Activité 2 - CRDP de Paris
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Activité 2 - CRDP de Paris
s é ance+ Fiches d’activités pour les élèves + Ac t i v i t é 2 Jean de La Fontaine, le Défi © Bernard Barbereau ACTIVITE 2 Écrire, publier, lire au XVIIe siècle Niveaux 2de/1re/Tale Objectifs - donner aux élèves des éléments précis d’histoire littéraire ; - étudier, en 2de, un des objets d’étude du programme ; - explorer, pour cette même classe de 2de, un autre objet d’étude, le travail de l’écriture ; - aborder, en 1re, la notion d’intertextualité ; - aborder, en Terminale, un domaine d’étude : littérature et cinéma. Type d’activité : - questionnaires donnés aux élèves ; - travail à l’oral et mise en commun ; - recherches documentaires au CDI ou à la maison ; - lecture de l’image. Le travail proposé dans le courant de cette activité peut s’appuyer sur trois des quatre extraits de film choisis : les extraits 2, 3 et 4 (voir Médias). Jean de La Fontaine, le Défi Ac t i v i t é 2 L’écrivain classique ou l’art d’imiter les Anciens dans le but de plaire L’écrivain classique du XVIIe siècle se sait enrôlé dans une histoire littéraire dont son œuvre constitue un maillon. Il ne s’imagine pas créant sans modèles. C’est aussi bien le sujet de sa création que sa forme qu’il emprunte aux Anciens, ou bien à des modèles plus récents. Ainsi La Fontaine, composant des fables, s’inspire t-il de Phèdre, Esope ou Pilpay. De même, choisit-il une forme, celle de la fable. Nous le voyons choisir ce genre littéraire, dans le film, parce qu’il se croit incapable de composer des pièces de théâtre. « J’ai essayé », dit-il. Il faudra rappeler cette caractéristique de l’histoire littéraire aux élèves. On pourra d’abord procéder à partir d’un questionnaire. Questionnaire - Trouvez-vous justifié que, dans le film, ses ennemis reprochent à La Fontaine de copier Esope et Pilpay ? - Le cas de La Fontaine est-il unique, ou bien s’agit-il d’une attitude courante à son époque ? Donnez des exemples. Les élèves doivent être capables, en répondant à ce questionnaire, de formuler l’idée que les classiques imitent les Anciens. Ils doivent pouvoir faire référence à Molière, Racine ou Corneille, par exemple, dont les préfaces expriment la reconnaissance vis-à-vis des maîtres grecs ou latins. Mais l’imitation, on le sait, n’est pas une valeur en soi. Il s’agit avant tout de plaire, pour paraphraser Molière ou Racine. Une scène du film rappelle qu’il en va de même pour La Fontaine : lorsqu’on lit un extrait de fable au Roi, à la fin du film (voir extrait 4), il finit par reconnaître que ces fables plaisent. La lecture au XVIIe siècle Mais la lecture ne va pas de soi, au siècle de La Fontaine. Il faudra sensibiliser les élèves à cette idée qui semble incongrue pour des hommes du XXIe siècle. Voici un autre petit questionnaire destiné à approfondir cette question. Questionnaire - Quels sont, d’après le film, les lecteurs, au XVIIe siècle ? - À qui les fables peuvent-elles plaire ? - Comment ? La lecture est-elle la seule façon de toucher un public ? - Pourquoi le Roi minimise-t-il le danger que font courir les Fables au royaume ? La classe doit pouvoir mettre en évidence le fait que les lecteurs étaient peu nombreux, au temps de Molière. Seuls les nobles et quelques bourgeois avaient accès à la chose écrite. Le peuple, lui, se contentait d’apprendre par cœur, comme le rappelle l’extrait 4. Dès lors, Louis peut à juste titre minimiser le danger encouru, à la publication des Fables : ce danger serait bien plus grand en un temps où un vaste public pourrait être touché par la chose imprimée. Jean de la Fontaine, le défi - séance+ - Littérature - CRDP de l’académie de Paris - Mars 2007 Jean de La Fontaine, le Défi Ac t i v i t é 2 Un best-seller : 600 exemplaires ! L’extrait 3 vient rappeler que les Fables ne furent tirées qu’à 600 exemplaires. Il faut être capable d’expliquer aux élèves pourquoi, malgré ce chiffre qui semble dérisoire à des lecteurs de notre siècle, l’éditeur et les partisans de La Fontaine peuvent crier victoire et annoncer un best-seller, pour reprendre une expression que nos compères ne connaissaient pas Questionnaire - Le film précise que les Fables furent imprimées à 600 exemplaires : ce chiffre vous paraît-il fiable ? Pourquoi ? - C omment, malgré ce chiffre, les partisans de La Fontaine peuvent-ils affirmer que le succès du livre est immense ? - Savez-vous si les pièces de Molière étaient imprimées ? À combien d’exemplaires ? La classe doit être en mesure de replacer l’édition des Fables dans son contexte et voir qu’au temps de La Fontaine, on ne connaissait pas encore les machines à presse rotative, inventées au XIXe siècle seulement. Les élèves doivent également avoir à l’esprit que les pièces de Molière, par exemple, étaient certes imprimées, mais que cette impression n’allait pas de soi : l’essentiel était de jouer ; l’édition venait parfois sur le tard, pour protéger les œuvres du pillage. Et on doit aussi se souvenir que ces mêmes pièces de Molière étaient finalement peu jouées. Une trentaine de représentations valait un succès. Recherche documentaire On dirigera les élèves vers un CDI afin de faire des recherches sur les machines d’imprimerie : on peut par exemple imaginer un exposé sur l’histoire de l’imprimerie, depuis la Renaissance jusqu’aux rotatives du siècle de Zola. Le même Zola qui lui aura la chance de voir ses romans édités à plusieurs millions d’exemplaires ! Jean de la Fontaine, le défi - séance+ - Littérature - CRDP de l’académie de Paris - Mars 2007