Tout l`or du monde - Filme für eine Welt

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Tout l`or du monde - Filme für eine Welt
Tout l’or du monde
Tout l’or du monde
Documentaire, dès 16 ans
Scénario et réalisation : Robert Nugent et Rachel Sanderson
Production : Jean-Pierre Gibrat, Mitzi Goldman, Michel Zwecker, Australie 2007
Caméra : Laurent Chevalier, Robert Nugent
Montage : Andrea Lang
Musique : Groupe Folifo
Son : Jean Mallet
Langue : peul-français-anglais (v.o.)
Sous-titres : français, allemand, anglais
Durée : 52 minutes
Matériel pédagogique : Mireille Gugolz ; traduction : Martine Besse
Distinctions :
Grand Prix du Documentaire au Festival Amazonas, Festival du Film de Manaus, au Brésil
(2008) ; Grand Prix au Festival International du Film Documentaire de Taïwan (2008) ; Prix du
Meilleur Documentaire et le Prix de la Ville de Lisbonne à Doclisboa, Festival International du
Film Documentaire de Lisbonne (2008) ; Prix « Un seul monde » du Bundesland NordrheinWestfalen (2009), et d’autres encore.
Thèmes : Guinée, l’or en tant que matière première, développement durable,
droits humains, travail, néo-colonialisme, pauvreté/richesse
Contenu
Au cœur de l’île de Bornéo, une ancienne mine d’or est démontée, puis ses différents
« éléments » sont transportés par bateau sur une distance colossale jusqu’en Guinée, un pays
d’Afrique de l’Ouest où on la reconstruit entièrement. Avec lenteur mais de manière inexorable,
une véritable coulée de tôle monstrueuse envahit cette région rurale de Guinée à environ 500
km au nord-est de la capitale, Conakry. Les terres avoisinantes sont annexées progressivement
par les investisseurs étrangers et se transforment en un immense désert aurifère.
« Tout l’or du monde » nous révèle un monde qui se transforme à jamais par la construction de
la mine d’or et fait le portrait des gens qui doivent s’accommoder de ces changements en
Guinée. Au début, la plupart sont enthousiastes et contents d’avoir trouvé du travail. Il y a
même un ancien enseignant qui se félicite d’avoir trouvé un nouvel emploi comme ouvrier dans
la mine d’or. Mais l’euphorie initiale ne tarde pas à céder la place à la déception : les villageois
et les villageoises expriment avec vigueur leur mécontentement et leurs désillusions quant à
l’impact négatif de la mine. Autrefois, les familles arrivaient à assurer leurs moyens de subsistance durant la saison sèche, à côté de l’agriculture, en ayant une source de revenu complé-
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mentaire comme orpailleurs. La construction de la mine les prive de l’orpaillage à titre privé ;
soi-disant pour des raisons de sécurité, comme l’affirme le directeur de la mine d’or dans le
film. La nécessité pousse une partie de la population pauvre à prendre des risques et à aller
chercher de l’or la nuit ou encore à s’enrichir illégalement en puisant dans la récolte de
l’entreprise. Ceux qui se font prendre sont punis par le tribunal militaire guinéen.
La population autochtone trompée et en partie exploitée n’est pas la seule à intervenir ; les
« envahisseurs blancs » ont eux aussi la parole. Eux aussi exposent leur vision de la situation
et parlent de leur vie en Guinée et de leurs difficultés. Sur un ton un peu sarcastique, le
directeur de l’entreprise ajoute que son activité n’est rien d’autre qu’un hobby : ce n’est pas
ainsi qu’il pourra s’enrichir.
La rencontre de ces deux mondes très différents – celui des autochtones et celui des employés
étrangers – est soulignée par des images très fortes : d’un côté, il y a un paysan qui répare sa
maison de ses propres mains avec de la paille, de l’autre, il y a les grues qui construisent la
gigantesque mine d’or. Au marché, les chercheurs d’or pèsent ce qu’ils ont trouvé sur une vieille
balance manuelle tandis que le produit de la mine transformé en lingots d’or est chargé dans
l’avion sous la bonne garde de soldats armés. Avec ses images provocatrices et les propos très
contrastés des intéressés, ce film ne cesse de revenir à la question des effets positifs et négatifs
de l’extraction de l’or et du néocolonialisme en Guinée et dans d’autres parties du monde.
Le film
En réalité, le réalisateur Robert Nugent prévoyait initialement de tourner un film sur les effets
de la fermeture d’une mine d’or à Bornéo. Quand il a appris que la mine était déplacée en
Guinée, il a été tenté par l’idée de documenter ce voyage immense ainsi que la reconstruction
de la mine et ses conséquences en Guinée. En réalisant le film « Tout l’or du monde », le cinéaste
nous offre un document émouvant et méditatif sur notre temps. La mobilité du capital dans le
monde et les différences qui semblent insurmontables entre Noirs et Blancs sont examinées
sous un angle critique. En même temps, le film adopte, dans son propos, une attitude relativement neutre en donnant à différents acteurs et parties la possibilité de parler de leurs espoirs,
de leurs difficultés et de leurs problèmes. Ce film séduit par sa structure dramatique ; les
spectateurs deviennent ainsi les témoins directs des transformations concrètes de l’environnement et des opinions des intéressés. Les images mettant en scène des gens et des machines
se font face, de manière à mettre en évidence les changements profonds et les nouveaux
rapports de force introduits par la mine. A côté des images symboliques qui sont éloquentes
en soi et n’ont pas besoin de commentaire, le griot (chanteur poète) endosse dans le film le
rôle du commentateur critique : dans ses chants, il exprime les espoirs et les déceptions des
villageois et des villageoises et traduit par des mots philosophiques et poétiques la bénédiction et la malédiction de l’or. Il accompagne tout le processus en y apportant sa réflexion ; alors
que les débuts – en dépit de sentiments ambivalents, s’annoncent prometteurs, l’exploitation
aurifère tourne inopinément à la catastrophe, à la fois humaine et écologique. Ce film constitue
un excellent outil pour un travail pédagogique dans l’optique du développement durable. Des
images et des propos marquants mettent en lumière les aspects écologiques, économiques et
sociaux d’un développement qui n’est pas « durable » en illustrant à quel point ces différents
aspects sont imbriqués. Ce film peut être considéré comme une entité ; dans l’enseignement,
il est tout à fait possible de travailler aussi sur certaines séquences. Sa grande qualité visuelle
permet en outre de travailler avec un choix d’images sans voir le film en entier.
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Le réalisateur
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Robert Nugent vit aujourd’hui en Australie en qualité de documentariste. Il a obtenu en Australie
à l’école de cinéma, télévision et radio de Sidney un master en production de documentaires
et un bachelor en gestion des matières premières à l’université de New England. Nugent a
travaillé onze ans pour les Nations Unies en Afghanistan et au Cambodge ainsi que dans divers
autres pays. En 2006, il s’est rendu en Irak pour l’ « Australien War Memorial » en qualité de
cinéaste officiel pour l’Australie. En Australie, Robert Nugent a réalisé plusieurs films sur
différents thèmes sociaux ; plusieurs d’entre eux ont obtenu des prix.
Informations générales
Guinée
La Guinée est un pays d’Afrique de l’Ouest qui longe la côté de l’océan Atlantique sud. Ses
voisins sont la Guinée-Bissau, le Sénégal, le Mali, la Côte-d’Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone.
C’est la ville portuaire de Conakry qui est sa capitale et son centre économique. Avec une superficie de 245‘857 km2 et environ 9 millions d’habitants, la Guinée fait partie des petits pays
africains. Le chef d’Etat actuel est Moussa Dadis Camara ; il s’est hissé à la tête de son pays
en décembre 2008 par un coup d’Etat militaire après la mort du dictateur Lasana Conté. Camara
est nommé par beaucoup « Garant du changement » et incarne l’espoir de nombreux citoyens
et citoyennes en un avenir meilleur. La Guinée a été régulièrement le théâtre de combats, de
guerres et de soulèvements politiques sanglants. En 2000 et en 2001, la Guinée a accueilli près
de 500’000 réfugiés de Sierra Leone et du Liberia. Le système de formation et le système de
santé sont défaillants. 85 pour cent de la population vivent grâce à une économie de subsistance. Mais le pays est souvent ravagé par des crues catastrophiques et de grandes périodes
de sécheresse, ce qui plonge la population pauvre dans un dénuement extrême. Selon l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, la situation est très mauvaise en termes de droits humains.
Des rapports font état de sévices graves envers les prisonniers.
La Guinée possède de gros gisements de matières premières. La bauxite nécessaire à la production de l’aluminium, de même que le minerai de fer, le zinc, l’or et les diamants comptent
parmi les trésors miniers de la Guinée, ce qui rend ce pays très attractif pour des régions industrielles comme l’Australie, l’Europe et les Etats-Unis. Un tiers des réserves mondiales de bauxite
se trouve en Guinée. L’industrie minière et le travail des mineurs s’effectuent généralement en
Guinée dans de très mauvaises conditions pour la population. Les licences d’exploitation sont
généralement octroyées illégalement et les propriétaires des mines se soucient peu d’offrir des
conditions de travail équitables ou d’éliminer les déchets de manière écologique. L’exploitation
financière, les problèmes de santé des mineurs ainsi que la destruction de l’environnement en
sont la conséquence.
L’or en tant que matière première
L’or est utilisé comme réserve d’argent dans le trésor de la Banque nationale ; autour du cou
et du poignet, il tient lieu de parure ; il sert aussi de plombage pour les dents. Lors de la
cérémonie de distribution des Oscar, l’or suscite des larmes et des applaudissements ; sur les
reliques religieuses, on le vénère et à l’autel lors du mariage, on le bénit. L’utilisation de l’or
est aussi multiple que son éclat. L’or est même comestible. Dans un hôtel huppé de Saint-Moritz
on sert des « feuilles d’or sur du risotto au safran ». Mais en y regardant de plus près, on risque
de perdre l’appétit si l’on pousse un peu les investigations à propos de l’or…
L’or a une longue histoire. Les premières découvertes remontent au quatrième ou au cinquième
millénaire avant Jésus-Christ. Les peuples les plus divers voyaient en l’or un grand bénéfice. L’or
était déjà connu des Grecs, des Romains, des Egyptiens mais aussi en Chine et en Amérique
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pré-colombienne, chez les Aztèques et les Incas. Chaque langue possède un mot pour désigner
l’or ; la plupart ont même de nombreux proverbes et locutions qui s’y rapportent.
Ce n’est pas surprenant, car l’or est le métal le plus élastique et le plus facile à travailler. Il
possède une grande stabilité chimique, peut être stocké sur un petit espace, il est donc facilement transportable et convient à merveille comme moyen d’échange. La première frappe d’une
monnaie en or et en argent date d’environ 700 av. J.-C.. Si l’on fondait la totalité de l’or en un
seul cube, ses arêtes auraient, selon la Deutsche Bank, une longueur de 20 mètres seulement.
Au total, la quantité de tout l’or disponible dans le monde s’élève environ à 161‘000 tonnes. On
estime que la moitié a été transformée en bijoux, qu’environ 19 pour cent servent de réserves
d’or officielles, que 16 pour cent sont utilisés pour des placements et 12 pour cent pour
l’industrie. Ce sont actuellement les Etats-Unis qui possèdent les plus grandes réserves d’or ;
ils sont suivis par l’Allemagne, le FMI et la France (Cf. GFMS Ltd., 2007, NZZ-Folio, 2009/4).
Que ce soit en Californie, en Alaska, en Australie ou en Afrique du Sud, il y a eu tout au long de
l’histoire des aventuriers qui étaient grisés par l’idée de l’or et se sont mis en quête de la chance
de leur vie. L’or signifiait et signifie aujourd’hui encore pour beaucoup chance et – surtout – pouvoir. On rapporte que Christophe Colomb aurait dit lui-même : « Celui qui a de l’or peut se procurer tout ce qu’il veut au monde. Pour de l’or, il peut même obtenir l’entrée de son âme au
paradis ». L’engouement pour l’or connaît actuellement un nouvel essor : en Chine et en Inde
surtout, la demande pour le « métal du bonheur » augmente presque de jour en jour dans la
production de bijoux. Quand le marché de l’immobilier s’est effondré aux Etats-Unis, la demande
concernant ce mode de placement classique et solide a presque doublé d’un coup.
Mais les conditions qui régnaient dans l’environnement de l’or n’étaient pas partout paradisiaques. En Afrique du Sud par exemple, le pouvoir de l’or a laissé des traces sanglantes. Au
moment de la découverte de gisements d’or importants aux alentours de 1886, une lutte sans
merci pour le pouvoir et le contrôle de l’Afrique du Sud s’est amorcée. Jusqu’à maintenant, près
de 35 pour cent de l’or produit dans le monde ont été extraits en Afrique du Sud. Cela représente
en même temps 80 pour cent de la totalité de l’or africain. Au moment de cette découverte, la
partie sud de l’Afrique du Sud était déjà en mains britanniques. Le site où le gisement d’or
avait été découvert faisait partie de la République des Boers. Cela a donné lieu à des affrontements et à des guerres impitoyables. Des milliers de personnes – des Boers ainsi que des Noirs
qui combattaient à leurs côtés – ont été tués dans des camps de concentration. Ils sont morts
pour l’or qui resta sous le contrôle britannique de 1887 à 1938. Par la suite, ce fut toujours la
population noire ou chinoise qui exécuta le dur travail malsain et mal payé dans les mines, sous
la direction de la population blanche. Aujourd’hui encore, ce sont, presque partout dans le
monde, les couches de la population opprimées, dépendantes, affectées par la pauvreté, qui
exécutent ce travail en s’exposant à des risques élevés pour leur sécurité et leur santé.
L’or est présent en si petites quantités dans la croûte terrestre qu’il faut creuser d’immenses
surfaces ou faire disparaître des montagnes pour extraire l’or. Pour une once (env. 28 grammes)
il y a environ 9 tonnes de déchets que des camions doivent transporter ailleurs. John Young, à
l’institut indépendant Worldwatch, a fait un jour, un peu ironiquement, le calcul suivant : « Pour
extraire l’or nécessaire à deux alliances, les mineurs devraient déblayer tellement de pierres
que cela donnerait dans le jardin des nouveaux mariés un tas de trois mètres de long, de deux
mètres de large et de deux mètres de haut – une belle vue par amour de l’or ».
Une fois de plus, ce sont les régions et les gens des régions riches qui peuvent en profiter. La
Suisse, les Suissesses et les Suisses en font partie. Les grandes banques suisses ont depuis
longtemps une position de leader sur le marché de l’or. Les raisons qui expliquent sa position
forte remontent à l’époque de la Première Guerre mondiale et, surtout, de la Seconde Guerre
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mondiale. Le commerce de pièces d’or en Suisse était déjà très apprécié de nombreux Européens et Européennes dans les années trente déjà, en raison de la crise monétaire. Pendant la
Seconde Guerre mondiale, la Suisse a acheté de grandes quantités d’or auprès de différentes
banques centrales étrangères, l’a revendu et en a gardé une partie comme réserve d’or. Une
grande partie de l’or provenait d’Allemagne. Comme l’Allemagne ne possédait pas de grandes
réserves d’or avant la guerre, on formule l’hypothèse qu’une partie de cet or est de l’or volé et
de l’or provenant des camps de concentration. Ce n’est qu’en 1944 que la Suisse a dû se justifier
officiellement face à cette hypothèse sous la pression des Etats-Unis. Ces derniers demandaient
à la Suisse de justifier la provenance de son or et de payer des réparations. Mais l’or des années
de guerre et d’après-guerre provenait aussi des Etats-Unis eux-mêmes ainsi que de différents
flux financiers qui avaient lieu entre d’autres pays et transitaient par la Suisse. Un autre facteur
déterminant quant au rôle de leader joué par la Suisse sur le marché de l’or a été l’ouverture,
en 1968, d’un pool de l’or à Zurich par les grandes banques suisses au moment de la fermeture
passagère du pool de l’or londonien. Les banques suisses ont alors convaincu les Sud-Africains
– les principaux producteurs d’or à ce moment-là – de vendre leur or par l’intermédiaire du pool
qui venait de se créer. Le monopole de l’Angleterre était ainsi détruit et la Suisse avait désormais
la possibilité de faire transiter des affaires importantes par sa propre place financière. Les débats
politiques qui ont eu lieu en Suisse aux alentours de 2001 montrent que la Suisse a également
pris part au commerce d’armements et au commerce d’or illégal de l’Afrique du Sud.
Actuellement, le marché de l’or est dominé par les banques centrales du monde. Elles possèdent ensemble avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la BSI la majeure partie des
réserves d’or et dominent ainsi le marché mondial.
Les conséquences écologiques, sociales et économiques des gisements d’or en Guinée
Même si d’autres matières premières comme la bauxite par exemple sont plus importantes pour
l’économie de la Guinée, le pays possède des gisements d’or en faible quantité qui n’ont jamais
cessé d’attirer les investisseurs, étrangers surtout. Ces derniers obtiennent du gouvernement
le droit de prospecter sur une zone d’extraction définie (concession) et attribuent le travail à
une entreprise minière. Ensuite, les multinationales, leurs machines et leurs camions pénètrent
sur le territoire sans avoir vraiment informé la population locale et investissent toute la région
pour procéder à l’extraction. Des postes de travail sont promis aux habitantes et aux habitants
et une main-d’œuvre supplémentaire afflue de très loin dans l’espoir d’avoir un avenir lucratif.
Même si les intéressés sont peut-être satisfaits dans un premier temps de trouver un emploi,
le bénéfice qu’en retire la population reste plutôt modeste et les effets sont même nocifs. Dans
le cas normal, les salaires sont très bas et les conditions de travail et de vie sont misérables.
Les entreprises et l’Etat ne se sentent guère obligés d’assurer des conditions de travail équitables. Les baraquements dressés pour les chercheuses et les chercheurs d’or ressemblent à des
camps de réfugiés ou à des taudis urbains. Généralement, il n’y a pas d’infrastructure convenable (ni pour l’approvisionnement en eau ni pour les soins en cas de maladie ou d’accident).
L’Etat considère que sa tâche consiste principalement à surveiller la vente de l’or extrait, ce
qu’il ne réussit à faire que partiellement. Le risque de voir l’économie nationale entrer dans la
dépendance des multinationales est bien réel. Si les multinationales quittent la région, elles
abandonnent sur place des chômeurs qui ont quitté leur lieu d’origine et ne pourront retourner
à l’agriculture que selon une très faible probabilité, car ils ont vendu leur terre à un prix très bas
ou l’ont même perdue. Ce qui reste aussi sur place, ce sont les préjudices sanitaires et écologiques causés aux gens et à l’environnement. Jusqu’à maintenant, on n’a même pas amorcé
l’étude des effets de l’extraction minière – qu’il s’agisse de l’acier, de l’or ou d’une autre matière
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première. Force est de constater que le paysage est détruit de manière visible. Le transport de
la terre et le stockage enlisent les cours d’eau. La poussière et la dynamite recouvrent et polluent
des régions entières ; la forêt tropicale est abattue, si bien que la flore et la faune dont
l’importance est vitale sont détruites. Les érosions du sol ainsi provoquées entraînent des
tempêtes de sable et l’érosion qui s’étend rend les terres inhospitalières pour bêtes et gens. Il
est fréquent aussi que l’eau potable soit polluée et empoisonnée par les déchets. Pour libérer
l’or, on utilise du cyanure, une substance hautement toxique. Dans certaines régions, ces
substances nocives sont déversées directement dans l’océan ou dans le sol. Ces pratiques
provoquent la pollution de l’eau potable et génèrent des maladies dans la population. En outre,
les accidents miniers ne sont pas rares. Les médias ne cessent de signaler des accidents mortels
lors desquels les mineurs ont été ensevelis sous des torrents de boue et des masses de gravats
en raison de l’effondrement de la mine. Généralement, c’est le manque de mesures de sécurité
et l’excavation excessive des montagnes qui sont à l’origine des accidents.
Dans de nombreux groupes de la population d’Afrique de l’Ouest, on croit que l’or recèle en lui
un pouvoir dangereux. L’or n’est donc pas considéré comme une source de prospérité mais
comme un danger qu’il s’agit d’éviter. Selon cette croyance, ce n’est pas l’or lui-même qui
suscite le danger mais les esprits des collines, des arbres et de la forêt auxquels l’or appartient. Seuls certains rituels et sacrifices peuvent permettre de s’attirer la bienveillance des
esprits pour l’extraction de l’or. Cette représentation explique les propos de l’ancien du village
dans le film, lorsqu’il affirme que les esprits les ont abandonnés, son peuple et lui.
Développement durable
Dans différents domaines de notre vie, la notion de « développement durable » fait aujourd’hui
presque partie du langage courant. Cependant, ce que l’on entend par là n’est pas toujours
clair. Souvent, « durable » est simplement utilisé comme synonyme de « qui dure longtemps »
ou de « persistant » avec une connotation principalement écologique. Le développement durable
(en anglais « sustainable development », en allemand « nachhaltige Entwicklung ») va toutefois
plus loin : il désigne un principe général qui présuppose que les conditions de vie au niveau
écologique, économique et social doivent être garanties pour toutes les personnes qui vivent
aujourd’hui ainsi que pour les générations futures.
Au niveau international, la notion de « développement durable » a été lancée pour la première
fois en 1992 lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement
(CNUED) à Rio de Janeiro. C’est à ce moment-là que la définition dite de Brundtland s’est fait
connaître : « Un développement est considéré comme durable s’il est capable de satisfaire
partout dans le monde les besoins de la génération actuelle sans réduire, pour les générations
futures, les possibilités de satisfaire leurs propres besoins » (Brundtland, 1992). C’est à la conférence de Rio qu’ont été posées les bases de la « Déclaration de Rio sur la responsabilité envers
les générations futures » et de la « Convention sur le climat ». L’ « Agenda 21 », un document cadre
en matière de politique de développement et de politique de l’environnement qui a été signé
par 179 Etats, est lui aussi issu de cette conférence. Le premier document qui a un caractère
obligatoire sur le plan juridique pour les Etats signataires est le « Protocole de Kyoto », ainsi
appelé car il a été adopté en 1997 à Kyoto. En le signant, les Etats parties s’engagent entre
autres à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012 de 5,2% en moyenne
au-dessous des valeurs de 1990. Cet accord – le plus important à ce jour concernant le climat
– est en vigueur depuis 2005. Actuellement, 183 Etats ont approuvé le Protocole de Kyoto. En
2002, le « Sommet mondial sur le développement durable » organisé à Johannesburg a permis
de dresser un bilan intermédiaire concernant la mise en oeuvre des décisions de la Conférence
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de Rio et de l’Agenda 21. Une importance accrue devrait être accordée dès lors aux problèmes
relatifs à la justice sociale, au dialogue des cultures, à la santé et au développement.
Le but premier d’un développement durable est donc de chercher à parvenir à un monde plus
juste et équitable sous l’angle des questions écologiques, sociales et économiques. L’un des
modèles les plus connus pour permettre de saisir le principe du développement durable dans
toute sa complexité met en évidence la relation entre les trois dimensions « société », « environnement » et « économie » qui se situent entre les pôles du passé et de l’avenir ainsi que du
Nord et du Sud/Est (cf. représentation graphique du document à photocopier). Un Etat ou une
personne se comporte et agit en respectant le principe du développement durable si il/elle
a) assume sa responsabilité écologique
en font partie : la protection des milieux naturels et de la diversité des espèces, l’utilisation des
ressources renouvelables en respectant le niveau de régénération, une utilisation très restrictive
et parcimonieuse des ressources non renouvelables, la réduction des substances nocives, la
réduction des catastrophes environnementales et de la pollution de l’environnement
b) encourage la solidarité sociale
en font partie : la protection et la promotion de la santé et de la sécurité humaines, le soutien
du patrimoine culturel et social, les mêmes droits et la même sécurité du droit pour tous, la
garantie d’une instruction et d’une formation pour tous ainsi que des possibilités d’épanouissement et d’identité de chacun, l’encouragement de la solidarité au sein d’une même génération et entre les générations.
c) a une certaine productivité économique
en font partie : une répartition des places de travail acceptable au niveau social et géographique,
le maintien du capital social et humain et la hausse de sa qualité, l’accroissement de la compétitivité et de la capacité d’innovation de l’économie, une conception de l’activité économique
sur le long terme, dans une optique de conservation de la valeur et de non-endettement.
La « Déclaration du Millénaire » adoptée en l’an 2000 et signée par 189 Etats constitue un autre
pas dans le sens d’une solidarité mondiale. Les huit objectifs principaux du Millénaire concernent l’élimination de la faim et de la pauvreté, la réalisation de l’accès à l’école primaire pour
tous, la promotion de l’égalité entre les sexes et l’amélioration du statut de la femme, la réduction de la mortalité infantile et la lutte contre le sida et d’autres maladies, la garantie d’un
développement durable et la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement.
L’importance des efforts déployés au niveau mondial pour promouvoir un développement durable
reste incontestée. Les résultats de ces dix à quinze dernières années ne permettent toutefois
aucune illusion. Les études révèlent qu’un milliard de personnes continuent de gagner moins
d’un dollar par jour. Le revenu moyen des gens en Afrique subsaharienne a même diminué entre
1990 et 2001, tandis que le nombre des personnes qui doivent se débrouiller, en Afrique subsaharienne, avec moins de un dollar par jour a doublé. Dans certains pays industrialisés comme
par exemple aux Etats-Unis, les gens s’appauvrissent. Bien que certains problèmes environnementaux aient pu être en partie réduits dans les pays industrialisés, la préservations des ressources naturelles mondiales reste gravement compromise. Ayant plus facilement accès aux
biens de consommation en raison de l’évolution à l’échelon planétaire, certaines régions en
développement et pays émergents ont eux aussi des exigences accrues en termes de niveau de
vie, si bien que l’impact environnemental s’accroît. Ce qui est particulièrement dévastateur, ce
sont les disparités entre les différentes régions du monde concernant la pollution. Certaines
régions industrialisées riches comme l’Europe, les Etats-Unis ou l’Australie peuvent accroître au
sein de leurs frontières la qualité de l’environnement grâce au système commercial internatio-
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nal. La pollution de l’environnement et l’injustice sociale stagnent en revanche dans d’autres
régions comme l’Afrique ou l’Inde. Les matières premières sont importées par exemple à très
bas prix d’Afrique – dans des conditions sociales et environnementales très mauvaises – sont
transformées en Europe puis exportées à nouveau avec une valeur économique bien plus
élevée. Les bénéfices provenant du commerce international restent bien évidemment réservés
aux pays riches. Les pays en développement restent donc en arrière sur le plan économique et
sur le plan social. Le pouvoir économique entraîne aussi le pouvoir social. De nombreux investisseurs étrangers ne se voient pas contraints de veiller à la compatibilité sociale de leur entreprise, en particulier à assurer des conditions de travail équitables et acceptables socialement.
Trop souvent, les travailleurs sont opprimés du point de vue financier et social en raison de leur
dépendance économique. Il y a lieu de se demander si, à cet égard, on ne devrait pas parler
d’une « colonisation moderne ». Le travail dans la mine d’or en Guinée que montre le film n’est
qu’un exemple pour illustrer à quel point le commerce mondial peut détruire massivement le
système écologique et les structures sociales d’une région rurale.
Objectifs
d’apprentissage
• S’approprier des connaissances concernant le principe du développement durable dans le
monde et en Suisse
• Réfléchir aux conséquences écologiques, sociales et économiques de l’extraction de l’or en Guinée
• Acquérir des connaissances sur l’extraction des matières premières en prenant l’exemple de l’or
• S’interroger sur la signification et l’importance de l’or dans le monde
Suggestions didactiques
Suggestion 1
Les répercussions de l’extraction de l’or (env. 4 leçons)
Avant de voir le film (30 minutes)
1. Document à photocopier. Examiner ensemble la définition et les différentes dimensions du
développement durable (Explications fournies par l’enseignante ou l’enseignant).
2. Consigne pour la projection du film : être particulièrement attentif aux conséquences sociales,
écologiques et économiques de l’extraction de l’or en Guinée. Former évent. trois groupes et
demander à chacun d’eux d’observer un aspect (d’étudier une question).
Questions générales :
a) Que disent les gens (autochtones & travailleurs) de leur vie de tous les jours ?
b) Comment l’environnement a-t-il changé après la construction de la mine d’or ?
c) Que disent les gens (autochtones & travailleurs) de leur situation financière ?
Regarder le film (52 minutes)
Après avoir vu le film (90 minutes)
1. Par petits groupes : remplir la fiche pratique 4. En discuter en plénière.
2. Découper une à une les photos de la fiche pratique 5. Classer chaque image en fonction des
titres conséquences « écologiques », « sociales » ou « économiques » de l’extraction de l’or en
Guinée. Coller ensuite les photos sur une feuille en respectant ce nouveau classement. Comparer
les résultats en plénière. Justifier les résultats. Y a-t-il différentes manières de considérer les
choses ? Pourquoi ?
3. En prenant l’exemple de l’assemblée du village dans le film, reconstituer une assemblée fictive
sur le thème « Que nous apporte la mine d’or ? »
Tout l’or du monde
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a) Un rôle précis est attribué à chaque petit groupe (ancien du village, griot, mineurs engagés
à la mine d’or, épouses des mineurs, responsables de la sécurité de la mine d’or, chef de
la mine d’or, personne chargée de diriger les débats (modérateur) et évent. représentants/
représentantes d’une organisation environnementale).
b) Les petits groupes se préparent à la discussion. Chaque groupe établit une liste de points
« pour » et « contre » la construction de la mine d’or. A partir de ces éléments, chaque
groupe formule une revendication qu’il défendra lors de la discussion (table ronde).
c) Le modérateur/la modératrice dirige les débats. L’assemblée s’achève soit au bout d’un
laps de temps défini au préalable soit au moment où chaque partie a pu présenter sa
revendication.
d) Evaluation collective de l’assemblée : les revendications ont-elles pu être exposées ? Qui a
obtenu satisfaction concernant sa revendication ? Quelles étaient les raisons de la réussite/
de l’échec ? Quel était l’état d’esprit des différentes parties durant l’assemblée et après
l’assemblée ?
4. Réfléchir à la signification de la fiche pratique 4 en ayant à l’esprit les résultats de l’assemblée
fictive : que signifie concrètement la définition du « développement durable » ? Quelles conditions faudrait-il remplir pour que l’extraction de l’or réponde aux exigences du développement
durable ?
Suggestion 2
La valeur de l’or (env. 2 leçons)
Avant de voir le film (20 minutes)
1. Informer le groupe que le film a pour thème l’extraction de l’or. Recenser en plénière toutes les
utilisations de l’or.
2. Remplir individuellement la fiche pratique 2. Questions pour lancer la réflexion : quelle est la
valeur de l’or pour moi personnellement ? Quelle est la valeur de l’or pour d’autres personnes ?
Quelle est la valeur de l’or pour l’économie, l’industrie, etc. ?
Regarder le film (52 minutes)
Après avoir vu le film (30 minutes)
1. Relire la fiche pratique 2 et la compléter sur la base des nouvelles connaissances acquises.
2. Remplir fiche pratique 3 par petits groupes, puis en discuter en plénière. Quelle est la portée
de ces affirmations dans notre vie ?
Suggestion 3
Les matières premières en général (env. 3 leçons)
Avant de voir le film (20 minutes)
1. Discussion à propos de la notion de « matière première : qu’est-ce qu’une matière première ?
Quels types de matières premières y a-t-il ? Quelle est leur utilisation ?
2. Par petits groupes : dresser un tableau a) des matières premières qui se renouvellent/repoussent et b) des matières premières qui existent en quantités limitées. Compléter évent. en plénière.
3. En utilisant un atlas et Internet, se renseigner où se trouve telle ou telle matière première : étudier par petits groupes une matière première précise (par ex. l’or, le fer, le pétrole, l’aluminium,
le charbon, etc.). Réfléchir aux effets de la répartition géographique des matières premières (à
l’échelon local et mondial)
Regarder le film (52 minutes)
Tout l’or du monde
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Après avoir vu le film (60 minutes)
Le griot chante : « Nous vivons grâce à la richesse souterraine. Elle ne tarira jamais. » (Chapitre
1 du film)
1. Discussion en plénière : Cette affirmation est-elle vraie ? De quelle richesse s’agit-il ? Quelle est
la richesse de la Terre qui ne tarira jamais ? Quelle est la richesse qui est exposée au danger
de s’épuiser ? Quelles richesses y a-t-il sur Terre à part les matières premières ?
2. Individuellement: calculer sur le site www.footprint.ch sa consommation d’énergie personnelle.
Comparer dans le groupe les données relatives à la consommation. Discussion : comment pourrais-je réduire ma consommation d’énergie ? Rassembler les idées et les transcrire sur une
grande affiche que l’on suspendra dans la salle pour s’en souvenir quotidiennement.
Suggestions pour
approfondir l’étude
La Guinée
• Associations d’idées : proposer aux élèves de s’exprimer à propos du terme « Guinée ». Qu’est-ce
qui me vient spontanément à l’esprit quand j’entends le nom « Guinée » ?
• Guinée : Recherche sur Internet ou dans des manuels de géographie. Réunir des données
techniques sur la Guinée. Où se trouve la Guinée ? Quelle est la taille de la Guinée ? Qui vit en
Guinée ? Quelle est l’histoire de la Guinée ? Que peut-on dire de l’économie de la Guinée ?
Comment se présente la situation en Guinée concernant les droits de l’homme ? Etc. Comparer
ces données à celles du pays où l’on vit. Quelles sont les différences ? Y a-t-il des points
communs ?
• Indonésie – Guinée : discussion à but explicatif. Pourquoi le début du film se situe-t-il en
Indonésie ? Quelles sont les informations fournies par le chef de la mine à ce propos ?
• Tour du monde : retracer sur une carte du monde le trajet parcouru par la mine d’or. Essayer
de reconstituer le voyage que le chef de la mine et son équipe pourraient avoir effectué. D’où
viennent-ils selon toute probabilité ?
L’or
• L’or dans le monde : chercher sur Internet quels pays possèdent des mines d’or. Dessiner les
pays sur une carte du monde (fiche pratique 1).
• Proverbe I : Regarder la photo 1 (trébuchet) (cf. galerie de photos dans la partie vidéo du DVD).
Discuter du proverbe « Poser chaque mot sur la balance de l’or ». Que signifie ce proverbe ?
Quels autres proverbes connaît-on en rapport avec l’or ?
• Proverbe II : L’ancien du village dit (chapitre 3 du film) : « Si tu enfonces tes mains dans le
pétrole et qu’elles sont sèches quand tu les ressors, tu n’as rien gagné. » Que signifie ce
proverbe ? Cherche des locutions similaires.
• Jouer et mimer des proverbes : rassembler des proverbes et des locutions en rapport avec l’or.
Les illustrer par petits groupes sous forme de jeu théâtral ou de mime. Les autres essaient de
trouver de quel proverbe et de quelle locution il s’agit. Discuter brièvement de la signification.
• Extraction de l’or : on voit dans le film deux manière différentes d’extraire de l’or : individuellement par la population du village et à l’aide de machines par une grande entreprise. Dresser
la liste des avantages et des inconvénients de ces deux modes d’extraction. Faire la différence
entre le point de vue de la population du Sud et celui des vendeurs et de la clientèle dans les
pays du Nord.
• Commerce de l’or : l’ancien du village explique le commerce de l’or (chapitre 4 du film). Discussion : que sais-tu à ce sujet ? Effectuer des recherches ou réaliser une interview avec des
spécialistes concernant le commerce de l’or et la fonction de l’or chez nous.
Tout l’or du monde
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• Colonialisme moderne : l’ancien du village parle de l’attitude différente des Blancs et des Noirs
face à l’or (chapitre 4 du film). « Les Blancs connaissent la fonction de l’or. Les Noirs pas ».
Discussion : que signifie cette déclaration ? Pourquoi cette différence est-elle perceptible ?
(Quelques points de repère : colonialisme moderne, industrialisation, pays en développement
/pays industrialisé, dépendance du Sud par rapport au Nord, etc.)
• L’attrait de l’or : le film montre comment les travailleurs essaient de s’enrichir en cachette
(chapitres 5 & 7 du film). Les chefs de la mine contrôlent la zone à l’aide de l’armée et des
forces de l’ordre. Discussion : qu’est-ce qui caractérise la soif de posséder l’or dans chacune
des parties ? Y a-t-il une situation similaire chez nous ?
• 1 kilo d’or : réaliser un collage, rédiger un texte ou interviewer des gens dans la rue sur le sujet
« Si je trouvais un kilo d’or… »
Développement durable
• Déforestation : regarder la photo 6 (tempête de sable, galerie de photos de la partie vidéo du
DVD). Discussion : que voit-on sur cette image ? Quelle pourrait être la raison de cette tempête ? Effectuer une recherche sur les conséquences écologiques du déboisement.
• Changements sur la photo : utiliser les photos de la fiche pratique 5 (cf. aussi la galerie de
photos de la partie vidéo du DVD). Sur quelles photos peut-on voir les changements survenus
dans la vie en Guinée ? Chacun-e choisit une photo et justifie son choix.
• Changements dans la vie : l’ancien du village (chapitre 1 du film) et un travailleur (chapitre 3
du film) parlent des changements survenus dans la vie du village. Relever les éléments qui ont
changé dans la vie de la population villageoise. Interviewer ses parents ou ses grands-parents :
comment la vie a-t-elle changé autour de nous si l’on compare ce qu’ils ont connu et
aujourd’hui ?
• Droits humains 1 : l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme dit que « tous
les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». Dans le chapitre 1 du film,
le griot affirme « Les êtres humains ne sont pas tous égaux. » Discussion : que veulent dire ces
deux affirmations ?
• Droits humains 2 : étudier le texte de la Déclaration universelle des droits de l’homme (cf.
www.humanrights.ch). Quels sont les droits dont est privée la population locale ? Quelles
chances aurait la population si elle défendait ses droits ?
• Droits de propriété : Discussion : à qui appartient la terre (et ses richesses) ? De quel droit
l’entreprise minière prétend-elle la posséder ; quel droit les autochtones font-ils valoir ?
Citer des exemples de conflits opposant le gouvernement et la population en relation avec
l’exploitation des matières premières (par ex. pétrole, bois tropical, etc.). Effectuer des recherches
concernant le déroulement de ces conflits, respectivement les possibilités de la population de
faire valoir ses droits.
• Déplacement : Recherche : quelles sont les conséquences des déplacements pour la population
locale ? (examiner également d’autres projets géants comme la construction de barrages, etc.).
Sondage au sein du groupe : serait-ce grave si l’on était forcé de quitter la région où l’on vit
pour aller vivre ailleurs ? Quelle est l’importance, pour soi-même, du pays auquel on appartient ?
• Argent et répression : chercher dans le film des passages qui montrent quels sont les moyens
utilisés pour convaincre les gens en Guinée d’accepter l’installation de la mine d’or (par ex. de
fausses promesses, de l’argent, du travail, les forces armées). Analyse du film : la population
s’oppose-t-elle à l’installation de la mine d’or ? Pourquoi (pourquoi pas) et comment ?
• Prisonniers : analyse de la photo 7 (prisonnier, cf. galerie de photos de la partie vidéo du DVD) :
cette peine est-elle juste ? Pourquoi (pourquoi pas) ? Quand une peine est-elle juste ? Tous
Tout l’or du monde
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essaient de se souvenir d’une punition qu’ils ont subie. Etait-elle juste ? Quels étaient les réactions et les sentiments personnels ?
• Hiérarchie 1 : quels sont les acteurs qui interviennent dans le film ? Quelle est la hiérarchie qui
apparaît ? Essayer de représenter les hiérarchies et les rapports de force de manière graphique
sur une échelle graduée. Qu’est-ce qui confère leur pouvoir aux différents acteurs ?
• Hiérarchies 2 : analyse : quelles sont les hiérarchies qui apparaissent dans le film ? Chercher
dans le film différentes images qui illustrent cette hiérarchie. Discussion : que se produirait-il
si, dans notre pays, des gens issus d’un autre pays arrivaient et nous dictaient où vivre,
comment vivre et quel travail effectuer ? Quels seraient nos sentiments ? Comment réagirionsnous ? Comment réagissent les gens en Guinée ? Pourquoi ?
• Hiérarchies 3 : jeu de simulation : la direction sélectionne selon des critères secrets un petit
groupe de chefs/cheffes, un groupe d’aides et un groupe qui représente la majorité de la population opprimée ; un petit groupe d’observateurs et d’observatrices est également désigné pour
analyser le jeu. Les chefs/cheffes ont pour tâche d’ordonner aux opprimés d’organiser une
grande invitation ; ils peuvent s’adjoindre des aides. Laisser le jeu se dérouler librement un
certain temps. Les observateurs et observatrices analysent ce qui se passe. Au bout d’un
certain temps, interrompre le jeu et analyser ensemble son déroulement. Qui a eu tel ou tel
sentiment ? Quelles sont les stratégies qui ont été mises en place ? Avec quel succès ? Y a-t-il
des similitudes avec le film ou la réalité ?
Des perspectives différentes
Les habitantes et habitants de la région
• Le griot : il évoque dans ses chants les espoirs suscités par l’effet de l’or (chapitre 2 du film).
Que dit-il ? Comment se présente la réalité ? L’or a-t-il l’effet souhaité ? Pourquoi (pourquoi
pas) ?
• L’ouvrier : écouter le discours de l’ouvrier sur le réservoir (chapitre 3 du film). Dans quelle
mesure ses propos sont-ils vrais ? Etait-ce sérieux ou ironique ? Les indigènes sont-ils tous de
cet avis ? Y a-t-il dans le film des opinions contraires ?
• Les femmes : quelle est la position défendue par les femmes (chapitres 5 & 7 du film) ? Quelles
sont leurs conditions de vie ? Quels sont leurs problèmes ?
• Le voleur : que pensez-vous de l’explication du jeune homme ? Il affirme qu’il est pauvre, qu’il
ne peut donc pas voler les pauvres mais préfère voler les riches (chapitre 7 du film).
• Ancien du village : l’ancien du village explique la situation par le fait qu’ils ont été abandonnés par les bons esprits (chapitre 7 du film) ? Echange d’opinions concernant cette vision des
choses. Quel est son sens ?
Les maîtres de l’or
• Le chef de la mine : que dit le chef de la mine à propos de sa vie ? Où est le pays auquel il
appartient ? Quelles sont ses ambitions ? Quelle importance revêtent à ses yeux la vie des
indigènes et leur environnement ? Chercher des arguments dans le film.
• Employé blanc : comment se présente la vie des Blancs ? Que dit l’employé (chapitre 6 du film) ?
Tout l’or du monde
Documents permettant
d’approfondir le sujet
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Développement durable et mondialisation
• Agir pour l’avenir – Education en vue du développement durable. Supplément Educateur,
brochure, FED, FEE, 2009
• L’éducation en vue du développement durable – Une affaire de lunettes. Supplément Educateur,
brochure, FED, FEE, 2006
• Le développement durable – Monde d’aujourd’hui. Livre de Sylvain Allemand, Autrement, 2006
(dès 14 ans)
• Le développement durable. Document pédagogique et posters d’ Agnès Ceccaldi, Nathan, 2005
(11-13 ans)
• Atlas des développements durables – Un monde inégalitaire, des expériences novatrices, des
outils pour l’avenir. Livre d’Yvette Veyret et Paul Arnould, Autrement, 2008 (dès 14 ans)
• Atlas mondial du développement durable. Document pédagogique d’ Anne-Marie Sacquet,
Autrement, 2002 (dès 11 ans)
• Mondialisation et développement durable 2008. Un module d’enseignement conçu par des
enseignants du Cycle d’orientation de Fribourg, pour aborder la mondialisation en géographie,
histoire, économie, éthique, économie familiale et à travers un module interdsciplinaire sur le
jus d’orange, pour argumenter et justifier un choix de consommation qui prend en compte les
cinq dimensions du DD.
L’or
• L’or africain : pillages, trafics & commerce international. Gilles Labarthe ; avec François-Xavier
Verschave, Marseille : Agone, 2007, 222 p., (Les « Dossiers noirs « ; 22).
A disposition au centre de documentation de l’Alliance Sud à Lausanne, prêt possible.:
www.alliancesud.ch, tél. 021 612 00 95.
• Boom aurifère et dynamiques économiques entre Sénégal, Mali et Guinée, Faty B. Mbodj, EchoGéo no. 8 (mars/mai 2009) : http://echogeo.revues.org/index11034.html
• Le fléau de l’or : rapport de Human Rights Watch, juin 2005 : http://www.hrw.org/en/reports/
2005/06/01/le-fl-au-de-l-or
• NZZ-Folio 2009/4 (en allemand)
Tout l’or du monde
Sites internet
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www.deza.admin.ch Direction de la coopération au développement de la Suisse (DDC)
http://www.bafu.admin.ch/ Office fédéral de l’environnement
www.iisd.org Institut international du développement durable
http://www.footprint.ch/ Site du WWF permettant de calculer sa consommation d’énergie
personnelle
www.humanrights.ch plate-forme d’information de humanrights
www.gfms.co.uk/ GFMS Ltd., entreprise internationale de conseil concernant l’or
http://www.africaguinee.com portail de nouveautés de la Guinée
http://www.invest.gold.org World Gold Council
www.minesandcommunities.org MAC : Mines and Communities. Site de référence [anglais]
réalisé par trois ONG britanniques, regroupant des informations très complètes sur les activités
minières dans le monde et leurs répercussions sur les populations locales. Interrogeable par
nom d’entreprise, de minerai ou de pays.
Page sur la Guinée : http://www.minesandcommunities.org/list.php?r=920
Page sur l’or : http://www.minesandcommunities.org/list.php?r=1038
www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-12-23-Guinee Quelques références du Monde diplomatique sur la Guinée
www.afrik.com/archives-pays23-2009.html Séquence « Guinée » d’Afrik.com
www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/GV.html
« Guinea »
Adresses/Commandes
Service « Films pour un seul monde »
Monbijoustrasse 31, case postale 6074, 3001 Berne
Tél. 031 398 20 88 / Fax 031 398 20 87
www.filmeeinewelt.ch / [email protected]
Fondation Education et Développement
Avenue de Cour 1, 1007 Lausanne
Tél. 021 612 00 81 / Fax 021 612 00 81
www.globaleducation.ch / [email protected]
CIA
World
Factbook,
colorie les pays dans lesquels on pratique l’extraction aurifère
Consigne :
L’extraction de l’or
Tout l’or du monde
Fiche pratique 1
SCHWEIZER WELTATLAS/ATLAS MONDIAL SUISSE/ATLANTE MONDIALE SVIZZERO © EDK 2004
Tout l’or du monde
Fiche pratique 2
« Quelle est la valeur de l’or ? »
Dans le film, le griot (poète chanteur) demande à ses auditeurs et auditrices : « Quelle est la valeur de l’or ? »
Exprime ici ta réponse personnelle.
Tout l’or du monde
Chant parlé sur le thème de l’or
Le griot (poète chanteur) exprime ses pensées sous la forme d’un chant parlé.
Discutez des affirmations ci-dessous. Quelle est leur signification ? Quel est votre avis à ce sujet ?
« Nous sommes ici parce que nous cherchons l'or, le vrai ! »
« Qu’on le veuille ou non, l’or est une puissance. »
« Un enfant légitime est béni. »
Fiche pratique 3
Tout l’or du monde
Les conséquences de l’extraction de l’or en Guinée
Répondez aux questions suivantes puis discutez-en par deux ou en groupe.
Quelles sont les conséquences sociales de l’extraction de l’or en Guinée ?
Quelles sont les conséquences écologiques de l’extraction de l’or en Guinée ?
Quelles sont les conséquences économiques de l’extraction de l’or en Guinée ?
Fiche pratique 4
Tout l’or du monde
Fiche pratique 5
Conséquences de l’extraction de l’or
Consigne :
1. Découpe les images et classe-les en fonction des catégories conséquences « écologiques », « sociales » ou « économiques »
de l’extraction de l’or en Guinée. Colle les images sur une feuille selon ce nouveau classement.
2. Comparez ensuite vous résultats en plénière et justifiez-les. Y a-t-il des manières de voir différentes ? Pourquoi ?
Tout l’or du monde
Document à photocopier
Développement durable
Le développement durable (DD) est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs. Brundtland, 1992

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