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urei auvergne 4p xp8:Mise en page 1 03/11/2008 12:40 Page 1
Des idées à suivre…
Une entreprise d’insertion…
gastronomique
Une solution originale pour
la gestion des déchets
>> Fort de ses vingt-cinq ans d’expérience,
Marc Galinier acquiert en 2003 le restaurant
“La Chaumière”, table réputée et gastronomique de Ramonville près de Toulouse.
Deux ans plus tard, après contacts avec l’UREI,
il décide de transformer son établissement en
entreprise d’insertion : “Mon chef de cuisine
et moi-même avions formé beaucoup
d’apprentis, pour nous la transmission est
un mot fort, une vraie conviction”.
Le restaurant est actuellement conventionné
pour deux postes d’insertion (un en cuisine et
un en service) sur un effectif total d’une
dizaine de salariés. Six personnes ont occupé
ces postes.
Mais, Marc Galinier ne cache pas certaines
difficultés : “Dans notre activité, il y a des
critères incontournables de sélection des
personnes, surtout en service : la présentation,
l’élocution… Il faut aussi bien analyser les
attentes et les motivations des candidats.
D’un autre côté, l’aide financière de l’État
permet d’accepter un peu d’absentéisme,
d’être plus tolérant. Mais quand il manque
une personne dans une petite structure comme
la nôtre, ce n’est pas évident !”
>> A Varilhes, dans l’Ariège, les élus recherchaient une solution pour le recyclage des
déchets mais également pour faciliter
l’embauche de personnes en difficultés socio
professionnelles. Après une longue phase
d’élaboration, en collaboration avec l’UREI, une
SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) a
été créée, dirigée par Guilhem Mayer, ingénieur
en environnement : “Nous trions et mettons en
balles les déchets recyclables d’environ
80 000 personnes. Prestataires de service du
SMECTOM, auquel nous facturons chaque tonne
traitée, nous sommes donc dans une logique
d’entreprise, avec des impératifs de production. Nous salarions 23 personnes : 7 permanents et 16 en insertion”.
Afin d’assurer sa mission d’insertion, une
politique de ressource humaine adaptée a été
mise en place : encadrement technique de
qualité et embauche d’un chargé d’insertion.
En interne, les personnes en insertion reçoivent
une formation générale d’agent de tri, et
éventuellement une formation au certificat
d’aptitude à la conduite en sécurité des engins
de manutention. Elles peuvent également
bénéficier de formations en externe : remise
à niveau, permis de conduire, préparation à
des concours… “Nous avons peu de pré-requis
à l’embauche, sinon une condition physique
suffisante pour tenir les cadences”, explique
Guilhem Mayer.
38, rue Jean-Jaurès - 63700 Saint-Eloy-les-Mines
Tél. : 04 73 85 22 69 - Fax : 04 73 85 22 69 - [email protected]
Membre du Comité National des Entreprises d’Insertion (CNEI)
Entreprise&Insertion est imprimé à 2000 exemplaires sur du papier FSC par l’imprimerie Comb’At
N° ISSN en cours - Directeur de la publication : Christian Chanceau - Rédaction : Jean-Luc Chaput
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Entreprise&Insertion
Le journal des entreprises d’insertion - UREI Auvergne / N° 1 - Septembre 2008 - Prix : 1 €
Edito
Quand l’État
investit un euro,
l’État gagne
quatre euros…
ans notre société, le
travail est un facteur
essentiel de socialisation de l’individu, un moyen
parmi les plus sûrs pour
sortir de l’exclusion.
Partant de là, ne pas enfermer la personne dans l’assistance, lui permettre de devenir autonome, sont deux des
objectifs premiers de nos
entreprises d’insertion.
Celles-ci doivent revendiquer
la force de leur concept, la
noblesse du projet d’entreprendre au seul motif de la
solidarité avec les plus fragiles. C’est pour cette raison
en particulier que l’UREI
Auvergne accorde, dans son
action, une place aussi
importante à la création de
nouvelles entreprises.
Loin d’être une charge pour
l’État, nos entreprises d’insertion sont à la fois ressource et source de revenus :
en prenant en compte fiscalité et contributions sociales,
elles lui rapportent près de
quatre euros pour un seul
euro investi ! (sources
Observatoire CNEI).
Malgré cela le nombre de
postes d’insertion reste figé
et en 8 ans, les aides gouvernementales indispensables
ont diminué de près de 40%
(par rapport à l’évolution du
SMIC sur la même période) !
Malgré cela, nos entreprises
d’insertion doivent continuer
à rendre un sens à la vie de
milliers de personnes, et
ainsi constituer un “début de
réponse” à un modèle de
société déshumanisée dont
nous ne voulons pas.
D
Christian Chanceau
Président de l’UREI Auvergne
Créateur d’une entreprise
d’insertion :
pourquoi pas vous ?
Impliqué dans la vie locale, vous souhaitez
développer l’activité économique sur votre
territoire tout en luttant contre l’exclusion.
Créateur d’entreprise, vous souhaitez concilier
initiative privée et convictions personnelles en
faveur de l’emploi et de la solidarité.
L’UREI est à votre côté pour faire naître votre
projet.
Notre déléguée régionale Katherine Deschère
est à votre écoute au 04 73 85 22 69.
Sommaire
Edito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 1
Pourquoi pas vous ? . p. 1
Dossier . . . . . . . . . . . . . p. 1 & 2
Trois questions à... . . . p. 3
Portraits d’entreprises p. 3
Des idées à suivre . . . . p. 4
Coordonnées UREI . . . p. 4
Le chiffre
2 000
salariés en insertion
accueillis par les
entreprises auvergnates
chaque année.
Dossier
Vous avez dit “entreprise d’insertion” ?...
ans “entreprise
d’insertion”, il y a
“entreprise” avec
son lot de contraintes économiques, son obligation
de résultats dans un environnement concurrentiel...
Mais il y aussi “insertion”
en direction de personnes
en difficultés par rapport à
l’emploi. Faire coup double
est possible…
Pour Laurent Laïk, président du comité national
des entreprises d’insertion, “l’entreprise est le
lieu optimal pour accueillir
et accompagner vers
l’emploi des personnes en
difficulté”.
Il est vrai que le challenge est à la fois ambitieux et porteur d’avenir : il
s’agit ni plus ni moins que
de mettre ou remettre “en
selle” un personnel sou-
D
“EITT Cantal intérim”, spécialiste de l’insertion par l’intérim.
vent pas ou peu qualifié
mais surtout “déshabitué”
du monde du travail.
L’objectif est bien que le
salarié d’une entreprise
d’insertion puisse acquérir
ou retrouver les compétences nécessaires pour
assumer un autre emploi
dans le milieu traditionnel
du travail dont il a auparavant été exclu, voire même
qu’il n’a jamais connu.
1
L’entreprise d’insertion
n’est bien sûr pas une fin
en soi, mais une sorte de
tremplin permettant d’accéder ou de retrouver un
scénario professionnel
classique.
Mais, au-delà même de
l’aspect économique, du
“savoir-faire” inculqué au
quotidien sur le terrain,
on peut parler au final
d’un nouveau “savoir-
>>>
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>>> vivre” pour des des salariés accueillis au sein de
ces entreprises. Incontestablement le projet économique et le projet social
sont indissociables.
Pour y parvenir, cela
suppose bien entendu que
l’organisation même de
l’entreprise d’insertion
permette d’emblée une
“accessibilité aux tâches”
à ce personnel peu formé
et moins productif à la
base : les secteurs du bâtiment, des espaces verts
ou de la restauration s’y
prêtent bien, par nature,
comme toutes les activités
dites de main-d’œuvre.
Mais parmi le millier d’entreprises d’insertion françaises, beaucoup œuvrent
aussi dans le commerce
équitable, la communication, le recyclage des
déchets, l’agriculture
biologique…
Sans oublier la catégorie particulière que représentent les entreprises
d’insertion par le travail
temporaire : ces EITT
fonctionnent comme des
entreprises de travail temporaire classiques, mais
uniquement destinées,
avec un accompagnement
renforcé, à des personnes
agréées par l’ANPE.
Pour ce faire, face à
sa mission d’insertion,
l’EI a des obligations de
moyens (mise en place de
parcours d’accompagnement, encadrement technique, etc.). Le législateur
a considéré que ces obligations étaient pour l’EI un
handicap sur le marché
concurrentiel et lui alloue
donc, après une procédure
de conventionnement, une
aide financière destinée “à
compenser la faible productivité des personnes en
insertion et le surcoût
d’encadrement, ainsi qu’à
financer l’accompagnement social et professionnel (circulaire DGEFP
numéro 99-17).”
3 questions à...
Katherine Deschère,
déléguée régionale de l’UREI Auvergne.
Entreprise&Insertion : Qu’est-ce
À Montluçon, l’entreprise d’insertion “Pénélope” est spécialisée
dans la vente de vêtements.
Elle peut être constituée sous n’importe quelle
forme juridique, et elle est
soumise aux mêmes obligations que toute autre
entreprise pour ce qui
concerne les règles commerciales (respect des
conditions et des délais,
obligation vis-à-vis de la
clientèle…), le droit fiscal
et le droit du travail. Idem
en matière de concurrence, de marchés privés
ou publics (appels d’offres…).
Sa particularité réside
dans le cadre réglementaire qui la lie à l’État :
après montage d’un dossier soutenu devant le
Conseil départemental de
l’insertion par l’activité
économique (CDIAE), une
convention est établie
fixant le nombre de postes
“”
La particularité
d’une entreprise
d’insertion réside
dans le cadre
réglementaire qui
la lie à l’État
Inscrite sur le secteur
marchand, l’entreprise
d’insertion, même sous
statut associatif, est assujettie à toutes les obligations légales et fiscales
des entreprises (taxe
professionnelle, impôts
sur les sociétés, impôt
forfaitaire annuel, T.V.A.)
et appliquent les prix du
marché.
en insertion ainsi que le
montant de l’aide de l’État.
Enfin, l’employeur dispose bien sûr du libre
choix de la personne à
embaucher, sous réserve
que celle-ci fasse l’objet
d’un agrément délivré par
l’ANPE, suite à une
demande de la personne
ou à une prescription d’un
organisme social et sous
diverses conditions (être
au chômage depuis plus
d’un an, percevoir un des
minima sociaux, avoir
moins de 26 ans et
aucune qualification…).
L’embauche est réalisée
dans le cadre d’un contrat
à durée déterminée d’insertion ou d’un contrat
de mission d’une durée
maximum de vingt-quatre
mois.
que l’Union régionale des entreprises
d’insertion (UREI Auvergne) ?
Katherine Deschère : Il s’agit
du regroupement de 27 entreprises
d’insertion (EI) autour d’une éthique
commune, exposée dans notre
charte “Entreprendre autrement,
ensemble contre l’exclusion”. A noter
qu’il y a une réelle dynamique
d’adhésion en Auvergne puisque
plus de 80 % des entreprises d’insertion auvergnates y sont représentées (soit 27 sur 33 existantes).
“”
Entreprendre
ensemble
et autrement contre
l’exclusion
Entreprise&Insertion : Quelles
sont les missions de l’UREI ?
Katherine Deschère : La mission
principale de l’UREI est d’apporter un
appui technique de proximité auprès
de ses adhérents pour tout ce qui
concerne le volet économique et le
projet social de leur entreprise. Nous
pouvons également intervenir sur les
domaines suivants : formations des
permanents, outils de suivi de par-
L’archivage numérique par l’entreprise “NTA” située au Puy-en-Velay.
2
Entreprise&Insertion : Concrètement quel accompagnement propose
l’UREI à ces créateurs ?
Katherine Deschère : Tout
d’abord une information détaillée sur
ce qu’est une entreprise d’insertion.
Puis la vérification scrupuleuse que
l’outil que représente l’entreprise
d’insertion est bien en adéquation
avec le projet du candidat créateur : le
projet économique et le projet social
sont ils compatibles ?
Nous le mettons également en
contact avec d’autres entreprises
d’insertion en Auvergne ou sur
d’autres régions pour pouvoir trouver
des informations précises sur sa
future organisation.
L’UREI assure également une mise
en relation avec les différents partenaires (notamment les Directions du
travail, le Conseil régional, les Conseils
généraux, l’ANPE...).
Une assistance technique est
également apportée notamment par
la présentation et l’explication de
notre guide méthodologique.
Enfin, l’intervention de l’UREI ne
s’arrête pas à la création proprement dite de l’entreprise. Un suivi de
proximité est assuré tout au long de
son activité.
Il est important que le chef d’entreprise puisse trouver un appui
auprès de l’UREI Auvergne, tout particulièrement pendant la phase de
création.
Portraits d’entreprises
ADAJ : la plus
ancienne
L’entreprise d’insertion “Six Trois” à Clermont-Ferrand.
cours (social et professionnel) des
salariés en insertion, clause d’insertion dans les marchés publics, prévention et sécurité au travail, démarche
qualité des pratiques sociales….
D’autre part, l’UREI représente
également les adhérents dans les
dif férentes instances pour la
défense de leurs intérêts.
De même, la promotion du
concept d’entreprise d’insertion
auprès des partenaires institutionnels, économiques et sociaux est un
axe fort de son action.
Et bien sûr, l’UREI accompagne
les créateurs d’entreprise d’insertion
dans leur projet.
Date de création : 1985.
Activité : Bâtiment second
œuvre en rénovation réhabilitation (plâtrerie peinture, menuiserie, carrelage, revêtements de sols)
sur le bassin d’Aurillac et
le département du Cantal.
Forme juridique :
Association loi de 1901.
Encadrement : Jean-Yves
Spriet, responsable,
3 chefs d’équipe,
1 secrétaire.
Effectif actuel en inser-
personnes handicapées,
auprès d’entreprises de
tous secteurs professionnels sur la région clermontoise et le département
du Puy-de-Dôme.
Forme juridique :
Entreprise unipersonnelle
à responsabilité limitée
(EURL), dont l’associé
unique est l’association
ADIS (Association pour le
développement de l’insertion socioprofessionnelle,
à Clermont-Ferrand).
Encadrement : Sylvie
Cheynel, gérante, Sylvie
Poncet, responsable du
tion : 5 personnes en
contrat à durée déterminée d’insertion.
Volume d’activité :
Chiffre d’affaires annuel
de 400 000 euros HT.
Coordonnées :
6, rue de l’Yser
15000 Aurillac
Tél. : 04 71 64 30 72
INSER-ADIS :
la plus récente
Date de création : 2008.
Activité : Entreprise
d’insertion par le travail
temporaire (EITT) pour
3
site et une chargée
d’insertion socioprofessionnelle.
Effectif actuel en
insertion : 70 personnes
inscrites.
Effectif et volume d’activité : Objectif à terme :
14 salariés en insertion
en équivalent temps plein.
Coordonnées :
130, av. de la République
63118 Cébazat
Tél. : 04 73 23 30 28
Fax : 04 73 23 17 63
[email protected]