UNE SI BELLE JOURNEE

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UNE SI BELLE JOURNEE
Sophie ROY
UNE SI BELLE
JOURNEE
CONCOURS DE NOUVELLES 2008
UNE SI BELLE JOURNEE
« On avait projeté depuis cinq mois d’aller déjeuner aux environs de Paris, le
jour de la fête de Mme Dufour, qui s’appelait Pétronille. Aussi, comme on avait
attendu cette partie impatiemment, s’était-on levé de fort bonne heure ce matinlà. »
Chacun des invités se hâtait, gesticulant, tournant sur lui-même comme si
l’événement était impromptu, comme si personne ne s’y était préparé au cours
des semaines qui avaient précédé ce jour.
Le Moulin, où les invités étaient attendus, bruissait quant à lui d’activité
depuis les premières heures du jour. Mme Dufour harcelait sa cuisinière, sa fille,
son mari, poussait le chien, chassait de temps à autre une mouche des
appétissants plats de viande froide. Tout en lançant ordres et contrordres sur la
disposition que devait adopter le mobilier du salon, sur la mise de chacun, elle
rappelait qui viendrait, ce qu’il fallait savoir d’eux et ce qu’il fallait leur dire.
Elle prodiguait, sans plus tarir que le ruisseau qui coulait le long de la maison,
mille et mille conseils bruyants et inutiles, car elle se répétait sans cesse.
Peu à peu tout s’agença selon ses souhaits et elle s’occupa enfin d’ellemême, offrant un paisible mais court répit au restant de la maisonnée.
Abandonnant sa robe bon marché, elle mit tout son soin à tenter d’échapper à
son apparence de petite bourgeoise pour ressembler aux restes flamboyants de
l’aristocratie mourante qui se pavanait encore dans les plus belles rues de la
capitale. Elle fut satisfaite quand les longs plis bordeaux tombèrent sur ses pieds,
quand ses cheveux se relevèrent en une coiffure qu’elle jugeait distinguée et
quand une parure onéreuse vint orner sa gorge. Elle descendit alors de sa
chambre, rejoignit son mari et sa fille, tous deux assis sagement dans le canapé.
Son regard glissa rapidement sur l’homme qui partageait sa vie, à peine plus
lentement sur sa progéniture. Les invités n’allaient plus tarder à arriver, il était
presque midi à sa petite montre en pendeloque.
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Le trot d’un cheval et le fracas d’une voiture légère, au loin dans l’allée
menant au Moulin, lui donnèrent raison. Bondissant sur ses pieds, Pétronille
franchit la porte de toute la vitesse de ses courtes jambes, sa famille lui
emboîtant le pas, et se tint devant leur demeure, son mari légèrement en retrait.
Leur fille, ouvrant son ombrelle pour se protéger des ardeurs du soleil, s’écarta
d’eux, préférant la douceur de l’herbe haute à la sécheresse de la terre battue du
chemin et fit quelques pas en direction du ruisseau qui coulait non loin de là. Le
trot se fit plus net et elle vit le cavalier apparaître au tournant du chemin. La
voiture le suivait de près, menaçant légèrement de verser. Il s’en élevait déjà un
rire, haut perché, flûté, léger, indiquant ancienne noblesse et éducation
traditionnelle. Sa mère prit une allure altière et se campa devant son domaine.
***
Lorsque la Vicomtesse de M*** lui proposa de se joindre à une partie
de campagne organisée par une brave dame en lui promettant qu’elle serait une
distraction formidable entre deux salons étouffants de protocoles surannés, il
hésita longuement, puis se résolut à suivre son avis et à l’accompagner chez
Pétronille. Ce prénom qui l’avait d’abord fait sourire, lui avait fait craindre de
rencontrer l'une de ces excentriques si typiquement françaises et, au détour de
l’allée du Moulin, il sentit que son impression se révélerait exacte. Devant la
demeure, un long corps de ferme manifestement rénové et doté d’ailes du côté
de l’eau, il aperçut une silhouette étrange. Sans grâce, elle s’enflait comme une
grosse grenouille dans une robe bordeaux d’un ancien temps, la gorge si
étincelante dans les rayons du soleil qu’il ne pouvait distinguer ni son cou ni ses
traits. Derrière ce grotesque, se tenait un archétype de bourgeois parisien, petit,
rond, insignifiant, dans l’ombre de sa femme. Mais à l’écart, contrastant avec la
verdure des herbes hautes et l’écarlate des coquelicots au milieu desquels elle
évoluait, une mince jeune fille toute en blancheur se démarquait de ces
personnages. Il en émanait une sorte de pureté et de candeur, de modestie et
d’innocence, qui tranchait avec la pompe sirupeuse de ses parents. Il secoua la
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tête. Il n’était pas là pour elle. Ou plutôt, si, il était là pour elle, à cause d’elle,
mais pas pour la considérer comme une apparition.
Le cavalier retint sa monture à mesure qu’il s’approchait de la demeure,
de sorte qu’il y arriva juste après la voiture qui l’accompagnait. La Vicomtesse
de M*** en descendit, appuyée sur la main tendue de son valet, sans un regard
pour lui, et se jeta au cou de la grosse femme qui l'attendait. Celle-ci se
rengorgea en souhaitant la bienvenue à la Vicomtesse, d’un ton guindé qui se
voulait amical et chaleureux. Puis le cavalier, qui avait mis pied à terre et secoué
la poussière de sa veste, fut présenté à la maîtresse de maison et à son mari sous
le nom de Vladimir Dmitri Kierrev, comte d’Omsk et ambassadeur de la Cour
du Tsar de toutes les Russies. Pétronille, toute rougissante de recevoir un si haut
personnage dans son humble demeure, toute bégayante d’obséquiosité, retrouva
dans sa jubilation la force d’appeler à pleins poumons sa fille. Catherine ?
Catherine ! Où était-elle donc passée ? Une voix douce lui répondit, venant des
herbes qui bordaient le chemin. Tous les regards se portèrent alors sur la jeune
fille qui s’avançait vers eux, les joues colorées par la gêne d’être ainsi le point
de mire de tous. Faisant quelques pas à sa rencontre, Kierrev s’inclina dans un
élégant baisemain.
- Permettez-moi de me présenter, Mademoiselle. Je suis Vladimir
Kierrev, Comte d’Omsk, dit-il, presque sans aucun accent, alors qu’il s’inclinait.
- Et moi Catherine Dufour, répondit-elle, ne sachant trop quelle
contenance adopter.
- Ce prénom fut celui de deux grandes impératrices de mon pays, repritil. Mademoiselle, il vous sied comme il leur seyait.
Catherine rougit et ne lui en sembla que plus charmante, attrayante,
fraîche comme une de ces fleurs parmi lesquelles elle évoluait peu avant. Elle se
sentit sauvée quand les autres invités s’annoncèrent dans un fracas de roues de
fiacre, de la même manière qu’un martèlement de sabots avait annoncé l’arrivée
des premiers.
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Peu après, on se retrouva autour de la table pour partager le premier
repas de cette journée. Il serait suivi d’un goûter dans l’herbe, à quelque distance
de la maison et d’un dîner à l’intérieur de la demeure, comme Pétronille le
claironna, montrant combien les termes de son invitation étaient inexacts. Ces
petites dames, pépiant entre elles sans aucun respect pour l’étiquette, causaient
de sujets parfaitement inintéressants avec un inébranlable entrain. Rajustant de
temps à autre son monocle afin de garder contenance, Kierrev écoutait les
conversations avec une sorte de commisération goguenarde :
- Oh, ma chère Pétronille, si vous saviez ! J’ai découvert un artisan
capable de rempailler les vieilles chaises de nos mères !
- Où donc, chère amie ?
- Mais tout près de chez moi, à Paris, voyons ! Et dire que j’ai vécu
aussi près de son échoppe pendant toutes ces années… Vous voyez l’échoppe du
barbier, celui qui a une moustache telle qu’on n’ose se demander où il a appris
son art ? Eh bien, chère Pétronille, c’est juste dans l’impasse qui débouche deux
maisons plus loin dans cette rue !
Kierrev se retenait de rire, ce à quoi l’encourageaient les regards de la
Vicomtesse, laquelle ne cachait pas ses gloussements, que chacune des dames
prenait pour de la joie et non de la moquerie. Et elle les enfonçait ainsi dans leur
insignifiance, les rendant de plus en plus ridicules, sans qu’elles s’en
aperçoivent… Le mari de Pétronille (elle avait voulu que tous, y compris
Kierrev, l’appellent par son prénom, en dépit de toute convenance) semblait tout
à fait indifférent à ce qui se passait autour de lui. Il ne réagissait ni aux rires ni
aux conversations, ne s’intéressant qu’à son assiette, en parfait glouton. Un
animal, guère plus. Comme la plupart des hommes de l’assistance, d’ailleurs.
Une autre personne était consciente du ridicule des scènes qui
émaillaient le repas : Catherine, qui rougissait à chaque excès, baissait les yeux
aux extravagances de sa mère et de ses amies. Dans les rares instants où elle
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osait relever la tête, elle cherchait des yeux le guéridon sur lequel était posé
l’ouvrage qu’elle lisait et dans lequel elle eût souhaité s’abîmer corps et âme
plutôt que d’assister à ce lamentable déjeuner. Il lui arrivait alors de croiser le
regard de ce Russe au mutisme étrange et celui de la Vicomtesse, dans
l’amusement desquels elle apercevait le reflet de sa propre honte. Elle sentait en
elle bouillonner une sorte de colère qui ne demandait qu’à exploser, une rage
qu’elle devait contenir à tout prix. Que n’eût-elle point donné pour être seule,
loin, au bout du monde !
Seul l’ambassadeur Kierrev trouvait, à cet instant, grâce à ses yeux,
principalement en raison du fait qu’il ne leur était rien et qu’il ne les connaissait
pas. Il était normal qu’invité par une vicomtesse et s’attendant par conséquent à
une réception qui aurait de la tenue, il soit étonné – et amusé – par l’affligeante
médiocrité de cette tablée de vieilles pies. Au terme du repas, libérée, échappant
à ses parents et à leurs invités, elle s’empressa de sortir de la maison, où il lui
semblait qu’elle étoufferait si elle y restait une minute de plus.
Elle crut mourir quand elle entendit la voix de sa mère, rendue stridente
par l’excès de bonne chère et de bonne humeur, suggérer de sortir prendre l’air
au jardin. Après tout, n’était-on pas à la campagne, dont l’air était si réputé ?
Catherine n’eut de cesse de se séparer du troupeau qui sortait du Moulin, de
mettre toute la distance possible entre eux et elle, fuyant d’un pas tranquille à
travers les hautes herbes. Elle savait parfaitement que jamais sa mère, ni aucune
de ses amies, ne se promèneraient dans l’herbe, de peur de gâter leurs si belles –
si ridicules, si pompeuses ! – toilettes. Elle entendit, au loin, la clochette pendue
au cou de la vache qui paissait dans un champ voisin et orienta ses pas dans cette
direction, pensant que jamais ces invités qui troublaient sa quiétude, ses lectures,
ses études, sa vie enfin, ne se risqueraient vers pareil bétail.
Catherine marcha donc, se calmant peu à peu, vers l’enclos où était
l’animal. Longeant le ruisseau qui déjà tout à l’heure attirait ses pas, elle trouvait
dans le bruissement des ondes une berceuse qui endormait ses passions. Elle
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aurait dû prendre son livre … Elle aurait pu ainsi achever de reprendre
possession d’elle-même… Perdue dans ses pensées, hésitant à faire demi-tour
pour récupérer l’ouvrage, au risque de croiser la cohorte qu’elle fuyait, ou à
continuer son chemin, elle n’entendit que fort tardivement le galop d’un cheval
qui la rattrapait. Faisant volte-face, elle eut la surprise de se trouver
pratiquement nez à nez avec l’ambassadeur russe, ou plutôt avec sa monture
écumante…
Elle leva le regard, petite tache de pureté dans l’océan de verdure, le
long des jambes du cheval et des bottes de l’ambassadeur, avant de le poser
sur… Son livre ! Il lui tendait son livre ! Surprise, perdant ses moyens, elle ne
put que le pointer du doigt et balbutier :
- Mais… Où l’avez-vous trouvé ?
Un sourire animait le visage du Russe quand il répondit, tendant l’objet :
- Vous le regardiez pendant le repas, Mademoiselle. Vous voyant partir
si vite, j’ai pensé que vous cherchiez, tout comme moi, un peu de calme, et où
trouve-t-on un calme véritable, hormis dans les pages d’un livre ?
Tout en sourire, Catherine récupéra le volume et le serra contre elle.
- Sans aucune volonté d’indiscrétion, quoique j’aie en cela cédé à la
curiosité, poursuivait Kierrev, j’ai lu le titre de votre ouvrage… Les Liaisons
dangereuses, est-ce bien un livre pour une jeune fille de votre âge ?
- Mais, Comte, Laclos lui-même considérait que la peinture du monde
tel qu’il est constituait la meilleure manière de prévenir le mal chez les hommes.
- Fort bien, mais il lui a été reproché de peindre au contraire trop bien
les vices et de les présenter sous un jour trop agréable pour véritablement les
faire craindre…
La conversation de la jeune fille et du Russe prit rapidement une
tournure technique, montrant leur maîtrise de la littérature française. Kierrev
lança finalement une plaisanterie au sujet de la pruderie dans la critique littéraire
et Catherine laissa fuser un léger éclat de rire, en rien comparable au rire
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grasseyant de… Pétronille. Quel prénom ridicule, songeait le Comte d’Omsk. Si
petit bourgeois et si français… Sa conversation avec Catherine roula un temps
encore sur la littérature française, puis s’orienta vers la Russie. Elle était
curieuse, recherchait les connaissances les plus diverses et portait un intérêt
extraordinaire, pour quelqu’un de sa modeste condition, aux événements les plus
compliqués d’une histoire qui lui était jusqu’alors inconnue. Elle suscitait une
forme d’admiration chez Kierrev, qui se souvenait des paroles de la
Vicomtesse : « C’est une jolie petite chose, avait-elle dit avec un clin d’œil,
intéressante et curieuse, la seule digne d’intérêt de toute sa famille. Elle est aussi
naïve et influençable, vous en ferez ce que vous voudrez avec un peu
d’audace… ». De l’audace, il en eut et vit la fascination prendre possession de la
jeune fille, comme la Vicomtesse, si douée pour cerner les êtres, l’avait prédit …
Ils ne se quittèrent pas de la soirée et Pétronille était ravie de voir sa fille
s’ouvrir ainsi aux mondanités. Elle avait fait apprêter une chambre pour cet hôte
inattendu, se félicitant d’avoir noué des liens si solides avec la Vicomtesse qui
lui amenait un si beau monde… Elle croyait mettre le doigt dans l’engrenage des
cercles mondains de la capitale.
Les invités repartirent le lendemain matin, ravis de cette partie de
campagne, chacun pour des raisons différentes : les bourgeoises, d’avoir
rencontré tant de beau monde, rêvant d’entretenir des rapports étroits avec eux ;
la Vicomtesse, de la médiocrité de ce cercle et de l’audace de Kierrev ; le Comte
russe, de l’ascendant pris sur la jeune Catherine en une journée.
Et, sans vergogne aucune, il en joua. Une correspondance fréquente
s’établit entre l’innocente et le Comte. Pétronille s’étonnait de l’abondance du
courrier que recevait si régulièrement sa fille depuis sa fête au Moulin. Un jour,
n’y tenant plus, elle décacheta l’une des lettres. En voyant la signature de
Kierrev en bas de la page, elle la recacheta soigneusement et envoya des cartons
d'invitations pour une seconde partie de campagne. Il fallait faire vite, la saison
arriverait bientôt à son terme, une telle relation devait être exploitée…
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L’inattentive mère n’avait cependant pas prêté attention au contenu de la
missive, où elle aurait vu autant de littérature et d’histoire que de sentiments.
Eût-elle sondé sa fille, elle eût compris que c’était cela et rien d’autre, qui
affectait son caractère depuis quelques semaines, depuis cette si belle journée où
le Moulin avait accueilli deux hôtes illustres.
Le jour de la seconde partie de campagne, si vite organisée par
Pétronille, arriva. Selon le même rituel, Pétronille secoua son monde jusqu’à
l’en épuiser, avant l’arrivée des mêmes invités, avant de les gaver pendant des
heures et de les emmener s’encanailler auprès de vauriens à bicyclette ou autres
canotiers au bord de la Seine. Kierrev et Catherine étaient souvent ensemble,
isolés dans une bulle dont nul ne savait franchir les parois. Il lui parlait de fuir
vers ses terres, en Russie ; elle, tiraillée entre devoir et inclination, sentait
vaciller ses sens et chanceler son âme. Le soir vint, les invités repartirent ; le
Russe fit mine de les suivre, avant de revenir en secret s’entretenir avec
Catherine. Dans l’obscurité de la nuit, les dernières paroles de Kierrev, face à
son regard d’innocente noyé de larmes, se voulurent réconfortantes…
«Catherine, Catherine… calmez-vous, je vous en conjure ! Ecoutez,
Catherine, je reviendrai vous chercher, je vous enlèverai à toute cette médiocrité.
Catherine, faites-moi confiance. Je reviendrai… ».
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On ne se revit plus après cette seconde partie de campagne, on ne prit
plus de nouvelles, on tenta d’oublier ce jour. Kierrev repartit vers l’austère pays
qui l’avait vu naître, au plus profond de ses steppes glacées. La Vicomtesse de
M*** oublia bien vite cet étrange ambassadeur de la Cour du Tsar et ses
fréquentations canailles, s’intégra à la perfection dans un cercle plus fermé
d’aristocrates conscients de leur supériorité et y épousa un Duc, dernier
descendant d’une race épuisée par les siècles. Mme Dufour poursuivit avec son
époux son petit bonhomme de chemin, à Paris cinq jours par semaine, le reste du
temps au Moulin. Mais elle ne comprit jamais pourquoi sa fille, sa Catherine,
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pâlissait, rougissait, se languissait. Quelques mois plus tard, elle fit part à sa
mère de sa volonté de se retirer en un lointain couvent, y entra en effet et s’y
étiola tout doucement, belle fleur trop vite fauchée, trop vite fanée sous le
souffle du destin.
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