Holy Moses (Sabina Classen)

Holy Moses (Sabina Classen)
Écrit par Jess
Dimanche, 19 Novembre 2006 19:00
Hier vous avez joué avec No Return, que penses tu d’eux ?
Hier nous avons fait une grosse fête (rires) et les gars de No Return sont vraiment géniaux, ce
sont de très bons musiciens et nous avons eu beaucoup de plaisir à jouer avec eux. D’ailleurs
je pense que nous avons déjà joué avec eux au début des années 90 c’était donc sympa de
voir qu’ils étaient encore présents dans la scène métal et ce qu’ils étaient devenus. Cela montre
bien que le Tharsh est toujours là et qu’il y a de très bons groupes en France.
Qu’est ce qui fait la particularité du Thrash Métal Allemand selon toi ?
Je pense que l’Allemagne a été très importante pour le Thrash Metal. Le Thrash allemand,
nous l’avons créé au début des années 80 avec Destruction, Kreator et Sodom. Ce sont de très
bons amis, nous avons le même âge et nous avons commencé en même temps, mais pourtant
on ne se connaissait pas entre nous mais on a commencé à créer ce style qui nous appartient
tandis que de l’autre côté de l’Atlantique se formait également la scène de la Bay Area avec
Testament, Anthrax ou encore Slayer. Mais effectivement dans le domaine du Thrash Métal les
Allemands ont leur propre style et je trouve ça génial de voir que ce style est toujours
d’actualité.
Pour toi quelle est la différence entre le Thrash Métal Allemand et Américain ?
Je trouve que les deux sont complètement différents. C’est toujours dur de décrire la musique
avec des mots. Comme tu le dis il y a principalement deux écoles, l’école allemande et l’école
américaine qui ont créé leur propre style dans les années 80 mais selon des modes de vie et
une culture différente. Par exemple si tu es américain et que tu manges des Burger cela donne
un sens complètement différent (rires). Sérieusement, peut-être que les américains ont pris une
direction plus commerciale avec plus de mélodies que les allemands avec plus d’attaques de
solos et tout ce qui va avec… tandis que le Thrash allemand était plus « in your face » et moins
technique. Enfin bref mettre des mots n’est pas facile, la musique c’est surtout du feeling mais
cette différence existe et heureusement qu’elle est là car sinon nous ferions tous la même
chose et ça serait vraiment ennuyant.
Selon toi, quelle est la place d’Holy Moses dans la scène Thrash ?
Nous sommes vraiment heureux d’avoir la chance d’avoir été là dès la création de la scène au
début des années 80 et d’avoir pu créer notre propre style car il n’y a pas un groupe qui sonne
comme nous, quand tu écoutes un CD d’Holy Moses tu sais directement que c’est du Holy
Moses. Cela fait que nous avons un rôle à jouer dans la scène Thrash ou même plus largement
dans la scène Métal et c’est important que les plus jeunes se fassent une idée de notre
musique car nous avons de plus en plus de jeunes fans. Nous voyons une évolution et c’est
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Écrit par Jess
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vraiment bon pour nous, le monde nous est ouvert. Je crois au futur d’Holy Moses, nous avons
notre propre style, notre propre son… je ne vois pas ce qu’on pourrait demander de mieux.
Qu’est ce que cela fait d’être une femme dans un groupe de Thrash Métal ?
Je fais ça depuis 25 ans et je n’y ai jamais pensé. Mais quand je vois que la scène évolue
notamment grâce au nombre croissant de filles dans les groupes cela me fait plaisir, surtout
quand celles-ci me disent qu’elles s’y sont mises grâce à moi. Angela d’Arch Enemy ou Rachel
de Sinister sont de grandes amies à moi et cela m’a fait très plaisir de savoir qu’elles avaient
commencé parce je leur avais donné un exemple. J’en suis très fière car j’ai eu la chance de
faire quelque chose de nouveau que je continue à faire 25 ans après… même si j’espère ne
pas faire figure de grand-mère (rires). Enfin bref, Schmier, Tom ou Mille (ndlr : chanteurs
respectifs de Destruction, Sodom et Kreator) qui sont des amis, ont le même genre de voix que
moi et en définitive cela n’a pas d’importance que cela soit un homme ou une femme qui
chante, le plus important est que la musique soit bonne et que l’on prenne du plaisir.
D’ailleurs que penses tu d’Arch Enemy ?
J’aime beaucoup Angela et je trouve ça génial qu’ils aient tant de succès. Que cela soit
Angela ou non d’ailleurs c’est génial de voir qu’encore aujourd’hui un groupe puisse avoir un tel
succès. Dans les années 90 la scène Métal était en chute libre mais maintenant cela reprend et
le succès de groupes tels que Arch Enemy montre bien que les choses évoluent et que le Métal
n’est pas mort.
Au début était-ce dur de se faire reconnaître comme frontwoman dans un groupe de
Thrash Metal ?
Au tout début oui, les gens ne croyaient pas que c’était ma voix, ils croyaient que j’utilisais un
multi effet et je leur répondais qu’effectivement j’en avais mangé un. (rires) Tous les jours avant
les concerts je leur disais « voici mon estomac là où est mon multi effet » (rires) les gens ont
compris que je rigolais donc ils m’ont reposé la question et m’ont enfin cru.
Quelles sont tes influences ?
J’aime la musique avant tout, ensuite bien sûr il y a des groupes qui m’ont marquée comme
Black Sabbath, Led Zepplin, AC/DC mais ce ne sont pas les influences de la musique que je
fais aujourd’hui. Je pense que si j’allais voir Ozzy Osbourne et que je lui disais « Tu m’as
beaucoup influencé, voilà mon CD » il se demanderait quoi (rires). De toute façon je crois qu’il
le sait, j’ai parlé une fois à Ozzy Osbourne et il sait qu’il a influencé beaucoup de monde dans la
scène Thrash. Je suis entrée dans Holy Moses car j’étais à leur répet et le chanteur avait quitté
le groupe, je leur ai dit que je pouvais chanter, ils m’ont donc passé le micro et je leur ai poussé
un gros cri guttural bien profond pour leur montrer que j’étais capable. Donc rien n’est planifié
que cela soit les influences ou le simple fait que je sois dans le groupe. J’ai toujours fait ce que
je voulais faire.
Si tu n’avais pas chanté dans un groupe de Thrash Métal qu’aurais tu fait ?
Si je n’avais pas chanté dans un groupe de Thrash Métal je crois que je n’aurais rien fait dans
la musique. J’aurais sûrement écouté de la musique, peut-être que j’en serais resté à AC/DC
(rires). Quand j’étais petite je voulais devenir médecin ou écrivain mais c’est dur de parler d’une
vie qui n’a pas existé. Toute ma vie a été dirigée par Holy Moses et je pense qu’il n’y avait pas
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d’autres chemins de vie, c’était profondément ancré dans mon âme. Je suis heureuse de
pouvoir faire quelque chose qui me plaît et que je voulais faire même si au début je ne savais
pas vraiment ce que je voulais.
Es tu vraiment heureuse du dernier album ou y a-t-il quelque chose que tu voudrais
changer ?
Je suis comblée par cet album même si bien sûr il y a toujours des choses que l’on aimerait
changer. Mais comme dans la vie, si tu changes un détail tu changes tout. En tant que
musicien, tu peux faire tous les ans ou tous les deux ans un nouvel album et évoluer. Je pense
donc que « Strength Power Will Passio » était l’album parfait et le meilleur que nous pouvions
faire à ce moment précis mais maintenant cela fait deux ans et nous sommes en studio pour
écrire de nouvelles chansons et franchir un nouveau pas.
Qu’aimerais tu expérimenter avec Holy Moses ?
Je n’aime pas expérimenter et je ne pense pas que cela soit nécessaire pour Holy Moses,
nous avons notre propre style et la seule expérience que nous puissions faire c’est de le garder,
de ne pas être influencé par les autres groupes et rester nous même.
Que veux tu faire sur le long terme ?
Mon seul but est de rester dans la scène, de rester pour les 25 années à venir. (rires)
Qu’elle est la chanson qui te représente le plus ?
C’est une très bonne question, j’écris tous les jours dans mon journal et chaque chanson
décrit un moment précis de ma vie. Je suis si souvent sur la route que chaque jour est une
nouvelle expérience. Par exemple sur le dernier album, le titre « Symbol Of Spirit » me reflète
assez bien, il raconte que la spiritualité n’est pas forcément lié à l’ésotérisme et le reste mais
qu’elle peut également aller avec la musique agressive. « Symbol Of Spirit » décrit donc une
grande partie de moi. Et en même temps un titre comme « Millitary Service » de l’album «
Finished With The Dogs » montre beaucoup de mes opinions politiques, je ne comprends pas
comment les gens peuvent se faire la guerre surtout quand il s’agit de religion, c’est tellement
stupide pour moi, nous sommes des métalleux et la seule chose en laquelle nous croyons est le
Métal, c’est notre seul Dieu. La semaine prochaine nous jouons en Turquie à Istanbul, la plupart
des gens du public seront sûrement musulmans car nous croyons tous en la même chose, le
Métal. Dans « Millitary Service » je dis donc que je ne comprends pas comment on peut devenir
soldat et tuer d’autres êtres humains. Mes paroles parlent donc beaucoup de spiritualité et de
ce que je pense.
D’après toi quel est le sens de la vie ?
Dur à dire, je dirais que le sens de la vie est de faire attention aux autres, être heureux et faire
ce que l’on ressent. Chacun doit faire son propre chemin, il ne faut pas mettre sa vie dans les
mains de quelqu’un d’autre ni blâmer quelqu’un si la vie ne va pas comme on voudrait. Nous
devons tous nous battre pour nous même mais d’une voie pacifiste et en restant juste. Pour moi
nous n’avons qu’une vie sur terre et nous devons y faire attention.
Voudrais tu dire quelque chose d’autre ?
Je voudrais remercier tous nos fans français qui nous supportent depuis 25 ans de nous
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soutenir et nous permettent encore aujourd’hui de faire des concerts et des interviews, de nous
permettre de rester dans la scène et de faire découvrir notre musique aux plus jeunes. Je suis
heureuse de constater qu’au bout de 25 ans je peux être l’équivalent féminin de Lemmy (rires)
qui est toujours sur scène à 65 ans… J’espère que cela m’arrivera.
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