacun y va de son
pronostic pour notre futur, et surtout l’internaute facebook « moyen », la montée du racisme, de
l’extrême droite, ou encore la « soumission » des
peuples par une islamisation totale de la société… il
semble justifié de se préoccuper de la forme que prendra la France dans les années à venir, mais être préoccupé n’est pas être apeuré.
Comme certains l’ont brandi place de la République dimanche, « Nous n’avons pas peur », car l’important aujourd’hui semble être non seulement de se
soucier du futur, mais
aussi d’en être acteur. Il
apparaît évident que
dans ce contexte de tensions, contexte international mais qui s’infiltre
jusque dans notre lycée,
c’est l’engagement de
chacun qui créera de
toutes pièces ce que nous
serons demain. Oui, ce
sont les grandes décisions de nos dirigeants
qui feront notre avenir,
mais c’est aussi ce que
chacun répand dans son
entourage qui orientera
nos politiques. Cette tribune n’est pas une injonction, mais il nous faut nous engager au nom de
ces valeurs qui sont violées et, en devenant petits
messagers de celles-ci, créer le dialogue qui semble
être l’unique possibilité pour mettre en place un
« demain » digne de ce nom. Ce sont quantité de valeurs qui ont été attaquées ce mercredi 7 janvier, et
c’est en leur nom qu’il faut aujourd’hui et demain lutter, lutter contre une barbarie qui cherche à gouverner notre société, imposer leur diktat face à ces
grands étendards. Demain ne peut se construire que
sur aujourd’hui, mais si l’instabilité et la division gangrènent ce mouvement, il perdra tout son sens. C’est
l’union dont tous les médias nous ont parlé ce week-
4
end qu’il faut faire persister, mais si des millions de
français sont apparus soudés dans les rues de leur
ville, c’est ce qui est derrière leur démarche qu’il faut
aussi prendre en compte pour forger ce que nous attendons de demain et dont nous nous devons tous
être contributeurs, que ce soit par le dialogue, par un
« je suis Charlie » épinglé à votre manteau, ou par
tout autre geste d’engagement.
ET A TOUS CEUX QUI NE SONT
PAS D’ACCORD
Malheureusement, les réactions sont très diverses depuis mercredi. Il y a ceux qui luttent et ceux qui pensent que ce
qui est arrivé au journal est
« mérité ». Heureusement, ceuxci sont une évidente minorité. Là
où ça se complique, c'est que, au
sein même des personnes révoltées par ce qu'il s'est passé, des
sous-groupes se forment alors
qu'il faudrait être plus unis que
jamais. Même si tout le monde
ne pense pas exactement pareil,
un point commun les rassemble :
l'acte est odieux et il faut lutter
pour qu'il ne se renouvelle pas.
Mais comme un mouvement si
spontané et fédérateur aurait été
une trop belle chose pour que la
majorité de choqués, de Charlie,
efface la minorité de cons ou simplement d'ignorants,
il a fallu que des divisions se créent au sein même des
Charlie. C'est une énorme impasse dans laquelle il ne
faut pas s'engouffrer. Au lieu de nous éparpiller en
chipotant sur des détails tels que « si vous n'avez pas
lu Charlie Hebdo j'ai honte de vous » ou encore « si
vous suivez la masse, vous êtes un mouton », il faut
que nous nous concentrions sur l'essentiel et que nous
nous unissions.
Premièrement, tout ceci dépasse tellement
Charlie Hebdo !!! Il faut arrêter de s'en prendre à ceux
qui ne l'ont pas lu. Ils comprennent aussi bien que
vous la gravité de la situation. Des hommes sont
morts pour les idées qu'ils défendaient et le problème
est que ces idées sont le fondement de notre République. Point. Ça c'est grave, mais que ce soit Charlie
Hebdo ou n'importe quel autre journal. Il se trouve
que Charlie Hebdo illustrait parfaitement cette idée
de la liberté d'expression que nous défendons aujourd'hui mais le mouvement aurait très bien pu s'appeler
« Je suis Libération » ou même « Je suis l'Innommable »...
Deuxièmement,
le
mouvement « Je ne suis pas
Charlie » a vu le jour, lancé
par des gens qui ne sont pas
d'accord avec les propos que
tenait le journal qu'ils jugent
raciste, sexiste ou islamophobe. Ils dénoncent cependant l'attentat qu'ils qualifient d'inhumain. Leur point
de vue peut se comprendre
mais est-il nécessaire de se
diviser pour ça ? Aujourd'hui, ce que les manifestants défendent c'est cette
phrase de Voltaire : « Je ne
suis pas d'accord avec ce que
vous dites mais je me battrai
pour que vous ayez le droit de le dire ». Alors même si
nous n'étions pas forcement d'accord avec tout ce que
disait le journal, il ne faut pas s'exclure du mouvement. C'est la formulation « Je suis Charlie » qui
gêne. Mais il faut comprendre que Charlie est juste le
nom du mouvement. A présent, Charlie représente la
liberté d'expression et tant d'autres choses que nous
voulons tous défendre. Alors si porter une pancarte
« Je suis Charlie » vous gêne, portez « Non au fanatisme ». Mais le plus important est que nous soyons là
tous ensemble, malgré nos divergences de point de
vue.
Dans l'histoire du « Je ne suis pas Charlie », Le
Pen père a ensuite fait parler de lui en réutilisant la
formule. Lui non plus n'est pas d'accord avec le journal (allez savoir pourquoi). Mais en plus de monsieur
Le Pen, le mouvement a aussi été repris par des adolescents qui refusent d'être des « moutons » et veulent
se démarquer de la majorité. A ceux là je dis : « La
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France vous remercie pour votre participation active
au débat ».
Quant à ceux qui crient au scandale parce qu'ils
jugent injuste de réagir lorsque des journalistes occidentaux se font tuer et de rester indifférent aux nombreux attentats perpétrés dans les autres pays. Ils ont
totalement raison : les gens n'ont pas réagi avant.
Mais ils réagissent maintenant et c'est donc maintenant qu'il faut agir. Et non se dire que comme il ne
s'est rien passé pour les
autres, il ne doit rien se passer
maintenant non plus.
Enfin il apparait que la
communauté musulmane est
au cœur de ces tensions et elle
ne doit pas être réduite à cette
part d’extrémistes. N'oublions
pas (et nous ne le répéterons
jamais assez) d'éviter les
amalgames. Islam et islamistes n'ont rien à voir. On ne
peut confondre une religion
partagée par des millions
d'individus avec une poignée
de fanatiques qui salissent
l'image de cette religion et
parlent en son nom. Les extrémistes restent ceux qui ont
les armes en main et c’est pourquoi nous ne pouvons
les ignorer. Mais en agissant comme ils le font peuton encore faire référence à l’Islam ? L'utilisation du
terme de « musulmans » pour désigner de telles personnes semble inapproprié tant leurs actions sont à
l'opposé de cette religion. Que leur reste-t-il d’humanité ? Le Coran apporte peut être la réponse à cette
question en ces mots : « Celui qui tue un homme, c’est
comme s’il tuait toute l’humanité. De même celui qui
le sauve, c’est comme s’il sauvait tout le genre humain » Sourate 5, 32
Charlie et Charlie
Je suis Charlie
Quel est ce monde dans lequel je vis ?
Ces hommes pouvaient nous faire mourir de rire
Mais n’avaient pas le droit de mourir pour avoir fait rire
Je suis Charlie
Qui a le droit d’arracher ainsi une vie ?
Un crime fait « en l’honneur de Dieu »
N’est en réalité qu’une atteinte, à ces yeux
Je suis Charlie
Arriverons-nous à ne pas nous tromper entre religion
et idéologie ?
Entre nos frères remplis d’honnêteté et
d’honneur
Et l’horreur de ces monstres sans cœur
Je suis Charlie
Pourrons-nous continuer à écrire l’injustice
de la vie ?
Afin de continuer le combat et le chemin
De ces hommes qui ne mourront pas
en vain
Je suis Charlie
J'écris et je crie
J'écris au nom de mes rêves de paix.
Je crie pour qu'ils ne se brisent jamais.
Un mot, un trait ne devrait pas tuer.
J'utilise ma plume sans heurter.
J’écris ici ma douleur et mon émotion
Et je me moque de ces tueurs
Car je ne crains pas leurs armes de malheur
Je les attends plutôt au détour de mon crayon
J'écris en te tendant toujours la main.
Je crie pour être tous unis demain.
Une phrase, un dessin comme un chemin,
Loin de ce qui nous mène à notre fin.
Je suis Charlie
J'écris pour avancer, sans oublier.
Je crie pour ne plus jamais fréquenter,
Un monde plein de ces atrocités.
Je veux espérer l'extrême beauté.
Je suis Charlie
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ToP des Dessins en soutien à ChaRlie Hebdo
Voici un florilège des meilleurs dessins publiés sur le net depuis mercredi dernier en hommage aux caricaturistes et aux victimes des terroristes, sélectionnés par les membres de la rédaction .
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