Mt 28 Adorer notre Seigneur

Transcription

Mt 28 Adorer notre Seigneur
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Prédication
Le Sentier, dimanche 19 avril 2015
Esaïe 6.1-7 : Digne de parler du Dieu saint
Matthieu 28.8-10
Esaïe reçoit une vision de Dieu. Il voit Dieu assis sur un trône élevé, entouré d’anges
flamboyants qui se crient l’un à l’autre : « Saint, saint, saint le Seigneur de l’univers ! La
terre entière est pleine de sa gloire. » Esaïe est emporté dans cette adoration. D’autant
plus qu’autour de lui tout tremble. Il fait l’expérience de la présence, de la grandeur, de la
sainteté de son Dieu. Son indignité lui apparaît alors avec force. Il a ce sentiment qu’il ne
devrait pas être là, qu’il n’est pas digne d’ouvrir la bouche en sa présence, pas digne de
parler de lui et encore moins de lui parler à lui. Mais c’est là qu’un des anges vient toucher
sa bouche avec un tison ardent. L’ange supprime ainsi son indignité et efface le péché qui
le sépare de Dieu. Pourquoi l’ange fait-il cela ? Pour qu’Esaïe puisse aller vers son peuple
et lui parler de la part de Dieu.
Autre situation : le tombeau vide. Les femmes sont là, remplies de crainte devant ce
tombeau et l’ange qui leur a annoncé que leur Seigneur n’était plus là. Comme Esaïe,
elles sont envoyées vers le peuple des croyants. Leur part à elles est d’aller dire que le
tombeau est vide, que le Seigneur est ressuscité.
Mais avant de pouvoir aller annoncer cela avec assurance, elles ont quelque chose à
vivre. Quelque chose qu’Esaïe a vécu. L’adoration. Esaïe, s’était trouvé pris dans un
moment d’adoration qui le dépassait complètement. C’est les anges qui célébraient la
grandeur du Seigneur. Esaïe y participait en spectateur. Au matin de Pâques, quand
Jésus apparaît aux femmes, elles lui saisissent les pieds et l’adorent. Elles sont donc
actives. L’adoration se décline donc de plusieurs manières. Plusieurs traducteurs disent
simplement que le matin de Pâques les femmes se prosternent. Le verbe « proskyneô »
en grec est un verbe de mouvement qui indique que l’on s’incline devant quelqu’un. Ce
verbe est aussi traduit par adorer parce que le matin de Pâques, les femmes ne se
baissent pas devant Jésus pour lui rattacher un lacet ! Si elles lui saisissent les pieds,
l’idée est bien de lui rendre hommage, de lui dire leur émerveillement, d’exprimer leur joie
de le voir vivant et vainqueur de la mort. Voila pourquoi elles s’inclinent devant lui. Elles
font ce que les mages ont fait devant Jésus nouveau-né. C’est le même verbe qui est
utilisé. Elles accomplissent le même mouvement devant Jésus qu’un peu plus tôt un
lépreux suppliant d’être guéri ou que Jaïrus suppliant Jésus de guérir sa fille. Elles
s’inclinent, elles se mettent à genoux. Elles font ce que les disciples ont fait après que
Jésus aie marché sur les eaux. Elles le vénèrent, elles manifestent la confiance et l’amour
qu’elles lui portent. Aujourd’hui je vous invite à retenir le verbe adorer. Avant d’aller
annoncer aux autres croyants que Jésus est vivant et qu’il leur donne rendez-vous en
Galilée, les femmes du matin de Pâques l’adorent.
L’adoration, une dimension de la vie chrétienne à laquelle les réformés nous sommes
moins habitués que d’autres. Nous mettons fortement l’accent sur l’écoute de la parole de
Dieu, sur son étude et sa compréhension, et peu sur l’adoration. C’est une dimension que
les catholiques vivent davantage. Les catholiques ont des prières d’adoration et des lieux
dédiés à l’adoration. Les orthodoxes ont une liturgie qui les tournent vers l’adoration. Les
fidèles ne comprennent pas tout, la liturgie peut durer des heures. A nous protestants, ça
paraît incompréhensible, on se dit que c’est pas ça un culte. Mais pour les orthodoxes,
l’important n’est pas de tout comprendre, l’important c’est que le Seigneur de l’univers soit
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glorifié. Ils sont présents au culte comme Esaïe au milieu des anges se criant l’un à
l’autre : « Saint, saint, saint le Seigneur ». Ils sont spectateurs de la gloire de Dieu. Ils sont
ses adorateurs. Dans les églises évangéliques aussi, on accorde une place importante au
chant de louange et on invite ainsi chacun à s’incliner devant Jésus et à l’adorer.
Qu’on ne se méprenne pas ; je suis heureux d’être protestant, mais j’aimerai être
protestant à la suite d’Esaïe et des femmes au matin de Pâques. Je crois juste de d’être
attentif à cette dimension d’adoration dans ma vie et dans nos cultes. D’autant que Jésus
lui-même, lorsqu’il est aux prises avec le diable dans le désert fait face à la tentation par
cette parole : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et c’est à lui seul que tu rendras un
culte. »
L’adoration va donc nous donner de la force dans nos luttes. Et ce qu’ont vécu Esaïe et
les femmes au matin de Pâques indique que l’adoration ne va pas se développer au
détriment du témoignage envers le monde. L’adoration prépare au témoignage. Elle va lui
donner sa force. Il faut d’abord adorer le Christ, le Ressuscité, passer du temps en sa
présence pour pouvoir témoigner de lui et rester fidèle dans notre monde.
Alors adorer le Seigneur, qu’est-ce que cela veut dire pour vous ? Comment le vivezvous ? Je serai heureux si quelques uns parmi nous acceptaient de dire comment ils
vivent l’adoration, comment ils expriment cet amour qui est là en nous pour notre Dieu.
Quelqu’un peut nous dire aussi dans quelles circonstances il ou elle vit l’adoration.
Je vous laisse deux minutes pour y penser. Et avant, je vous laisse quelques idées que j’ai
glanées en demandant à deux personnes ce qu’était l’adoration pour elles. Elles m’ont
parlé de
reconnaître qui est Dieu
se prosterner devant lui
Vivre l’adoration implique de savoir
s’arrêter
d’offrir du temps gratuitement à son Seigneur
de lui exprimer notre amour
Pendant le temps musical qui vient, je vous invite à adorer et penser à ce que vous
pourriez partager.
Amen
Pour entrer dans l’adoration :
Hébreux 1.1-3
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