Une page de poésie à l`encre de Baudelaire
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Une page de poésie à l`encre de Baudelaire
Une page de poésie à l’encre de Baudelaire Recueil de poèmes – Lycée Raymond Savignac Projet d’écriture poétique intergénérationnel animé par Réjane Meilley (janvier 2015) Proposé dans le cadre du projet « Donner à voir et à entendre la poésie » mis en place par les Espaces Culturels Villefranchois, en partenariat avec l’association Paroles Vives et l’Atelier Blanc, en lien avec la programmation du spectacle « Danser Baudelaire » les 5 et 6 février 2015 Avec la participation des membres de Paroles Vives, des résidentes de la Maison de retraite de Sainte Claire et des élèves de 1ère L du Lycée Raymond Savignac 2 SOMMAIRE Introduction : présentation du projet P1 Exercices de style P2 Centons P4 Poèmes improbables P14 Sonnet P 24 Remerciements P 28 INTRODUCTION Donner à voir et à entendre la poésie Voilà l’objectif que se sont fixé les Espaces Culturels Villefranchois en programmant « Danser Baudelaire », un spectacle de poésie dansée et de peinture sur sable les 5 et 6 février 2015 à destination du public scolaire (notamment des élèves de 4èmes bénéficiant de l’Opération théâtre au collège) et du tout public. Afin de faire découvrir ou redécouvrir les vers de Baudelaire et, au-delà, avec d’autres plumes célèbres, de partager cet amour de la poésie avec le plus grand nombre, ils ont mis en place un projet de sensibilisation à la poésie, en partenariat avec l’Atelier Blanc (galerie d’Art contemporain) d’une part et l’association Paroles Vives d’autre part. Deux collaborations artistiques diverses qui ont permis de présenter une performance plastique élaborée à partir d’un vers de Baudelaire pour la première et de mettre en place des ateliers d’écriture poétique dirigés par Réjane Meilley pour la seconde. 29 participants d’âges et d’horizons différents ont pris la plume pour s’essayer à la poésie et ont rédigé plusieurs poèmes dans le temps très court qui leur était imparti, qu’il s’agisse d’écrire à la manière de Baudelaire, de se prêter au jeu des poèmes improbables, de se frotter à l’exercice du sonnet, ou encore de composer un centon. Tous, membres de Paroles Vives, résidentes de la maison de retraite de Sainte Claire et jeunes lycéennes de 1ère L ont accepté de dévoiler leurs vers qui se répondent en écho. Ce livret présente les poèmes signés par les lycéennes de 1ière L du lycée Raymond Savignac. Nous vous invitons à les découvrir page après page et à vous laisser porter par ce vent de poésie ! Les Espaces Culturels Villefranchois Un projet d’écriture poétique intergénérationnel À l'occasion du spectacle « Danser Baudelaire », les Espaces Culturels ont permis à des Villefranchois de s'essayer à l'écriture poétique dans des ateliers animés par Réjane Meilley. Baudelaire a été convoqué, mais d'autres poètes également pour une chambre d'écho poétique. Chaque groupe, les résidentes de la maison de retraite Sainte Claire, les lycéennes de 1ère L du lycée Savignac, des participants à l'atelier régulier de Paroles Vives, a profité des 4 heures d'atelier pour produire des poèmes en prose ou en vers. Le temps imparti n'a pas permis à tous de retravailler son texte donc certains sont « bruts d'atelier ». Vous saurez être compréhensifs. Certains sont imprimés, d'autres enregistrés pour être diffusés en préambule du spectacle du 5 février. Tou(te)s ont pris beaucoup de plaisir à jouer avec les mots et à se frotter au hasard poétique. J'espère que vous y serez sensibles également. R.M. 1 EXERCICES DE STYLE Ce livret présente l’ensemble des poèmes rédigés lors des différents ateliers d'écriture auprès des lycéennes du lycée Raymond Savignac. Nous avons choisi de vous les présenter en les classant par exercice de style. Afin d’en apprécier au mieux la lecture, voici les consignes d’écriture données pour chaque exercice : Poèmes improbables Cet exercice consiste à assembler des vers de façon aléatoire. Il s’agit pour chaque participant de remplir tour à tour les colonnes d’un tableau de listes de mots ou groupe de mots (déterminant / nom / adjectif / verbe / compléments de …. ). Chaque liste est cachée de façon à ne pas influencer le choix des mots. Quand toutes les colonnes sont remplies, on lit ou arrange le résultat ligne par ligne. C’est le hasard qui opère, certains assemblages étant plus poétiques que d’autres. D’où le nom de poèmes « improbables ». Centons Un centon est un assemblage de vers choisis et empruntés à des poèmes du répertoire (des vers déjà existants), produisant ainsi un nouveau poème. Sonnets Poème de quatorze vers composé de deux quatrains et de deux tercets dont on choisit le rythme des rimes : embrassées (sonnet italien) ou croisées (sonnet français). Il s’agit d’une forme « académique » avec laquelle le poète est libre de jouer. Les sonnets présentés ici sont également « improbables » car réalisés en assemblant au hasard des groupes de mots et des rimes. 2 3 Centons 4 Ô nuit ! Comme tu me plairais, ô nuit ! Sans tes étoiles Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles Et jette dans mes yeux plein de confusions Quoi ? – L’Eternité Enfin la vérité froide se révèle : Enfin ! Seul ! On n’entend que le roulement Parmi toutes les belles choses Mêlés d’une façon solennelle et mystique Qui baillent nuit et jour et se lamentent et pleurent. J’implore ta pitié, Toi, l’unique que j’aime Mais partout il est trop tard C’est l’ami ni ardent ni faible. L’ami. J’ai avalé une fameuse gorgée de poison Contre ce ciel trop blanc, trop vide Elle s’étire. Elle est heureuse et satisfaite Au roulement prolongé du tambour… Quelle admirable journée ! Cessez de dire que la jeunesse est irascible ! Parce que la bouche pleine de propos quotidiens Ils sont à votre portée Alors : « sur place ou a emporté ? » Oui, c’est là qu’il faut aller vivre O cœur fait de tourment et de faiblesse ! Que répondre à de pareils cris ? Léa Plassant 5 Le temps d’une vie Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Recueille-toi, mon âme, en ce grave moment. T’ont t-ils versé la peur et l’amour de leurs urnes ? J’implore ta pitié, toi, l’unique que j’aime. D’ailleurs je n’ai jamais rougi et j’en étais venue à ne plus trouver si ridicules les journaux. Il m’a semblé parfois même que je quittais la terre. Mais c’est le diable qui tient les fils qui nous remuent. Ainsi, tel que jamais mortel ne le vit, le démon m’effraye dans la chambre haute. Et, quand je reviendrai de ce ciel insalubre, les esprits superficiels seront guidés par ton odeur vers de charmants climats Où d’une enseigne, au bout d’une tringle de fer, un autre allumera un cigare à côté d’un tonneau de poudre. Et de telles amours, témoins du désordre, meurent comme de la fumée. Alors que nous veulent les lois du juste et de l’injuste ? Oui, peut-être on verra l’homme devenir loi. Bizot Charlotte 6 Ta tête, ton geste, ton air Et le printemps et la verdure, La très chère était nue, et, connaissant mon cœur Il faudra lui montrer des granges. Jeune, tendre et fière, Prends-les dans tes yeux Et dans ta mémoire Si bleue, si calme ! Chante sa plainte. Après ces méprises mortelles, Les chères mains m’ouvrent les rêves Et toutes ces choses païennes. Le plus maquillé des sourires Tu le suivis. J'ai d'autres jeux. Accueille la voix qui persiste, Royale, mieux qu’au temps des princes ! Fanny rêvait, le soir à son balcon Mais je sifflais comme font les garçons L’œil pensif, et suivant, dans nos sales brouillards, Noir. Tout ce qui m'était à venir Tant que je vivrai Sans me détacher Puisque jamais aucun ne me réconfortera Seulette suis sans ami demeurée Seulette suis dolente ou apaisée Je ne sais comment je dure Je me conforte à ce qu’il me souvient Qu’as-tu fais, ô toi que voilà. Mon dieu, mon dieu la vie est là Du coton dans les oreilles Souviens-toi que le Temps est un joueur avide ! Ces gens qui se croient des Shakespeare, Faut-il dire : ainsi soit-il ? Remords si chers, peine très bonne Faites donc le geste qui pardonne. 7 J'ai fait un rêve Je ne sais plus quand, je ne sais plus où. Ton étoile était de la fête Lectrice paisible et bucolique En vérité, il y avait là de quoi me surprendre Mais en passant auprès de toi, je crus en deviner la raison Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme. Es-tu brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore. Tu es si douce et si fervente ! Tes beaux yeux sont las, pauvre amante ! Tu mettrais l'univers dans ta ruelle Dans une ville si jolie Moi qui remplis ce lieu de fumée ... Plus un mot. Mon âme serait-elle morte ? Solène 8 Sous une lumière blafarde Mon enfant, ma sœur, Perles de la plus belle eau Si au moins vos soupirs exprimaient le remords ! Qu’avez-vous voulu, fin refrain incertain ? O mon Dieu, vous m’avez blessé d’amour Vous seul m’avez reconnu Quand chez les débauchés l’aube blanche et vermeille La lune chuchote à l’écrivain public Quelquefois, pour m'apaiser. Rien n’égale Paris ; on le blâme, on le loue Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage Je ne songe pas à Rose Je voyage. Ma petite folle bien-aimée me donne à dîner. Que les fins de journées d’automne sont pénétrantes ! La fuite est verdâtre et rose dans ce trou noir Où lumineuse vit la vie, rêve la vie, souffre la vie. L’enfant déshérité s’enivre de soleil Vous verrez ses yeux s’agrandir démesurément. La cloche, dans le ciel qu’on voit, Sous une belle fleur. Ô muse de mon cœur, amante des palais Relève-toi, et résiste aux méchants. Naïs 9 Silvestre amoris Le singulier aspect de cette solitude, Des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs ; Un ensemble de lois compliquées à l'extrême, Et tout cela refroidit lentement à la nuit, à la mort. Les monuments de l'homme ressemblent aux morceaux de son squelette, Je n'en dirai pas plus, car cette idée d'une disparition de signes me donne à réfléchir. Il vous sera sans doute moins facile de le comprendre qu'à moi de vous l'expliquer ; Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles. Rendons d'abord l'atmosphère à la fois brumeuse et sèche, Quand l'heure des voluptés sonne, Ta peau brûlante et sans douceur, Elle m'a tenu ainsi longtemps en extase. C'est alors qu'on recherche décidément la beauté, C'est toujours les yeux baissés que je la regarde. Ô confidence, c'est ici que tu seras échangée ! Chaque homme porte en lui sa dose d'opium naturel. Je sens vibrer en moi toutes les passions Mais, il faut ajouter qu'elles ne se divisent pas à l'infini. Chloé 10 Mon poème Si j'ai parlé de mon amour, c'est à l'oiseau Je vois des étoiles Des mots ! Des mots ! Cueillons les roses Et amusons les enfants- petits, petits, petits Me voilà libre et solitaire Cependant c'était la Terre Ma foi ! Non ! A répondu l'autre, il fait une si belle nuit. Ralentissez, ne rasez pas le paysage Il coule, et nous passons Ce jeu féroce est ridicule. Agile et noble, avec sa jambe de statue Sortit d'un parfum si doux qu'un soir Petit à petit il réduit Et s'envole aussi. Et la beauté Dans ma cervelle se promène Any where out of the world C'est là son charme et son secret Dans le matin étincelant Son éternelle plainte au chant de la romance Reine du doux empire, aimable et noble Terre Des cloches tout à coup sautent avec furie Et tombent comme une pluie... Mais je vais revenir Monsieur le Capitaine C'est mon po- c'est mon po- mon poème. Fien 11 Nuit Un soir fait de rose et de bleu mystique, Il était un pays superbe, un pays de cocagne. Partout s'étalait, se répandait, s'ébaudissait le peuple en vacances, Grand délice que celui de noyer son regard dans l'immensité du ciel et de la mer. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté. En chantant le jour dans la pluie, Je passais au bord de la Seine Et lorsque après minuit je rentrais Là haut, dans ma chambre vide, Des corbeaux et des corneilles Dans ma cervelle se promenaient. J'aimais ô pale beauté tes sourcils surbaissés, Et les yeux se perdant parmi les yeux aimés, Tu aimeras ce que j'aime et ceux qui m'aiment. Maïssara 12 Le passage Sans cesse à mes côtés s'agite le démon. Un homme en robe noire, à visage de cuivre. Le bonhomme mijote au feu, bras tordus. Et vous voyez bien que j'avais raison ! Votre âme est un paysage choisi Par l'opération d'un mystère vengeur. Oh ! Monsieur ! Laissez-moi cela ! Je vous en prie ! Je vous en supplie ! Donc, c'en est fait. Ce livre est clos. Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère. La page est tournée, pourtant Je sais qu'il est des yeux plus mélancoliques, Où les feux d'amour brûlent sans pitié. Et puis, et puis quoi encore ? Le Chasseur tend son arc de fer, Le sol sous les pieds glisse et crie : « Souviens-toi que le Temps est un joueur avide ». La route est droite et je n'ai plus qu'à monter Et grandir librement dans ces terribles jeux. Si tu pouvais voir tout ce que je vois ! Il est un pays superbe, Un pays plus nu que la terre polaire Qui rappelle ces jours blancs, tièdes et voilés. Ô vierges, ô démons, ô monstres, ô martyres, Ne me laissez plus absorber le parfum du monde, Voyez venir à vous un mort libre et joyeux. Hélas ! Je n'étais pas fait pour cette haine. Des fleurs se pâment dans un coin, Donc, c'en est fait. Ce livre est clos. Virginie 13 Poèmes improbables 14 Paysages Un lagon fantasmé au-delà du vent agit pudiquement sur Esope et les rugissements canins s’atténuèrent vers le vaste infini penchant. La folie meurtrière aux pâles splendeurs domina dans l’illusion d’un mendiant. Une cantatrice brodée de perles, dans la gare, ignora pour mourir les séquences éphémères qu’un ami jeta dans les eaux troubles, sans soupir. Le brouillard à l’aube fut, quand venait l’hiver de la langoureuse Asie, l’oxydation traînante aux couleurs pourpres qui soupiraient comme mistral. Les douloureuses fumées sous les neiges éternelles stimulèrent les ardents jours craignant l’inertie des marécages célestes de la Chine ancestrale pour murmurer devant l’œil des cris. Un danseur démembré entra pour oublier la plainte de sa passion. Sa rage désespérée gémissait pour échapper au jour espiègle de la manie de son obsession. Ses cheveux exotiques, sans matière raisonnable, hurlèrent librement chez le rêveur qu'une parole vaine parcourait dans l’idiotie suprême de l'intrigue. Stupeur. Des clairières attrayantes que les horloges condamnées sauvèrent si violemment le savant cyclope que l’acidité migraineuse de Mai se moqua des vagues ténébreuses grâce aux antilopes. Emma D. 15 Un soleil éblouissant dormait dans la cuisine d’Alice au Pays des Merveilles avant notre rencontre. Aujourd’hui la fillette s’émerveille au-dessus de l’eau, à l’inverse de cette vieille dame qui avance, car elle aime, autant qu’un ciel bleu surplombe l’océan. La lune qui grandit au-dessus du cadre et dépassa la pensée d’un philosophe. Un papillon fit fuir l’amour et la haine mais pas le ciel ! Ainsi, le soleil ce matin là se composait avec ta présence dans ma vie, malgré la pluie et le mot de passe de mon cœur s’étudiait comme on apprend à lire. Une fleur s’abreuvait sur la toile, plus que ton rire sur ma peau. Mais la cloche changea autant que l’amour que je te portais. Un nuage pourrait donc chasser la terre et tout mon être ? La pomme meurt où l’eau s’écoule parmi la terre, l’univers cosmique vit comme le matin sur la colline et dans l’eau et le chat potelé mangea parmi la foule le petit Chaperon rouge de mon histoire Le pape lui, supporta dans ses bras les petits diablotins de l’Enfer lorsqu’une casserole survint à travers le temps, de même qu’un chat sans chien. d 16 Pas d'hommes L’ homme marchait gentiment dans l’avion pendant le voyage. Pendant ce temps, dans un arbre, les grands monuments attendaient dans l’immense ville et comme à la mer le parfum des rires se ressentait. L’astronaute, dans un parc, aimait la chaleur de Paris. L’angoisse de la mer était moins grande que les tempêtes du sol où les oiseaux disparaissaient également sous la mer de brume. Sans compter les minutes, les horizons partaient aussi, comme les soirs, où l’immense ciel prenait les étoiles dans son sourire. Et la jeune femme sous l’eau câlinait des souvenirs comme des larmes. Les douces pensées chassaient, sur le sable, l’étrange peur du temps. L’éclat de rire ne songeait plus au port sans bateaux. Les doux parfums acclamaient les sentiments de deux amants sur la passerelle. Le temps regrettait plus que jamais les grandes fêtes de Venise. Les avions ne parlaient qu’avec les arbres qui pleuraient sans arrêt, Et la vie parcourut sa plongée vers l’infinie galaxie. Charlotte 17 A travers la terre, le soleil brillant éclatait la mer d’ébène à coté de mon lit. La petite fille et le petit garçon de l’horloge mangeaient dans la maison. Une fleur bleue vola sur l’océan qui était plus merveilleux que la mer. Avant midi vers la lumière, la mousse claire riait comme l’océan. Avant la nuit et à travers l’horizon je regardais le ciel bleu et le jardin fleuri. Il y a longtemps, pour gagner, je m’imaginais une eau calme et autant lumineuse. Au dessus du ciel, l’étoile éclatante et la petite goutte souriaient pour atténuer la tristesse. Pour mourir sous la merveilleuse étoile il faudrait lancer une lumière bleue et de la braise sur les toits. Mais au-delà de la vie et au dessous de la mer, le vent découvrirait une terre dans un joli souffle. Au travers des vagues, chantait avec certitude la lumière blanche. Au dessus du ciel comme de l’océan, survolera un mélange d’odeurs du chalet Je me souviens, un soir autour de la lune, il ressemblait à une île au trésor. Faudra-t-il penser à vaincre la chaleur brûlante jusque dans la maison ? Dans ce monde parfait et par un jour d’été ou un matin de pluie dansaient les oiseaux dans la forêt. Au-delà des montagnes un éclat de rire surgit comme une fleur sur l’horloge. Maïssara 18 Jour de pluie L’immense monde dans l’ombre meurt comme ce monstre avant mon jour Et une femme pense, devant l’espoir de l’immensité bleu. Une petite idée dedans l’antre court telle ton âme au dessus du vide Car monsieur aimerait n’importe qui après toi devant ce papier blanc. Un nuage de mots s’écrit lorsqu’il dort comme une plume sur l’âme Et ce livre se joue du grand géant contre le mur épais quand il chante. Un rire face à l’immensité voit comme les yeux contre l’obscurité. Ah cet arrêt brusque quand on distingue la Lune qui mord dans le noir En habit gris. A travers le vide qui se vêt comme le soleil sous la mer, Le parfum nuageux danse au dessus des eaux telle une feuille perdue au centre de l’âme Et la petite cabane perchée sous la mer s’écoule lentement comme la brise que tu aimais. Un paysage commence depuis l’éternité et sous le blizzard arrive le jour. Où le cygne jette vers moi ce petit bout d’hier soir, Car le commencement, devant lui, entraîne une aile indolente vers le destin. Et la foule se bouscule comme l’air près de l’entrée lorsque tu me manques… Léa Plassant 19 Un paysage nu, loin de moi, vole comme un cactus plus près des étoiles. Le soleil bleu sur une licorne, saute comme dans un rêve éveillé sur mon lit. Une barbe d’étoiles avec des cheveux, choque tout son entourage, pour se fondre dans la masse. Le ciel bleu peint son habitat comme un artiste la lumière du soir. La matière intouchable dans cette tombe est marquée par autant de vies au soleil levant. Le coton du ciel sur l’eau coule autant que moi pour cause d’amour. Le cri du loup dans sa cage terrorise moins qu’un certain pantin après son discours. Un amour mort dans sa solitude pleure sous les feuilles des lauriers de son cœur. Le combat contre le temps à travers l’univers tue tout comme le temps après son existence. Le début final vers la mort court tel un livre qui se ferme pour mieux fuir. Le temps de l’arrêt à 10 000 pas de là passe au dessus des nuages pour se nourrir des âmes. L’encre de la vie de ce monde écrit sans amitié avant la cérémonie. L’air irrespirable de ce monde parcourt le cœur des âmes vagabondes pour les faire souffrir. La femme voilée, il y a longtemps, souffrait avec son semblable avant la fin. L’Homme, à 25 heures, dort maintenant autant qu’un arbre pour l’humanité. Virginie 20 La vieille dame nageait autant que lui sur un mur pour gagner Une passante, près de moi, riait plus que sa mère pour le plaisir Elle l’a allumé, comme son fils après la nuit, vers là bas Le grand monsieur, pour vivre, a découvert le bébé il y a trois mois. Les étoiles ont collé le bonheur sous la couverture de la petite fille, Un champ de coquelicots, il y a quelques années mordit la grande plage au dessus des étoiles La mer, il y a deux jours m’aimait comme toi pour toujours dans notre cabane. Une petite chaumière, dans un bois, décidait de regarder le beau paysage pour en profiter. Un grand arbre à coté du tiroir pâlit en voyant le gros chien venir vers moi En cette journée d’été, il y a peu, lorsque je dessinais sous les arbres afin d’y croire Une nuée de papillons parcourait la prairie comme le petit écureuil depuis six jours. Une rose rouge dans ce grand chalet n’attendait que toi pour t’aimer Un grand port, visible depuis le jardin, recevait ce vent frais qui venait de très loin Ce beau restaurant, dans la campagne ouvrait ses portes ainsi que ses grandes tables pour un long moment. Les trois enfants regarderont depuis une maison le beau dauphin avant le déluge annoncé. Naïs 21 A toi, mon amour... Dans cette grande ville, j’ai autant de peine à m’éprendre de toi Que sur ce plancher et dans ce grand lit froid. Ici, pendant ton absence, ces merveilleux moments sans toi me tuent. Sous ce ciel étoilé, j’ai oublié la belle couleur de ce bateau. Dans l'obscurité, sur la plaine, une jeune fille attise ses souvenirs. Depuis plusieurs années elle est triste et elle attend le bonheur et la quiétude. Ce brouillard aveuglant sur la colline, annihile son souvenir gardé en moi. Je mourrai avec tes airs de guitare, dans une nuit froide et enneigée sous une lumière aveuglante. L’étrange parfum de ton corps m’envoûtera comme la paisible mélodie de ton cœur. Pour créer un amour éphémère, cette femme écoute mes mensonges. Devant ce miroir, pour une erreur, ils crient de désir dans ce lit. Après ces chaudes nuits passionnelles, le soleil, derrière la porte, nous pardonne toi et moi. Nos éclats de rires se mélangent aux fleurs qui s'envolent dans les étoiles. Avec un grand sourire nous devons croire aux bons moments et à cette lumière avant la mort. Chloé 22 Poème : Nature Le soleil chaud, à travers le ciel, au-delà de l’univers, admirait un petit avion. Une rose rouge, imitant le soleil, tombait dans l’océan avant minuit, Un précieux diamant, luisant sur les étoiles, voyait par-dessus la planète La mer houleuse qui sortait sous le soleil, au delà de l’horizon, comme la lune. La vie, là avec les oiseaux, aux côtés de cette mer, lisait depuis la nuit des temps. Un joli bateau, par ici, entendait une douce mélodie, dehors, dans le froid, sous le pont. Un hiver rude, faisait nager le petit canard jaune dans l’eau, à travers la neige. Le petit papillon, son ami d'autrefois, se partageait l’eau, vers les ténèbres. Et le rire mangeait, quelques fois, un magnifique rocher sous le vent. Une belle plume, pour voir l’abeille bourdonnante, jouait non loin de la chaumière Et grand château parlait du chemin hasardeux dans le gouffre de l’arbre. Ce petit arbre, avec de longs cheveux, depuis des années, s’admirait près de la falaise Dans un miroir, avec ses feuilles qui marchaient depuis toujours à coté de la cabane. Et une fraîche brise d’été détenait pour la joie, son rire proche de son cœur. Un éclair de jeunesse dormait dans ses yeux, dans son âme. Tournié Solène 23 Sonnets 24 Un livre ouvert Quand le livre de mon cœur dans le magique azur Le miroir ouvert sur ce mystérieux habit gris Ce bal joyeux d’où se balancent mes cheveux obscurs Ainsi que ce caprice dont son joli corps est épris. Mon amour est roi perché sur cette branche Fantôme où se sentir et regarder amène le printemps Quelle merveille que ce cœur qui bat le temps d’un dimanche Arrive ce papier, cette dispute, serrons les dents. Tu marques ce changement, qui ne tient ni de mon imaginaire ni de la lune Les sentiments se resserrent au minimum dans ce caractère fatal Ces lignes de cristal deviennent d’infranchissables dunes Est-ce cette bombe à retardement qui détruit la nature à un rythme infernal ? Non ! C’est cette personne qui s’enferme dans ce trou pluvieux Une fenêtre ouverte, un espoir et de tristes yeux. Léa Plassant 25 Le simple voyage Le livre de plage dans la poche de la fiancée S’ouvrit quand les vagues jaillirent de l’eau. Quand la lune sortit du sable noyé Le ciel lui fit signe que les nuages étaient au repos. Le soleil qui pleurait encore, partit sagement Suivit des fleurs et des truffes qui en retard Réparaient l’horloge avec une fourchette, lentement. On parlait de pinceau au chocolat puis d’œuvre d’art. Voilà la photo du chat souriant à la mort Qui griffait un rideau de fleurs formidables. Quelle chance d’avoir un sac d’or Lors des fêtes pleines de paillettes admirables. Et les tendres amants avaient des fruits remplis de douleur Simplement pour cacher le café du train en forme de cœur. Charlotte Bizot 26 Sonnet Une belle histoire sur ma sœur Ce grand soleil levant montre ce qu'il en reste Je pose un fil sur mon talon avec douceur Tu regardes de tes yeux clairs cette laine et son zeste Et de ton long doigt dans la forêt sort la lumière. Tu identifies le ciel, les arbres, toute la verdure Et moi j'observe tes bijoux, et, sous ta chevelure, toi toute entière Sous ton regard, j'admire le tableau de la nature De cette clé en forme de cheval, tu te rappelles doucement Que sous cette robe, sur ton lit, tu dansais toute pure. Ici, ce poisson dans le miroir que j'aperçois vaguement ; Demain, j'admirerai ta veste de feuilles et ton allure En promenant le reflet de ta plume, qui sera en train de mourir Si, dans mon cœur, je ne trouve ton village et ton soupir. Solène 27 REMERCIEMENTS L’équipe des Espaces Culturels Villefranchois remercie toutes les personnes qui ont participé au projet et leur ont apporté leur soutien. Merci à nos partenaires : Paroles Vives, et notamment Michèle Baro, ainsi qu’à l’Atelier Blanc pour leur collaboration et leur aide logistique. Merci à Réjane Meilley pour son investissement dans la mise en place et l’animation des ateliers d’écriture. Merci à tous ceux et celles qui ont participé aux ateliers d’écriture : aux résidentes de la maison de retraite Sainte Claire, aux membres de Paroles Vives et aux lycéennes du lycée Raymond Savignac ainsi qu’à leur enseignante. Merci à l’équipe de CFM radio pour son accueil et sa disponibilité. Merci enfin à Michel Salesses et à toute l’équipe du théâtre pour son travail essentiel et son engagement. 28