L`incontinence, ce handicap
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L`incontinence, ce handicap
16 JEUDI 25 SEPTEMBRE 2014 LE NOUVELLISTE SANTÉ FUITES URINAIRES Les femmes âgées en sont souvent victimes. Un sujet tabou qui pousse nombre d’entre elles à rester chez elles de peur d’un accident. L’incontinence, ce handicap L’incontinence. Une envie pressante d’uriner. Un besoin irrépressible. Impossible de retenir. Les muscles lâchent et c’est la fuite. De nombreuses femmes sont touchées par ce problème. Elles seraient près de 400 000 en Suisse à en souffrir. Il s’agit là d’une estimation car l’incontinence est encore un sujet tabou. «Plus de la moitié des femmes âgées ont des soucis d’incontinence plus ou moins prononcés. La fréquence augmente avec l’âge et dès l’arrivée de la ménopause», précise le Dr Martial Coutaz, médecin-chef du service de gériatrie de l’Hôpital du Valais romand. pas la patiente âgée, elle n’en parle pas.» Isolement «Les généralistes n’abordent pas systématiquement le sujet. S’ils ne posent pas la question à la patiente, elle ne va pas en parler spontanément.» A un certain degré, les problèmes d’incontinence peuvent entraîner un repli sur soi. Ces femmes ont honte d’en parler par pudeur et certaines préfèrent s’isoler chez elles plutôt que de faire face à un accident à l’extérieur. Cette situation les limite et les handicape dans leur vie au quotidien. «La patiente ne doit pas hésiter à en parler à son généraliste. Il existe différentes solutions pour améliorer la situation», note le Dr Coutaz. Il y a deux types d’incontinence: les incontinences de type urgence où il est impossible de réprimer un besoin d’uriner, et les incontinences de type effort où une fuite survient lors d’un effort, d’un éternuement ou d’une toux. Avec l’âge, les femmes sont souvent concernées par les deux problèmes. S’intéresser à la personne EN BREF Le généraliste va demander à la patiente d’établir un calendrier mictionnel. Celle-ci va noter les accidents et les circonstances dans lesquelles ils interviennent. Le docteur évalue ensuite la situation en prenant en compte la personne dans sa globalité. «Il faut voir son environnement de vie. Les toilettes sont-elles suffi- problème. «Le tonus musculaire du périnée se relâche et tend à disparaître suite au bouleversement hormonal dû à la ménopause. Il y a également chez certaines femmes une descente d’organes.» La spécialiste propose à ses patientes de prendre conscience du problème et leur explique le fonctionnement du périnée. Elle leur apprend à activer et à protéger la musculature du plancher pelvien. «Ces femDR MARTIAL mes doivent apprendre à ne pas COUTAZ MÉDECIN-CHEF DU pousser sur leur périnée, à adopSERVICE DE ter une bonne posture en tenant GÉRIATRIE DE L’HÔPITAL DU VALAIS la colonne bien étirée. Elles doiROMAND vent utiliser les abdos profonds et verrouiller le périnée pendant un effort. Je les encourage à samment proches et accessi- changer certaines habitudes», bles? Arrive-t-elle facilement à précise Véronique Poletis. La se déplacer, puis à se désha- spécialiste note toutefois que biller? Ses facultés cognitives «peu de femmes consultent sont-elles bonnes? Il faut savoir pour ce problème. Elles pensent aussi que l’incontinence peut que c’est normal. Et pourtant, être liée à des facteurs réversi- avec un bon engagement et une bles surtout chez la personne bonne hygiène posturale, on âgée (environ 30% des cas). Un peut bien limiter la problématiétat confusionnel, certains mé- que. Certaines patientes peudicaments, un état dépressif, vent à nouveau sortir de leur une constipation chronique ou maison. Et elles revivent.» Pour une infection urinaire peuvent les incontinences de type urnotamment entraîner une in- gence, si ces pistes ne fonctioncontinence. En soignant ce pro- nent pas, il existe un traitement blème, l’incontinence peut médicamenteux (soit œstrogès’améliorer ou disparaître», sou- nes vaginaux, soit d’anticholiligne le Dr Coutaz. nergiques). Ils peuvent amener une amélioration clinique, mais Soulager et améliorer peuvent engendrer des effets seDifférentes solutions existent condaires (bouche sèche, constipour soigner l’incontinence, pation ou diminution de la mémême s’il est difficile d’en venir moire). Sachez enfin que les sertotalement à bout. Parfois, il faut viettes de protection utilisées changer son hygiène de vie en li- pour se protéger des accidents mitant les apports de liquide à sont partiellement remboursées moins de deux litres par jour. Il par les caisses maladies selon le faut diminuer la consommation niveau d’incontinence qui est de café, thé, alcool et tabac qui déterminé par le médecin. ont un effet diurétique. En cas de Lundi 29 septembre, constipation, il faut augmenter l’émission L’antidote l’apport en fibres, en fruits et lé«Alcool festif: faire la fête gumes et pratiquer une activité physique. Le médecin pourra sans risque» sera diffusée sur Canal 9 aussi faire une révision des médi- à 18 h 30, 19 h 30, etc., puis à 20 h caments. La physiothérapie peut les samedi et dimanche soir suivants. apporter une bonne amélioration. Véronique Poletis est phy- INFOS siothérapeute, spécialisée en «Périnée, arrêtons le massacre» et arrêtons le massacre» pelvi-périnéologie. La moitié de «Abdominaux, de Bernadette de Gasquet, Ed. Marabout ses patientes sont des femmes de «Osons en parler» de Sylvain Meyer, plus de 60 ans souffrant de ce Ed. Favre Si le médecin « ne questionne LYSIANE FELLAY AGIR EN AMONT UNE RÉÉDUCATION DU PÉRINÉE APRÈS UN ACCOUCHEMENT Une rééducation du périnée après un accouchement pourrait éviter des problèmes d’incontinence ou de fuites liées à l’effort. Le travail sera ainsi bénéfique en suites de couches et pour les années à venir. En France, cette rééducation est proposée d’office. En Suisse, ce n’est pas prescrit systématiquement. Et il y a peu de spécialistes en pelvi-périnéologie dans le canton. «Souvent, la physiothérapie n’est prescrite que lorsqu’il y a un problème», explique Véronique Poletis, physiothérapeute pelvi-périnéologue. Pour préserver le périnée après une naissance, la spécialiste recommande à toutes les jeunes accouchées de ménager leur périnée. «De gros traumatismes se font en suites de couches immédiates par manque de vigilance. Les jeunes mamans reprennent l’aspirateur en portant leur enfant dans un porte-bébé, par exemple. Et cela peut faire de gros dégâts car le périnée est faible et il n’y a plus de musculature abdominale. Il faut respecter le temps mi- nimal de récupération», continue-t-elle. Dans l’idéal, la jeune maman devrait rester couchée les sept premiers jours et vivre au rythme de son bébé. Mieux vaut ne pas porter de charge. Après un délai de six semaines – le même délai que pour une entorse physiologique – la femme peut reprendre des activités progressivement et en douceur. En amont, Véronique Poletis recommande aux femmes enceintes de suivre une préparation périnéale avant la naissance. «Cela permet de prendre conscience de leur périnée et de prévenir des poussées mal gérées pendant l’accouchement. Et elles apprennent les bons comportements et les bonnes postures à adopter par la suite au quotidien.» Il s’agit notamment de se lever du lit sans pousser sur son périnée, de ne pas pousser lors des passages aux toilettes, ou encore d’adopter une bonne posture. Enfin, une bonne manière de parfaire la rééducation serait de pratiquer du pilates ou du yoga. LF + RÉSEAU VALAISAN DES ÉCOLES EN SANTÉ JOURNÉE MONDIALE DE LA CONTRACEPTION Réagir face au harcèlement entre pairs La période de contraception ne cesse de s’allonger Le harcèlement entre enfants ou entre jeunes n’épargne pas notre canton. Pour aider à comprendre et à mieux prendre en charge ce problème, le réseau valaisan des écoles en santé organise le 8 octobre un après-midi de formation et de réflexion sur le harcèlement entre pairs. Organisé au collège des Creusets, le rendez-vous est destiné aux professeurs et aux établissements scolaires. Les femmes ont leur premier enfant à l’âge de 32 ans en moyenne aujourd’hui. Elles ont pratiquement 10 ans de plus que les femmes primipares des années 70. La période de protection contre les grossesses non désirées s’est donc allongée. Deux études américaines récentes montrent que les femmes ont recours au coït interrompu pour éviter de tomber enceinte. Santé sexuelle explique que ce n’est pas un moyen de contraception fiable. PARTENARIAT Différents intervenants viendront aborder des thématiques comme le risque de suicide, le mobbing ou encore le sexting. Le psychosociolgue français Jean-Luc Tournier, animera un atelier pratique sur comment gérer ce harcèlement. LF/C Infos sous ecoles-sante.ch. Inscriptions (délai 3 octobre) au 027 329 04 25 ou [email protected] L’organisation rappelle l’existence du préservatif: un moyen de protection pratique et efficace. En Valais, les centres SIPE sont à disposition de la population pour aborder notamment toutes les questions autour de la contraception. Les conseillères reçoivent tous les jours des jeunes, des adultes ou des couples qui souhaitent en parler. www.sipe-vs.ch DSSC Service cantonal de la santé publique www.vs.ch/sante www.promotionsantevalais.ch www.addiction-valais.ch Les pages santé déjà parues peuvent être consultées sur notre site: http://www.lenouvelliste.ch/fr/ dossiers/detail/pages/ articles-1431-206563