La discorde du Concorde Le superbe hôtel Loews le Concorde de
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La discorde du Concorde Le superbe hôtel Loews le Concorde de
La discorde du Concorde Le superbe hôtel Loews le Concorde de Québec doit fermer ses portes le 12 février prochain. La capacité hôtelière de la ville dépasse les besoins et l’hôtel ne peut plus maintenir le standing auquel on est en droit de s’attendre d’un hôtel de cette catégorie. Le Groupe Savoie a signé une entente de principe pour le convertir en résidence pour personnes âgées ; 300 à 350 logements pourraient y prendre place. Premier réflexe du maire : « S’ils veulent faire un CHSLD, wow, là ! ». Or il s’agit d’appartements de qualité, pour personnes âgées autonomes qui désirent occuper un logis situé à distance convenable d’un centre-ville. Une bonne clientèle éventuelle, dont il se trouve que la ville de Québec manque justement. On entend déjà les hauts cris : « pas dans ma cour ». Les gens d’affaires sont déçus; les internautes font des allusions méprisantes et cassent du sucre sur le dos des vieux ; leur présence n’est pas bienvenue. Croyez-le ou non, les préjugés sont tels qu’on craint pour l’image de la ville de Québec – dont, soit dit en passant, le quart de la population a pourtant, grosso modo, 65 ans et plus. En tant qu’aînée vivant moi-même dans un centre-ville, et ce depuis très longtemps, je me demande avec un peu d’inquiétude, sur quel critère on se fonde pour déterminer à quel âge on devient indésirable parce que trop vieux pour vivre où ça nous plaît. Et qui décide pour nous du milieu de vie qui nous convient ? Même si cela me console à moitié, je me dis toutefois qu’une société qui méprise ses aînés, s’expose à devenir elle-même, parfois à court terme, victime de son propre mépris. Le temps passe vite. Lise Dallaire