Kitty Crowther - Salon du livre et de la presse jeunesse

Exposition 28°W
Kitty Crowther
Passionnée de grands horizons, Kitty Crowther a conservé de son enfance
la capacité de s’émerveiller à la simple vue d’un paysage. Très tôt captivée
par le pouvoir de l’image à transmettre des émotions, elle les travaille avec
une sensibilité délicieuse tout autant que perturbante grâce à un trait et une
mise en couleur très personnels. Ses histoires, entre imaginaire et réalité,
nous ouvrent les portes des paysages intérieurs empreints d’une jolie
espérance dans l’humanité.
« La fascination du trait, de la ligne tremblante, hachée, dure, tendre.
Un trait peut dire beaucoup de choses. [...] Si l’émotion est présente, je
continue, page après page, sans jamais connaître la suite. Je vais au rythme
de ma main... »
Kitty Crowther a illustré près de quarante albums, dont vingt dont elle est
l’auteur. Elle a été récompensée de prix prestigieux comme Le Prix Baobab du
Salon du livre et de la presse jeunesse en 2008 et le prix Astrid Lindgren pour
l’ensemble de son oeuvre en 2010.
Kitty Crowther est née en 1970 à Bruxelles.
Dernier titre paru :
Lutin veille, texte de Astrid Lindgren, Pastel
La Folie de
Kitty Crowther
Kitty Crowther a choisi d’évoquer son rapport à
l’aventure autour de l’histoire Le Lutin Veille (Pastel,
Écoles des loisirs, 2012) : l’aventure d’un personnage plutôt
solitaire qui veille toutes les nuits sur les animaux et les
habitants d’une ferme. Dans cet espace, le visiteur
découvrira les originaux de cet album poétique et
suivra les rencontres successives de cet affectueux
lutin, dans une balade nocturne magnifiée par les encres
de Kitty Crowther. De nombreux croquis sont également
exposés afin d’apprécier le trait unique de l’artiste et son
long cheminement créatif.
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3 axes forts pour entrer dans l’univers de Kitty Crowther :
Le lutin veille une plongée dans le folklore Suédois
« Kitty Crowther est maîtresse du trait mais également de l’atmosphère. »
Jury du prix Astrid Lindgren
« C’est un vieux, vieux lutin et il a vu la neige de centaines d’hivers. Il va et
vient à pas feutrés dans le clair de lune et veille sur la ferme. Le lutin visite
chaque maison et parle à chaque animal dans une petite langue
silencieuse qu’eux seuls peuvent comprendre. Les hommes ne le voient jamais,
mais parfois, le matin au réveil, les enfants découvrent d’étranges petits pas
dans la neige. »
C’est un poème de Viktor Rydberg (1828-1895), auteur du folklore suédois, qui
a inspiré ce texte à Astrid Lindgren (1907-2002). Les descendants de l’écrivain
ont proposé à Kitty Crowther d’illustrer ce texte.
L’album s’ouvre sur l’entrée d’un corps de ferme installé sous une nuit
étincelante.
Tout
paraît
endormi.
On
découvre,
alors,
un
petit lutin dans un décor assez rudimentaire : sa chambre est meublée
simplement d’une petite lucarne posée sur une table de nuit à côté de son lit.
Puis le décor de la chambre se dissipe pour laisser seulement la place au lutin
qui est éclairé par sa petite lanterne. Habillé d’un costume gris et rouge, coiffé
d’un gros bonnet, il porte une grande barbe blanche où l’on peut deviner un
léger sourire. L’exposition, tout comme l’album, suivra les déambulations de ce
mystérieux personnage noctambule.
Balade Nocturne
« - Que redoutiez-vous enfant ? La nuit noire. »
Habituellement attachée à sa boîte de crayons de couleurs, Kitty Crowther a choisi de
travailler cet album à l’encre. Grâce à cette technique, elle a pu rendre de manière réaliste
autant que magique, les ciels nocturnes des pays du nord : lune montante et lumineuse,
étoiles étincelantes, nuit froide et profonde. Les mélanges d’encres froides, bleues et
vertes produisent des effets de luminosité surprenants proches des aurores boréales.
Tout est pensé : de la texture à la couleur de la neige sans oublier les ombres qui
peuvent se porter sur elle.
« J’ai beaucoup regardé comment la neige se posait sur les arbres. » explique-t-elle.
Passant de l’extérieur glacial aux intérieurs chaleureux, Kitty Crowther maîtrise
chaque atmosphère avec une sensibilité pleine de charme.
Des personnages et des rencontres
« - Quel est le thème que vous aimez davantage traiter ?
La relation. »
Une
suite
de
rencontres
ponctue
l’album
Lutin veille.
Kitty Crowther a fait beaucoup de recherche sur l’attitude des
animaux et sur la manière dont pourraient se passer ces rencontres
entre un lutin et les habitants d’une ferme. Tous ses travaux
préparatoires, ses croquis montrent à quel point l’illustratrice a aussi tenté
de saisir, de « capter » ce lutin qui selon l’artiste « ne voulait pas venir ».
Endossant le rôle de protecteur discret, le lutin donne aux animaux
des marques d’affection très douces : une main posée sur la tête, un
câlin, une caresse. Ces gestes très maternels procurent un sentiment de
bien-être et mettent en place une relation chaleureuse et rassurante. En
plein milieu d’une nuit noire et glacée, où chaque être pourrait se sentir
seul et effrayé, le lutin s’en va chuchoter, chantonner aux oreilles, pour
apaiser, lutter contre le mauvais sort et donner de l’espoir aux animaux.
Les rencontres humaines, elles, se font plus silencieuses, un brin
distantes : un regard bienveillant, une surveillance délicate du sommeil
suffisent au lutin pour s’assurer que tout va bien.
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