Chronique littéraire Héloïse, d`Anne Hébert Résumé On est en
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Chronique littéraire Héloïse, d`Anne Hébert Résumé On est en
Chronique littéraire Héloïse, d’Anne Hébert Résumé On est en France, en pays de Loire. Bernard et Christine sont très amoureux, fraîchement fiancés. Ils projettent de se marier prochainement. Il étudie pour être avocat, elle est coryphée à l’Opéra. Les parents de Christine sont à l’aise et prendront en charge les frais du jeune ménage jusqu’à la fin de leurs études. Pour Bernard, Christine est la vie : elle est de nature joyeuse, elle est belle et elle danse divinement! Lui qui a eu une mère monoparentale qui le tenait trop à l’œil. Christine a été la première pour Bernard et vice versa. Ils voyagent régulièrement en métro, se séparent à la station Cardinal Lemoine. Comme d’habitude, Bernard s’en va à ses cours et Christine rentre chez ses parents. Bernard n’aime pas le métro : il se sent « au niveau des morts ». Il est dans le métro, seul, au travers des gens; il entend une voix de femme qui chante et qui semble s’adresser à lui! Puis, un craquement; le métro s’arrête, c’est la noirceur. Son pire cauchemar! Lorsque la lumière revient, une jeune femme le fixe avec insistance : elle est très belle, mais pâle, habillée à l’ancienne. Elle semble « comme pas là » avec un regard aveugle. Tout près, il y a aussi un homme plus âgé à la voix enrouée, habillé lui aussi à l’ancienne, mais Bernard ne l’a pas vu. Lorsque la jeune femme descend du métro, Bernard la suit et l’homme âgé suit Bernard. Bernard la perd de vue puis la retrouve en compagnie de l’homme âgé qui dit à la jeune femme : « Héloïse, la lumière! La lumière! Attention, il ne faut pas sortir! Pas tout de suite! » Trop tard, le mal est fait : Bernard a été envouté par la jeune femme. Il part à sa recherche. Il veut la retrouver coûte que coûte. Il n’a que ce désir. Dans son esprit, fini lui-même, finie Christine, finies les fiançailles et « out » tout le reste. Où cette quête les mènera-t-elle? Commentaires Roman qui se lit tout seul. J’ai beaucoup aimé surtout que je ne connaissais pas cette auteure. Les phrases sont courtes souvent sans la forme habituelle sujetverbe-complément. Les chapitres sont aussi très courts (moyenne de 4-5 pages). Les mots sont recherchés. Bien sûr, aucune longueur! Plein de rebondissements! Au début, j’ai pensé à une belle histoire d’amour avec les fiançailles célébrées en grand, le choix d’un appartement tout neuf, les becs par-ci, par-là. Mais quand la mystérieuse Héloïse paraît, elle vient mettre le bordel là-dedans. Je n’ai vraiment pas saisi tout de suite qu’elle était un vampire et son vieux compagnon aussi. J’aurais dû voir les indices pourtant il y en avait!!! Et voilà que Bernard et Christine (bien malgré eux et après bien des péripéties) vont passer de l’autre côté… sous terre et devenir à leurs tours des zombies qui feront surface pour s’abreuver de sang frais. Il y a tout un monde souterrain où vivent les « gens vampires »; on le découvre à la fin du livre! Deux évènements cocasses du livre : - un soir, Christine a donné rendez-vous à Bernard. Elle l’amène dans une cave où il y a un spectacle de french-cancan et où tous les « gens » portent des masques et boit des bloody Mary. - la dernière scène du livre se déroule dans le brouillard et le nom de la station que l’on peut lire est station Père-Lachaise. Sur son site, Anne Hébert dit que ce roman « est sorti d’une longue rêverie qu’elle faisait dans le métro parisien. Il suffit d’une rencontre pour que tout soit bouleversé. Le monde n’est jamais en ordre. » Je trouve l’auteure avant-gardiste, car les histoires de vampires sont très à la mode aujourd’hui. J’ai beaucoup aimé son style d’écriture sans superflu, mais recherché. J’ai lu aussi « Le Torrent » recueil de nouvelles à l’atmosphère très sombre et « Les fous de Bassan » que j’ai vraiment plus apprécié à cause de l’intrigue. Mais ce n’est quand même pas de la petite bière à lire!! Biographie Anne Hébert est née dans le village de Ste-Catherine-de–la-Jacques-Cartier en 1916. Sa famille compte 5 enfants. Son père est entre autres poète, critique littéraire, membre de la Société royale du Canada. Elle fait une partie de ses études primaires chez Les Sœurs du Bon Pasteur et ses études secondaires au Collège Notre-Dame-de-Bellevue et Mérici. Elle aime beaucoup la campagne, car elle passe ses étés à Ste-Catherine et ses hivers à Québec. Les paysages de mer, de rivières, de campagne et de forêt imprègnent son œuvre. Les premières choses qu’elle écrit, ce sont des pièces de théâtre : sa mère en est passionnée. Sa famille compte plusieurs écrivains dont son cousin le poète Saint-Denys Garneau. Son premier recueil de poèmes, Les songes en équilibre, paraît en 1942 puis un recueil de nouvelles en 1950, Le Torrent. Celui-ci ayant été refusé par les éditeurs (le trouvant trop violent), elle le fait publier elle-même avec l’argent du prix décerné pour Les songes en équilibre. Son deuxième recueil de poèmes, Le tombeau des Rois, connaît le même sort : c’est Roger Lemelin, un ami, qui lui prête l’argent nécessaire pour sa parution en 1953. Elle est embauchée dans la même année comme scriptrice par l’Office national du film puis scénariste jusqu’en 1954. Malgré la reconnaissance de son talent (membre de la Société royale du Canada en 1960), elle doit faire du travail à la pige pour différents magazines. Son premier roman, Les chambres de bois paraît en 1958. Elle déménage à Paris en 1965 après la mort de sa mère. Elle connaît le succès en 1970 avec Kamouraska (son aïeul, Achille Taché fut Seigneur de Kamouraska). « Je n’ai pas vraiment choisi la voie la plus facile », dit-elle. La vie est plus douce après ce grand succès littéraire (prix des libraires de France). Son troisième roman Les enfants du Sabbat paraît en 1975 et obtient le prix du Gouverneur général. En 1980 paraît le roman Héloïse, mais c’est grâce au roman suivant Les fous de Bassan publié en 1982, qu’elle sera désormais à l’abri de tout souci financier. Ce roman obtient le prix Fémina et le prix du Gouverneur général. Son œuvre compte 10 romans, 5 livres de poésie, 2 recueils de nouvelles, 5 pièces de théâtre. Elle a travaillé sur 5 scénarios de film, dont Kamouraska (1973) et Les fous de Bassan (1987). Elle a reçu plusieurs prix littéraires, dont le prix Gilles Corbeil pour l’ensemble de son œuvre (bourse de 100,000.00 $) en 1993. Elle revient vivre à Montréal en 1998 et publiera son dernier roman Un habit de lumière en 1999 qui obtient le prix Jean-Hamelin. Elle a aussi reçu maintes distinctions et honneurs. Elle est décédée le 22 janvier 2000 à l’âge de 83 ans à l’hôpital Notre-Dame de Montréal. Ginette Scarpino, membre du club de lecture de la Bibliothèque municipale