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Office de la Langue Bretonne
CONCLUSION
La langue bretonne est la langue propre de la Bretagne, la dernière langue celtique parlée
sur le continent européen. Elle est l'une des langues les plus anciennes d'Europe.
Elle est aujourd'hui perçue par l'ensemble des Bretons comme un marqueur positif
d'identité et un facteur de cohésion sociale. En cela, elle est le bien commun de tous les
Bretons, qu'ils soient locuteurs ou non de la langue. Ce trésor ne perdure que dans la mesure
où des parents transmettent naturellement le breton à leurs enfants, où des enfants ont accès à
la langue à l'école, où des adultes font l'effort de se la réapproprier. Ces démarches
personnelles sont chacune un élément d'une démarche collective portée par l'ensemble des
Bretons : continuer à faire entendre la voix originale de la Bretagne.
Pour le développement durable de la langue bretonne
S'il est difficile de déterminer précisément au dessous de quel seuil une langue n'a plus
d'espoir de survie, les sociolinguistes s'accordent sur le fait qu'une certaine masse critique est
nécessaire. Alors que le nombre de locuteurs d'autres langues minoritaires a été stabilisé,
voire est en augmentation grâce à des politiques appropriées, toutes les enquêtes menées en
Bretagne font apparaître un véritable effondrement du nombre de brittophones. Dans le cadre
de nouvelles mesures de décentralisation et dans le respect du principe de subsidiarité les
moyens peuvent être donnés au Conseil régional et aux autres collectivités territoriales de
relever le défi du sauvetage de la langue bretonne. L'objectif qui doit être atteint à moyen
terme, si l'on souhaite répondre à l'attente des Bretons de voir la langue bretonne perdurer en
tant que langue vivante, créatrice et dynamique, est de 100 à 150 000 locuteurs alphabétisés
en 2015. Si le rythme présent de progression des effectifs de l'enseignement bilingue
continue à la vitesse actuelle il y aura en 2015 un peu moins de 50 000 élèves dans cette
filière. On voit donc tout l'effort à porter sur l'enseignement aux adultes (comparer, en 2000,
moins de 10 000 apprenants pour 4 millions d'habitants dans la Bretagne historique, contre
30 000 apprenants au Pays de Galles pour 2,9 millions d'habitants...). Même en espérant un
progression substantielle, celle-ci ne suffira pas à atteindre notre « masse critique ». Le point
crucial et la véritable réponse sont donc bien de réussir à réenclencher la transmission
familiale naturelle de la langue. Ceci ne peut se faire qu'en développant conséquemment
l'enseignement du breton, tant aux enfants qu'aux adultes, tout en offrant à ces nouveaux
locuteurs un environnement linguistique favorable à l'utilisation de la langue dans la vie de
tous les jours. Cela implique une politique dans la durée qui ait pour résultat de renforcer la
loyauté linguistique des locuteurs en réduisant sensiblement l’insécurité linguistique des
brittophones.
La fin de la langue bretonne a été annoncée depuis longtemps. Certains voient dans le fait
que la langue bretonne soit toujours en usage au XXIe siècle de quoi nourrir un optimisme
forcené. Mais les faits sont cette fois bien là : la langue bretonne n’est plus nulle part en
Bretagne la langue naturelle de communication et son taux de transmission familiale frôle le
zéro. Il se trouvera bien sûr pendant longtemps encore des individus pour parler et créer en
langue bretonne. Ils pourront éventuellement former des réseaux. Mais tout cela ne constitue
pas le minimum vital pour la pérennité de la langue bretonne en tant que langue de
communication d’une société. Au-delà du discours centré sur la langue elle-même (perte de
la diversité, uniformisation culturelle…), cette évolution est préoccupante pour le bien-être à
venir des Bretons car la perte d'une langue est aussi la perte d’un ressort de développement,
d’un atout unique. En cela la question linguistique en Bretagne est amenée à être un des
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thèmes majeurs du débat public dans les années à venir, au même titre que les problèmes de
qualité de l’eau par exemple.
La question est donc maintenant de savoir si les Bretons sauront, et auront les moyens, de
sortir de cette crise en conservant tous leurs atouts pour l’avenir. Au delà du diagnostic dont
les contours sont relativement bien cernés, il convient de définir d’urgence des
orientations stratégiques prioritaires.
Les mois et les années qui viennent seront riches en rendez-vous importants qui devraient
permettre une réflexion approfondie et surtout des prises de décision. On pense d’abord au
thème de la décentralisation qui sera d’actualité à l’automne 2002. En 2003, nous serons à
mi-parcours du contrat de plan État-Région et il conviendra de faire un bilan des actions
menées en faveur de la langue bretonne.
L’Office de la Langue Bretonne, dont s'est dotée la Région Bretagne, est un des maillons
essentiels d’une politique linguistique cohérente. Les différentes études constituant ce
rapport seront actualisées et mises progressivement en ligne. Pouvoir suivre au plus près les
évolutions en cours est primordial. La réflexion de l’Office se nourrit également de son
action au quotidien au travers de ses différents services et notamment de son Agence de
Développement. La campagne « Ya d’ar Brezhoneg » en cours a apporté la preuve que le
désir de faire vivre la langue bretonne est largement partagé par les acteurs sociaux de
Bretagne et qu’il existe un énorme potentiel de redressement. En partant toujours du réel et
en mettant en avant l’intérêt des locuteurs, dans toute leur diversité, la confiance peut
renaître. Cependant, un éventuel redressement ne peut reposer uniquement sur des volontés
individuelles et le mouvement associatif. Comme dans les autres régions d'Europe, il
incombe aux pouvoirs publics de se saisir de la question linguistique en impulsant des
politiques volontaristes basées sur des objectifs chiffrés, à court, moyen et long terme et ce
dans tous les domaines : éducation, formation, médias audiovisuels, presse écrite, politique
du livre, développement d'un bilinguisme équilibré dans la vie publique.
En cela la question du statut juridique de la langue revêt une importance particulière. Les
domaines et le niveau d'intervention des différentes collectivités doivent être établis
clairement. Les développements récents concernant les dossiers de la charte européenne des
langues minoritaires et/ou régionales et de l'enseignement (Diwan) ont montré clairement
qu'aucune avancée durable n'est plus possible sans évolution juridique et une remise à plat du
cadre législatif.
Telle est la mesure du défi à relever pour redresser la langue bretonne au XXIe siècle.
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