Picton 214 - Le Picton
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Picton 214 - Le Picton
ACTUALITÉ LIVRES ET MÉDIAS PATOIS D’CHEZ NOUS Histoires en poitevin Anne-Marie GAUTHIER PyréMonde « Zou avez-vous vu ? Eh ben i y ons été ! […] Dos escayers, dos especes de p’tites maisons toutes pu teurzurotées les unes que les autes. D’autes maisons drôlement aghencées de defaure mais que o y avait tout pien de chouses à vouére dedans […] Ah étou : une chouse qui montait en l’air en virant coumme une grande poturelle qui s’rait hautte sur patte ! » Qu’est-ce donc ? C’est le parc du Futoroscope, vu par Anne-Marie Gauthier à travers une des histoires en patois contées dans cet ouvrage. Ça décoiffe, ça remet les choses à leur place, ça fait réfléchir, ça rend modeste. Ça devrait en tous cas… Anne-Marie Gauthier est née en 1929 à Genouillé, dans le sud de la Vienne, et vit tout près, à Saint-Pierre-d’Exideuil. Dans les douze textes qu’elle nous propose, elle utilise le dialecte méridional commun au Civraisien (sud de la Vienne) et au Ruffécois (Charente poitevine). Elle brode ici sur des faits réels, qu’elle enjolive dans des monologues pleins d’humour. Ceux qui ont du mal avec cette langue doivent s’obliger à la lire à haute voix, ils retrouveront ainsi des sonorités familières et se rapprocheront du (bon) sens du texte. En fin d’ouvrage, Éric Nowak, directeur de la collection, nous donne une petite étude de la langue de l’auteure et la resitue dans l’ensemble poitevin et saintongeais. Ouvrage de 133 pages, format 14,5x20,5 cm, illustrations en noir et blanc. Éditions des régionalismes, PyréMonde/PRNG, 48b, rue GateGrenier, 17160 Cressé, tél. 09 72 95 03 92, mail : [email protected], Internet : www.editions-pyremonde.com. En librairie, 13,50 €. CROIX DE BOIS, CROIX DE FER SI TU MENS… Crime express Poitiers-Tours Jean-Luc LOIRET Geste éditions Policier philosophe, adepte de Comte-Sponville, Mario Venturini, commandant au commissariat de Poitiers, nous embarque pour une troisième aventure sous la plume de Jean-Luc Loiret, ci-devant auteur de polars poitevins – les deux précédents « épisodes » avaient pour titres On ne meurt jamais par hasard et La Chute d’un flic poitevin. Tout commence à Mezeau, « charmante bourgade de mille cinq cents habitants, située à l’est de Poitiers » – ne la cherchez pas sur une carte, elle est pour l’instant ignorée des services cartographiques, comme Venturini des services de l’état 76 | Le Picton n° 214 | Juillet Août 2012 | civil. Le corps sans vie qui y requiert l’intervention de la police semble être celui d’un suicidé par arme à feu. Normal, c’est la pleine lune. Mais allez savoir, car les influences de notre satellite ont bon dos... d’autant que près du cadavre se trouve une petite croix faite de branches de noisetier liées par une cordelette bleue. Une croix de bois. L’arme vient de chez son grand-père Antonin… Barillet. Le médecin légiste accréditant la thèse du suicide, on s’oriente vers un abandon de l’affaire. Mais pour Venturini, fureteur impénitent et paradoxal, l’évidence même du suicide lui fait perdre toute évidence. D’autant que, quelques mois plus tard, meurt le mari de la sœur de Julien Lamy (le suicidé). Certes c’est un accident automobile, mais… Mais sur le lieu du drame, un parking, il y a… une petite croix avec une ficelle bleue. Décidément, il faut rouvrir le dossier Lamy. En chemin, des croix il y en aura d’autres, et chaque lecteur portera la sienne sans peine, captivé par la lecture de ce polar. Roman de 444 pages, format 11x18 cm. Geste éditions, 11, rue Norman-Borlaug, Centre routier, 79260 La Crèche, tél. 05 49 05 83 50, www.gesteditions.com. En librairie, 13,90 €. LE PARLER CHARENTOCIEN Le Limousin de la Charente Jacques FAURY Édition CPE De abana (prononcer abanê ou abanâ) qui signifie unir, accoupler (mettre « corne contre corne », comme les vaches de labour) à zizonar (prononcer zizounê ou zizounâ) qui signifie bourdonner, comme un insecte, un moustique, cet ouvrage nous met une langue « en boîte ». Il s’agit en effet d’un glossaire. Mais qu’est-ce donc que ce charentocien ? Si les lecteurs fidèles du Picton peuvent en avoir une petite idée, les autres se poseront légitimement la question. L’auteur est clair, il emploie le terme charentocien « pour désigner un dialecte qui est l’héritier de l’ancienne langue d’oc parlée en Charente, un dialecte à forte connotation occitane, mais qui a beaucoup évolué au cours des siècles et a notamment subi de nombreuses francisations ». Un parler qui « se démarque nettement de la langue régionale majoritaire en PoitouSaintonge, connue sous le nom de parlange et qui elle se rattache à l’ensemble des langues d’oïl ». Un beau et lourd travail de recensement dans lequel s’est engagé Jacques Faury et qui s’enracine en Charente limousine, dans un secteur que l’on peut circonscrire entre Chabanais et Montembœuf, de l’est à l’ouest, et de Roussines à Exideuil, du sud au nord. À peine deux cantons ! dans lesquels on parle une langue savoureuse, un occitan qui s’est en cette zone de contact enrichi, mâtiné, mêlé d’un soupçon d’autre chose – car les langues sont vivantes – tout en conservant ses fondamentaux. Jacques Faury n’est pas un doctrinaire, mais un homme ouvert et conscient de ces influences. Il est aussi un amoureux de la langue et a voulu témoigner, par son livre, d’une richesse parlée, un patrimoine qui, s’il n’est pas éternel dans son expression, pourra cependant perdurer par le témoignage écrit. Originaire de cette région, qui a baigné son enfance, il ajoute à son glossaire quelques chansons, légendes et jeux. Alors, place au Charentocien… Ouvrage de 159 pages, format 17x23 cm, illustrations monochromes. CPE, CommunicationPresse-Édition, BP 57, 5 allée de la Tuilerie, 41202 Romorantin cedex, tél. 02 54 83 41 41, mail : [email protected], www.cpe-editions.com. En librairie, 22 €. CURIOSITÉS GÉOLOGIQUES DE L’AUNIS ET DE LA SAINTONGE Nicolas CHARLES BRGM Quand on regarde nos paysages on oublie souvent l’essentiel, ce qui est sous nos pieds : « la terre » ou plutôt le sous-sol. Pourtant tout part de là ! Car c’est bien la nature du sous-sol qui, au cours d’une évolution géologique de plusieurs centaines de millions d’années, a influencé les paysages actuels et notre quotidien. C’est elle qui a conditionné nos installations, ici ou là, nous a procuré les matériaux de nos constructions, y compris les plus prestigieuses ; elle qui a créé les richesses que nous exploitons… Pourtant, ce patrimoine géologique au rôle fondamental est pour le moins délaissé au profit d’autres, qu’ils soient culturel ou biologique. L’ouvrage de Nicolas Charles vient réparer cette lacune et, nous l’espérons, préparer tant de nouvelles découvertes qu’une prise de conscience. La géologie peut être considérée comme absconse mais c’est aussi une science de l’esthétique et du questionnement. Pourquoi ces falaises, ces grottes, ces conches ; pourquoi ces cordons dunaires ou ces marais… ? Pourquoi l’eau, le sable, les coraux ou l’ambre… ? Voilà des mots qui ouvrent des LIVRES ET MÉDIAS mondes, des formations qui parlent… Et derrière, il y a les explications passionnantes du géologue : Nicolas Charles, qui nous propose vingt-etune balades de découverte, et de bonheur, pour comprendre intelligemment le patrimoine géologique de la Charente-Maritime. Un rêve éveillé où les millions d’années passées se mêlent à notre émerveillement d’aujourd’hui. Ouvrage de 112 pages, format 12x23 cm, illustrations en couleurs. BRGM éditions, 3 avenue Claude-Guillemin, BP 36009, 45060 Orléans cedex 2, tél. 02 38 64 34 34, www.brgm.fr/editions.jsp. En librairie, 19 €. POITEVINS, MÉDECINS DE ROIS Robert DUCLUZEAU Geste éditions Nous sommes l’après-midi du14 mai 1610, Pierre Milon, docteur régent de la faculté de Poitiers, s’écrie avec un sanglot dans la voix : « Ah ! c’en est fait, il est passé ! ». Devant lui un homme est étendu, le sang macule sa chemise et perle aux commissures de ses lèvres. Le roi Henri IV, vient de mourir des suites du coup de poignard que lui a porté Ravaillac, l’Angoumoisin. Pierre Milon, né en 1553 et dont le père était sénéchal de Montmorillon a fait ses études de médecine à Poitiers et n’est devenu premier médecin du roi, son unique patient, qu’à l’été 1609. Louis XIII lui ayant ensuite préféré un autre, sa fonction fut de courte durée. Pour la petite histoire, ajoutons qu’il fut un ardent promoteur des eaux de La Roche-Posay. Ce n’est là qu’un exemple… Des anecdotes qui confinent à l’histoire, des histoires et des vies de Poitevins qui furent médecins de rois – que ce soit Charles IX, Henri II, Henri III ou Louis XIII, souverains auxquels nous pouvons ajouter le cardinal de Richelieu –, Robert Ducluzeau nous en conte treize. Une présence poitevine cependant limitée puisque circonscrite dans un siècle et demi. Le temps de découvrir également les activités et les préoccupations de la faculté de médecine de Poitiers, qui ne fut pas sans en tirer quelque gloire. Tous les Poitevins ont entendu un jour ces noms : Pidoux, le Coq, Citoys, Sainte-Marthe, Renaudot… c’est ici le moment de faire connaissance avec eux. Ouvrage de 431 pages, format 11x18 cm, illustrations en noir et blanc et en couleurs. Geste éditions, 11, rue Norman-Borlaug, Centre routier, 79260 La Crèche, tél. 05 49 05 83 50, www.gesteditions.com. En librairie, 13,90 €. PETITE HISTOIRE DE PARTHENAY Albéric VERDON Geste éditions En 1419, un chroniqueur décrivait « Partenai [comme une] très forte place, et réputée comme imprenable. Car il y avait trois paires de fossez, et deux paires de murs en la ville ». Plus de cinq cents ans plus tard, au milieu du XXe siècle, l’office de tourisme local n’hésitait pas, pour sa promotion, à comparer la cité à celle de Carcassonne. Aujourd’hui, les murailles sont toujours là et sont devenues une des richesses patrimoniales et touristiques de la ville. Et Albéric Verdon, né à Thouars mais Parthenaisien de cœur, la connaît bien, lui qui y a dirigé des fouilles et qui dépouille sans relâche archives et journaux pour en savoir et pour en dire plus. En attendant de publier ses découvertes, il nous propose cette petite histoire de « sa » ville. Une histoire qui n’est pas totalement linéaire, puisqu’il l’entrecoupe d’un certain nombre de thématiques choisies : l’importance de la religion, Parthenay centre agroalimentaire, l’évolution de l’industrie, le chemin de fer, l’éducation ou la culture et les divertissements... Chemin faisant, nous en arrivons au XXIe siècle et surtout à cette année importante et symbolique de 2012. En effet, c’est à l’année 1012 que remonte le souvenir le plus ancien transmis par les archives. La ville fête donc en quelque sorte, en ce siècle naissant, ses 1000 ans d’existence. Albéric Verdon aimerait bien que ce soit l’occasion d’un grand livre, plein d’histoires et d’histoire, directement issues de ses recherches… Ouvrage de 184 pages, format 11x18 cm, illustrations en noir et blanc. Geste éditions, 11, rue Norman-Borlaug, Centre routier, 79260 La Crèche, tél. 05 49 05 83 50, www.gesteditions.com. En librairie, 9,90 €. PETITE HISTOIRE DE LA BAIE DE L’AIGUILLON ET DE L’AIGUILLON-SUR-MER Roger ÉRAUD Geste éditions Partagée entre la Vendée et la Charente-Maritime, la baie de l’Aiguillon est un des endroits mythiques du Poitou et des Charentes. Un havre de vie et de biodiversité, un lieu où se rencontrent la mer et la terre, un endroit de légendes et un lieu de conquête pour l’homme. Lui qui a cru pouvoir s’y imposer mais que la nature de temps à autre rappelle à l’ordre et remet à sa place. La baie de l’Aiguillon, c’est le bout du bout du Marais poitevin, un lieu incertain sur les bords duquel l’homme s’est installé pour vivre. Sur ce sujet, Roger Éraud nous propose un « petit pavé » documenté qu’il ne faut pas manquer. À l’époque où commence cette histoire l’homme n’existe même pas, mais il s’est cependant installé là assez tôt et pour le moins au néolithique ancien. C’est cependant bien plus tard que naît à l’histoire le village de l’Aiguillon, élément central de son livre, qui fut longtemps poitevin avant de n’être plus « que » vendéen. L’auteur nous explique le travail de la mer, le brassage des sables (qui se poursuit), les modifications du territoire, ses incertitudes… Beaucoup de lecteurs y retrouveront des noms qui chantent la mer et les vacances : l’Aiguillon, la Faute, la pointe d’Arçay… Mais avant cela, avant ces nouvelles préoccupations, ce sont des siècles d’histoire qu’il nous conte avec toujours, en fond, le lent travail d’appropriation d’un territoire par l’homme. Appropriation dont on peut se demander aujourd’hui si elle est bien définitive… Ouvrage de 575 pages, format 11x18 cm, illustrations en couleurs. Geste éditions, 11, rue Norman-Borlaug, Centre routier, 79260 La Crèche, tél. 05 49 05 83 50, www.gesteditions.com. En librairie, 15,90 €. ROYAN 1950, GUIDE ARCHITECTURAL Antoine-Marie PRÉAUT Éditions Bonne Anse Je veux que Royan ne soit pas une ville couchée, mais une ville debout, redressez-la par la silhouette de l’église », disait Max Brusset, maire de Royan, à l’architecte de la future église Notre-Dame. À travers ce symbole, elle fut livrée en 1958, Royan se relevait de ses cendres – les bombardements alliés ayant, en deux temps de l’année 1945, rayé la ville de la carte. Après quatre années de déblayage des ruines, le temps était à la reconstruction et les architectes pouvaient s’en donner à cœur joie. Tout est alors possible, continuité du style années trente ou innovation… Cette dernière sera accompagnée, à partir de 1953, par le nouveau maire, Max Brusset. Il y a de l’argent, grâce aux moyens fournis par les versements de dommages de guerre, et il y a un suivi, qui va permettre d’offrir à la cité un visage architectural homogène. C’est ce creuset de | Le Picton n° 214 | Juillet Août 2012 | 77 ACTUALITÉ ACTUALITÉ LIVRES ET MÉDIAS l’architecture moderne d’alors, qui fait la richesse de la cité d’aujourd’hui et qui a fait parler d’une « école de Royan ». C’est aussi ce qui fait l’intérêt de l’ouvrage d’Antoine-Marie Préaut, jeune architecte et historien passionné par sa ville. En sa compagnie, l’heure est pour nous à la découverte, grâce à un parcours qui se calque sur les quatre grands quartiers de la ville : le centre-ville, Foncillon, le Parc et Pontaillac. L’auteur, qui a dû faire des choix, présente cependant 110 édifices, du pavillon individuel à l’église, à travers de nombreuses images – vues générales, détails, plans, dessins – accompagnées d’un descriptif. Petit plus pour nous guider, une note de une à trois étoiles. Il n’y a plus qu’à embarquer avec lui pour faire le tour de ce qui est devenu, du fait de la guerre, « la ville la plus 50 de France » ! Ouvrage de 279 pages, format 21x23 cm, illustrations en couleur. Éditions Bonne Anse, Micro-Média 19, rue de Royan, 17640 Vaux-sur-mer, tél. 05 46 05 23 33, www.micro-media.com. En librairie, 38,50 €. LA ROCHELLE ET L’AUNIS Regards sur un patrimoine Thomas BROSSET, Charles DANEY Loubatières Les auteurs, Thomas Brosset, journaliste à La Rochelle et passionné par les sujets de l’environnement comme du patrimoine, et Charles Daney, géographe et écrivain, ont mêlé leurs deux plumes pour nous donner ce livre à quatre mains qui vise à nous faire découvrir un pays, l’Aunis – quelque 1 700 kilomètres carrés comme coincés au nord de la Charente-Maritime –, et sa capitale, La Rochelle – porte océane de la mer des Pertuis et des plaines charentaises. Il y a là une logique, puisque l’Aunis, essentiellement littoral, s’organise autour de La Rochelle, une symbiose en quelque sorte entre la mer et la terre dont les îles atlantiques sont les derniers soubresauts. Trois parties dans leur ouvrage. La première est une approche géographique de l’Aunis tout à fait intéressante car peu traditionnelle dans un livre à vocation touristique mais aussi car très claire. En effet, ici comme dans le reste du volume – savamment illustré –, se marient au texte des images anciennes, des plans et de jolies photographies actuelles, toutes judicieusement choisies. La seconde, plus légère et pleine de charme, nous conte des anecdotes rochelaises. Enfin, la troisième nous fait passer du 78 | Le Picton n° 214 | Juillet Août 2012 | pays aux hommes et à leurs « travaux », dans cet espace mi-terre mi-eau qui les a lourdement orientés. Ainsi les vignes répondent-elles aux marais salants, les prairies à l’élevage des huîtres et les ports surveillent-ils les plages du coin de l’œil. Il n’y a pas loin, dans ce livre, de la réalité au rêve. Une très belle balade. Ouvrage de 128 pages, format 24x22,5 cm, illustrations en couleurs. Nouvelles éditions Loubatières, 10bis boulevard de l’Europe, BP 50014, 31122 Portet-sur-Garonne cedex, tél. 05 61 72 83 52, www.loubatieres.fr. En librairie, 29 €. SUR LA ROUTE DU VIGNOBLE DU COGNAC Denis MONTAGNON, Olivier BOMPAS Hachette Ce livre aurait pu titrer « sur les routes », puisqu’il nous propose sept itinéraires de découverte d’Angoulême à Saintes et de SaintJean-d’Angély à Jonzac, en passant bien sûr par Cognac. Nous sommes bien au pays du cognac, sur les sols calcaires de la Charente et de la Charente-Maritime qui accueillent ce vaste vignoble aux nombreuses nuances de terroirs qui ont donné ces crus aux appellations étranges : les Champagnes, les Borderies et les Bois. Le fil conducteur de nos balades sera donc le cognac, accompagné de son feudataire le pineau. Ce « petit » ouvrage – conçu pour tenir dans un sac – qui vise à nous aider à organiser très concrètement notre séjour se divise en trois parties, naturellement déséquilibrées puisque la dernière est consacrée aux itinéraires de découverte. Cela commence par une mise en bouche qui vous fait picorer des possibles et se poursuit par l’histoire de ce liquide devenu, diton, légendaire ou mythique, c’est selon. Ayant fait vos choix selon vos centres d’intérêt et compris toutes les saveurs du cognac, il ne vous reste plus qu’à emprunter, à pied, en bicyclette ou en automobile, ses itinéraires et les richesses qui font leur charme. Vous serez enchantés : musées, chais, châteaux, logis, abbayes, églises, paysages, belles cités, écrivains… et bien sûr chais, alambics, vignobles, producteurs seront au rendez-vous. Attention cependant, seule la balade est à déguster sans modération. Ouvrage de 128 pages, format 11,5x15,5 cm, illustrations en couleurs. Hachette tourisme, 43 quai de Grenelle, 75905 Paris cedex 15. En librairie, 10,65 €. L’ÎLE DE RÉ, ÎLE FORTIFIÉE Nicolas MENGUS Geste éditions Invitation à la découverte d’un patrimoine très particulier que ce petit ouvrage qui maîtrise bien son sujet : le système défensif insulaire rétais. Pointe avancée de la terre d’Aunis dans l’Atlantique, bastion naturel dans la mer des Pertuis, l’île de Ré constitue depuis très longtemps un enjeu et un objet de convoitise militaire. Qu’on la considère comme une base de défense avancée pour La Rochelle ou Rochefort, ou qu’on lorgne sur elle comme un tremplin pour une attaque du continent, elle se pose toujours en réduit essentiel, bateau de guerre définitivement ancré sur les flots. Le sous-titre de l’ouvrage dit clairement son pas de temps : « Guide de découverte des fortifications de l’île de Ré du Moyen Âge au mur de l’Atlantique ». Il prouve aussi que l’intérêt de l’île en matière de défense a perduré. Au Moyen Âge, ses châteaux, églises fortifiées et maisons fortes. Aux époques moderne et contemporaine, leurs forts, redoutes, tours et batteries – dont le remarquable ensemble de Saint-Martin-de-Ré. Et enfin, à la Seconde Guerre mondiale ce bout de mur de l’Atlantique qui vit la construction de 49 batteries et points fortifiés. Nombre de ces ouvrages de béton subsistent, mais il est paradoxal de noter que, témoins d’une histoire récente et brûlante, ils soient menacés par le vandalisme et l’abandon – en même temps que par les grandes marées. La mémoire nous ferait-elle défaut, alors même que des scènes de débarquement du célèbre film de Darryl Zanuck, Le Jour le plus long, ont été tournées sur l’île ? Nicolas Mengus, docteur en histoire médiévale et passionné d’archéologie, lance là un appel au respect de l’histoire. Ouvrage de 88 pages, format 13,5x21,5 cm, illustrations en couleurs. Geste éditions, 11, rue Norman-Borlaug, Centre routier, 79260 La Crèche, tél. 05 49 05 83 50, www.gesteditions.com. En librairie, 12,90 €. LES CARRIÈRES DU POITOU, LA PIERRE DE CHAUVIGNY René POTHET Association des publications chauvinoises René Pothet, connu pour ses passions et dont la plus prégnante s’enracine dans la pierre, cosigne ce texte avec le « Groupe de recherches (MJC) ». Créé en 1981, au sein de la Maison des jeunes et de la culture de Chauvigny, le « groupe d’études historique sur les carrières de Chauvigny et des environs » s’est en LIVRES ET MÉDIAS effet donné pour but de réunir le maximum de documents concernant les carrières et l’industrie de la pierre à Chauvigny, Jardres, Lavoux et Tercé. Au fil du temps, les recherches ont été actives et nombreuses qui ont abouti à autant d’expositions ou de publications. Aujourd’hui, à travers ce gros et dense ouvrage, c’est à une synthèse des travaux poursuivis durant trente années qu’il nous convie. La pierre de Chauvigny est connue dans toute la France, voire à l’étranger, mais que sait-on exactement de son histoire, des sociétés qui l’ont exploitée et des hommes qui l’ont travaillée, ou même de ses légendes. Ce sont tous ces éléments que développe l’auteur à travers un texte documenté que viennent appuyer de très nombreux éléments iconographiques recueillis dans le cadre des activités du groupe de recherches : photographies anciennes des sites, catalogues, matériels, outils, pièces administratives, plans, monuments et œuvres réalisés... Tous les jours disparaissent des pans entiers de notre patrimoine industriel et artisanal, de tels travaux – de recherche et de publication – permettent au moins d’en sauvegarder la mémoire les arrachant ainsi à l’oubli, il faut en savoir gré aux auteurs. Ouvrage de 365 pages, format 21x29,7 cm, illustrations en couleurs. APC, Association des publications chauvinoises, BP 64, 86300 Chauvigny, tél. 05 49 46 35 45, [email protected]. En librairie, 35 €. LE PATOIS RÉTAIS Jean RENAUD Édition CPE Au début des années soixante, un jeune homme parcourait les Portes-en-Ré, son village natal, un magnétophone portatif en mains. Aujourd’hui retraité, Jean Renaud – qui fut professeur de langues, littérature et civilisation scandinaves à Caen – retrouve du temps pour ses premières amours linguistiques : le patois rétais. C’est à la demande d’Éric Nowak qu’il a réalisé cet ouvrage « qui vient à point nommé combler un hiatus dans la description de la portion littorale du continuum linguistique poitevin-saintongeais », entre de riches moissons réalisées en Vendée, en Saintonge et en Aunis continental. Si le patois rétais a disparu avec les années cinquante, nombre de ses mots continuent à émailler le français qu’on parle tous les jours sur l’île. S’il faut savoir écouter et entendre ces sonorités d’aujourd’hui, il faut aussi engager le devoir de sauvegarde de ce patrimoine linguistique d’hier. C’est le but de ce travail qui se divise en trois grandes parties. Une présentation du parler rétais et de ses caractéristiques lexicales ; un choix de textes écrits – chacun à sa façon puisqu’il n’existait pas de règle en la matière – ; et enfin un glossaire de quelque 2 600 mots regroupés par thèmes : activités liées à la mer, à la terre, village et vie quotidienne. Cerise sur le gâteau, un CD est joint à l’ouvrage, qui contient les enregistrements réalisés aux Portes en 1963. Dans une longue postface Éric Nowak précise et confirme, s’il en était besoin, l’intérêt d’une telle démarche patrimoniale. Ouvrage de 159 pages, format 17x23 cm, illustrations monochromes, accompagné d’un CD. CPE, Communication-Presse-Édition, BP 57, 5 allée de la Tuilerie, 41202 Romorantin cedex, tél. 02 54 83 41 41, [email protected], www.cpe-editions.com. En librairie, 22 €. | Le Picton n° 214 | Juillet Août 2012 | 79 ACTUALITÉ Merci de faire savoir aux libraires, aux éditeurs, aux auteurs…, quand vous vous renseignez ou quand vous achetez un ouvrage, que vous l’avez découvert dans Le Picton.