Picton 214 - Le Picton

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Picton 214 - Le Picton
ACTUALITÉ
LIVRES ET MÉDIAS
PATOIS D’CHEZ NOUS
Histoires en poitevin
Anne-Marie GAUTHIER
PyréMonde
« Zou avez-vous vu ? Eh ben i y ons
été ! […] Dos escayers, dos especes de
p’tites maisons toutes pu teurzurotées
les unes que les autes. D’autes maisons
drôlement aghencées de defaure mais
que o y avait tout pien de chouses à
vouére dedans […] Ah étou : une
chouse qui montait en l’air en virant
coumme une grande poturelle qui s’rait
hautte sur patte ! » Qu’est-ce donc ?
C’est le parc du Futoroscope, vu par
Anne-Marie Gauthier à travers une des
histoires en patois contées dans cet
ouvrage. Ça décoiffe, ça remet les
choses à leur place, ça fait réfléchir, ça
rend modeste. Ça devrait en tous cas…
Anne-Marie Gauthier est née en 1929
à Genouillé, dans le sud de la Vienne,
et vit tout près, à Saint-Pierre-d’Exideuil.
Dans les douze textes qu’elle nous
propose, elle utilise le dialecte
méridional commun au Civraisien (sud
de la Vienne) et au Ruffécois (Charente
poitevine). Elle brode ici sur des faits
réels, qu’elle enjolive dans des
monologues pleins d’humour. Ceux qui
ont du mal avec cette langue doivent
s’obliger à la lire à haute voix, ils
retrouveront ainsi des sonorités
familières et se rapprocheront du (bon)
sens du texte. En fin d’ouvrage, Éric
Nowak, directeur de la collection, nous
donne une petite étude de la langue de
l’auteure et la resitue dans l’ensemble
poitevin et saintongeais.
Ouvrage de 133 pages, format 14,5x20,5 cm,
illustrations en noir et blanc. Éditions des
régionalismes, PyréMonde/PRNG, 48b, rue GateGrenier, 17160 Cressé, tél. 09 72 95 03 92,
mail : [email protected], Internet :
www.editions-pyremonde.com. En librairie, 13,50 €.
CROIX DE BOIS, CROIX
DE FER SI TU MENS…
Crime express Poitiers-Tours
Jean-Luc LOIRET
Geste éditions
Policier philosophe, adepte de
Comte-Sponville, Mario Venturini,
commandant au commissariat de
Poitiers, nous embarque pour une
troisième aventure sous la plume de
Jean-Luc Loiret, ci-devant auteur de
polars poitevins – les deux précédents
« épisodes » avaient pour titres On ne
meurt jamais par hasard et La Chute
d’un flic poitevin. Tout commence à
Mezeau, « charmante bourgade de
mille cinq cents habitants, située à
l’est de Poitiers » – ne la cherchez pas
sur une carte, elle est pour l’instant
ignorée des services cartographiques,
comme Venturini des services de l’état
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civil. Le corps sans vie qui y requiert
l’intervention de la police semble être
celui d’un suicidé par arme à feu.
Normal, c’est la pleine lune. Mais
allez savoir, car les influences de notre
satellite ont bon dos... d’autant que
près du cadavre se trouve une petite
croix faite de branches de noisetier
liées par une cordelette bleue.
Une croix de bois. L’arme vient de
chez son grand-père Antonin…
Barillet. Le médecin légiste accréditant
la thèse du suicide, on s’oriente vers
un abandon de l’affaire. Mais pour
Venturini, fureteur impénitent et
paradoxal, l’évidence même du
suicide lui fait perdre toute évidence.
D’autant que, quelques mois plus
tard, meurt le mari de la sœur de
Julien Lamy (le suicidé). Certes c’est
un accident automobile, mais…
Mais sur le lieu du drame, un parking,
il y a… une petite croix avec une
ficelle bleue. Décidément, il faut
rouvrir le dossier Lamy. En chemin, des
croix il y en aura d’autres, et chaque
lecteur portera la sienne sans peine,
captivé par la lecture de ce polar.
Roman de 444 pages, format 11x18 cm.
Geste éditions, 11, rue Norman-Borlaug, Centre
routier, 79260 La Crèche, tél. 05 49 05 83 50,
www.gesteditions.com. En librairie, 13,90 €.
LE PARLER CHARENTOCIEN
Le Limousin de la Charente
Jacques FAURY
Édition CPE
De abana (prononcer abanê ou
abanâ) qui signifie unir, accoupler
(mettre « corne contre corne », comme
les vaches de labour) à zizonar
(prononcer zizounê ou zizounâ) qui
signifie bourdonner, comme un
insecte, un moustique, cet ouvrage
nous met une langue « en boîte ».
Il s’agit en effet d’un glossaire. Mais
qu’est-ce donc que ce charentocien ?
Si les lecteurs fidèles du Picton
peuvent en avoir une petite idée, les
autres se poseront légitimement la
question. L’auteur est clair, il emploie
le terme charentocien « pour désigner
un dialecte qui est l’héritier de
l’ancienne langue d’oc parlée
en Charente, un dialecte à forte
connotation occitane, mais qui a
beaucoup évolué au cours des siècles
et a notamment subi de nombreuses
francisations ». Un parler qui « se
démarque nettement de la langue
régionale majoritaire en PoitouSaintonge, connue sous le nom de
parlange et qui elle se rattache à
l’ensemble des langues d’oïl ».
Un beau et lourd travail de
recensement dans lequel s’est engagé
Jacques Faury et qui s’enracine en
Charente limousine, dans un secteur
que l’on peut circonscrire entre
Chabanais et Montembœuf, de l’est à
l’ouest, et de Roussines à Exideuil, du
sud au nord. À peine deux cantons !
dans lesquels on parle une langue
savoureuse, un occitan qui s’est en
cette zone de contact enrichi, mâtiné,
mêlé d’un soupçon d’autre chose
– car les langues sont vivantes – tout
en conservant ses fondamentaux.
Jacques Faury n’est pas un
doctrinaire, mais un homme ouvert et
conscient de ces influences. Il est aussi
un amoureux de la langue et a voulu
témoigner, par son livre, d’une
richesse parlée, un patrimoine qui,
s’il n’est pas éternel dans son
expression, pourra cependant perdurer
par le témoignage écrit. Originaire
de cette région, qui a baigné son
enfance, il ajoute à son glossaire
quelques chansons, légendes et jeux.
Alors, place au Charentocien…
Ouvrage de 159 pages, format 17x23 cm,
illustrations monochromes. CPE, CommunicationPresse-Édition, BP 57, 5 allée de la Tuilerie,
41202 Romorantin cedex, tél. 02 54 83 41 41,
mail : [email protected],
www.cpe-editions.com. En librairie, 22 €.
CURIOSITÉS
GÉOLOGIQUES DE L’AUNIS
ET DE LA SAINTONGE
Nicolas CHARLES
BRGM
Quand on regarde nos paysages on
oublie souvent l’essentiel, ce qui est
sous nos pieds : « la terre » ou plutôt
le sous-sol. Pourtant tout part de là !
Car c’est bien la nature du sous-sol
qui, au cours d’une évolution
géologique de plusieurs centaines de
millions d’années, a influencé les
paysages actuels et notre quotidien.
C’est elle qui a conditionné nos
installations, ici ou là, nous a procuré
les matériaux de nos constructions, y
compris les plus prestigieuses ; elle
qui a créé les richesses que nous
exploitons… Pourtant, ce patrimoine
géologique au rôle fondamental est
pour le moins délaissé au profit
d’autres, qu’ils soient culturel ou
biologique. L’ouvrage de Nicolas
Charles vient réparer cette lacune
et, nous l’espérons, préparer tant de
nouvelles découvertes qu’une prise
de conscience. La géologie peut être
considérée comme absconse mais
c’est aussi une science de l’esthétique
et du questionnement. Pourquoi ces
falaises, ces grottes, ces conches ;
pourquoi ces cordons dunaires ou
ces marais… ? Pourquoi l’eau, le
sable, les coraux ou l’ambre… ?
Voilà des mots qui ouvrent des
LIVRES ET MÉDIAS
mondes, des formations qui parlent…
Et derrière, il y a les explications
passionnantes du géologue : Nicolas
Charles, qui nous propose vingt-etune balades de découverte, et de
bonheur, pour comprendre
intelligemment le patrimoine
géologique de la Charente-Maritime.
Un rêve éveillé où les millions
d’années passées se mêlent à notre
émerveillement d’aujourd’hui.
Ouvrage de 112 pages, format 12x23 cm,
illustrations en couleurs. BRGM éditions,
3 avenue Claude-Guillemin, BP 36009,
45060 Orléans cedex 2, tél. 02 38 64 34 34,
www.brgm.fr/editions.jsp. En librairie, 19 €.
POITEVINS,
MÉDECINS DE ROIS
Robert DUCLUZEAU
Geste éditions
Nous sommes l’après-midi du14 mai
1610, Pierre Milon, docteur régent
de la faculté de Poitiers, s’écrie avec
un sanglot dans la voix : « Ah ! c’en
est fait, il est passé ! ». Devant lui un
homme est étendu, le sang macule
sa chemise et perle aux commissures
de ses lèvres. Le roi Henri IV, vient de
mourir des suites du coup de
poignard que lui a porté Ravaillac,
l’Angoumoisin. Pierre Milon, né en
1553 et dont le père était sénéchal
de Montmorillon a fait ses études de
médecine à Poitiers et n’est devenu
premier médecin du roi, son unique
patient, qu’à l’été 1609. Louis XIII lui
ayant ensuite préféré un autre, sa
fonction fut de courte durée.
Pour la petite histoire, ajoutons qu’il
fut un ardent promoteur des eaux
de La Roche-Posay. Ce n’est là qu’un
exemple… Des anecdotes qui
confinent à l’histoire, des histoires
et des vies de Poitevins qui furent
médecins de rois – que ce soit
Charles IX, Henri II, Henri III ou
Louis XIII, souverains auxquels nous
pouvons ajouter le cardinal de
Richelieu –, Robert Ducluzeau nous
en conte treize. Une présence
poitevine cependant limitée puisque
circonscrite dans un siècle et demi.
Le temps de découvrir également les
activités et les préoccupations de la
faculté de médecine de Poitiers, qui
ne fut pas sans en tirer quelque
gloire. Tous les Poitevins ont entendu
un jour ces noms : Pidoux, le Coq,
Citoys, Sainte-Marthe, Renaudot…
c’est ici le moment de faire
connaissance avec eux.
Ouvrage de 431 pages, format 11x18 cm,
illustrations en noir et blanc et en couleurs.
Geste éditions, 11, rue Norman-Borlaug, Centre
routier, 79260 La Crèche, tél. 05 49 05 83 50,
www.gesteditions.com. En librairie, 13,90 €.
PETITE HISTOIRE
DE PARTHENAY
Albéric VERDON
Geste éditions
En 1419, un chroniqueur décrivait
« Partenai [comme une] très forte
place, et réputée comme imprenable.
Car il y avait trois paires de fossez, et
deux paires de murs en la ville ».
Plus de cinq cents ans plus tard,
au milieu du XXe siècle, l’office de
tourisme local n’hésitait pas, pour sa
promotion, à comparer la cité à celle
de Carcassonne. Aujourd’hui, les
murailles sont toujours là et sont
devenues une des richesses
patrimoniales et touristiques de la
ville. Et Albéric Verdon, né à Thouars
mais Parthenaisien de cœur, la
connaît bien, lui qui y a dirigé des
fouilles et qui dépouille sans relâche
archives et journaux pour en savoir et
pour en dire plus. En attendant de
publier ses découvertes, il nous
propose cette petite histoire de « sa »
ville. Une histoire qui n’est pas
totalement linéaire, puisqu’il
l’entrecoupe d’un certain nombre de
thématiques choisies : l’importance
de la religion, Parthenay centre agroalimentaire, l’évolution de l’industrie,
le chemin de fer, l’éducation ou la
culture et les divertissements...
Chemin faisant, nous en arrivons au
XXIe siècle et surtout à cette année
importante et symbolique de 2012.
En effet, c’est à l’année 1012 que
remonte le souvenir le plus ancien
transmis par les archives. La ville fête
donc en quelque sorte, en ce siècle
naissant, ses 1000 ans d’existence.
Albéric Verdon aimerait bien que ce
soit l’occasion d’un grand livre, plein
d’histoires et d’histoire, directement
issues de ses recherches…
Ouvrage de 184 pages, format 11x18 cm,
illustrations en noir et blanc. Geste éditions,
11, rue Norman-Borlaug, Centre routier,
79260 La Crèche, tél. 05 49 05 83 50,
www.gesteditions.com. En librairie, 9,90 €.
PETITE HISTOIRE DE LA
BAIE DE L’AIGUILLON ET
DE L’AIGUILLON-SUR-MER
Roger ÉRAUD
Geste éditions
Partagée entre la Vendée et la
Charente-Maritime, la baie de
l’Aiguillon est un des endroits
mythiques du Poitou et des
Charentes. Un havre de vie et de
biodiversité, un lieu où se rencontrent
la mer et la terre, un endroit de
légendes et un lieu de conquête pour
l’homme. Lui qui a cru pouvoir s’y
imposer mais que la nature de temps
à autre rappelle à l’ordre et remet à
sa place. La baie de l’Aiguillon, c’est
le bout du bout du Marais poitevin,
un lieu incertain sur les bords duquel
l’homme s’est installé pour vivre. Sur
ce sujet, Roger Éraud nous propose
un « petit pavé » documenté qu’il ne
faut pas manquer. À l’époque où
commence cette histoire l’homme
n’existe même pas, mais il s’est
cependant installé là assez tôt et pour
le moins au néolithique ancien. C’est
cependant bien plus tard que naît à
l’histoire le village de l’Aiguillon,
élément central de son livre, qui fut
longtemps poitevin avant de n’être
plus « que » vendéen. L’auteur nous
explique le travail de la mer, le
brassage des sables (qui se poursuit),
les modifications du territoire, ses
incertitudes… Beaucoup de lecteurs y
retrouveront des noms qui chantent
la mer et les vacances : l’Aiguillon,
la Faute, la pointe d’Arçay…
Mais avant cela, avant ces nouvelles
préoccupations, ce sont des siècles
d’histoire qu’il nous conte avec
toujours, en fond, le lent travail
d’appropriation d’un territoire par
l’homme. Appropriation dont on peut
se demander aujourd’hui si elle est
bien définitive…
Ouvrage de 575 pages, format 11x18 cm,
illustrations en couleurs. Geste éditions,
11, rue Norman-Borlaug, Centre routier,
79260 La Crèche, tél. 05 49 05 83 50,
www.gesteditions.com. En librairie, 15,90 €.
ROYAN 1950,
GUIDE ARCHITECTURAL
Antoine-Marie PRÉAUT
Éditions Bonne Anse
Je veux que Royan ne soit pas une
ville couchée, mais une ville debout,
redressez-la par la silhouette de
l’église », disait Max Brusset, maire
de Royan, à l’architecte de la future
église Notre-Dame. À travers ce
symbole, elle fut livrée en 1958,
Royan se relevait de ses cendres
– les bombardements alliés ayant, en
deux temps de l’année 1945, rayé la
ville de la carte. Après quatre années
de déblayage des ruines, le temps
était à la reconstruction et les
architectes pouvaient s’en donner à
cœur joie. Tout est alors possible,
continuité du style années trente ou
innovation… Cette dernière sera
accompagnée, à partir de 1953, par
le nouveau maire, Max Brusset. Il y a
de l’argent, grâce aux moyens
fournis par les versements de
dommages de guerre, et il y a un
suivi, qui va permettre d’offrir à la
cité un visage architectural
homogène. C’est ce creuset de
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ACTUALITÉ
ACTUALITÉ
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l’architecture moderne d’alors, qui
fait la richesse de la cité d’aujourd’hui
et qui a fait parler d’une « école de
Royan ». C’est aussi ce qui fait
l’intérêt de l’ouvrage d’Antoine-Marie
Préaut, jeune architecte et historien
passionné par sa ville. En sa
compagnie, l’heure est pour nous à
la découverte, grâce à un parcours
qui se calque sur les quatre grands
quartiers de la ville : le centre-ville,
Foncillon, le Parc et Pontaillac.
L’auteur, qui a dû faire des choix,
présente cependant 110 édifices, du
pavillon individuel à l’église, à travers
de nombreuses images – vues
générales, détails, plans, dessins –
accompagnées d’un descriptif. Petit
plus pour nous guider, une note de
une à trois étoiles. Il n’y a plus qu’à
embarquer avec lui pour faire le tour
de ce qui est devenu, du fait de la
guerre, « la ville la plus 50 de France » !
Ouvrage de 279 pages, format 21x23 cm,
illustrations en couleur. Éditions Bonne Anse,
Micro-Média 19, rue de Royan,
17640 Vaux-sur-mer, tél. 05 46 05 23 33,
www.micro-media.com. En librairie, 38,50 €.
LA ROCHELLE ET L’AUNIS
Regards sur un patrimoine
Thomas BROSSET,
Charles DANEY
Loubatières
Les auteurs, Thomas Brosset,
journaliste à La Rochelle et passionné
par les sujets de l’environnement
comme du patrimoine, et Charles
Daney, géographe et écrivain, ont
mêlé leurs deux plumes pour nous
donner ce livre à quatre mains qui
vise à nous faire découvrir un pays,
l’Aunis – quelque 1 700 kilomètres
carrés comme coincés au nord de la
Charente-Maritime –, et sa capitale,
La Rochelle – porte océane de la mer
des Pertuis et des plaines charentaises.
Il y a là une logique, puisque l’Aunis,
essentiellement littoral, s’organise
autour de La Rochelle, une symbiose
en quelque sorte entre la mer et la
terre dont les îles atlantiques sont les
derniers soubresauts. Trois parties
dans leur ouvrage. La première est
une approche géographique de
l’Aunis tout à fait intéressante car peu
traditionnelle dans un livre à vocation
touristique mais aussi car très claire.
En effet, ici comme dans le reste du
volume – savamment illustré –,
se marient au texte des images
anciennes, des plans et de jolies
photographies actuelles, toutes
judicieusement choisies. La seconde,
plus légère et pleine de charme, nous
conte des anecdotes rochelaises.
Enfin, la troisième nous fait passer du
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pays aux hommes et à leurs
« travaux », dans cet espace mi-terre
mi-eau qui les a lourdement orientés.
Ainsi les vignes répondent-elles aux
marais salants, les prairies à l’élevage
des huîtres et les ports surveillent-ils
les plages du coin de l’œil. Il n’y a
pas loin, dans ce livre, de la réalité au
rêve. Une très belle balade.
Ouvrage de 128 pages, format 24x22,5 cm,
illustrations en couleurs. Nouvelles éditions
Loubatières, 10bis boulevard de l’Europe,
BP 50014, 31122 Portet-sur-Garonne cedex,
tél. 05 61 72 83 52, www.loubatieres.fr.
En librairie, 29 €.
SUR LA ROUTE DU
VIGNOBLE DU COGNAC
Denis MONTAGNON,
Olivier BOMPAS
Hachette
Ce livre aurait pu titrer « sur les
routes », puisqu’il nous propose sept
itinéraires de découverte
d’Angoulême à Saintes et de SaintJean-d’Angély à Jonzac, en passant
bien sûr par Cognac. Nous sommes
bien au pays du cognac, sur les sols
calcaires de la Charente et de la
Charente-Maritime qui accueillent
ce vaste vignoble aux nombreuses
nuances de terroirs qui ont donné
ces crus aux appellations étranges :
les Champagnes, les Borderies et
les Bois. Le fil conducteur de nos
balades sera donc le cognac,
accompagné de son feudataire le
pineau. Ce « petit » ouvrage – conçu
pour tenir dans un sac – qui vise à
nous aider à organiser très
concrètement notre séjour se divise
en trois parties, naturellement
déséquilibrées puisque la dernière
est consacrée aux itinéraires de
découverte. Cela commence par une
mise en bouche qui vous fait picorer
des possibles et se poursuit par
l’histoire de ce liquide devenu, diton, légendaire ou mythique, c’est
selon. Ayant fait vos choix selon vos
centres d’intérêt et compris toutes les
saveurs du cognac, il ne vous reste
plus qu’à emprunter, à pied, en
bicyclette ou en automobile, ses
itinéraires et les richesses qui font
leur charme. Vous serez enchantés :
musées, chais, châteaux, logis,
abbayes, églises, paysages, belles
cités, écrivains… et bien sûr chais,
alambics, vignobles, producteurs
seront au rendez-vous. Attention
cependant, seule la balade est à
déguster sans modération.
Ouvrage de 128 pages, format 11,5x15,5 cm,
illustrations en couleurs. Hachette tourisme,
43 quai de Grenelle, 75905 Paris cedex 15.
En librairie, 10,65 €.
L’ÎLE DE RÉ, ÎLE FORTIFIÉE
Nicolas MENGUS
Geste éditions
Invitation à la découverte d’un
patrimoine très particulier que ce petit
ouvrage qui maîtrise bien son sujet : le
système défensif insulaire rétais. Pointe
avancée de la terre d’Aunis dans
l’Atlantique, bastion naturel dans la mer
des Pertuis, l’île de Ré constitue depuis
très longtemps un enjeu et un objet de
convoitise militaire. Qu’on la considère
comme une base de défense avancée
pour La Rochelle ou Rochefort, ou
qu’on lorgne sur elle comme un
tremplin pour une attaque du continent,
elle se pose toujours en réduit essentiel,
bateau de guerre définitivement ancré
sur les flots. Le sous-titre de l’ouvrage
dit clairement son pas de temps :
« Guide de découverte des fortifications
de l’île de Ré du Moyen Âge au mur de
l’Atlantique ». Il prouve aussi que
l’intérêt de l’île en matière de défense a
perduré. Au Moyen Âge, ses châteaux,
églises fortifiées et maisons fortes. Aux
époques moderne et contemporaine,
leurs forts, redoutes, tours et batteries
– dont le remarquable ensemble de
Saint-Martin-de-Ré. Et enfin, à la
Seconde Guerre mondiale ce bout
de mur de l’Atlantique qui vit la
construction de 49 batteries et points
fortifiés. Nombre de ces ouvrages de
béton subsistent, mais il est paradoxal
de noter que, témoins d’une histoire
récente et brûlante, ils soient menacés
par le vandalisme et l’abandon
– en même temps que par les grandes
marées. La mémoire nous ferait-elle
défaut, alors même que des scènes de
débarquement du célèbre film de
Darryl Zanuck, Le Jour le plus long, ont
été tournées sur l’île ? Nicolas Mengus,
docteur en histoire médiévale et
passionné d’archéologie, lance là
un appel au respect de l’histoire.
Ouvrage de 88 pages, format 13,5x21,5 cm,
illustrations en couleurs. Geste éditions,
11, rue Norman-Borlaug, Centre routier,
79260 La Crèche, tél. 05 49 05 83 50,
www.gesteditions.com. En librairie, 12,90 €.
LES CARRIÈRES DU POITOU,
LA PIERRE DE CHAUVIGNY
René POTHET
Association des publications chauvinoises
René Pothet, connu pour ses passions
et dont la plus prégnante s’enracine
dans la pierre, cosigne ce texte avec
le « Groupe de recherches (MJC) ».
Créé en 1981, au sein de la Maison
des jeunes et de la culture de
Chauvigny, le « groupe d’études
historique sur les carrières de
Chauvigny et des environs » s’est en
LIVRES ET MÉDIAS
effet donné pour but de réunir le
maximum de documents concernant
les carrières et l’industrie de la pierre
à Chauvigny, Jardres, Lavoux et Tercé.
Au fil du temps, les recherches ont été
actives et nombreuses qui ont abouti à
autant d’expositions ou de publications.
Aujourd’hui, à travers ce gros et dense
ouvrage, c’est à une synthèse des
travaux poursuivis durant trente années
qu’il nous convie. La pierre de
Chauvigny est connue dans toute la
France, voire à l’étranger, mais que
sait-on exactement de son histoire,
des sociétés qui l’ont exploitée et des
hommes qui l’ont travaillée, ou même
de ses légendes. Ce sont tous ces
éléments que développe l’auteur à
travers un texte documenté que
viennent appuyer de très nombreux
éléments iconographiques recueillis
dans le cadre des activités du groupe
de recherches : photographies
anciennes des sites, catalogues,
matériels, outils, pièces administratives,
plans, monuments et œuvres réalisés...
Tous les jours disparaissent des pans
entiers de notre patrimoine industriel et
artisanal, de tels travaux – de recherche
et de publication – permettent au moins
d’en sauvegarder la mémoire les
arrachant ainsi à l’oubli, il faut en
savoir gré aux auteurs.
Ouvrage de 365 pages, format 21x29,7 cm,
illustrations en couleurs. APC, Association
des publications chauvinoises, BP 64,
86300 Chauvigny, tél. 05 49 46 35 45,
[email protected]. En librairie, 35 €.
LE PATOIS RÉTAIS
Jean RENAUD
Édition CPE
Au début des années soixante, un jeune
homme parcourait les Portes-en-Ré,
son village natal, un magnétophone
portatif en mains. Aujourd’hui retraité,
Jean Renaud – qui fut professeur de
langues, littérature et civilisation
scandinaves à Caen – retrouve du
temps pour ses premières amours
linguistiques : le patois rétais. C’est à la
demande d’Éric Nowak qu’il a réalisé
cet ouvrage « qui vient à point nommé
combler un hiatus dans la description
de la portion littorale du continuum
linguistique poitevin-saintongeais »,
entre de riches moissons réalisées en
Vendée, en Saintonge et en Aunis
continental. Si le patois rétais a disparu
avec les années cinquante, nombre de
ses mots continuent à émailler le
français qu’on parle tous les jours sur
l’île. S’il faut savoir écouter et entendre
ces sonorités d’aujourd’hui, il faut aussi
engager le devoir de sauvegarde de ce
patrimoine linguistique d’hier. C’est le
but de ce travail qui se divise en trois
grandes parties. Une présentation du
parler rétais et de ses caractéristiques
lexicales ; un choix de textes écrits
– chacun à sa façon puisqu’il n’existait
pas de règle en la matière – ; et enfin
un glossaire de quelque 2 600 mots
regroupés par thèmes : activités liées
à la mer, à la terre, village et vie
quotidienne. Cerise sur le gâteau,
un CD est joint à l’ouvrage, qui
contient les enregistrements réalisés
aux Portes en 1963. Dans une longue
postface Éric Nowak précise et
confirme, s’il en était besoin, l’intérêt
d’une telle démarche patrimoniale.
Ouvrage de 159 pages, format 17x23 cm,
illustrations monochromes, accompagné d’un
CD. CPE, Communication-Presse-Édition, BP 57,
5 allée de la Tuilerie, 41202 Romorantin cedex,
tél. 02 54 83 41 41, [email protected],
www.cpe-editions.com. En librairie, 22 €.
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ACTUALITÉ
Merci de faire
savoir aux libraires,
aux éditeurs,
aux auteurs…,
quand vous vous
renseignez ou quand
vous achetez un
ouvrage, que vous
l’avez découvert
dans Le Picton.