L`Innommable
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L`Innommable
L ’innommable Éd Qu ito r a i i a ur Bie t ain ait c ce n sû si ? ru, q ui qu week r, pe mê r o me s réa i l’I end onn aur n c e e con tion nom n té n’i ait g s m m par jou tinu , co ab oi nor ié, Viv rs, a ent d ups d le ne gne. e la t qu i au e la fin q e v e g pou Pou rag r ai lib ue ivre ueul vait rtan édie t, n ert per les e, t q q , es op ue il n u’a é! sis 1 era 7 i m v te it-c l’es vict nions arq e faut écue eq po ime , de uer l e a n ir d s d Fr u’u l s a e s u ne ’un es t ins, cou cun anc e la seu e e err pa p e c a xp or rod n v s q se le s res ist m e co sio es, ies, p ous o ue ce aine nd n e afin ho ffr m e, i tos an ou dern td ma q t u vem iè ’un ue d gin e r n e t con tou e é en e e éq t olé tin t d t , ue ran ue ce q ition cet l’imm l’an é ce nt d u’i l s e a née l s’ péci n d nse tou e jou batt est ale ’un mo 20 15 pas « J ion bil rs re plu no déb sé e S s’a isat s ces uis rrê ion sg ute c œ ran ur de Ch te, d u r c s de. à l’ nier arlie ’est peu p un iss s jour ». Vo pour le on enc s afin ici no ore qu s et e tou - Est Je suis Charlie Mercredi 7 Janvier, à tout juste une semaine du nouvel an promesse de bonheur et de paix, un crime est commis. Un aentat perpétré par des fanatiques contre Charlie Hebdo, le a que les bruissements des feuilles de papier. Plus tard, à 11h45, un autre rassemblement est prévu sous Les Mouees. M. Cornut, ému aux larmes, prononce un discours mêlé des mots de Robert Badinter. Des élèves lèvent leurs feuilles. Puis des camillards partent à pied devant la mairie pour participer à la marche. Il nʹy a pas que des lycéens, il y a tout Valence. La place est bondée. Des pancartes, des cris, tous ont trouvé un moyen de lʹexprimer. Nous sommes Charlie. « journal irresponsable » humoristique. À Camille Vernet, lʹinformation se répand à une vitesse incroyable. Tous les lycéens préparent des couvertures de Charlie Hebdo et le fameux message « Je suis Charlie » repris par beaucoup. Le jeudi à 10h, cʹest une foule devant le lycée, une foule muee pour rendre hommage. Des stylos brandis en silence durant quelques minutes. Il nʹy Rassemblement silencieux devant le lycée, jeudi Numéro spécial destiné aux élèves du lycée Camille Vernet Valence. Édité par le club Innommable de la Maison Des Lycéens du lycée Camille Vernet Cité Scolaire Camille Vernet, 160 rue Faventines, 26000 Valence Devant la mairie de Valence, jeudi midi Impression : Cité Scolaire Camille Vernet - Imprimé sur papier 100% recyclé - Tirage : 500 exemplaires (100 grande taille - 400 format pocket) Directeur de publication : M. le proviseur Coordinatrices : Nathalie Dubonnet, Katia Spirli-Grand Rédacteurs : Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie, Charlie. Maquettistes : Charlie, Charlie. Prix : gratuit Valeur : 0,60€ (grande taille) et 0,30€ (format pocket) Tous droits réservés © Innommable MDL Camille Vernet Tous les dessins (hors 7ème page) ont été réalisés par des camillards. 2 Journal de lycée édité par le financement de la Rhône-Alpes et par le soutien de la MDL Camille Vernet. LES PRISES D’OTAGES DU VENDREDI 9 JANVIER 2015 Le 9 janvier 2015, une double prise d’otage a eu lieu avant que l'on ne s'aperçoive qu'elle avait quitté la près de Paris. France depuis une semaine. Lassana Bathily, un jeune employé de la supérette aurait aidé jusqu’à 15 perLes deux terroristes, Chérif et Saïd Kouachi, meneurs sonnes à se cacher d’Amedy Coulibaly. Connaissant de l’attentat contre Charbien les lieux, il aurait lie Hebdo le 7 janvier ouvert la porte de la 2015, se sont réfugiés chambre froide à pludans une entreprise d’imsieurs personnes après primerie à Dammartinl’avoir éteinte. La moitié en-Goële vendredi 9 jandes personnes cachées a vier vers 8 h. Ils auraient fini par remonter, de peur apparemment laissé sorque le terroriste ne destir une partie des salariés cende et ne les abatte mais d'autres sont restés tous. Lassana Bathily récachés dans l'entreprise ussit ensuite à sortir du dont un que l'on soupmagasin grâce à un monte çonnait être un otage. -charge pour atteindre la Un assaut a été mené par porte de secours, et donna le GIGN (groupe d’interde précieux renseignevention de la gendarmements aux forces de rie national) contre les l’ordre et surtout, la clé deux frères, vers 17 h, du rideau de fer du magajuste avant la tombée de sin. Peu après 17h, la nuit. Les deux intél’assaut est lancé et le tergrsites sont morts lors roriste est tué par les pode l’assaut, « l’otage » est liciers. Quatre décès sont ressorti indemne de l’enà déplorer du côté des treprise et aucun membre otages. Après une ende la gendarmerie national n’a été blessé. Le salarié quête, il semblerait que les policiers ne soient pas resque l’on pensait retenu de force dans le bâtiment était ponsables de leur mort, Amedy Coulibaly les aurait en réalité caché très près des terroristes sans qu'ils le exécutés dès son entrée dans le magasin. Deux agents sachent. Il s’est réfugié dans la salle de restauration, ont été blessés à la cuisse mais ils sont hors de dansous un évier et aurait, toute la journée, donné des ger. informations aux forces de l’ordre. Charlie Simultanément, un ami et possible complice des terroristes, entrait dans une supérette juive et prenait en otage toutes les personnes présentes. Ce terroriste, Amedy Coulibaly, est le meurtrier de la jeune policière de Montrouge. Il se peut qu'il ait eu un complice dans cette prise d'otages. La principale suspecte n'était autre que sa compagne Hayat Boumeddiene 3 TRIBUNE N ous sommes de toute évidence à un point de rupture de notre équilibre sociétal, un tournant crucial. D’ailleurs, chacun y va de son pronostic pour notre futur, et surtout l’internaute facebook « moyen », la montée du racisme, de l’extrême droite, ou encore la « soumission » des peuples par une islamisation totale de la société… il semble justifié de se préoccuper de la forme que prendra la France dans les années à venir, mais être préoccupé n’est pas être apeuré. Comme certains l’ont brandi place de la République dimanche, « Nous n’avons pas peur », car l’important aujourd’hui semble être non seulement de se soucier du futur, mais aussi d’en être acteur. Il apparaît évident que dans ce contexte de tensions, contexte international mais qui s’infiltre jusque dans notre lycée, c’est l’engagement de chacun qui créera de toutes pièces ce que nous serons demain. Oui, ce sont les grandes décisions de nos dirigeants qui feront notre avenir, mais c’est aussi ce que chacun répand dans son entourage qui orientera nos politiques. Cette tribune n’est pas une injonction, mais il nous faut nous engager au nom de ces valeurs qui sont violées et, en devenant petits messagers de celles-ci, créer le dialogue qui semble être l’unique possibilité pour mettre en place un « demain » digne de ce nom. Ce sont quantité de valeurs qui ont été attaquées ce mercredi 7 janvier, et c’est en leur nom qu’il faut aujourd’hui et demain lutter, lutter contre une barbarie qui cherche à gouverner notre société, imposer leur diktat face à ces grands étendards. Demain ne peut se construire que sur aujourd’hui, mais si l’instabilité et la division gangrènent ce mouvement, il perdra tout son sens. C’est l’union dont tous les médias nous ont parlé ce week- 4 end qu’il faut faire persister, mais si des millions de français sont apparus soudés dans les rues de leur ville, c’est ce qui est derrière leur démarche qu’il faut aussi prendre en compte pour forger ce que nous attendons de demain et dont nous nous devons tous être contributeurs, que ce soit par le dialogue, par un « je suis Charlie » épinglé à votre manteau, ou par tout autre geste d’engagement. ET A TOUS CEUX QUI NE SONT PAS D’ACCORD Malheureusement, les réactions sont très diverses depuis mercredi. Il y a ceux qui luttent et ceux qui pensent que ce qui est arrivé au journal est « mérité ». Heureusement, ceuxci sont une évidente minorité. Là où ça se complique, c'est que, au sein même des personnes révoltées par ce qu'il s'est passé, des sous-groupes se forment alors qu'il faudrait être plus unis que jamais. Même si tout le monde ne pense pas exactement pareil, un point commun les rassemble : l'acte est odieux et il faut lutter pour qu'il ne se renouvelle pas. Mais comme un mouvement si spontané et fédérateur aurait été une trop belle chose pour que la majorité de choqués, de Charlie, efface la minorité de cons ou simplement d'ignorants, il a fallu que des divisions se créent au sein même des Charlie. C'est une énorme impasse dans laquelle il ne faut pas s'engouffrer. Au lieu de nous éparpiller en chipotant sur des détails tels que « si vous n'avez pas lu Charlie Hebdo j'ai honte de vous » ou encore « si vous suivez la masse, vous êtes un mouton », il faut que nous nous concentrions sur l'essentiel et que nous nous unissions. Premièrement, tout ceci dépasse tellement Charlie Hebdo !!! Il faut arrêter de s'en prendre à ceux qui ne l'ont pas lu. Ils comprennent aussi bien que vous la gravité de la situation. Des hommes sont morts pour les idées qu'ils défendaient et le problème est que ces idées sont le fondement de notre République. Point. Ça c'est grave, mais que ce soit Charlie Hebdo ou n'importe quel autre journal. Il se trouve que Charlie Hebdo illustrait parfaitement cette idée de la liberté d'expression que nous défendons aujourd'hui mais le mouvement aurait très bien pu s'appeler « Je suis Libération » ou même « Je suis l'Innommable »... Deuxièmement, le mouvement « Je ne suis pas Charlie » a vu le jour, lancé par des gens qui ne sont pas d'accord avec les propos que tenait le journal qu'ils jugent raciste, sexiste ou islamophobe. Ils dénoncent cependant l'attentat qu'ils qualifient d'inhumain. Leur point de vue peut se comprendre mais est-il nécessaire de se diviser pour ça ? Aujourd'hui, ce que les manifestants défendent c'est cette phrase de Voltaire : « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire ». Alors même si nous n'étions pas forcement d'accord avec tout ce que disait le journal, il ne faut pas s'exclure du mouvement. C'est la formulation « Je suis Charlie » qui gêne. Mais il faut comprendre que Charlie est juste le nom du mouvement. A présent, Charlie représente la liberté d'expression et tant d'autres choses que nous voulons tous défendre. Alors si porter une pancarte « Je suis Charlie » vous gêne, portez « Non au fanatisme ». Mais le plus important est que nous soyons là tous ensemble, malgré nos divergences de point de vue. Dans l'histoire du « Je ne suis pas Charlie », Le Pen père a ensuite fait parler de lui en réutilisant la formule. Lui non plus n'est pas d'accord avec le journal (allez savoir pourquoi). Mais en plus de monsieur Le Pen, le mouvement a aussi été repris par des adolescents qui refusent d'être des « moutons » et veulent se démarquer de la majorité. A ceux là je dis : « La 5 France vous remercie pour votre participation active au débat ». Quant à ceux qui crient au scandale parce qu'ils jugent injuste de réagir lorsque des journalistes occidentaux se font tuer et de rester indifférent aux nombreux attentats perpétrés dans les autres pays. Ils ont totalement raison : les gens n'ont pas réagi avant. Mais ils réagissent maintenant et c'est donc maintenant qu'il faut agir. Et non se dire que comme il ne s'est rien passé pour les autres, il ne doit rien se passer maintenant non plus. Enfin il apparait que la communauté musulmane est au cœur de ces tensions et elle ne doit pas être réduite à cette part d’extrémistes. N'oublions pas (et nous ne le répéterons jamais assez) d'éviter les amalgames. Islam et islamistes n'ont rien à voir. On ne peut confondre une religion partagée par des millions d'individus avec une poignée de fanatiques qui salissent l'image de cette religion et parlent en son nom. Les extrémistes restent ceux qui ont les armes en main et c’est pourquoi nous ne pouvons les ignorer. Mais en agissant comme ils le font peuton encore faire référence à l’Islam ? L'utilisation du terme de « musulmans » pour désigner de telles personnes semble inapproprié tant leurs actions sont à l'opposé de cette religion. Que leur reste-t-il d’humanité ? Le Coran apporte peut être la réponse à cette question en ces mots : « Celui qui tue un homme, c’est comme s’il tuait toute l’humanité. De même celui qui le sauve, c’est comme s’il sauvait tout le genre humain » Sourate 5, 32 Charlie et Charlie Je suis Charlie Quel est ce monde dans lequel je vis ? Ces hommes pouvaient nous faire mourir de rire Mais n’avaient pas le droit de mourir pour avoir fait rire Je suis Charlie Qui a le droit d’arracher ainsi une vie ? Un crime fait « en l’honneur de Dieu » N’est en réalité qu’une atteinte, à ces yeux Je suis Charlie Arriverons-nous à ne pas nous tromper entre religion et idéologie ? Entre nos frères remplis d’honnêteté et d’honneur Et l’horreur de ces monstres sans cœur Je suis Charlie Pourrons-nous continuer à écrire l’injustice de la vie ? Afin de continuer le combat et le chemin De ces hommes qui ne mourront pas en vain Je suis Charlie J'écris et je crie J'écris au nom de mes rêves de paix. Je crie pour qu'ils ne se brisent jamais. Un mot, un trait ne devrait pas tuer. J'utilise ma plume sans heurter. J’écris ici ma douleur et mon émotion Et je me moque de ces tueurs Car je ne crains pas leurs armes de malheur Je les attends plutôt au détour de mon crayon J'écris en te tendant toujours la main. Je crie pour être tous unis demain. Une phrase, un dessin comme un chemin, Loin de ce qui nous mène à notre fin. Je suis Charlie J'écris pour avancer, sans oublier. Je crie pour ne plus jamais fréquenter, Un monde plein de ces atrocités. Je veux espérer l'extrême beauté. Je suis Charlie 6 ToP des Dessins en soutien à ChaRlie Hebdo Voici un florilège des meilleurs dessins publiés sur le net depuis mercredi dernier en hommage aux caricaturistes et aux victimes des terroristes, sélectionnés par les membres de la rédaction . 7 8