ambassade de france au maroc - Enseignement français au maroc

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ambassade de france au maroc - Enseignement français au maroc
AMBASSADE DE FRANCE AU MAROC
Rabat, le 12 septembre 2011
SERVICE DE COOPERATION
ET D'ACTION CULTURELLE
________
AGENCE POUR L'ENSEIGNEMENT FRANCAIS
A L'ETRANGER
Inspection de l'Enseignement Français
du Premier Degré
L'Inspecteur de l'Education Nationale
à
Mesdames et Messieurs les Enseignants
S/C Mesdames les Directrices et Messieurs les
Directeurs d'École
S/C de Mesdames et Messieurs les Chefs
d’Établissement
NOTE DE SERVICE N° 1
« Qui ne continue pas à apprendre est indigne d'enseigner ». Gaston Bachelard
L’équipe de l’inspection du premier degré et les membres du réseau ASH Maroc souhaitent
la bienvenue à toutes celles et ceux qui nous rejoignent à cette rentrée. Nous présentons à
l’ensemble de la communauté éducative, nos vœux pour une année scolaire 2011-2012,
féconde, inventive et dynamique au service des élèves. Dans cette perspective, et comme
suite au rapport d’évaluation remis par l’Inspection générale l’éducation nationale, vous
trouverez dans cette première note de service une présentation synthétique des principaux
axes pédagogiques autour desquels nous souhaitons particulièrement travailler avec vous
cette année, dans la continuité des actions initiées depuis deux ans sur la zone.
L’Inspecteur de l’Education nationale
en résidence à Rabat
Olivier BOST
« 2011-2012 ; une année féconde, inventive et dynamique … »
- Axes de travail Étendre l’enseignement de l’anglais. Généralisé à toutes les classes de CM2 de la zone en
septembre 2010, cet enseignement obligatoire touche, à cette rentrée, l’ensemble des
classes de CM1, sans évidemment exclure les anticipations sur les autres niveaux. La maîtrise
de l’anglais constituant « une nécessité absolue » (cf. circulaire n° 2011-071 du 2-5-2011),
l’objectif terminal est de rendre son enseignement obligatoire, selon les modalités définies
par les programmes de 2008, au CE2 à la rentrée de septembre 2012, puis dès le CE1, avec
une sensibilisation en CP et en maternelle à la rentrée de septembre 2013. Mais, dans le
contexte linguistique de la zone et les problématiques complexes de « l’inter-langues », ces
apprentissages ne peuvent se réaliser que dans le cadre d’une « éducation plurilingue »
(français, langue nationale, anglais), et donc en partenariat fort avec nos collègues du Centre
des Études Arabes (CEA) . Pour cela, les efforts dans le domaine de la formation seront
poursuivis, la campagne d’habilitation sera prolongée et un travail spécifique sur les
approches méthodologiques et les acticités créatives en langue sera entrepris. Un dossier sur
ce thème, accompagné d’interventions en conseil de cycle du CPAIEN, sera proposé. Dans le
cadre du programme de généralisation de l’usage des technologies de l’information et de la
communication, le recours aux outils numériques sera également favorisé. Le « blog »
consacré à ces questions, en ligne sur le site de l’Inspection (www.ienmaroc.org) sera
régulièrement actualisé, les expériences de balladodiffusion encouragées. Enfin, les
expérimentations tendant vers un enseignement bilingue (en anglais comme en langue
arabe) devront faire l’objet d’un suivi et d’une formalisation.
Stabiliser le fonctionnement du réseau ASH. Ce réseau, constitué d’une part de cinq
enseignants non chargés de classe et d’autre part, dans les écoles, de maîtres ressources
spécialisés, a fait l’objet d’une reconfiguration au cours de l’année scolaire précédente. Ce
dispositif participe de la politique globale de scolarisation des élèves handicapés et de suivi
des élèves en difficulté mise en œuvre sur la zone (cf texte de cadrage de M. Raoul GUINEZ).
Après une première année de fonctionnement, une normalisation des procédures (et des
formulaires) va être mise en place dans le cadre d’un calendrier annuel de fonctionnement.
Cet effort de rationalisation vise un accompagnement plus rapproché des élèves en situation
de handicap, dans le premier comme dans le second degré. Par ailleurs, grâce à une analyse
plus fine des besoins des écoles en matière d’aide directe spécialisées aux élèves, ces
évolutions devraient permettre un suivi plus régulier, et donc plus opérant, des élèves en
difficultés par les personnels habilités.
Différencier et adapter encore les stratégies d’enseignement. Cette ambition passe d’abord
par une plus grande professionnalisation des pratiques en matière d’aides personnalisées.
Après deux années de fonctionnement (ayant permis les nécessaires adaptations aux
contraintes locales) et fort de l’expérience accumulée et des outils aujourd’hui mis à
disposition (cf. Eduscol), il s’agit pour chaque enseignant de proposer des situations
pédagogiques toujours plus efficaces, corrélées à une évaluation continue de l’élève, et
mieux articulée avec ce qui lui est proposé durant le temps ordinaire de la classe. De plus,
notre détermination dans la prévention de l’échec scolaire doit, cette année, nous autoriser
à repenser, lorsqu’ils existent, les temps de service rendus disponibles par l’enseignement de
la langue arabe afin de les recentrer clairement sur les programmes personnalisés des élèves
et tous les dispositifs pointant la réussite scolaire. Parallèlement à ces renforcements, et
compte tenu de la charge horaire, il apparaît également utile de « veiller aux limitations des
exigences quant au travail pour l’école en dehors de l’école » (cf. rapport d’évaluation de
l’IGEN). Une réflexion sur ces questions devra être systématiquement conduite et donner
lieu à une synthèse présentée en conseil d’école avant la fin de la présente année scolaire.
Les modifications de pratique qui découleraient de cette attention devront être
progressives, partagées par tous les enseignants du cycle, adaptées aux capacités de l’élève
et expliquées sereinement aux familles. Cette réflexion commune fera l’objet d’une
présentation en Collège des Directeurs.
Renforcer la continuité pédagogique. Pour les élèves, la continuité pédagogique constitue
un élément indispensable à la cohérence des apprentissages et au sens qu’ils leurs donnent.
Il apparaît donc aujourd’hui nécessaire de travailler finement cette question et ce dans
plusieurs directions. Ainsi, les efforts de liaison entre les classes, entre les cycles et entre
l’école et le collège devront être poursuivis. Pour cela, on s’appuiera sur l’usage partagé
d’outils favorisant la personnalisation des parcours des élèves, tels que les programmes
personnalisés de réussite éducative, les PPRE dit « passerelles » spécifiques au passage du
CM2 et la sixième ou l’utilisation généralisée (dès qu’il sera numérique) du livret personnel
de compétences.
On s’efforcera également de mettre en place, dans le cadre de « l’Ecole du socle », des
actions communes aux enseignants des premiers et seconds degrés, notamment sur la
formation méthodologique des élèves. Ce sera l’objet des nouvelles « commissions de
liaison » prévues par les textes officiels récents que nous aurons à installer rapidement avec
nos collègues chefs d’établissement.
Enfin, la continuité pédagogique devra également s’exercer par le recours le plus limité
possible (cas de l’enseignement de l’anglais) aux échanges de service qui nuisent
inévitablement à la cohérence que permet, à l’école, la présence d’un enseignant unique. Je
serai sensible à cet aspect de l’organisation des classes lors des prochaines inspections
individuelles et évaluations d’école.
Enrichir le parcours artistique et culturel de chaque élève. Parce que l’ambition de
« l’excellence » ne saurait se limiter aux performances aux évaluations nationales ou aux
taux de réussite aux examens, les écoles primaires à programme français au Maroc doivent
constituer des pôles culturels dynamiques garantissant pour chaque élève des rencontres,
des expériences, des découvertes intellectuelles fortes et renouvelées, dans tous les
domaines de la création artistique. C’est pourquoi, les projets et actions de ce type que
présenteront les écoles seront encouragés et les classes développeront des pratiques
quotidiennes d’exploration et d’étude des différentes composantes des arts visuels (arts
plastiques, cinéma, photographie, design, arts numériques) et de l’éducation musicale (jeux
rythmiques, activités de chant et d’écoute, premières analyses d’œuvres du patrimoine
mondial). Dans ce but, les programmes d’équipement des classes en vidéoprojecteur et
matériel de sonorisation de qualité seront soutenus.
Développer la culture de l’évaluation au sein des conseils de cycle et des conseils de maître.
Cet axe sur lequel ont porté de nombreuses animations pédagogiques depuis deux années
scolaires sera prolongé dans plusieurs domaines et notamment en langue vivante. Tout
d’abord, en maternelle, par la présentation et l’utilisation partagée de banques d’outils
d’évaluation, en particulier en fin de GS, comme annoncé dans la circulaire de rentrée.
De manière plus générale, c’est sur la question de l’évaluation des compétences que nous
aurons à revenir en commençant par un travail sur les progressions d’enseignement mettant
en cohérence transmission des connaissances et formation des compétences dans une
logique d’évaluation continue. Ce thème devra faire l’objet d’un atelier dit « d’école » animé
par les directrices et directeurs d’écoles dans le cadre des heures d’animation pédagogiques.
Parallèlement, et dans le même esprit, l’équipe de l’IEN initiera cette année une nouvelle
modalité de travail dans la dynamique actuelle des « évaluations d’unités d’enseignement »
en procédant à des visites et inspections des personnels, quel que soit leur statut, centrées
sur une école, un cycle ou un niveau et permettront un état des lieux, une analyse
problématisée de la situation assortie éventuellement de recommandations ou
préconisations. Cette expérimentation sera conduite deux ou trois fois dans l’année et
associera l’ensemble des acteurs concernés.
A Rabat, le 12 septembre 2011,
L’Inspecteur de l’Education nationale
en résidence à Rabat
Olivier BOST
Références :
« Instruction générale de rentrée » AEFE, 18 mai 2011
« Préparation de la rentrée 2011 » Circulaire n° 2011-071 du 2-5-2011
« Évaluation du bureau de l’IEN en résidence au Maroc et de l’action de l’inspecteur » IGEN, juin 2011
« Définition des compétences à acquérir par les professeurs, pour l'exercice de leur métier » Annexe
de l’arrêté du 12 mai 2010, BO n° 29 du 22 juillet 2010
« Nouveau dispositif de scolarisation des élèves en situation de handicap dans les écoles et
établissements à programme français du Maroc à la rentrée de septembre 2010 » CEF/RG/1056 du
24 mars 2011