WTCB Dimensionnement des cloisons en verre
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WTCB Dimensionnement des cloisons en verre
CT Vitrerie Cet article tente de faire la lumière sur les fonctions des cloisons vitrées et la manière de les dimensionner. Il comporte également un exemple de tableau de dimensionnement sur la base d’une campagne d’essais de chocs réalisés sur différentes compositions de cloisons intérieures. Dimensionnement des cloisons en verre La NIT 242 ‘Ouvrages particuliers en verre’ a pour objectif de présenter des règles de conception, de dimensionnement et de mise en œuvre de différents types d’ouvrages particuliers en verre et de compléter les NIT 214 et 221. Ce premier volume, publié en 2011, est consacré aux applications structurales (dalles de plancher et marches d’escalier, parois vitrées de bassin et aquariums). Le tome 2, qui traite des vitrines, portes et ensembles en verre trempé, devrait être publié prochainement. Le groupe de travail en charge de la rédaction de cette NIT prépare actuellement le tome 3 qui sera consacré, d’une part, aux garde-corps (voir Les Dossiers du CSTC 2013/4.5) et séparations et, d’autre part, aux cloisons en verre dont il est question dans cet article. Types de cloisons vitrées Une cloison vitrée est une paroi verticale légère non portante (*) en verre dont la fonction première est de délimiter les volumes intérieurs d’un bâtiment (voir cloison séparative A, figure 1, et figure 2). Elle peut être constituée d’éléments partiellement ou totalement vitrés. Il s’agit généralement de verre simple, voire de verre isolant. Les cloisons peuvent en outre séparer des zones dont le sol se situe à des niveaux différents (cloison B), ou être rapportées contre la face intérieure d’un mur (contrecloison C) ou d’une autre cloison (cloison de doublage). Les parois verticales séparant les volumes intérieurs d’un bâtiment Structure ou plafond suspendu C A B Structure ou plancher surélevé 1 | Coupe verticale représentant les différents types de cloisons vitrées (source : ETAG 003) de l’extérieur sont des éléments de façade et doivent être traitées suivant le Rapport n° 11 du CSTC. Sécurité d’utilisation et aptitude à l’emploi des cloisons en verre La sécurité d’utilisation et l’aptitude à l’emploi sont des exigences importantes pour les cloisons intérieures en verre. Le respect de ces deux exigences permet en effet de garantir la sécurité des occupants en cas de choc accidentel pouvant entraîner des blessures par contact ou par défenestration. Quel que soit le type de cloison, l’appréciation de ce type de risque doit d’abord se faire sur la base des spécifications de la norme NBN S 23-002 (et de son addendum), qui définit le type ou le mode de rupture des produits verriers à utiliser en fonction de la situation de la paroi (voir Infofiches 49.1 à 49.8). Pour les cloisons intérieures vitrées, il convient généralement d’utiliser du verre trempé, afin d’éviter le risque de blessure par bris de verre, voire du verre feuilleté en cas de risque de chute. Ensuite, il y a lieu de tenir compte des spécifications relatives aux cloisons, lesquelles précisent notamment les éventuels essais de choc mou (sac sphéroconique de 50 kg rempli de billes de verre ou double pneu de 50 kg) et de choc dur (billes d’acier de 0,5 et 1 kg) à réaliser en fonction de la catégorie d’utilisation du bâtiment et du type de cloison, afin de garantir la sécurité d’utilisation, la durabilité et l’aptitude à l’emploi. (*) C’est-à-dire une paroi qui ne transfère pas les charges, à l’exception de son poids propre, et ne contribue pas à la stabilité globale du bâtiment. Les Dossiers du CSTC 2015/3.9 1 CT Vitrerie A | Validation des cloisons en verre (X : aspects à prendre en compte) Type de cloison (voir figure 2) Choix du verre Pression différentielle Choc mou Choc dur Cloison A : catégories A et B X X Sac X Cloison A : autres catégories X – Sac X Cloison B X – Double pneu X Contrecloison C X – – – La sécurité d’utilisation des parois intérieures implique également la résistance à une pression différentielle consécutive, par exemple, à l’ouverture accidentelle d’une fenêtre dans la façade en cas de grand vent, problématique abordée dans Les Dossiers du CSTC 2010/3.10. Il convient de signaler que, d’après l’ETAG 003 (Guide d’agrément technique européen n° 003 relatif aux kits de cloisons intérieures utilisées en parois non porteuses), un essai de résistance à l’impact avec un corps lourd et mou permet généralement de prendre en compte l’effet de cette pression différentielle et de celle exercée par la foule et les claquements de portes. Ce n’est cependant pas le cas pour la plupart des cloisons séparatives des catégories A (habitations et zones résidentielles) et B (bureaux) décrites dans l’Eurocode 1 (NBN EN 1991-1-1). Les différents aspects à prendre en compte pour la validation des cloisons intérieures en verre sont synthétisés dans le tableau A. 2 | Paroi vitrée séparant les volumes intérieurs d’un bâtiment Enfin, la norme NBN S 23-002 définit les spécifications à respecter en termes de visibilité dans les lieux accessibles au public lorsque le vitrage des portes et cloisons est transparent et situé entre 0,60 et 1,50 m de haut à partir du sol fini intérieur, lorsque l’élément verrier dépasse 0,55 m de largeur et lorsque la paroi sépare deux zones de circulation. Pour les portes, la visibilité doit être assurée selon les dispositions suivantes (voir figure 3) : •soit par une poignée d’une surface au moins égale à 400 cm2 (A) ou un dispositif de même valeur •soit par un motif visible mesurant au moins 100 cm2 et situé à environ 1,50 m du sol fini (B). Pour les autres vitrages, la visualisation doit être garantie : •soit par un bandeau d’une surface au moins égale à 400 cm2 par mètre de dimension horizontale de vitrage et situé à environ 1 m du sol fini (C), ou par un autre dispositif de même valeur •soit par un motif visible d’au moins 100 cm2 par fraction de 1,50 m de dimension horizontale de vitrage et situé à environ 1,50 m du sol fini (D). Dimensionnement des cloisons intérieures en verre Le tableau B indique l’épaisseur du verre trempé et/ou la composition du verre feuilleté à prévoir en fonction de la hauteur d’une cloison intérieure appuyée sur les bords supérieur et inférieur. Ce tableau complète celui figurant dans Les Dossiers du CSTC 2010/3.10 et tient compte, en plus de la stabilité aux pressions différentielles (dues au vent, par exemple) des cloisons, de la résistance aux chocs de ces dernières. Des essais de choc réalisés conformément au tableau A ont donc été menés en collaboration avec la société 3 | Visibilité des surfaces vitrées B A D C Figure 3 CT Vitrerie B | Composition et épaisseur de verre en fonction de la hauteur de la cloison intérieure, appuyée sur deux appuis pour une pression différentielle s’élevant jusqu’à 300 Pa Type de verre Trempé (uniquement avec une hauteur de chute ≤ 1,5 m) Feuilleté Hauteur [mm] Composition ≤ 2.600 ≤ 3.100 ≤ 3.500 ≤ 3.800 Catégorie d’usage des bâtiments (Eurocode 1) Hauteur de chute ≤ 1,5 m Hauteur de chute > 1,5 m 66.2 AàE A 88.2 AàE AàE 88.2 AàE A et B 1010.2 AàE AàE 88.2 AàE A et B 1010.2 AàE AàE 1010.2 AàE AàE Euroglas-De Landtsheer sur des cloisons vitrées intérieures bi-appuyées (haut et bas) de 900 mm de largeur, afin de valider les compositions identifiées précédemment. Ces dernières avaient été obtenues pour une pression différentielle maximale de 300 Pa (dépressions de vent, par exemple, pour un bâtiment situé dans une zone de catégorie de rugosité II – campagne/bocage – et pour une vitesse de référence du vent Epaisseur [mm] Utilisation 10 AàE 12 AàE 15 AàE 15 AàE de 26 m/s) et en limitant la déformation à 1/100e de la hauteur de la cloison. Les catégories d’usage des bâtiments conformes à l’Eurocode 1 sont reprises dans le tableau C. Signalons enfin que le tableau B peut également être utilisé pour le dimensionnement des cloisons vitrées intérieures d’extrémité (cloisons sur trois appuis, à savoir deux appuis horizontaux et un appui vertical). ❙ Ce dimensionnement est valable pour une prise en feuillure minimale de 10 mm en partie inférieure et latérale et de 15 mm en partie supérieure. V. Detremmerie, ir., chef du laboratoire Eléments de toitures et de façades, CSTC C | Catégories d’usage des bâtiments Catégorie Usage spécifique A Habitation B Bureaux Exemples • Pièces des bâtiments et maisons d’habitation • Chambres et salles des hôpitaux • Chambres d’hôtels et de foyers • Cuisines et sanitaires – C Lieux de réunions (à l’exception des surfaces des catégories A, B, D et E) • C1 : espaces équipés de tables (écoles, cafés, restaurants, salles de banquet, salles de lecture, salles de réception…) • C2 : espaces équipés de sièges fixes (églises, théâtres ou cinémas, salles de conférence, amphithéâtres, salles de réunion, salles d’attente…) • C3 : espaces ne présentant pas d’obstacles à la circulation des gens (salles de musée, salles d’exposition… et accès des bâtiments publics et administratifs, hôtels, hôpitaux, gares…) • C4 : espaces permettant des activités physiques (dancings, salles de gymnastique, scènes…) • C5 : espaces susceptibles d’accueillir des foules importantes (bâtiments destinés à des événements publics tels que salles de concert, salles de sport, y compris tribunes, terrasses et aires d’accès, quais de gare…) D Commerces • D1 : commerces de détail courants • D2 : grands magasins E Surfaces susceptibles de recevoir une accumulation de marchandises, y compris les aires d’accès Aires de stockage incluant les bibliothèques Les Dossiers du CSTC 2015/3.9 3