Présentation de Michael Jones - OLV - 19 mars 2009

Consolider le lien entre la maison et l’école: l’usage du logiciel éducatif
pour aider les enfants qui sont partiellement muets.
Un exposé pour « Ouvrir la Voix », Paris, 21 Mars 2009
Michael Jones Msc., MRCSLT, PGCE, ADES.
Ecrivain et chercheur en Sciences de l’éducation en Grande Bretagne.
Résumé
Nous sommes en train de mettre au point une approche qui a pour but de
réduire l’anxiété que ressentent les enfants quand il s’agit de parler à
l’école et de les aider, dès le début, à pouvoir communiquer en toute
confiance. Nous donnons aux familles deux logiciels amusants pour leur
ordinateur familial. Ces deux programmes encouragent les enfants à
parler et sont bénéfiques pour l’apprentissage du langage, de la lecture et
de l’écriture. Lorsque les enfants sont prêts, nous travaillons ensemble
pour introduire le logiciel dans la salle de classe. Une partie importante de
ce procédé consiste en une formation au sujet des enfants ‘partiellement
muets’ dispensée au personnel de l’école.
Que savons-nous des gens partiellement muets ?
Par le passé, nous étions portés à croire que les enfants qui parlaient bien
chez eux mais qui étaient plutôt silencieux à l’école choisissaient de faire
ainsi. Ces enfants étaient considérés comme manipulateurs et avides de
contrôle. On les considérait donc comme étant muets par élection. (Cette
expression est tirée du terme anglais Elective Mutes, dont le mot Elective
(élire) veut essentiellement dire choisir.)
Malheureusement, bon nombre de personnes pensent encore que ces
enfants choisissent de ne pas parler. Ceux-ci sont donc souvent accusés
et décrits de façon négative. Les adultes ayant cette façon de penser,
notamment les professeurs, se sentent plutôt menacés par le silence des
enfants. Cela peut générer un climat négatif ainsi qu’un comportement
adulte peu obligeant.
Une façon plus positive de comprendre les enfants silencieux à l’école est
de les considérer comme étant partiellement muets. Ce nouveau terme ne
se limite pas seulement à une nouvelle appellation, mais implique aussi une
nouvelle façon de penser. Les enfants sont donc plutôt définis comme
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étant incapables de parler dans certains environnements. De cette façon,
l’accent est mis sur la situation plutôt que sur l’enfant. À présent, on
s’accorde à croire que les enfants aspirent à parler, mais qu’ils
développent une peur intense, voire une phobie de parler en public ou à
des adultes inconnus. Certains enfants expliquent qu’ils ressentent une
obstruction dans la gorge lorsqu’ils essaient de parler, alors qu’en réalité,
il n’existe aucune obstruction physique.
Pourquoi il est essentiel de travailler avec les adultes
Mon approche a pour but d’aider les enfants à avoir plus d’assurance
lorsqu’ils parlent. Cependant, je crois qu’avant tout, ce changement
devrait cibler les adultes. En premier lieu, je rends visite aux parents.
J’organise ensuite une réunion avec le directeur, puis avec le professeur,
pour finalement faire un exposé de 90 minutes au personnel enseignant.
Je m’entretiens avec les parents pour connaître leurs ressentis, pour
savoir ce qu’ils pensent être la cause des problèmes de leur enfant et
comment on peut travailler ensemble pour l’aider. Dans la plupart des cas,
il n’est pas nécessaire que je rencontre l’enfant. L’après-midi, je parle
avec le professeur et le directeur. Je les écoute et j’essaie de cibler ce
qu’ils pensent de l’enfant et surtout, ce qu’ils comprennent de son
comportement et de ses besoins.
Lors de la réunion avec les professeurs, nous discutons des
caractéristiques des partiellement muets. De plus, nous passons en revue
les bonnes et les mauvaises façons d’agir envers ceux-ci. J’espère surtout
que les adultes, en tant que groupe, agiront avec plus de compassion vis-àvis de l’enfant. Pour moi, ceci est la chose la plus importante pour que le
processus de changement puisse débuter.
J’essaie essentiellement de changer la perception des adultes pour passer
de « Celle-là, c’est Katie, l’enfant qui ne parle pas. C’est très difficile de
savoir ce qu’on doit faire avec elle. » à :« Voilà Katie. Elle est très sensible
lorsqu’il s’agit de communiquer avec les autres. Mais nous l’aidons à mieux
communiquer. »
Des stratégies efficaces, qui sauront améliorer la confiance de l’enfant à
communiquer avec autrui, impliquent d’aider l’enfant à utiliser sa voix de
façon graduelle avec un des ses parents à l’école, éventuellement aussi en
se parlant ou en lisant à voix haute, seul dans la bibliothèque de l’école.
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Ensuite, un autre enfant peut être inclus dans la conversation, avant de
rajouter ensuite éventuellement le professeur. L’enfant pourra
commencer ainsi petit à petit à utiliser sa voix dans la cour de l’école, puis
lorsqu’il est en petit groupe, en classe. Cette technique de ‘sliding in’
(progressivité ou introduction progressive) ne fonctionne que s’il existe
une étroite coopération et communication entre la famille et l’école.
Certaines écoles envoient même un professeur à la maison de l’enfant.
Cet enfant travaille donc avec l’adulte à la maison et à l’école.
Utiliser le logiciel informatique
Pourquoi utiliser l’ordinateur ? Parce que les enfants aiment bien les
ordinateurs ! Parce que les professeurs aiment bien les ordinateurs ! Les
deux programmes que nous utilisons sont amusants et pédagogiques, ce qui
est apprécié par les uns et les autres. Les deux programmes (Choose and
Tell et Lexion) parlent aux enfants. Les enfants se mettent alors
spontanément à parler en travaillant avec ces programmes.
Selon mes observations, les enfants qui sont est anxieux à l’idée
d’apprendre et de communiquer verbalement sont extrêmement motivés
pour travailler à l’aide d’un ordinateur. Notre recherche a pour but de
découvrir s’il est bénéfique pour les enfants partiellement muets d’utiliser
des programmes informatiques chez eux, puis à l’école, en utilisant la
technique du ‘sliding in’ (progressivité). Cette approche pourrait alors
remplacer la lecture à haute voix.
Les premiers résultats montrent que les familles et les écoles apprécient
énormément la formation, ce qui contribue à développer de meilleurs liens
entre la maison et l’école. Le logiciel est attrayant pour les enfants et ils
aiment le partager avec leurs amis et le reste de la classe. Tout cela
contribue à augmenter la confiance des enfants, leur sentiment de bienêtre et les encourage à parler.
Détails du logiciel
‘Choose and Tell’ est disponible auprès de Inclusive Technology Ltd
www.inclusive.co.uk
Lexion est disponible sur www.euroguide.se
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En fournissant gratuitement les licences des logiciels aux familles et aux
écoles engagées dans le projet, les deux entreprises soutiennent cette
recherche.
Traduit par Danielle Tsirigotakis en collaboration avec Valérie Marschall pour
l’Association Ouvrir La Voix – Groupe d’entraide et d’information sur le mutisme sélectif.
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