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Comprendre comment les organismes vivants fabriquent les polykétides pour mieux soigner Biochimie, Biologie structurale Thibault ANNAVAL est un jeune chercheur de l’équipe « Enzymologie et Biologie structurale » au sein de l’unité de recherche « Ingénierie Moléculaire et Physiopathologie Articulaires » du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et de l’Université de Lorraine. Les biologistes de cette équipe étudient la structure* et le rôle biologique de certaines protéines** appelées des enzymes. Thibault s’intéresse plus particulièrement à une classe d’enzymes nommées polykétide synthases (PKS), qui interviennent dans la formation de molécules utilisées en médecine thérapeutique, c’est-à-dire pour le traitement des maladies. * La structure d’une enzyme correspond à la composition en acides aminés de cette protéine et à sa structure en trois dimensions. ** Les protéines sont des molécules biologiques constituées d’une succession d’acides aminés. Elles sont essentielles à la vie de tout organisme grâce à leurs différentes fonctions. « L’étude des enzymes est très intéressante du fait de l’importance de ces molécules comme catalyseur de réactions chimiques lors de processus essentiels à la vie d’un organisme. Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est que ces études impliquent au quotidien de travailler avec des biophysiciens, microbiologistes, chimistes et bien sûr des biologistes, ce qui est très enrichissant. Ecoles doctorales de Lorraine 2014 Les polykétide synthases (PKS) sont des enzymes, c’est-à-dire des protéines ouvrières. Elles travaillent suivant le même schéma que les chaînes de montage automobiles créées par Henri Ford. Elles sont formées de plusieurs domaines. Chaque domaine joue un rôle différent sur cette chaîne de montage. Certains assemblent entre eux des morceaux de molécules, d’autres les modifient pour former au final des molécules ayant des rôles différents. Il peut s’agir en particulier d’antibiotiques, molécules qui détruisent ou bloquent la croissance de bactéries, d’antifongiques qui perturbent la croissance des champignons ou d’anti-cancéreux, molécules qui empêchent les cellules cancéreuses de se multiplier de manière anormale. Etant donnée l’importance de certaines de ces molécules utilisées comme médicaments en médecine, l’objectif des recherches menées par l’équipe de Thibault est de créer de nouvelles molécules, en particulier de nouveaux antibiotiques. Pour construire de nouveaux antibiotiques, l’une des stratégies possibles est de modifier la chaîne de montage qui sert à fabriquer ces médicaments. Ainsi, Thibault essaie de comprendre le rôle des PKS et en particulier, comment ces molécules contrôlent la stéréochimie* des antibiotiques formés, ce qui influence directement leurs fonctions. C’est un domaine particulier de la PKS, appelé kétoréductase, qui joue ce rôle important au niveau de la chaîne de montage. Pour comprendre comment ces kétoréductases effectuent ce contrôle, Thibault modifie la composition d’une PKS : il remplace son domaine kétoréductase par un domaine qui provient d’une autre PKS, utilisé sur une autre chaîne de montage. Il cherche ensuite à savoir si la stéréochimie de l’antibiotique formé grâce au PKS qu’il a modifié est différente. Dans un deuxième temps, il va également essayer d’identifier la partie du domaine kétoréductase responsable de ce contrôle afin de la modifier et pouvoir ainsi jouer sur la stéréochimie de l’antibiotique formé et donc sur son rôle. Les premiers résultats de Thibault montrent que lorsqu’il modifie le domaine kétoréductase de la PKS, il modifie bien la stéréochimie de l’antibiotique produit. *La stéréochimie d’une molécule correspond à l’arrangement en trois dimensions des constituants de cette molécule. Objectifs et/ou applications Comprendre comment les molécules de type polykétide utilisées en médecine sont fabriquées par le vivant Modifier la stéréochimie de certaines molécules pour en fabriquer de nouvelles pouvant être utilisées en médecine D’aprés l’expérimentarium de Bourgogne