28 janvier. Devenir berger un rêve de gosse

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28 janvier. Devenir berger un rêve de gosse
Extrait du Dauphiné Libéré du 28 janvier
Devenir berger, un rêve de gosse
LA CÔTE-SAINT-ANDRÉ - LA FINALE RÉGIONALE DES 10E OVINPIADES
DES JEUNES BERGERS SE DÉROULAIT HIER SUR UNE EXPLOITATION
AGRICOLE
Généralement, quand on vous demande à l’école ce que vous
aimeriez faire comme métier plus tard, le mot berger ne vient pas
tout de suite à l’esprit. C’est plutôt astronaute, président de la
République, ou footballeur… Pour Clément Avallet, 16 ans,
étudiant en bac pro au lycée agricole de La Côte-Saint-André, ce
sera berger : « Mon but est de m’installer en montagne et de
conduire ma propre exploitation ovine. Pourquoi pas dans les
monts du Lyonnais », sourit l’adolescent.
« Dans ma classe, je suis le seul à vouloir devenir berger »
Ovinpiades des jeunes bergers organisée dans une
Hier, il participait à la finale Rhône-Alpes des 10e Olyinpiades
exploitation de La Côte-Saint-André. 36 jeunes, âgés de 16 à 24 ans, élèves en établissement
d’enseignement agricole et rural, se sont affrontés autour d’épreuves (voir par ailleurs). Avec en ligne de
mire, le titre national de meilleur jeune berger 2015 décerné à Paris en février. « Je veux gagner ! », lance
Clément Avallet, un brin chambreur. « Dans ma classe, je suis le seul à vouloir devenir berger. Remporter
ce prix peut me servir de tremplin », murmure l’adolescent avant de se préparer au parage des onglons
dans l’immense bergerie : c’est l’une des épreuves, qui consiste à couper les ongles des moutons.
À travers les allées boueuses, où le froid vous glace les doigts et les agneaux ne font pas silence, tous
vous diront qu’il n’y a rien de mieux que la vie au grand air. « Je veux être libre », confie Florence
Chrétien, 20 ans, originaire de Lyon. « Mon père est chef d’entreprise, mais je ne me vois pas suivre sa
voie et me retrouver enfermée dans un bureau. J’ai besoin du contact avec la nature, les animaux. Je sais
qu’en devenant bergère je ne gagnerai pas des mille et des cents. Ce sera dur, mais au moins je ferai ce
que j’aime ! », affirme l‘étudiante.
Une question d’argent qui rebondit souvent sur les lèvres des amis d’Anthony Roux, 17 ans : « Ils ne
comprennent pas pourquoi je veux être berger, cela ne gagne rien. Je suis avant tout un passionné. Dans
dix ans, je me vois bien proche de chez moi, dans le Gard, avec mon troupeau de 300 brebis, ce serait
pas mal. »
D’ici dix ans, six éleveurs actuels sur dix partiront à la retraite. La filière ovine a donc cruellement besoin
de main-d’œuvre. Afin d’assurer le renouvellement des générations, de 8 000 à 10 000 éleveurs devront
s’installer durant les dix prochaines années en France.
Les ÉPREUVES Les lauréats L’évaluation de l’état d’engraissement et poids d’agneaux, appréciation de
l’état de santé d’une brebis, le parage des onglons, tri de brebis avec lecture de boucles électroniques,
manipulation et évaluation de l’état corporel, reconnaissance des races, quizz. o 1 : Nicolas Arpin du lycée
agricole de Saint-Laurent-de-Chamousset (Rhône). o 2 : Pierre Goutagny du lycée agricole de Ressins
(Loire). Ils se retrouveront pour la finale au Salon de l’agriculture le 21 février face à 36 autres candidats.
Par Flavien OSANNA Notre reportage vidéo à voir sur notre site internet : www.ledauphine.com | Publié le 28/01/2015 à 06:00