COLETTE EN ROUE LIBRE Chapeau du papier Silhouette
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COLETTE EN ROUE LIBRE Chapeau du papier Silhouette
COLETTE EN ROUE LIBRE Chapeau du papier Silhouette dynamique, voix bien timbrée, vivacité d’esprit, Colette épèle haut et fort son nom patronymique d’origine polonaise : « Woycikowska ! Et non « Woycikowski » comme veut lui imposer l’administration française, avec qui elle a entamé une joute depuis belle lurette. La dame est une battante. « Elle assure », ont dû dire d’elle les potaches dont elle fut durant des décennies le censeur, puis le proviseur. Du caractère, elle en a donc à revendre… Aujourd’hui, elle fait vite oublier qu’elle est à la retraite depuis 2006. A 73 ans, elle a le chic pour s’inventer chaque jour un univers en expansion. D’autant que cette très cartésienne jongleuse de concepts abrite dans une tête bien faite des massifs de pensées baroques. Colette excelle dans l’art d’être atypique. Allegro vivace… L’Italie, justement ! Ses musiques, sa créativité exacerbée ... Toujours animée par cet appétit de vivre et d’élargir le périmètre, Colette se lance un défi, au cœur de l’hiver 2013 : prendre le relais de l’enseignement de la langue de Dante à l’OPAD. La voilà donc replongée dans ses acquis - pas assez pratiqués et donc un rien oubliés - de jeune agrégée d’italien. Un bond en arrière de quelque 40 ans ! Et ce, après avoir exercé les fonctions de censeur puis proviseur dans des lycées de renom – Victor Hugo à Besançon, Fénelon à Paris, Carnot à Dijon etc. Colette, dix-huit mois plus tard: «J’avais dit à mes étudiants opadiens : je dois sérieusement me remettre à niveau. Nous allons donc démarrer ensemble. Il faut que notre atelier soit vivant. On n’est pas là pour passer le bac. Mais pour le plaisir de découvrir une culture et le bonheur d’apprendre à s’exprimer dans la vie quotidienne, de lire les journaux … » Bon tempo ! Les cours font vibrer le cœur des fidèles. Grâce à la règle du jeu : punch, travail et atavisme : « quand j’avais 15 ans, je voulais faire de la politique. Comme mon père qui a vite déchanté, poursuit-elle. Il m’en est resté ce goût d’aller de l’avant et d’entraîner les autres. C’est pourquoi, j’ai aimé mon métier de proviseur, cheville ouvrière du système éducatif. Je n’ai jamais hésité à mettre la main dans le cambouis. J’adore le terrain. ». Colette serait-elle autoritaire ? Sourire amusé et pétillant de l’intéressée : « Non, plutôt décisionnaire ». Et d’affirmer préférer les espaces ouverts – celui de la formation et du management dans l’Education Nationale. Une passion qui l’a guidée dans la rédaction de cinq ouvrages qui font toujours ... autorité. Elle nous invite à cette réflexion : « Au début de ma carrière, je n’agissais pas en chef ; je jouais les majordomes. Evidemment, ça ne fonctionnait pas. J’ai cherché à comprendre. Et lorsque j’ai écrit mon premier livre, « La concertation : enjeux et modalités », j’ai pris du recul. » Vive la récré ! Aujourd’hui, sacrée star de la confiture maison par ses amis, Colette s’offre d’autres performances au fourneau. En totale complicité jubilatoire avec sa sœur ! Le duo sororal n’a pas son égal pour fêter avec brio les anniversaires familiaux : «car, les enfants, c’est ce que l’on fait de mieux dans la vie », lance Colette ! Au placide Didier Deschamps, d’apprécier la feuille de match : gâteaux en forme de terrain de foot, de ballon de foot, de bateau de pirate, de circuit automobile etc. Mais aussi … un biscuit silhouetté en Poupée Barbie. Là, Colette vole la vedette à Fellini. Des entractes dans cette Dolce Vita? Elle a sous le coude la préparation de deux voyages pour 2015, où elle compte embarquer une bonne poignée d’aficionados. Enthousiaste – dans la gravité comme dans la légèreté – Colette n’est pas prête de se laisser grignoter le moral : « les matins d’été, je prends mon petit-déjeuner dans l’herbe. Et toujours de bonne humeur ! » Autre chose de Colette ? Lucide, drôle, cette dévoreuse de vie, de voyages, de vêtements, de bons vins et de livres - encore et surtout de livres !- fait fi du quand dira-t-on : « je suis un panier percé. Il me manque toujours trois francs- six sous. Tout me tente ». Diable de femme !