Sejour en Tchéquie - Camping Car en Liberté

Transcription

Sejour en Tchéquie - Camping Car en Liberté
Séjour en République tchèque du 17 au 29 mai 2003
Nous avons fait un séjour en République tchèque en mai 2003 et nous désirons vous faire part de notre
expérience à travers ce petit récit.
Nous c’est Mireille, 56 ans au moment des faits, Jacques, 57 ans et notre camping-car Hymer 599 que nous
avons baptisé Nomade 3. Nous habitons dans la région de Lille, à 20 km de la frontière belge.
Nous avons préparé notre voyage en puisant des informations sur le net : CCLF, CC@R, campingcar-infos.
Merci en particulier à Laurent Sinzelle (http://lsinzelle.free.fr/) , Sylvie Surmely, K.-H. Garnas, Jean-Michel
Moreau, Bruno Moquette (http://www.campingcar-infos.com/), et à tous ceux que nous avons sollicités sur le
net et dont nous avons oublié de noter les références.
Samedi 17 mai 2003
Départ prévu 8 h. Départ réel 9 h. Bon une heure de retard c’est pas mal. Mais on n’a pas vérifié la pression
des pneus.
Direction No…to à 2 km. Ca tombe bien il ouvre à 9 h. Pression vérifiée (augmentée de 300 g pour la
circonstance puisque exceptionnellement nous prendrons beaucoup d’autoroutes). Discussion avec un futur
camping-cariste sur le gonflage à l’azote, et visite du camping-car.
A 9 h 30 nous nous engageons sur l’autoroute, direction la Belgique. La pluie qui devait sans doute s’ennuyer
sans nous, nous rejoint à partir de Namur, et c’est sous l’averse que nous passons la frontière
luxembourgeoise.
Nous profitons de cette traversée du Luxembourg pour faire un plein de GO à 0,62 euro et c’est d’ailleurs
pour cela que nous choisissons de traverser le Luxembourg quand nous allons vers l’est. Un jour il faudra
quand même qu’on en fasse notre destination pour visiter tous les beaux endroits de ce petit pays.
Nous arrivons en Allemagne et nous filons rapidement sur ses autoroutes où de grosses berlines nous
doublent à des vitesses auxquelles on ne peut que rêver en France. Pour nous le compteur oscille entre 110 et
115 km/h, sans forcer.
Au terme de la journée, nous arrivons vers 17 h 30 à Rothenburg ob der Tauber, adresse fournie par Duc
sur le site de Bruno.
Il existe plusieurs parking autour de cette cité médiévale dont le P2 et le P3 autorisés aux camping-cars (6
euro pour 24 h). Comme le P2 est déjà sur campingcar-infos, nous irons au P3.
Il est 18 h lorsque nous visitons cette très jolie ville entourée de remparts. La pluie a fait une pause et nous
permet de nous promener en tenue estivale.
Nous regagnons « notre » parking où 7 à 8 camping-cars sont installés.
Nos voisins de camping-car sont québécois, mais nous ne réussissons pas à les apercevoir. Ils doivent
regarder la télé. Il faut dire qu’ils ont sur le toit une parabole à faire pâlir de jalousie un car de télé
transmission ! Et la nuit la tête de réception émet une lumière bleue qui éclaire la parabole !
Nous, nous faisons une partie de Yam’s et au dodo. On n’a pas la télé.
Dimanche 18 mai 2003
La nuit a été très calme. Aujourd’hui nous allons entrer en Tchéquie (oui je sais officiellement c’est
République tchèque, mais moi je trouve que Tchéquie ça va plus vite à écrire).
Pour nous c’est un peu l’aventure avec un petit « a », car nous ne sommes jamais allés dans un pays de l’ex bloc
soviétique. Ca doit en faire sourire certains qui font des périples autrement impressionnants, mais que
voulez-vous, chacun fait à la mesure de ses possibilités. Nous décidons de faire un plein de GO en Allemagne
en payant par carte bancaire pour épargner nos devises.
Autant vous le dire tout de suite, c’est un mauvais plan. D’abord le GO coûte ici 0,84 euro contre en moyenne
0,70 euro en Tchéquie, et les cartes bancaires sont acceptées dans les stations sur tout le territoire
tchèque.
Vers 13 h on arrive à la frontière tchèque par la route qui va de Bayreuth à Karlovy Vary.
Là, par contre c’est un bon plan, parce que sur la route, plusieurs kilomètres avant la frontière, nous avions
remarqué les bas-côtés jonchés de détritus et les poubelles, pleines, tous les 100 m, attestant
qu’habituellement il doit y avoir une queue importante.
Mais aujourd’hui, dimanche à 13 h il n’y a devant nous que 2 voitures et un groupe de motards. En sens inverse
la queue fait 200 m environ.
Nous préparons nos passeports que nous avons renouvelés pour l’occasion. Au premier poste le policier nous
fait signe de passer sans rien vérifier, et à la douane pareil. Mireille est même frustrée de ne pas avoir de
tampon, sur son joli passeport tout neuf.
Le franchissement a été si rapide que, surpris, nous en avons oublié de changer nos euro en couronnes
tchèques et d’acheter la vignette autoroutière.
Heureusement il n’y a pas d’autoroute à cette frontière.
Direction Karlovy Vary. Le long de la route des demoiselles semblent attendre l’autobus. Et pourtant elles n’y
montent pas quand il passe. Etrange.
La pluie nous accompagne (elle doit se sentir bien avec nous) jusqu’à Karlovy Vary.
Nous cherchons le parking indiqué par Camping-Car infos et ne le trouvant pas, nous nous rabattons sur un
parking près de la gare routière, à 20 CZK (0,65 euro) de l’heure (CZK = couronnes tchèques, je le dis une
fois pour toutes, suivez dans le fond ! et la CZK vaut +/ -0,033 euro ou 0,22 FF pour ceux qui en sont encore
aux francs).
Il a l’avantage d’être en centre ville. Le gardien nous indique un distributeur automatique de billets de banque
car, ne l’oublions pas, nous n’avons pas fait de change à la frontière. Nantis de nos belles couronnes tchèques
nous payons au gardien 300 CZK (10 euro) pour rester jusqu’à 9 h demain matin. Le gardien nous assure
garder le parking toute la nuit. Nous déjeunons sur place.
La pluie nous fausse compagnie et c’est sous un radieux soleil que nous allons visiter la ville.
Karlovy Vary est le Vichy de la Tchéquie. Belle ville d’eau avec de nombreuses sources d’eau chaude abritées
sous des colonnades du plus bel effet. L’une de ces sources est spectaculaire puisqu’elle jaillit toutes les 2 ou
3 secondes, à 12 m de hauteur. Les sources sont d’un accès gratuit. Nous prenons le temps de faire le tour de
cette ville aux immeubles baroques et bien entretenus. Nous achetons une curieuse tasse servant à prendre
les eaux et nous dégustons notre première bière tchèque…Oui, je sais, dans une ville d’eau…mais nous ne
sommes pas les seuls à boire de la bière ici. La bière est servie d’office dans un verre d’un demi-litre pour 20
à 30 CZK (0,65 à 1 euro) environ. Si vous ne vous sentez pas capable d’affronter un demi-litre, vous pouvez
demander un petit verre qui fera tout de même 30 cl. Bon, nous on a su !
Et elle est bonne !!!
Nous rejoignons le camping-car sur le parking où notre gardien a disparu. Arnaque ? Nous ne le saurons pas,
mais nous ne reverrons pas notre gardien. Notre nuit ne sera pas calme à cause de la circulation.
En fait nous aurions dû prendre ce parking jusqu’à 19 h, puis rejoindre le parking vu sur Camping-Car infos où,
nous le pensons, l’endroit doit être plus calme.
Lundi 19 mai 2003.
La pluie nous a retrouvés. Ce matin, objectif vignette autoroutière. Celle-ci est obligatoire pour emprunter
les autoroutes, comme en Suisse ou en Autriche.
A la sortie de Karlovy Vary une station d’essence s’offre à nous. Malgré mon anglais alimentaire, je n’arrive
pas à me faire comprendre par la gérante qui ne parle que tchèque. Retour piteux au camping-car où Mireille
me dit : « Je vais essayer ». Malgré mon sourire en coin, elle revient 3 minutes plus tard avec la vignette
convoitée. Chapeau ! Pour info il faut demander « vigneto ». La vignette est valable 10 jours, ce qui devrait
nous suffire et coûte 100 CZK (3,30 euro). Nous apprendrons plus tard qu’un Camping-cariste français l’a
payée 4 euro à la frontière (en payant en euro). Bon pour une fois on a fait une bonne affaire.
Nantis de ce précieux document nous nous dirigeons vers Prague.
Peu avant Prague nous faisons un détour pour visiter le château renaissance de Nelahozèves. Nous trouvons
porte close car c’est fermé le lundi. Nous nous rendons alors directement à Prague. Nous avons réussi à
semer la pluie.
Un super guidage de Mireille nous fait traverser Prague sans encombres et nous voici sur la route où se
trouve le Caravan Park camping où, sur les conseils de Laurent, nous avons décidé de séjourner. Mais ce
camping est sur la gauche d’une route à 4 voies séparées par un terre-plein. Pas moyen de l’atteindre. Après
tours et détours, d’échangeurs en bretelles, nous y arrivons enfin.
En fait nous nous arrêtons au Caravan Camping qui se trouve sur la même île qui s’appelle Cisarska louka au
milieu de la Vltava (prononcez Veltava), mais 400 m plus près de l’arrêt de tram que le Caravan Park.
C’est un petit camping situé au bord de l’eau, assez bon marché (430 CZK –14,20 euro- pour 1 camping-car, 2
personnes sans électricité). Le branchement électrique est possible, mais nous sommes suffisamment
autonomes avec notre panneau solaire pour nous en passer.
L’aménagement est correct, il y a un vidoir pour les WC chimiques, une grille au sol pour les eaux grises et un
robinet pour l’eau propre. Particularité : les douches sont collectives. Une grande pièce avec des pommes de
douches autour. Sans doute un reste du collectivisme soviétique. Les hommes et les femmes sont quand même
séparés (je vois des messieurs qui regrettent…et des dames aussi !!!).
A l’accueil, où l’on parle anglais et peut-être allemand, mais nous ne connaissons pas la langue de Goethe, on
peut obtenir les tickets de transport à l’unité (12 CZK –0,40 euro). L’arrêt du tram est à 10 minutes à pied et
il faut ensuite 20 mn pour aller au centre de Prague.
Comme nous sommes arrivés en début d’après-midi nous décidons d’aller tout de suite à Prague. Pour ce
premier contact ce sera la ville haute et le quartier du château, sous le soleil, en terminant par le pont
Charles qui est à Prague ce que la Tour Eiffel est à Paris : incontournable.
Nous ne nous étendrons pas sur les visites à Prague, la plupart des bons guides touristiques vous en diront
plus et beaucoup mieux que nous. Un petit coup de cœur tout de même pour l’église Saint Nicolas de la ville
haute (il y a une autre église Saint Nicolas près de la place de la Vieille Ville) qui représente ce qui se fait de
mieux dans le style baroque. Plus baroque que ça, tu meurs !!
Pour voir de belles images de Prague, allez voir le site de Laurent : http://lsinzelle.free.fr/
En passant nous apprécions la brasserie Pivnice U Cerneho Vola indiquée par Laurent, rustique, sympathique
et bon marché (pas Laurent, la brasserie….quoique !).
Pour notre retour au camping, vers 21 h 30, la pluie nous a retrouvés, et pour marquer sa satisfaction elle
s’est fait accompagner d’un orage du plus bel effet. Mireille n’apprécie pas du tout et commence à la trouver
collante (la pluie). Malgré nos parapluies nous sommes complètement trempés quand nous rejoignons le
camping-car. Au fait ! va-t-il faire cage de Faraday ?
Mardi 20 mai 2003
La pluie a tapé toute la nuit sur le toit du camping-car, mais on ne lui a pas ouvert le lanterneau. De guerre
lasse elle s’en est allée le matin, laissant la place à un ciel de nuages.
C’est la journée des remerciements aux internautes.
En effet c’est grâce à vous que notre séjour se déroule bien.
Parce que ce soir en revenant de Prague nous avons failli être victimes de pickpockets. Voilà comment ça s’est
passé.
A 19 h nous attendons le tram n° 12. Il arrive déjà bondé. Des passagers descendent, ceux qui sont sur le quai
montent, mais des personnes restent juste après l’entrée et empêchent d’aller plus en avant dans le tram. Je
suis bloqué par une fille tandis que Mireille avance et une deuxième fille se met en face d’elle. Mireille va à
droite, la fille va à droite ; Mireille va à gauche, la fille fait de même. Alors ça a fait tilt. Ayant lu un message
de Jean-Michel Moreau à qui pareille mésaventure était arrivée dans le métro, tout de suite elle trouve ça
louche et pense à sa banane. Effectivement celle-ci était déjà ouverte. Mireille crie après moi, j’avance en
bousculant la fille et en l’invecti vant (en français elle n’a pas dû comprendre grand-chose). Elle ne demande
pas son reste. Par précaution Mireille met toujours un paquet de mouchoirs en papier au-dessus de ses
affaires dans la banane et la fille, ou un complice, n’a pas eu le temps d’opérer. A l’arrêt suivant c’est une
troupe de 2 filles et 3 garçons de 20 à 25 ans qui descend précipitamment, sûrement prête à opérer dans le
tram suivant.
Nous avons eu chaud et Mireille est toute retournée par la mésaventure. Heureusement un homme, et encore
plus une femme, averti en vaut deux, ce qui nous a permis de ne pas être piégés. Dorénavant nous ferons
encore plus attention, mais ça ne nous empêchera pas de reprendre le tram, en regardant bien autour de nous
car nous avons l’impression d’avoir été repérés déjà sur le quai.
Il est sûr que lorsqu’on monte dans le tram on ne pense qu’à se tenir pour ne pas tomber au démarrage, et à
composter son billet. C’est à ce moment que les pickpockets en profitent.
A part cet épisode de fin de journée, le programme aujourd’hui a été la visite du quartier juif (Josefov) et de
la vieille ville. C’est superbe.
Ah ! Au fait ! La pluie nous a complètement lâché les baskets.
Mercredi 21 mai 2003
Nous continuons la visite de Prague : Ile Kampe, Parc de Mala Strana et la nouvelle ville.
En descendant du tram nous sommes tombés sur une quincaillerie et nous y avons acheté 2 petits cadenas
discrets qui nous permettent d’attacher ensemble les fermetures des bananes quand on est dans les
transports. Mireille qui est assez perturbée depuis l’épisode des pickpockets est un peu rassurée. Ce n’est
pas d’une sécurité totale, mais ça permet au moins de ne pas se faire ouvrir la banane.
Le soleil a profité de l’absence de la pluie pour occuper le terrain pour notre plus grand plaisir.
Jeudi 22 mai 2003
Aujourd’hui récup ! Nous restons au camping jusqu’à midi puis nous nous rendons en ville pour manger un
jarret de porc recommandé par Laurent. Géant.
L’après-midi est consacrée au shopping et à la flânerie.
Vendredi 23 mai 2003
Départ du camping à 11 heures après avoir fait les vidanges et le plein, y compris le plein de bière.
Nous allons à Nizbor visiter une cristallerie. Les prix du cristal de Bohême sont un peu plus intéressants qu’à
Prague, mais il y a moins de choix.
Puis nous nous rendons au château de Karlstejn. Honnêtement nous avons été déçus par cette visite.
En effet, outre qu’à l’heure où nous sommes arrivés il n’y avait que des visites en anglais et pas de dépliant en
français, nous n’avons pu visiter que peu de salles et peu meublées. Le guide nous explique que l’on ne peut
visiter la chapelle de la Sainte Croix que de juillet à octobre, par petits groupes et sur réservation. Si ça vous
intéresse envoyez un fax à l’avance.
Cette chapelle étant le joyau du château, nous restons largement sur notre faim.
Nous allons ensuite à l’abbaye de Zbraslav, mais nous nous égarons dans les déviations dues à d’interminables
travaux et ne pouvant faire demi-tour sur la quatre voies, nous sommes contraints de reprendre la direction
de Prague qui n’est qu’à quelques kilomètres.
Voyant cela nous décidons de retourner au Caravan Camping, après un passage à l’Intercamp Kotva d’où nous
nous enfuyons au vu de la nuée de camping-cars garés à 50 cm les uns des autres, près d’une lagune infestée
de moustiques.
Nous retrouvons avec plaisir notre camping et des amis rouennais dont nous avons fait connaissance hier.
Samedi 24 mai 2003
Pour une fois on décolle tôt : 9 h 30. Oui, nous savons que ce n’est pas terrible, mais pour nous c’est bien.
Hier soir Jacques a bien repéré l’itinéraire sur la carte. Cette fois c’est sûr on ne va pas se tromper.
Effectivement tout baigne et nous arrivons au château de Konopisté sans avoir fait un seul demi-tour. Un
exploit.
Nous avons beaucoup aimé ce château et le parc qui l’entoure, plein de magnifiques rhododendrons mauves, la
couleur préférée de Mireille. Nous arrivons à 11 h 15 et la caissière nous dit qu’il y a 3 circuits de visite et
qu’une visite en français pour le circuit n° 2 est prévue à midi. Notre choix est vite fait. Cela nous laisse le
temps de flâner dans le parc du château. Dans les douves il y a même 2 ours. Nous n’en avons vu qu’un, mais le
temps de dégainer l’appareil photo, il était retourné dans sa tanière.
A midi nous faisons notre visite, accompagnés par 4 compatriotes et une sympathique jeune guide qui
s’exprime dans un français très correct.
Ce château, occupé en dernier par l’archiduc François-Ferdinand dont l’assassinat à Sarajevo déclencha la
première guerre mondiale, est resté entièrement meublé et est très intéressant à visiter.
A la sortie nous sommes étonnés de voir tant de monde dans le parc du château et le bruit d’une sono nous
conduit à une extrémité du parc où se déroulent un concert en plein air et une fête foraine.
Nous nous réjouissons de l’ambiance très bon enfant et notre étonnement est grand de voir les manèges tels
qu’ils existaient chez nous il y a 50 ans.
Nous déjeunons d’une brochette dans une brasserie en plein air et nous rejoignons le parking où notre
camping-car est maintenant cerné par de très nombreuses voitures.
Nous nous rendons à Kutna Hora par de petites routes de campagne très jolies et bien entretenues. Seule la
signalisation est légère car si vous manquez un panneau il n’y a pas de session de rattrapage.
Visite de Kutna Hora, ville classée au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. On est loin de l’affluence
de Prague. En ce samedi après-midi où les commerces sont fermés le sommeil de la ville n’est troublé que par
de rares touristes. Et parmi ceux-ci un couple de camping-caristes bordelais vient se garer à côté de nous.
Ils sont ravis de rencontrer leur 3ème camping-car depuis 12 jours de promenade en Bohème du sud !
Nous visitons la ville et surtout la superbe cathédrale Sainte Barbe dont les entrelacs de la voûte nous
laissent béats d’admiration.
Nous rejoignons ensuite le camping Santa Barbara, bien situé puisqu’il permet de rejoindre le centre ville à
pied, où nous retrouvons notre équipage bordelais. Nous sommes les 2 seuls clients de ce petit camping qui
nous coûtera 280 CZK (9,20 euro) et ne possède pas de grille de vidange ni de vidoir pour WC chimiques. Le
plein d’eau pour un camping-car est facturé 30 CZK (1 euro). Branchement électrique possible.
Nous passons la soirée avec nos nouveaux amis à boire du champagne tchèque (eh oui ! ça existe) par
anticipation pour la fête des mères qui a lieu demain, et à s’échanger nos expériences puisque nos chemins se
croisant, ils ont vu ce que nous allons voir et inversement.
Dimanche 25 mai 2003
Nous avons passé une très bonne nuit dans ce petit camping. A notre départ le patron ne veut pas nous laisser
partir sans nous réciter les quelques mots de français qu’il connaît : Bonjour, Au revoir, Merci, Bon voyage
et…Simca. Il n’est pas peu fier de nous montrer une plaque émaillée du Simca club tchèque et insiste pour que
nous regardions sa Simca 1300 de 1966 qu’il vient de retaper entièrement.
Après cet intermède mécanique nous allons visiter l’ossuaire de Sedlec à 3 km de Kutna Hora. Les os de
40000 tombes y ont été rassemblés et certains d’entre eux ont été montés en chandeliers, en lustres ou
encore en blason. D’autres forment des guirlandes au plafond et le surplus est rassemblé en 4 grandes
pyramides. Macabre et fantastique.
Nous poursuivons vers Telc, autre ville inscrite par l’Unesco au patrimoine mondial de l’Humanité, que nous
atteignons vers 14 h. Nous visitons sa belle place du 16ème siècle. Les mollets de Jacques se souviendront
encore pendant quelques jours de l’ascension de la tour de l’église Saint-Jacques.
Nous partons à la recherche d’un camping et environ 20 km après Telc nous atterrissons à l’Autokemp
Komornik, à Strmilov. Rustique. Près d’un lac, pas d’aire de services ni de regard pour les eaux grises, pas de
robinet extérieur pour les eaux propres. Système débrouille mais seulement 150 CZK (5 euro). Branchement
électrique possible.
Il n’y a qu’une caravane inoccupée et un camping-car hollandais pour nous tenir compagnie dans ce camping de
plus de 500 places où ça doit grouiller de monde en été.
Je sors l’auvent, la table et les chaises et, prenant cela pour une invitation, la pluie nous rejoint un quart
d’heure après ! Bon ! demain il fera encore jour…Nous dînons sous l’auvent, sous la pluie et sous le regard
étonné de nos voisins néerlandais
Lundi 26 mai 2003
Consciente d’avoir quelque peu abusé de notre hospitalité la pluie ne s’est pas attardée et ce matin l’auvent
est sec pour le repliage. Comme quoi il ne faut jamais désespérer.
Après les opérations de services menées de manière artisanale, nous rejoignons Ceské Budéjovice. Nous
n’avons pas prévu de visiter cette grande ville qui ne présente qu’une place à arcades intéressante. A la sortie
de la ville nous nous arrêtons dans un hypermarché Globus pour faire quelques courses et pour nous rendre
compte de ce qu’est un hypermarché tchèque. Ca ressemble beaucoup aux hypers français. Question prix les
produits importés semblent chers, du moins par rapport au pouvoir d’achat tchèque. Les produits alimentaires
tchèques sont bon marché, en particulier la viande et la bière.
Au niveau fréquentation ce n’est pas la foule. Nous faisons le plein de bière (Quoi ! nous avons déjà bu tout ce
que nous avions acheté à Prague ? Il doit y avoir des fuites !)
Nous nous dirigeons ensuite vers le château de Hluboka nad Vltavou. Il est fermé. Il faut dire que c’est une
constante en Tchéquie, les monuments sont très souvent fermés le lundi.
Nous déjeunons au bord d’un petit étang puis, par de petites routes, nous allons vers Holasovice.
Nous avons quitté la Tchéquie des grands axes pour entrer dans la Tchéquie profonde. Les routes sont
étroites, mais aussi bien entretenues que nos routes vicinales, et les panneaux indicateurs semblent avoir été
posés depuis très longtemps si on en juge à leur état de corrosion parfois avancé.
Holasovice est un petit village charmant sur la place duquel les maisons alignent leurs pignons colorés,
devancés par une pelouse sur laquelle se trouvent de curieuses pompes à eau à balancier. Pour achever le
tableau une jolie chapelle se dresse au milieu de cette place.
Nous nous rendons ensuite à Cesky Krumlov qui est la troisième ville que nous visitons à être inscrite au
patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco.
A part Prague, Cesky Krumlov est la plus belle ville tchèque que nous ayons visi tée. Elle est enserrée dans 3
méandres de la Vltava et est dominée par un magnifique château décoré en trompe-l’œil que prolonge un
jardin lui aussi très beau.
Il n’y a pas de camping à Cesky Krumlov aussi, sur les conseils de nos nouveaux amis bordelais nous sommes
allés sur le parking P5. Là un gardien parlant allemand (pas nous !) nous demande tout de suite si nous voulons
dormir ici. C’est 50 CZK (1,65 euro) de maintenant à 20 h et 100 CZK (3,30 euro) pour la nuit de 20 h à 8 h.
Nous acceptons la transaction car le parking est idéalement situé au bord de la Vltava, plat, à l’écart de la
circulation et proche du centre ville. Nous visitons la ville et le château. Celui-ci est fermé (lundi) mais on
peut quand même traverser cours et galeries pour avoir un aperçu extérieur, ainsi que les jardins. Dans les
douves du château il y a 2 ours que Jacques réussit à photographier avant qu’ils ne rentrent dans leur tanière.
Nous finissons la journée par un repas au resto U Dwau Maryi (Aux deux Marie) recommandé par le Routard.
Nous nous régalons d’un staroceska hostina qui est un plat unique formé des différentes spécialités de la
maison, arrosé d’une grande bière (euh…non…2) et suivi d’un dessert, le tout pour 300 CZK (10 euro) pour 2.
Nous regagnons notre camping-car près de la Vltava.
Mardi 27 mai 2003
A notre départ à 10 h le gardien nous demande encore 50 CZK (1,65 euro) pour la période 8 – 10 h. Nous
avons vraiment l’impression qu’il nous prend pour des pigeons. Ca fait l’étape à 200 CZK (6,60 euro).
Nous nous dirigeons vers le sud, vers la région qui s’appelle Sumava en limite avec l’Autriche, région de lacs et
de moyenne montagne. Les paysages sont magnifiques. Mais il est temps de songer à se diriger vers la route
du retour.
Nous remontons vers le nord pour visiter Plzen (prononcer Pilsen), son musée de la bière et la brasserie
Pilsner Urquell qui est l’une des plus grandes de Tchéquie.
Ce soir notre étape se fera au camping Betlem à Tepla où pour 160 CZK (5,30 euro) nous pourrons profiter
du confort (sommaire mais propre) et de la tranquillité d’un camping au bord de l’eau (à comparer aux 200
CZK de Cesky Krumlov ou aux 300 CZK de Karlovy Vary pour rester sur des parkings).
Il y a déjà quelques hollandais et allemands, et en prime ces derniers allument un feu de camp au bord de
l’eau.
Mercredi 28 mai 2003
C’était notre dernière nuit en Tchéquie et elle s’est passée dans le calme. Ce matin nous nous levons tôt, enfin
pour nous 7 h ½ c’est tôt. Nous prenons une douche dans des cabines fermées par un simple rideau. Lorsque
nous revenons au camping-car nos jeunes voisines allemandes se baignent déjà dans le lac. Brrr l’eau ne doit
pas être chaude !
Nous sommes en route à 9 h ¼, ce qui est un exploit, pour aller au couvent de Tepla.
Transformé en caserne et dévasté par l’armée au temps du régime communiste, il n’y a plus que l’église et la
bibliothèque qui soient en bon état. Mais c’est grandiose.
Il n’y a pas de visite en français et on nous propose de suivre une visite en tchèque avec un dépliant en
français.
La guide tchèque nous a fait beaucoup d’impression, surtout à Jacques. Le teint pâle, de beaux yeux en
amande attestant d’une probable origine slave, le visage encadré par de longs cheveux blonds dorés tombant
en boucles sur les épaules, et vêtue d’un long manteau noir descendant jusqu’aux chevilles.
La princesse de Tepla nous faisait visiter son royaume !
Nous visitons ensuite Marianské Lazné, 2ème ville d’eau du pays après Karlovy Vary, qui est pleine de charme,
mais ne vaut pas Karlovy Vary. Nous faisons nos derniers achats pour écouler nos devises, enfin c’est ce que
dit Mireille, et nous allons à Cheb où nous déjeunons sur un parking et faisons un dernier plein de GO avant de
quitter la Tchéquie. On ne va pas se faire avoir comme à l’aller.
Nous nous dirigeons vers la frontière allemande, prêts à faire la queue telle que nous l’avions vue dans ce sens
à l’aller, mais non ! il n’y a que 3 voitures devant nous. Jacques insiste auprès du policier pour qu’il tamponne
nos passeports pour faire plaisir à Mireille.
En sens inverse par contre nous remontons une file de camions arrêtés d’au moins 5 km entre lesquels les
voitures particulières ont bien du mal à se frayer un passage. Peut-être est-ce dû au début du week-end de
l’Ascension qui fait que les routiers veulent rentrer chez eux ?
On a eu chaud à l’aller d’être passés par là un dimanche à 13 h !
Il y a beaucoup de circulation sur les autoroutes allemandes, mais surtout dans l’autre sens où les bouchons
s’accumulent. Nous nous arrêtons le soir sur l’aire de Wertheim/Main, avant Francfort et profitons de notre
étape pour visiter cette très jolie ville médiévale.
L’aire, très fréquentée par 50 à 80 camping-cars presque tous allemands, est située quasiment sous le pont
d’une rocade, en bordure du Main. La nuit sera -t-elle calme ?
Jeudi 29 mai 2003
Malgré nos craintes la nuit a été calme et la circulation, très réduite en cette nuit de week-end, ne nous a pas
particulièrement gênés.
Nous rentrons par le Luxembourg où nous faisons un plein de GO à 0,60 euro et à 17 h nous sommes à la
maison.
Nous avons définitivement semé la pluie depuis lundi et nous revenons sous un temps caniculaire.
Conclusion
Ce pays nous a séduits par la beauté de ses monuments et de ses paysages et par la qualité de son accueil.
Nous avions une légère appréhension en y allant, nous sommes conquis en en sortant.
Il nous reste encore des choses à voir, alors peut-être une autre fois ?
PAGE PRATIQUE
Le GO est normalement appelé Diesel, mais encore parfois Nafta. C’est la même chose. Il existe aussi un
diesel vert, mais il faut un moteur adapté pour s’en servir. Le prix oscille entre 20 et 23 CZK (0,66 à 0,76
euro).
Le change pratiqué est d’environ 30 CZK pour 1 euro. Il est inutile de se charger en euro à changer sur place
au risque de se faire rouler par le taux parfois fluctuant de certaines officines, sans compter le risque de se
promener avec une importante somme d’argent. Il y a des distributeurs de billets de banque partout,
acceptant la carte Visa internationale, qui vous délivreront des CZK. A notre retour nous avons constaté que,
malgré les frais que La Poste ajoute, le taux net pratiqué était de 29,80, soit très près des taux officiels, et
sans risque.
A Prague vous pourrez parfois payer en euro dans les boutiques du centre ville, mais cela n’a d’intérêt que si
vous obtenez une ristourne. Mais calculez bien avant de payer.
La langue utilisée est bien évidemment le tchèque. C’est une langue slave qui a peu de rapports avec les
langues latines ou anglo-saxonnes. A Prague l’anglais est assez bien pratiqué et l’allemand dans beaucoup
d’endroits. Le français est quasiment inconnu alors on se débrouille.
La circulation est facile en dehors de Prague. Les Tchèques sont respectueux du code de la route et vous
laissent facilement passer même si vous n’êtes pas prioritaires. Le taux d’alcoolémie au volant est de 0. Pour
boire votre bière, rentrez en tram ou attendez l’étape du soir. Le réseau routier et autoroutier est
comparable au réseau français. Attention toutefois aux passages à niveau qui n’ont de niveau que le nom. Il
faut les aborder très doucement au risque d’y laisser au mieux le service à vaisselle, au pire une suspension.
La vignette autoroutière est obligatoire si on veut emprunter les autoroutes. Elle est en vente aux frontières
et dans certaines stations services. Elle vaut 100 CZK (3,30 euro) pour 10 jours, 200 CZK (6,60 euro) pour 1
mois et elle existe aussi pour un an, mais nous n’en connaissons pas le tarif.
La sécurité est plutôt meilleure que dans les pays occidentaux. A Prague il vaut mieux fréquenter les
campings. Dans les transports méfiance (voir le récit), mais c’est comme dans toutes les grandes métropoles.
Les transports à Prague. Le ticket d’un trajet d’une heure coûte 12 CZK (0,40 euro). Ils sont en vente dans
certaines stations et souvent aux accueils des campings mais jamais dans les bus, tram ou métro. Il faut
composter son billet en montant dans la rame au début du trajet.
Les contrôles ne sont pas une légende : sur 8 trajets nous avons été contrôlés 3 fois !
Les forfaits de 1 à 3 jours ne nous ont pas paru intéressants car non rentables. Prague n’est pas très étendue
et une fois qu’on est dans le centre, on peut tout faire à pied.
Les prix des produits tchèques sont intéressants. On trouve de tout et les prix de l’alimentation sont 2 à 3
fois moins chers qu’en France. Inutile donc de se charger. Les restos sont très bon marché, on fait un repas
copieux, mais pas toujours raffiné, pour 7 à 8 euro à Prague et pour 5 euro en province (bière comprise).
Pour faire du shopping, les bijoux en grenat, le cristal de Bohème et la porcelaine de Karlovy Vary sont
réputés. Sachez que les prix sont plus intéressants dans le sud qu’à Prague.
Les magasins autres que touristiques sont généralement fermés du samedi midi au lundi matin.
Le stationnement est presque toujours payant. Dans la moindre ville touristique et bien sûr à Prague, le
centre ville est réservé aux riverains possesseurs d’un badge. Les parkings marqués « réservé » sont
réservés aux riverains. Partout il existe des parkings obligatoires, gardés le jour et payants. Ce qui fait que si
on veut dormir sur un parking, c’est parfois plus cher que d’aller dans un camping et sans bénéficier d’aucun
équipement.
Les campings que nous avons fréquentés se sont tous révélés d’une propreté remarquable. Pour nous campingcaristes qui avons tout notre confort à bord, les Autocamp ou Autokemp sont bien adaptés. Leur confort est
sommaire et ils sont bon marché. On y trouve quand même des branchements électriques et des douches
chaudes, parfois payantes.
Si vous décidez de fréquenter comme nous le Caravan camping à Prague, pour y accéder l’idéal est de venir du
sud. Suivre la direction Smichov. On longe la Vltava par l’ouest et juste avant une petite station Shell, il faut
tourner à droite et le camping est à 500 m sur l’île Cisarska louka accessible par un pont.
Si on vient du nord (Prague centre), il faut passer devant le camping, continuer jusqu’au prochain échangeur
(environ 2 km) et revenir en suivant la direction Smichov, puis faire comme ci-dessus.
Vous désirez des renseignements complémentaires, vous avez des remarques ou des suggestions à formuler,
ou tout simplement vous avez aimé ce récit, merci de nous le faire savoir en nous envoyant un petit e-mail à
[email protected]