EMMANUELLA ATTISSO - Théâtre du Rond

Transcription

EMMANUELLA ATTISSO - Théâtre du Rond
NADRAH KEI LANUR
Comédienne Mes Gaillards en 2007
« J’avais un manque de confiance en moi. Mais c’est le
genre d’expérience qui t’aide à te rappeler que tu as déjà
réussi à faire des choses, ça permet de se dire qu’on en
est capable. »
Née le 23 juillet 1989
Contact : [email protected]
PARCOURS
J’ai fait 5 ans de Lettres Modernes appliquées parce qu’après le BAC L je n’avais aucune idée de ce
que je voulais faire. Je me disais que Paris Sorbonne, ça le fait, ça passe. Et en fait j’ai retapé deux fois
ma troisième année parce que ça ne me plaisait plus et que je travaillais à côté. Au bout de 5 ans je
me suis dit qu’il fallait que je m’intéresse à ce que je voulais faire et c’est là que j’ai mis en lien mes
spectacles de danse, mes cours de danse, mon expérience au théâtre, c’est remonté et je me suis
dit : « Tiens, les arts de la scène, je vais voir ce qu’ils proposent ! » Et là, j’ai découvert la licence
médiation culturelle, il y avait plusieurs parcours et sans hésiter je me suis dirigée vers le parcours
théâtre et art de la scène, qui inclut un module obligatoire d’atelier théâtre. C’est deux heures de
cours par semaine pendant lesquelles on apprend à monter un spectacle, avec nos propres créa
lumière, son, scénographie et mise en scène. Je me suis dit que c’était l’option que je voulais faire. Je
suis passée direct en L2 et aujourd’hui je suis en L3 à Paris 3 Sorbonne nouvelle. C’est parfait, on
parle du théâtre sacré (Peter Brooke, Artaud) et c’est l’expérience de l’atelier théâtre qui m’a donné
envie de faire ça.
Je suis devenue fascinée par tout ce qui se passe sur scène, tout ce qui est spectacle vivant, c’est ce
qui m’intéresse, de voir les corps en scène. Depuis l’année dernière, je vais voir beaucoup de pièces
de théâtre et je travaille au Théâtre de Dix heures en stage. A la base, j’ai postulé pour responsable
de billetterie et accueil au bar donc je gère tout ce qui est billetterie, et au final, avec l’ancienne
directrice, je faisais aussi les contrats d’artistes, la facturation, la communication. Après je postule
pour plusieurs Master : un Master recherche Conception et Direction de projets culturels, et un
Master professionnel de Coopération Artistique Internationale à Paris 8 (celui auquel j’aspire le plus).
Il est très sélectif mais il vaut le coup. En plus, je travaille chez Undiz, un magasin de sous vêtements
à La Motte Piquet Grenelle. Je donne aussi des cours de français à une indonésienne.
SOUVENIR
Le soir de la première ! Je regarde souvent la vidéo car c’était magique en même temps, on avait la
pression, on était tous sur scène, avec notre famille dans le public, c’était dingue de se mettre sur
scène comme ça, de mettre en place un truc qu’on avait travaillé tout au long de l’année.
Et puis les répétitions, pendant les 10 jours de stage. C’était super intense. On enchaînait et ça, ça
m’a marquée. On se retrouvait tous les jours entre nous, on faisait notre petit pique-nique au parc,
c’était du H24, on répétait nos textes, on faisait des filages, c’était intense. J’en garde que des bons
souvenirs, c’était trop bien.
Je me souviens des rires, de la convivialité, du groupe... C’était magique !
Ce sont les exercices de théâtre qui m’ont fait du bien. Je me souviens d’un truc, c’était ouf : on nous
avait demandé de nous mettre en rond, de couper le cercle et de croiser la personne en face ; et il
fallait faire quelque chose, improviser, et ça m’avait marquée parce que je n’avais jamais fait ça
avant.
TEMOIGNAGE
Pour soi ça apporte beaucoup, le théâtre en général – d’ailleurs je l’étudie en cours – ça aide à avoir
confiance en soi, à prendre la parole, tu es obligée de surmonter ta timidité et puis même, sur scène,
tu n’es pas toi tu es un personnage et ça c’est agréable, de pouvoir se détacher de soi-même pour
jouer quelqu’un. Du coup tu apprends beaucoup sur toi, tu découvres des choses que tu ne savais
pas, tu te surprends.
Sur scène, il ne se passe plus rien, c’est ça qui est ouf. Heureusement qu’on connaît le texte ! On y va,
on ne sent plus rien, c’est dingue et en plus ça passait tellement vite, on ne voulait pas que ça se
termine, dans les coulisses on était en train de pleurer, on se disait : « Ça y est, on a fait notre truc et
on se barre… », c’était horrible. Sur la scène, tu débites ton texte et tu ne vois rien passer. Je me
souviens qu’on avait beaucoup répété et les scènes s’enchaînaient et on faisait le truc sans réfléchir,
on suivait le mouvement, quand on était largué on regardait les autres. Il n’y avait pas forcément de
pression sur scène, c’était vraiment : « on fait notre life, on fait la pièce ».
Quand tu as le trac, c’est le groupe qui aide. On commençait en triangle, on était tous ensemble, on
ne voyait rien avec les projos sur nos têtes. C’était le groupe encore une fois ! On se faisait des câlins
avec Kimberley avant de monter sur scène, on se disait : « Ça va le faire ! ». Je me souviens de MarieCharlotte, elle était vachement timide, elle faisait un personnage super réservé et j’essayais de lui
montrer que l’esprit de groupe était là, qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète. Je m’en souviens quand
elle parlait, elle était recroquevillée sur elle-même. C’est important cet esprit de groupe. C’est
l’essentiel, c’est le noyau dur du truc.