Journées européennes du patrimoine
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Journées européennes du patrimoine
Journées européennes du patrimoine 18 - 19 septembre 2010 « Des personnels de l’Éducation nationale parlent de leur métier » Témoignages vidéo d’hommes et de femmes qui contribuent à l’action de l’Éducation nationale au quotidien - Emmanuel Delarue, professeur d’histoire-géographie et professeur principal - Émilie Dupuy, auxiliaire de vie scolaire - Catherine Forestier, directrice d’école - Olivier Minne, proviseur - Agathe Tomczak, conseillère principale d’éducation - Anne-Sophie Wojciechowski, conseillère d’orientation-psychologue - Aude Zemouri, infirmière Emmanuel Delarue, professeur d’histoire-géographie et professeur principal - On ne peut pas être un bon enseignant si on n’est pas d’abord passionné par la matière qu’on enseigne. Il y a vraiment l’idée de vouloir transmettre. La journée d’un professeur ? Les gens pensent toujours au travail qu’on a devant les élèves, et la plupart des enseignants le disent : il y a plein d’autres choses puisque, d’abord, il y a quand même la préparation des cours, il y a la préparation des contrôles qui nous prend du temps parce qu’on a plusieurs classes, il faut faire plusieurs contrôles différents. L’intérêt d’être professeur principal, c’est qu’on a un lien un peu plus fort avec une classe, puisque du coup, on leur donne plein d’informations, on entre dans des choses plus personnelles, notamment quand on a des troisièmes, on s’intéresse à ce qu’ils veulent faire après. Quand on a des plus jeunes, il faut essayer quand même de les sensibiliser à l’orientation. On joue la plaque relais entre les familles, les professeurs de l’équipe et les élèves. Parfois, on approche de réalités humaines qu’autrement on ne connaît pas. Il y a des gamins qui sont parfois dans des situations pas faciles. - Il y en a qui ne l’ont pas rendu. Pour ceux qui ne l’ont pas rendu, ce serait bien que vous y pensiez pour lundi matin de façon à ce qu’on soit au clair. - Ce qui me plaît, c’est que j’ai toujours été passionné par l’histoire, et c’est vrai que réussir à faire passer cette passion aux élèves, c’est un vrai plaisir, et c’est vrai que j’y arrive pas trop mal. Ça me plaît vraiment. Ce qui me plaît aussi dans ce collège, c’est qu’il y a plein d’enseignants avec qui on peut travailler, en alternant les matières, on peut faire des choses très différentes, essayer de monter des projets chaque année, et faire parfois d’autres choses. Là, par exemple, je fais l’anglais européen, ça fait trois ans que je fais, ça me permet de faire un truc complètement nouveau que je ne faisais pas avant. Je fais pas mal de sorties avec mes élèves, et c’est vrai que leur faire découvrir des choses... Ce que j’aime bien, c’est l’idée de faire découvrir des choses aux élèves et que ça les intéresse. Et le contact avec les ados aussi, surtout quand on connaît bien le terrain, ça aide vraiment, parce que du coup, on peut avoir des bonnes relations avec eux, et ça, c’est vraiment sympa quand on réussit à avoir des bonnes relations avec ses élèves. Des personnels de l’Éducation nationale parlent de leur métier : témoignages vidéo d’hommes et de femmes qui contribuent à l’action de l’Éducation nationale au quotidien Émilie Dupuy, auxiliaire de vie scolaire - Range bien tes stylos, parce que, après, on les perd. - J’ai entendu parler du métier d’auxiliaire vie scolaire à travers les sites des rectorats. - Tu tiens bien comme ça. Zéro pour partir de la graduation et après, tu regardes, comme on a fait. - Je m’occupe aussi, pour les deux élèves dont j’ai la charge, de répéter les consignes, de reformuler et de faire que leur temps en classe se passe le mieux possible, de faire qu’elles suivent le cours, qu’elles comprennent un maximum ce qui se passe, tout en leur laissant un maximum de marge pour qu’elles arrivent à faire les choses seules. Je pense qu’il faut, dans tous les cas, être patient, compréhensif envers les enfants, et comprendre leur rythme. - Sur cette droite, place un point B. On va le refaire toutes les deux, d’accord ? - Savoir aussi être discret, car on est au sein d’une classe avec des élèves, il faut comprendre que l’enseignant a une classe à gérer. C’est une vraie richesse de voir l’enfant s’épanouir au fur et à mesure et de l’aider un maximum dans sa vie. C’est une vraie richesse, et pour l’enfant et pour nous. - Quel est le chiffre que tu vas mettre dans la colonne des centimètres ? Le 4 ou le 8 ? - Il faut être quelqu’un d’humain, quelqu’un de relativement pédagogue, quelqu’un d’attentif. Forcément, on les connaît mieux, on arrive mieux à s’adapter à leurs besoins. - J’ai fait un tableau des unités de mesure de longueur. - Tous ceux qui veulent travailler dans un milieu au contact d’enfants, je pense qu’il faut faire un métier comme le métier d’auxiliaire de vie scolaire, ça les enrichira pour la suite dans tous les cas. - L’ordinateur, tu l’éteins toute seule ? - Oui. - Justement, quand on pratique ce métier, on a envie de continuer dans le domaine du handicap et de travailler pourquoi pas avec des enfants ou des adultes. Je suis heureuse de travailler avec ces élèves, ces enseignants, cette école. Oui, je m’épanouis dans ce que je fais. Des personnels de l’Éducation nationale parlent de leur métier : témoignages vidéo d’hommes et de femmes qui contribuent à l’action de l’Éducation nationale au quotidien Catherine Forestier, directrice d’école - Être directrice, c’est vraiment d’abord avoir une fonction d’animation, animation au sein d’une équipe, porter des projets, défendre des projets, et essayer d’organiser tout le fonctionnement de l’école. - Bonjour tout le monde. - Bonjour. - Bonjour madame, bonjour les enfants. - Mais je pense qu’il faut être dynamique, il faut savoir écouter, vraiment ne pas y aller à reculons. Il ne faut pas ménager son temps, il faut aimer les rapports humains, les rapports avec les adultes. - Bonsoir madame, bonsoir monsieur. - Vous êtes obligée d’harmoniser le tout, vous êtes obligée de donner un fil conducteur. Ce n’est pas toujours évident de faire passer le message de l’école auprès des parents. À la maternelle, ils ont encore cette idée que ce n’est pas tout à fait un jardin d’enfant, pas tout à fait une école, c’est une espèce d’endroit qui est à la fois garderie, jardin d’enfant, école, etc., et leur faire comprendre que c’est une école, que c’est le début de l’école élémentaire... - Bonsoir madame. - C’est important d’être là à la sortie de l’école, pour les problèmes de sécurité. - Pour des problèmes de sécurité essentiellement, car vous avez des enfants qui ne donnent pas la main aux parents et qui risquent de s’échapper. Donc je suis là, et il y a quelqu’un aussi qui est à la porte. - Quand les enfants arrivent à l’école maternelle, ils sont un petit peu bruts de décoffrage encore, si je puis dire. Entre le moment où vous les recevez et le moment où ils partent, vous vous dites : bon sang, ils ont fait tout ce chemin. - Vous n’avez pas de chance parce qu’on ne peut pas sortir quand il pleut, ça, ce n’est pas drôle. - C’est vrai que je le fais à plein temps, je le fais avec enthousiasme, j’y trouve beaucoup de bonheur, beaucoup de plaisir. Je ne donnerais ma place pour rien au monde. Des personnels de l’Éducation nationale parlent de leur métier : témoignages vidéo d’hommes et de femmes qui contribuent à l’action de l’Éducation nationale au quotidien Olivier Minne, proviseur - J’aime mon métier, je l’aime profondément, c'est un métier qui m’a rendu heureux. On ne fait pas deux fois la même chose, on ne reste pas plus de quelques minutes sur une même activité. C’est un métier d’homme-orchestre un peu, on a pour rôle d’animer, d’orienter, de diriger la vie d’un établissement. Bien sûr, le chef d'établissement, ce n’est pas simplement quelqu’un qui fait de l’administration derrière un bureau avec un ordinateur, ou qui fait des budgets. C’est d’abord au moins essentiellement un pédagogue. Le plus important, et réellement le plus motivant, c’est la fonction relationnelle, c’est-àdire que c’est un métier éminemment vivant, on est tout le temps en train de mettre en relation des gens : mettre en relation les professeurs les uns avec les autres, les jeunes avec les professeurs, les professeurs avec les jeunes, les parents avec les enseignants, et essayer de faire en sorte que cette communauté si diverse fonctionne en bonne intelligence, en bonne harmonie. - En fait, le mardi, lui, il pourrait nous prendre. Donc il n’y a pas de raison qu’il ne nous prenne pas. - Exceptionnellement, il accepterait de vous prendre ? Disponibilité, adaptabilité sont les deux qualités qui me paraissent essentielles. J’en ajouterais volontiers une troisième que j’appellerais courage, et je pense que la qualité principale d’un bon chef d’établissement, c’est que c’est quelqu’un qui a le courage de s’exposer. Il faut s’exposer. Si vous vous planquez dans votre bureau, derrière votre cravate, vous ne risquez rien, mais vous ne pouvez pas être un bon chef d’établissement. Il y a quand même des marges dans lesquelles on peut encore une fois imprimer un style, choisir de développer tel aspect plutôt que tel autre. On se réalise personnellement aussi dans ce métier-là. - C’est une figure très importante pour un lycée, une figure d’autorité et pas seulement, c’est important que ce ne soit pas seulement ça, une figure avec qui on peut aussi communiquer. On a d’ailleurs très bien communiqué pour nos histoires de cinéma. - Je dis quelquefois : dans un lycée, on fabrique de l’humanité, et c'est éminemment fragile et précieux. Je pense que cela donne une belle raison de faire ce métier. Des personnels de l’Éducation nationale parlent de leur métier : témoignages vidéo d’hommes et de femmes qui contribuent à l’action de l’Éducation nationale au quotidien Agathe Tomczak, conseillère principale d’éducation - Je pense que, pour être CPE, il faut être organisé, avoir un grand sens de l’écoute, d’aller vers les autres, d’aimer la communication, et de pouvoir prendre des initiatives, de savoir gérer aussi une équipe. C’est un métier qu’on exerce en équipe, donc avec l’équipe de la vie scolaire. Donc je gère les surveillants, et ensemble, on s’occupe des élèves en dehors des heures de cours, donc tout ce qui est entrées et sorties des élèves, contrôle des absences, des retards, surveillance dans les couloirs, dans la cour, l’organisation de la demi-pension. Il s’agit aussi de travailler avec les enseignants pour aider l’élève à réussir, à se sentir bien dans le collège au quotidien. - Vous demandez à votre professeur de français de vous ouvrir la salle, ou à un surveillant, quand il y aura un surveillant. - Ce que j’aime dans ce métier, c’est le contact avec les gens, ça permet d’avoir des relations avec tout le monde : beaucoup avec les parents, beaucoup avec les enseignants, avec l’équipe de direction, avec la gestionnaire, avec l’infirmière, l’assistante sociale, et de travailler aussi au sein d’une équipe avec les surveillants. - Oui, c’est Agathe. Dis-moi, les 3-5, de 16 à 17, le vendredi, ils sont avec qui ? - C’est un métier riche parce qu’on considère et l’enfant, l’adolescent et l’élève. Je pense que c’est important d’apporter un cadre, une écoute, de l’aide parfois, ou d’orienter un jeune. Je pense que, effectivement, la vie scolaire est utile. Ça permet de considérer l’élève en dehors de son travail scolaire, peut-être de l’aider dans son histoire ou pour l’avenir. Ça m’apporte beaucoup au quotidien, c’est un métier qui me plaît. Je pense que c’est un métier intéressant qui permet vraiment d’aider les jeunes. Des personnels de l’Éducation nationale parlent de leur métier : témoignages vidéo d’hommes et de femmes qui contribuent à l’action de l’Éducation nationale au quotidien Anne-Sophie Wojciechowski, conseillère d’orientation-psychologue - Bonjour. - Bonjour. Tu as une idée déjà un peu ? Est-ce qu’il y a des choses déjà qui te donnent envie, si on fait abstraction de tes résultats scolaires ? Il y a des choses auxquelles tu penses, toi ? - J’exerce ce métier depuis neuf ans maintenant. C’est une branche différente de la psychologie en fait. L’outil de psychologue est important pour analyser l’attente, maîtriser l’entretien, pouvoir analyser une demande et répondre de façon adaptée, mais c’est plutôt la psychologie dans le champ de l’éducation et la formation. Ce qui m’a particulièrement plu, c’est déjà le cadre scolaire, le cadre de l’éducation en elle-même, et le sentiment pour moi d’apporter une aide plus concrète et plus directe. - Tu m’as parlé éventuellement aussi de formation en audiovisuel. Qu’est-ce qui t’attire ? - La semaine se partage entre des temps CIO (centre d’information et d’orientation) et des temps établissement scolaire (collèges et lycées dont on a la charge). Il y a des concertations régulières en équipe pour réfléchir aux actions à mener sur le bassin. Cela peut être des actions de formation. On va travailler sur la mise en place d’expositions. - Mais je pense qu’il faut revoir quand même ces petits panneaux, mais il n’y a pas grand-chose à changer. C’est bon ça. - Ça peut être sympa de les faire sous le même format que ça, en fait. - En établissement scolaire comme au CIO, on reçoit des élèves et des familles en entretien, s’ils le souhaitent. Les demandes peuvent être un conseil pour un choix. - D’accord. Tu ne peux pas envoyer la même lettre de motivation à une crèche, à une maison de retraite. - On peut les pousser à réfléchir aux vœux qu’ils auront à formuler en fin d’année. Si j’avais un conseil à donner à quelqu’un qui souhaiterait s’engager dans cette profession, c’est pouvoir s’adapter aux changements, la profession évolue beaucoup en fonction des besoins et des politiques d’orientation mises en œuvre, être ouvert d’esprit. Oui, je suis heureuse dans ma profession. Des personnels de l’Éducation nationale parlent de leur métier : témoignages vidéo d’hommes et de femmes qui contribuent à l’action de l’Éducation nationale au quotidien Aude Zemouri, infirmière - S’il faut que tu reposes une demi-heure, tu te reposes une demi-heure. D’accord ? Tu en fais souvent des biberons comme ça ? Si tu dis que cinq cents te suffit, je ne vais pas t’en donner plus. - J’ai d’abord fait un parcours à l’hôpital qui m’a permis de faire de la technique, entre autres la réa, et après, j’ai passé le concours pour être à l'Éducation nationale. - Tu touilles et tu bois, d’accord ? Et je te remettrai un grand verre d’eau, parce que des fois, vous ne buvez pas assez d’eau. - On peut très bien être à l’hôpital et ne pas être du tout relationnel, très technique. Ici, il faut vraiment aimer le relationnel avant le technique. - D’accord. Tu es en quelle classe, Aurélie ? OK. N’hésite pas à aller t’installer à côté. - On n’arrive pas forcément ici en étant à l’aise, en intervenant devant des classes. L’idéal, c’est d’être épaulé par les professeurs. Secret médical, secret professionnel, on est censé tout voir et en même temps ne rien dire. On est effectivement, comme on dit, une oreille attentive, donc l’écoute, et surtout aussi un point de relais, permettre de créer une communication aussi avec les équipes éducatives, parce que des fois, pour les élèves, souvent ceux qui reviennent de manière récurrente, c’est aussi ceux qui ont des problèmes en classe, pas forcément de comportement, mais de suivi scolaire ; de faire le relais avec eux et de faire le relais avec l’extérieur, quand ils ont besoin d’aide, que ce soit pour les devoirs, que ce soit pour des soucis avec eux-mêmes finalement, d’acceptation d’eux-mêmes. On a un métier où on ne s’ennuie pas, c’est la seule chose dont je suis sûre. Des personnels de l’Éducation nationale parlent de leur métier : témoignages vidéo d’hommes et de femmes qui contribuent à l’action de l’Éducation nationale au quotidien