Une école de batterie pour les personnes à mobilité réduite
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Une école de batterie pour les personnes à mobilité réduite
LA LIBERTÉ GRAND FRIBOURG 13 JEUDI 24 JUIN 2010 HANDICAP Les Buissonnets, une entreprise qui roule STÉPHANIE SCHROETER La Fondation Les Buissonnets, qui emploie à Fribourg 240 équivalents pleins-temps, est une PME qui fonctionne bien. Voilà en substance ce qui ressort de la séance annuelle du conseil de fondation qui s’est déroulée mardi. Les comptes d’exploitation 2009 affichent 33 millions de francs de charges soit 4% de plus qu’en 2008. «Il s’agit d’un million de moins que ce qui avait été prévu au budget. Cela démontre bien une bonne maîtrise des coûts», note Olivier Spang, directeur des services généraux. Et de préciser que 95% des coûts sont pris en charge par le canton, le reste étant financé par les assurances. Outre les comptes, la stabilité est également de mise en ce qui concerne les divers secteurs des Buissonnets. Du côté du Home-Ecole romand, 116 professionnels ont encadré, l’année passée, 141 enfants handicapés contre 153 une année plus tôt. L’institution dirigée par Brigitte Steinauer remarque cependant un changement dans la population concernée. Les enfants polyhandicapés sont moins nombreux et ceux atteints de troubles envahissants du comportement, comme l’autisme, sont en augmentation. Le pendant alémanique, Schulheim, a pour sa part suivi 54 enfants aux Buissonnets et quatre de plus dans des classes ordinaires selon un programme d’intégration. Reste le Homato, qui prend en charge des personnes adultes atteintes d’un handicap mental sévère, dont les 32 places ont toutes été occupées l’année passée. Quant au Service éducatif itinérant, il a battu son record avec la prise en charge de près de 400 enfants (ndlr: 15 de plus qu’en 2008). Comme chaque année, la fondation bénéficie de nombreux dons (environ 130 000 francs). «Beaucoup de gens pensent à nous. Cet élan de solidarité est remarquable», ajoute Olivier Spang. Le soutien de diverses associations a, en outre, permis au HomeEcole romand de réaliser des projets à l’instar de spectacles qui ne sont pas financés par l’Etat. I Frédéric Boin (à droite) enseignera la batterie à des personnes à mobilité réduite dans l’école de musique de Claude Bussard. VINCENT MURITH Une école de batterie pour les personnes à mobilité réduite MUSIQUE • Dès septembre, le Marlinois Frédéric Boin, lui-même en chaise roulante, enseignera la batterie aux personnes handicapées. NICOLAS MARADAN EN BREF HEG ARC Quatre Fribourgeois fraîchement diplômés Parmi les 70 étudiants de la Haute école de gestion Arc (NE) à avoir reçu leur diplôme vendredi soir dernier se trouvent quatre Fribourgeois. Rodrigue Zbinden, de Rossens, a achevé ses études postgrades HES en gestion pour ingénieurs – ancienne appellation de ce qui est devenu le label EMBA. Cette postformation en management, modulaire, dure deux ans. Quant à Corine Menoud (Posieux), Sarah Page (Prez-vers-Noréaz) et Edgar Scherwey (Fribourg), ils ont obtenu leur diplôme d’allemand économique. GTI FRIBOURG Une ruelle fermée pour monter une grue de chantier Pour permettre le montage d’une grue, la ruelle des Liguoriens sera fermée à la circulation le vendredi 25 juin de 7 à 18 heures, informe la ville de Fribourg. Son accès se fera par le chemin de la Motta. Aveugle, Ray Charles avait révolutionné la soul, caché derrière son piano et ses lunettes de soleil. Alors pourquoi une personne à mobilité réduite ne pourrait-elle pas jouer de la batterie? Musicien expérimenté, le Marlinois Frédéric Boin, cloué dans un fauteuil roulant, en a déjà apporté la preuve. Aidé par son ami Claude Bussard, directeur d’une école de musique à Bulle et à Châtel-Saint-Denis, il veut maintenant faire profiter les autres de son expérience. Dès le mois de septembre, il ouvrira une classe de musique pour les personnes handicapées. Atteint d’une myopathie qui le paralyse à la hauteur du bassin, lui laissant tout de même l’usage de ses mains et de ses pieds, Frédéric Boin se bat tous les jours pour garder une vie normale. De battant, il est ainsi devenu batteur, une passion qu’il entretient depuis 12 ans. C’est même aujourd’hui son gagne-pain puisqu’il donne des cours à mi-temps. Batterie électronique L’idée de créer des cours spécialement destinés aux personnes à mobilité réduite lui trottait dans la tête depuis longtemps. Alors quand Claude Bussard, ancien directeur associé de l’école Arpège à ChâtelSaint-Denis, a ouvert sa propre école, Bussardmusicacademy à Châtel-Saint-Denis et à Bulle en décembre 2009, les deux compères ont mis le projet sur les rails. «Le but est de donner la chance de faire de la musique à des gens qui sont dans la même situation que moi», explique Frédéric Boin. Dès septembre, il travaillera donc à plein-temps pour enseigner la batterie à des personnes handicapées. «J’emploierai notamment des batteries électroniques. Cela permet de s’adapter aux possibilités de chacun, par exemple en actionnant la grosse caisse avec la main plutôt qu’avec le pied. Et, surtout, il n’y pas besoin de frapper aussi fort que sur une batterie normale», souligne-t-il. L’académie de musique de Claude Bussard mettra aussi sur place des ateliers dédiés au jazz ou à d’autres types de musique. «Ce sera peut-être l’occasion pour des personnes à mobilité réduite et des personnes dites valides de jouer ensemble. Et l’on aimerait aussi créer des groupes pour que les élèves jouent devant un public et puissent développer une vie culturelle autour de ce projet», se réjouit Frédéric Boin. Republica PUBLICITÉ SO DE L S GR MA AND INT ES EN MA AN RQ T A UE UW SÀ ES PR TS IX IDE RÉ DU . IT: Pour l’heure, seuls des cours de batterie sont prévus pour les personnes handicapées. «Mais il n’est pas exclu que cela s’étende à l’avenir à d’autres instruments», précise Claude Bussard. Les 21 professeurs de l’école Bussardmusicacademy, qui accueille plus de 220 élèves, donnent en effet des cours pour bon nombre d’instruments: guitare, violon, piano, etc. «Tout, sauf de la vuvuzela…», sourit Frédéric Boin. Avec des institutions Mais est-ce que ces cours pour personnes à mobilité réduite répondent à une véritable demande? «Les cours ne commenceront qu’en septembre, alors les gens ne se sont pas encore inscrits. Mais certains ont fait part de leur intérêt», assure Claude Bussard. Frédéric Boin aimerait aussi travailler en lien avec des institutions spécialisées. «On a déjà eu des bons contacts avec l’une d’elles», indique-t-il. Mais pour l’heure, Frédéric Boin se prépare pour la saison des festivals. «Cet été, j’aurai plusieurs concerts à l’étranger avec différents groupes», explique-t-il, les baguettes déjà frétillantes. I Infos sur www.bussardmusicacademy.ch