Réforme du CRFPA - La Gazette du Palais
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Réforme du CRFPA - La Gazette du Palais
Ac tu a l it é 278s8 278r2 La phrase 278r3 Le chiffre “ ” Les cabinets doivent choisir comment ils veulent traiter le client et marketer leur offre. Il n’y a pas de réponse unique. L’indiscret 80 988 Ce sont les effectifs de la Mission Justice en 2016, contre 77 381 en 2015 (source : Les chiffres-clés de la Justice 2016). 278r2 Frédéric Sicard, bâtonnier de Paris, lors de la conférence du CCBE sur l’innovation le 21 octobre dernier Une note d’étape a été présentée au conseil de l’ordre de Paris faisant des suggestions afin d’améliorer la transparence financière de l’ordre. Une clarification du statut des avocats travaillant pour l’ordre, grâce à la reconnaissance du statut d’un avocat salarié aux instances ordinales, a notamment été proposée. 278r3 278s8 278p2 Professions Accès aux CRFPA : les nouvelles modalités dévoilées 278p2 Unité de sujets, unité de temps, unité de corrections : l’examen d’accès aux CRFPA sera désormais le même pour tous dans l’Hexagone et fera la part belle aux épreuves pratiques. De quoi redorer son blason auprès de la profession, qui attendait cette réforme avec impatience. L’examen d’accès aux écoles d’avocats est désormais national. Le décret modifiant les conditions d’accès aux CRFPA et l’arrêté fixant le programme et les modalités de l’examen ont en effet été publiés au Journal officiel la semaine dernière (D. n° 2016-1389, 17 oct. 2016 : JO, 18 oct. 2016 ; A., 17 oct. 2016, NOR:MENS1629317A : JO, 18 oct 2016). Le CNB, qui militait en ce sens depuis sa résolution du 16 juin 2012, a aussitôt exprimé sa satisfaction envers une réforme permettant « de mieux déceler chez le candidat les aptitudes indispensables à l’exercice de la profession d’avocat tout en unifiant les modalités d’accès aux écoles d’avocats dans un souci d’égalité ». Idem pour l’ARES, la fédération nationale des associations représentatives des étudiants en sciences sociales, qui a salué « un examen plus en phase avec la préparation à la profession d’avocat ». La situation, il est vrai, devenait difficilement tenable. Auparavant confiée aux Instituts d’études judiciaires (IEJ) des universités, l’organisation de l’examen d’accès au CRFPA engendrait de fortes disparités sur le territoire, aussi bien dans le choix des sujets que des consignes de corrections. Ce qui donnait lieu à des taux de réussites allant de 13 à 57 % selon le lieu d’examen (source : communiqué de Jean-Jacques Urvoas et de Thierry Mandon, 8 juill. 2016), et semait le doute sur le niveau de certains titulaires du certificat. Désormais, terminés les traitements de faveur. À partir de 2017, tous les candidats seront logés à la même enseigne. Du point de vue pratique, les épreuves d’admissibilité débuteront sur l’ensemble du territoire chaque 1er septembre – ou le premier jour ouvrable qui suit –, tandis que les épreuves d’admission débuteront chaque 2 novembre – ou le premier jour ouvrable qui suit. Ne pourront s’y inscrire que les candidats ayant obtenu les 60 premiers crédits d’un master en droit ou l’un des titres ou diplômes reconnus comme équivalents. Les IEJ devraient continuer à organiser matériellement l’examen, mais c’est une commission nationale, nommée pour trois ans par arrêté conjoint du ministre de la Justice et du ministre chargé de l’Enseignement supérieur, qui élaborera les sujets des épreuves écrites d’admissibilité. Sa composition : quatre universitaires et quatre avocats proposés par le CNB. Si le CNB se prépare à rendre sa copie, le choix des universitaires a, lui, déjà été arrêté (bien qu’il ne soit pas encore public), avec le souci de « respecter un équilibre multiple : hommes / femmes, Paris / province, grandes et petites facultés, et le plus important l’équilibre des disciplines », explique Thomas Clay, conseiller personnel du secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur Thierry Mandon, professeur à l’université de Versailles et qui a été en première ligne sur cette réforme. Objectif : que la commission soit opérationnelle « dans les prochains jours », poursuit-il. Une mise en place rapide qu’appelle également de ses vœux Pierre Crocq, président de l’Association des directeurs d’IEJ, qui avait émis par le passé des réserves sur la création d’un examen national : « La réforme doit désormais être mise en œuvre dans les meilleures conditions possibles. Il y a un travail important à mener. Il faut que la commission nationale élabore les sujets, qu’elle précise G A Z E T T E D U PA L A I S - m a r d i 2 5 o c to b r e 2 0 1 6 - N O 3 7 5 A ct u al i t é aux étudiants quels seront les documents autorisés, et que les IEJ s’adaptent et soient officiellement désignés comme centres d’examen. Même si nous connaissons la position du ministère sur la question, cela n’est pas précisé dans le texte. » “ avocat, même publiciste, doit connaître le droit des obligations. » Le sort spécifique réservé à cette matière a toutefois laissé perplexes les membres du CNB. Appelée à se prononcer sur le projet d’arrêté lors de son assemblée générale des 7 et 8 octobre 2016, l’institution a d’ailleurs adopté une résolution exigeant le retour du droit des obligations dans l’épreuve de cas pratique. « Ce sera une épreuve pratique, tempère Thomas Clay. Son but reste la mise en application des connaissances, ce qui est l’esprit global de la réforme ». Même étonnement de certains profesionnels concernant la disparition de certaines matières, comme le droit fiscal. « Le choix a été fait, avec le CNB, l’Association des directeurs d’IEJ et les représentants des associations étudiantes de simplifier l’examen et donc de supprimer tous les oraux monodisciplinaires. Il y a eu un consensus sur ce point », justifie Thomas Clay. De son côté, Pierre Crocq regrette que le programme joint en annexe de l’arrêté soit moins précis que dans les préconisations des IEJ, ne permettant pas de s’assurer de l’équilibre des matières. « Le programme n’est pas parfaitement équilibré, reconnaît Élizabeth Ménesguen, présidente de la commission Formation professionnelle au CNB, mais des efforts ont été faits, à preuve l’ajout à la procédure pénale du droit de l’exécution des peines ». « Il est certain que des ajustements devront être opérés, poursuit-elle. Le premier examen devra être exemplaire ». Ce, avant de passer à une nouvelle étape : celle de la réforme de la formation initiale. Le droit des obligations est une matière fondamentale ” Afin de garantir une parfaite égalité des candidats, la commission se verra également confier une mission d’harmonisation des critères de correction des épreuves. À cette fin, elle établira des recommandations pouvant prendre la forme de grilles de notation à destination des jurys et des correcteurs. Les différents jurys de l’examen d’accès à un même CRFPA devront par ailleurs comparer leurs moyennes et leurs prévisions d’admissibilité avant de proclamer les résultats. Pour Pierre Crocq, cette disposition est contestable : « si cela s’apparente à une obligation de comportement, cela va à l’encontre du principe de souveraineté du jury », note-t-il. Quoi qu’il en soit, il proposera au sein de l’Association des directeurs d’IEJ de mettre en place un mécanisme de comparaison de nature à clarifier la situation. À noter que les membres de la commission comme du jury seront tenus à une obligation de confidentialité et qu’ils ne pourront enseigner simultanément dans une formation publique ou privée préparant à l’examen d’accès dans les CRFPA. Le statut de membre de la commission sera par ailleurs incompatible avec celui de membre d’un jury. Concernant le contenu des épreuves, exit le contrôle des connaissances théoriques, censées avoir été acquises à l’université. Pour accéder à une école d’avocats, le candidat devra passer quatre épreuves : une note de synthèse, une épreuve de droit des obligations, une épreuve de cas pratique dans une matière qu’il aura choisie (droit civil, droit des affaires, droit social, droit pénal, droit administratif ou droit international et européen) et une épreuve de procédure (procédure civile et modes alternatifs de règlement des différends, procédure pénale ou procédure administrative contentieuse). Les épreuves d’admission comprendront, pour leur part, un grand oral de 45 minutes et une épreuve de langue. Pourquoi avoir rajouté une épreuve de droit des obligations, qui ne figurait pas dans le projet initial ? « Le droit des obligations est une matière fondamentale, explique Thomas Clay, et c’était une demande très forte de la plupart des partenaires. On ne peut prétendre vouloir être avocat sans passer une épreuve en la matière ». Un avis partagé par Pierre Crocq. « C’était un vœu des universitaires, reconnaît-il. C’est un socle. Un 6 G A Z E T T E D U PA L A I S - m a r d i 2 5 o c to b r e 2 0 1 6 - N O 3 7 Laurence Garnerie 278r4 278p2 Vient de paraître Les Grands procès du XXe siècle 278r4 Raconter l’histoire du XXe siècle à travers quelques-uns de ses procès les plus retentissants : tel est l’objectif de cet ouvrage. De la première Guerre mondiale, avec le procès d’Henriette Caillaux, à la guerre d’Algérie, avec le procès des barricades, treize procès ont ainsi été sélectionnés par Stéphanie de Saint Marc, maître de conférences à l’université Panthéon-Assas (Paris II). À travers les textes des débats, réquisitoires et plaidoyers, l’ouvrage apporte au lecteur un éclairage singulier sur la vie politique et sociale de cette époque, ainsi que sur le fonctionnement de la Justice et sa perméabilité à l’air du temps. De Saint Marc S., Les Grands procès du XXe siècle, oct. 2016, Robert Laffont, coll. Bouquins, 30 €, disponible sur lgdj.fr 278r4