LA MALADIE DE SEVER

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LA MALADIE DE SEVER
Vincent Nominé – 22/04/2004 – Sujet n°45
LA MALADIE DE SEVER
Définition
Il s’agit d’une maladie faisant partie des ostéochondroses de croissance (terme remplaçant celui
d’ostéochondrite, apophysite, ou encore d’ostéonécrose aseptique, anciennement utilisés). Ces
ostéochondroses sont les pathologies les plus souvent rencontrées lorsque l’on observe des
douleurs osseuses non traumatiques chez l’enfant sportif.
La maladie de Sever est une ostéochondrose du pied atteignant l’apophyse postérieure du
calcanéus.
Physiopathologie
Alors que chez l’adulte une activité intensive du sport aurait altéré le tendon, chez un enfant les
structures fragiles sont les cartilages de croissance et les noyaux secondaires d’ossification.
Dans la maladie de Sever, ce sont les phénomènes d’impactions (réception de la foulée et des sauts
→ ondes de choc) que subit le calcanéus et de traction musculaire (au niveau de l’insertion du
tendon calcanéen) qui vont altérer le noyau secondaire d’ossification.
L’apparition de cette maladie semble ainsi favorisée par la pratique de sports tels que le football, le
tennis, la gymnastique, l’athlétisme… On la retrouve plutôt chez le garçon sportif entre 8 et 15 ans.
Symptômes
L’enfant va ressentir une douleur à l’effort ou simplement lors de la marche. La talalgie sera calmée
par le repos. Dans le plupart des cas, l’atteinte est bilatérale.
Diagnostic
On retrouve une douleur exquise lors de la pression du bord postéro inférieur du calcanéus
(insertion du tendon d’Achille) et à la dorsiflexion du pied, genou en extension.
A la radiographie, on observe des images très polymorphes avec des densifications et des
morcellements de l’apophyse calcanéenne. Ces images sont normales pour des enfants de cet âge.
Noyau d’ossification
La normalité de la radiographie permet de confirmer la maladie, et d’exclure d’autres pathologies
(tumeur osseuse, …).
Vincent Nominé – 22/04/2004 – Sujet n°45
Le traitement
Le repos sportif strict est indispensable pour une bonne cicatrisation de l’ostéochondrose. Il doit
être de 4 à 6 mois en général.
L’arrêt du sport est souvent difficile à observer. Ne pas reprendre trop précocement le sport sous
prétextes que les douleurs ont disparues.
Il faudra savoir convaincre l’enfant (dans les cas extrêmes où l’enfant est rebelle à tout repos,
certains médecins proposent un plâtre pendant 3 semaines), mais également les parents. En effet il
sera dure pour un enfant d’arrêter sa principale activité de loisir, et il le sera tout autant pour
certains parents de voir en suspend la « carrière » sportive de leurs enfants.
Port d’une orthèse plantaire : on soulage la pression exercée par le tendon d’Achille (souvent plus
court) à l’aide d’une talonnette, et on peut corriger un éventuel valgus de l’arrière pied qui se
retrouve dans près de 80 % des cas (par un coin postéro interne). On met en place un soutien de
voûte de interne : l’utilisation de semelles thermoformées est particulièrement indiquée dans ce cas.
L’utilisation d’antalgiques et d’anti-inflammatoires (en générale ou locale) est efficace lors de la
phase aiguë (la disparition des douleurs n’autorise pas la reprise du sport !).
L’évolution de la maladie est toujours favorable et sans séquelles si l’on respecte le repos sportif.
Elle se fait généralement en 6 à 15 mois (temps nécessaire pour la soudure définitive des noyaux
secondaires d’ossification.
Cependant, le non respect du traitement va d’aggraver les microfissurations du noyau secondaire.
On s’expose alors à un risque d’arrachement osseux, et d’une mauvaise croissance du talon. Le
développement non harmonieux du pied peut ensuite exposer à des douleurs projetées au niveau
des autres articulations (genou et hanche).
Rappel : l’ossification secondaire est un remaniement complet de la structure du tissu osseux où il passe d’une forme non lamellaire à une forme lamellaire.