4785109 - Les nouveaux defis du BlackBerry
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4785109 - Les nouveaux defis du BlackBerry
22/10/08 P. 27 Télécoms TERMINAUX Les nouveaux défis du BlackBerry En moins de dix ans, le terminal du canadien RIM est devenu l’outil incontournable de tous les dirigeants de la planète. Aujourd’hui, ses concurrents sont nombreux mais sa suprématie n’est pas remise en cause. Les principales évolutions du BlackBerry 1999 2002 2003 2005 2006 2007 2008 Tous droits réservés − Les Echos − 2008 I l y a un mois, l’action RIM plongeait brutalement après des prévisions jugées trop prudentes pour les mois à venir. La rançon du succès. Car le fabricant canadien du célèbre BlackBerry a habituéles investisseurs à faire toujours mieux que prévu. En 2004, le téléphone préféré des cadres dirigeants comptait 1,6 million d’utilisateurs à travers le monde. Aujourd’hui, les « Crackberries » (accros au BlackBerry), comme on les appelle dans les entreprises américaines, sont 19 millions. Après avoir recruté au cours du seul dernier trimestre 2,6 millions de nouveaux clients. Les résultats de la firme basée à Waterloo, dans l’Ontario, ont suivi la même courbe ascendante : entre 2004 et 2008, son chiffre d’affaires a été multiplié par dix, à plus de 6 milliards de dollars ! Et au premier semestre de cette année, il a encore progressé de 15 % pour atteindre 2,6 milliards de dollars tandis que le bénéfice net grimpait carrément de 72 % à 495 millions de dollars. On est certes loin des ventes de Nokia ou Samsung, qui écoulent des dizaines de millions de téléphones chaque année. Mais RIM ne vise pas la même cible. Depuis ses débuts, en 1984, le constructeur canadien s’adresse aux entreprises et plus particulièrement à leurs managers. Le BlackBerry doit son succès à deux atouts fondamentaux : la possibilité pour l’utilisateur de pouvoir consulter et envoyer des mails à tout moment et n’importe où grâce à des serveurs de messagerie propriétaires et ultrasécurisés (le 850 5810 E-mail uniquement, pas de fonction téléphone. Fonction téléphone (uniquement avec kit mains libres). 7230 Téléphone intégré. Ecran couleur. 8700 Pearl Curve Bold Storm Ecran couleur. Navigation web. Boule de navigation. Appareil photo. Lecteur MP3. Clavier complet. Boule de navigation. Compatible 3G+. Ecran haute définition. Ecran tactile. Sans clavier. « Les Echos » / Source : « Les Echos », RIM / Photos : DR Depuis plusieurs années, RIM ne cible plus seulement les entreprises, mais propose des modèles plus adaptés aux particuliers, avec un certain succès sur le marché nord-américain. « push mail »). Et un modèle économique unique dans lequel RIM est à la fois pourvoyeur du terminal et des services. Cette solution relègue au second plan les opérateurs. Mais, à la différence d’Apple, qui a imposé des conditions financières drastiques à une poignée d’opérateurs avant de les autoriser à vendre son iPhone, le canadien a choisi de les associer à son développement. Dans ce type de modèle, tout le monde est gagnant. Le constructeur qui vend son terminal et encaisse l’abonnement à ses serveurs de messagerie. Mais aussi l’opérateur puisque, outre l’abonnement à son réseau, il perçoit un pourcentage sur les services de messagerie. Conçu pour l’entreprise Et cela marche. Les BlackBerry sont aujourd’hui commercialisés par plus de 300 opérateurs dans 160 pays. Logiquement, ces produits font des envieux. A commencer par Microsoft qui, via son système Windows Mobile, s’enorgueillit de proposer les fonctions de « push mail » et une interface plus fluide avec le système d’information de l’entreprise. Apple, lui aussi, entend s’attaquer au marché des entreprises à l’aide de son dernier-né, l’iPhone 3G. Mais si Windows Mobile a réussi une percée dans le monde professionnel, Microsoft n’est pas parvenu à l’imposer face au BlackBerry. Pour Vincent Bonneau, consul- tant à l’Idate, la raison en est simple : contrairement à ses concurrents, « le BlackBerry a été conçu dès l’origine pour l’entreprise ». Aujourd’hui, RIM se sent donc pousser des ailes au point de vouloir élargir sa cible aux particuliers. Quitte parfois à céder aux sirènes de la mode en lançant des modèles à clapet ou à écran tac- tile. Proposés à des prix très concurrentiels (à partir de 9 euros pour certains modèles avec abonnement), dotés d’interfaces plus conviviales et intégrant des fonctions quiont longtemps fait défaut à leurs prédécesseurs (appareil photo, 3G, vidéo…), ces « smartphones » (le Curve, le Pearl et récemment le Storm) ont réalisé une percée significative dans le grand public, notamment aux Etats-Unis. Néanmoins, la conquête de cette clientèle par la famille BlackBerry s’annonce difficile avec l’arrivée de l’iPhone et le lancement des terminaux Android (le système d’exploitation de Google). L’avenir dira si, cette fois, le canadien n’a pas eu les yeux plus gros que le ventre. FLORENCE PUYBAREAU