La Clinique Océane ouvre le premier Centre de la Main du
Transcription
La Clinique Océane ouvre le premier Centre de la Main du
La Lettre de l'Océane Février 2013 Editorial Le début de l’année 2013 est marqué à la clinique Océane par l’ouverture du Centre de la Main du Morbihan. ÉvÈnement La Clinique Océane ouvre le premier Centre de la Main du Morbihan Ce pôle d’excellence a pour but de développer la prise charge des pathologies chirurgicales de la main notamment dans un contexte d’urgences. A terme, il est prévu de mettre en place une organisation type SOS Mains pour assurer la prise en charge quotidienne des urgences de la main. Le sud de la Bretagne est en effet dépourvu de ce type de structure nécessitant le transfert des patients dans des centres spécialisés. Au départ, deux chirurgiens expérimentés vont lancer l’activité pour être rejoints par un troisième chirurgien dès le mois de septembre. De cette façon, la prise en charge des patients sera effectuée 24h/24, 7j/7. Cette structure répond à un véritable besoin de la population. Il s’agit d’un véritable progrès pour l’offre de soins morbihannaise. Dr Vergote, Président de CME de la Clinique Océane Ouvert depuis février 2013, le Centre de la Main du Morbihan de la Clinique Océane à Vannes est composé de deux chirurgiens ayant déjà une grande expérience de terrain : les docteurs Pierre Poirier et Catherine Hémon. Interview. Pourquoi mettre en place un centre de chirurgie de la main à Vannes ? Dr Catherine Hémon : Cette création correspond à une vraie demande locale. Jusqu’alors beaucoup d'urgences de la main, notamment les plus complexes, étaient dirigées sur les centres SOS-Mains de Nantes, Rennes et Brest. La plupart des pathologies complexes relevant de la chirurgie froide, étaient elles aussi prises en charge dans ces centres. Dr Pierre Poirier : Notre installation à Océane va permettre de proposer aux Morbihannais, et même à la population de la Bretagne sud, des consultations quotidiennes de chirurgie de la main et une gestion plus pragmatique des accidents aigus, limitant ainsi la longueur et la fréquence des déplacements pour les opérations et pour les visites de contrôle. La chirurgie de la main étaitelle déjà pratiquée à la Clinique Océane ? Dr C.H. : Oui, les chirurgiens orthopédistes de la clinique, et le Dr Le Reun en particulier, pratiquent certaines interventions au niveau de la main et continueront à pratiquer cette activité essentiellement dans un contexte de chirurgie programmée. En dehors des pathologies courantes (canal carpien, maladie de Dupuytren, doigt à ressaut, compression nerveuse au coude), quelles sont les pathologies particulières que vous pouvez traiter ? Dr P.P. : Au niveau anatomique, le chirurgien de la main peut intervenir au niveau de la main, du poignet, de l’avantbras mais également du coude. Le contexte peut être varié : traumatismes, compressions nerveuses, lésions inflammatoires, anomalies congénitales, arthrose. Bientôt, les docteurs Hémon et Poirier seront rejoints par un troisième chirurgien. Les déformations douloureuses dues aux maladies inflammatoires sont beaucoup moins fréquentes depuis que le traitement médical s'est amélioré, grâce à des molécules anti inflammatoires plus ciblées et très performantes. Mais on peut avoir recours à la mise en place de prothèses (arthrose de la base Syndactylie du pouce), à la réalisation de greffes tendineuses, de fusion d'articulation (arthrodèses), afin de faciliter la vie des patients atteints. La prise en charge des anomalies congénitales de la main est un de mes domaines de prédilection. Il peut s'agir de séparer des doigts chez un enfant né avec une syndactylie, de ré axer une phalange dont les cartilages de croissance ne sont pas bien répartis, de reconstruire un pouce dans les cas d’aplasie congénitale, de participer à la prise en charge des paralysies du plexus du membre supérieur survenues lors d'un accouchement difficile. La chirurgie de la main, ce sont toutes ces situations exceptionnelles, mais ce sont aussi toutes les situations courantes : une compression nerveuse inflammatoire qui rend la main difficile à utiliser et qui complique la vie au quotidien, une tendinite qui obère les activités professionnelles et sportives, des petits kystes inflammatoires douloureux, et même le simple panaris qui peut se compliquer et s’éterniser selon le traitement réalisé. Comme le disait le chirurgien Raymond Vilain, la main est le reflet de l'âme, Le Dr Catherine Hémon a elle aussi fait ses études de médecine à Paris. Elle a été séduite par la chirurgie de la main dès ses premiers contacts avec le centre SOS-Mains de Boucicaut. Après un internat de chirurgie à Paris, elle a été chef de clinique-assistant dans le service SOS-Mains du Pr Doursounian à l'hôpital Saint Antoine où elle a pu optimiser sa pratique microchirurgicale. Enfin, elle a rejoint le centre SOS-Mains d'Aubergenville dans les Yvelines en 2006. La perspective d'être à l'origine d'un nouveau centre et l'attractivité de la Bretagne sont à l’origine de son transfert à Vannes. parfois même le parking des angoisses. Nous savons combien tous les problèmes touchant cet organe sont source de stress, et combien quelques questions avec des réponses simples, un conseil, une idée, une prise en charge un peu différente, sans forcément une réponse chirurgicale, peuvent aider un patient à passer un cap. Une prise en charge multidisciplinaire est d’ailleurs souhaitable (psychologue, sophrologue) pour éviter une des complications de la chirurgie de la main qu’est l’algoneurodystrophie. A propos de la microchirurgie, quelles sont les interventions que vous pouvez être amenés à pratiquer dans le cadre de l’urgence ou de la chirurgie froide ? Dr C.H. : L'exemple le plus spectaculaire de l'utilisation des techniques microchirurgicales est sans aucun doute la réimplantation d'un doigt. Selon le niveau d'amputation les techniques varient : de la suture directe des vaisseaux sectionnés à la réalisation de micro pontages à l'aide d'une veine prélevée au poignet dans les avulsions des doigts par bague. La réimplantation de ces doigts qu'on appelle communément "ring finger", est un véritable challenge microchirurgical. La reconstruction secondaire d'une main peut faire appel également aux techniques microchirurgicales : la restitution d'une pince est obtenue par le transfert d'un orteil à la main. Le plus souvent nous utilisons un deuxième orteil, en emmenant la totalité de son squelette, y compris le métatarsien, aboutissant à un pied à quatre orteils. Les résultats sont esthétiques et fonctionnels tant au niveau de la main reconstruite qu’au niveau du pied donneur. C'est une technique couramment employée dans les amputations du pouce qu'elles aient été traumatiques ou dans le cadre d'un cancer qui a conduit à l'amputation thérapeutique du pouce. Il existe des techniques de reconstruction du pouce alternatives en cas de contreindication à la microchirurgie, comme la pollicisation de l'annulaire ou même de l'index. Des locaux de consultation clairs et spacieux. Dr P.P. : Prépondérante ! Une chirurgie de réparation des tendons fléchisseurs, aussi réussie soit-elle techniquement, doit être suivie d’une rééducation adéquate, au mieux quotidienne, pour pouvoir donner de bons résultats. La rééducation est prodiguée par des kinésithérapeutes sensibilisés aux exigences de la chirurgie de la main, soutenant les efforts des patients. Le démarrage de l’activité du centre se passe-t-il bien ? Réimplantation d'une main La microchirurgie est aussi très utile dans les gros traumatismes. En effet, lorsque de nombreux tissus cutanés et sous cutanés ont été détruits, la reconstitution d'une couverture cutanée peut faire appel aux techniques des lambeaux libres. Ce sont des unités fonctionnelles constituées de peau, de tissu cellulaire sous cutané et/ou de muscle alimentées par une artère et une veine de petits calibres, qui sont suturés aux vaisseaux laissés intacts par le traumatisme. Plus quotidiennement, la microchirurgie permet de réparer les nerfs digitaux, au plus près de leur structure, afin d’optimiser les chances de récupération de la sensibilité. Les nerfs de plus gros calibre, moteurs et sensitifs, font également appel à ces techniques lorsqu'ils sont sectionnés. Une suture la plus proche de la restitution anatomique est un facteur indispensable à la repousse nerveuse. Quelle est la place de la rééducation au sein du Centre de la Main du Morbihan ? Dr C.H. : Nous démarrons notre activité dans de bonnes conditions. Des efforts importants d'investissement matériel ont été réalisés. Les locaux de consultation sont clairs et spacieux, et le bloc opératoire nous offre un plateau technique remarquable. Dr P.P. : Aujourd’hui, nous sommes deux chirurgiens de la main. En septembre, nous serons rejoints par un troisième chirurgien de la main, permettant ainsi la demande d'homologation du centre en tant que SOS-Mains. SOS-Mains, c’est-à-dire ? Quelles sont les conditions pour obtenir ce label ? Dr C.H. : Un centre SOS-Mains fonctionne dès lors qu'il est constitué de 3 chirurgiens de la main, titulaires d'un droit au titre de chirurgien de la main. Le centre lui-même doit satisfaire à plusieurs critères techniques lui permettant de pouvoir gérer sereinement la prise en charge des traumatisés de la main. Dr P.P. : Ce centre SOS-Mains doit accueillir les urgences 24h/24, 7j/7, et les prendre en charge au tarif opposable de la sécurité sociale, rendant ainsi un service public à la population. Vous parlez de droit au titre de chirurgien de la main, quelle est la formation requise pour y prétendre ? Dr P.P. : Les chirurgiens pouvant y prétendre sont soit des chirurgiens orthopédistes, soit des chirurgiens plasticiens, car cette spécialité de chirurgie de la main est à la charnière de ces deux disciplines. Elle allie la réparation de l'os et des tendons, aux gestes de couverture cutanée, lambeaux, greffes. Elle comprend également la réparation des nerfs et des vaisseaux à l’aide de techniques microchirurgicales. Le Dr Pierre Poirier a déjà derrière lui une intéressante carrière de chirurgie de la main. Son premier contact avec cette spécialité a eu lieu lors de son externat à Paris où il a décidé de son orientation après son passage dans le service du Dr Raymond Vilain, chef de service du premier SOS-Mains, situé à l'hôpital Boucicaut. Puis, chef de clinique et praticien hospitalier au CHU de Nantes, il a réactivé les urgences-mains, pour ensuite participer pendant 15 ans au développement du SOS-mains de Nantes à la clinique Jeanne d'arc. Son domaine de prédilection ? "La main congénitale" qui rassemble toutes les anomalies fonctionnelles qui peuvent être présentes à la naissance et qui peuvent être améliorées chirurgicalement. Il tient à ce nouveau challenge : la création d’un nouveau centre SOS-Mains, et en faire un centre de référence reconnu pour son accueil efficace et chaleureux et pour la qualité de sa prise en charge chirurgicale. La Clinique Océane en chiffres Créée en 2004 640 salariés 135 médecins 36 000 patients pris en charge par an 450 lits et places dont : • • • • • • • • 193 lits de chirurgie 74 lits de médecine 40 lits de maternité 4 lits de néo-natalité 44 places de chirurgie ambulatoire 3 places de médecine ambulatoire 12 places de chimio ambulatoire 80 places d’hospitalisation à domicile Les équipes de la Clinique Océane Dr C.H. : Le droit au titre de chirurgie de la main correspond au cumul d'un diplôme inter universitaire de chirurgie du membre supérieur, d'un diplôme universitaire de microchirurgie, qui consiste en un training quasi quotidien de sutures micro vasculaires en laboratoire, et à la validation de 2 années de post internat dans un centre SOS-Mains universitaire en tant que chef de clinique assistant. Dans la région, quelles sont les industries ou entreprises pourvoyeuses d’urgences de la main ? Dr P.P. : Heureusement, le monde du travail a su prendre la mesure de l'importance de sécuriser les espaces de travail, et les accidents graves sont de moins en moins nombreux. Néanmoins, les traumatismes par scie, machinesoutils ou presse restent courants, et il est primordial que le traitement initial soit optimal, de la bobologie au traumatisme sévère ! Artisans, menuisiers, couvreurs, élagueurs, électriciens, plombiers, agriculteurs, techniciens du monde agroalimentaire : ils sont tous susceptibles de se blesser et d'avoir recours aux services d'un centre de chirurgie de la main. Dr C.H. : Les accidents de la vie courante ne sont pas en reste et sont en augmentation constante : tondeuses, mixers, couteaux, verres ou encore couteaux à huîtres ! Le développement des activités de loisirs est malheureusement également responsable de nombreux accidents de la main. Les fractures et entorses de la pratique sportive, de la main, du poignet et du coude peuvent aussi être des urgences prises en charge dans les centres de chirurgie de la main. Quels sont les tarifs pratiqués au Centre de la Main du Morbihan ? Dr P.P. : Comme tous les centres SOS-Mains, toutes les urgences, de la plus simple à la plus complexe, sont prises en charge sans complément d'honoraires. Les interventions chirurgicales programmées et les consultations peuvent être sujettes à des compléments d'honoraires établis selon le tact et la mesure. 11 rue du Docteur Joseph Audic Le Ténénio - 56 000 Vannes Tel. : 0826 399 926 (0.15€/min) - Fax : 02 97 62 56 49 Email : [email protected] www.vitalia-oceane-vannes.com Ce numéro a été imprimé à 2 000 exemplaires Imprimé par IBL – 64700 Hendaye 02 90 99 58 00 Pour joindre le Centre de la Main du Morbihan : Les consultations sont quotidiennes. Les urgences sont également accueillies tous les jours à la clinique Océane au sein du cabinet d’accueil de soins urgents par l’intermédiaire de SOS médecins.