Ulcérations génitales : de la clinique au diagnostic
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Ulcérations génitales : de la clinique au diagnostic
ULCERATIONS GENITALES Michel Janier Centre clinique et biologique des MST Hôpital Saint – Louis Paris et section MST de la Société Française de Dermatologie S e c t io n -M S T- S I D A ULCERATIONS GENITALES • Ulcération génitale : perte de substance atteignant le derme (chorion) moyen/profond , pouvant laisser une cicatrice chancre : UG liée à un microorganisme sexuellement transmissible • Erosion génitale : perte de substance n’ atteignant que le derme ( chorion ) superficiel , sans cicatrice S e c t io n -M S T- S I D A UG = MST • Jusqu’à preuve du contraire… • Les principaux pathogènes : 1. Treponema pallidum 2. Herpes simplex virus 3. Haemophilus ducreyi 4. Chlamydia trachomatis ( L ) 5. autres … S e c t io n -M S T- S I D A Épidémie de syphilis chez les homosexuels : la connection VIH * Syphilis précoce dans les pays occidentaux : • Épidémies de syphilis précoce (1998 - 2001) – homosexuels (45 - 90 %) : 45 % (Stockholm), 60 % (Oslo, Anvers, Berlin), 70% (Rome) ,80 % (Glasgow, Copenhague, Amsterdam), 90 % (Dublin, Paris, Manchester, Brighton) – caucasiens, contamination locale, le plus souvent (sauf UK et RFA ) – sexe anal/oral non protégé – internet, bars, saunas – sur-représentation des VIH + : 10 - 20 % (Dublin), 30 - 40 % (Brighton, Amsterdam, Manchester), 50 % (Berlin, Paris), 60 % (Londres) – Qqes épidémies hétérosexuelles (Aachen , Athènes ,Turin , UK , Lille ) • Reprise des comportements sexuels à risque : lassitude, HAART, sexe oral, effet génération, sexe anal non protégé (++ chez VIH + 54 % vs 27 %, p <0.001) (P. Adam 2003) • La synchronisation entre syphilis et incidence VIH n’est pas automatique (sexe oral, PS séroconcordants, HAART, effet temps) (U. Marcus 2004, AK. van der Bij 2005)` M. Janier 2009 S e c t io n -M S T- S I D A Syphilis et VIH 1. Facteur de risque de transmission et acquisition du VIH 2. Syphilis précoce – présentation clinique régulière (sauf chancres multiples, chancres persistants) – atteinte du SNC idem (S. neurologiques, TP - LCR, protéinorachie, VDRL - LCR) sauf hypercytose – sérologies : négativation + rapide du TPHA, VDRL idem – traitement : pas d’avantage d’un traitement renforcé ni de la ceftriaxone – pas d’impact réel des CD4 – au total : pas de PL systématique, traitement standard 3. Syphilis tardive : on ne sait pas (PL ?) C. Hutchinson et al : Ann. Intern. Med. 1994, 121 : 94-99 RT Rolfs et al : N. Engl. J . Med. 1997, 337 : 307-314 S. Lukehart et al : Ann. Intern. Med. 1988, 109 : 855-862 S e c t io n -M S T- S I D A LGV chez les homosexuels : la connection VIH * Maladie de Nicolas-Favre (LGV) : S e c t io n -M S T- S I D A – disparue du Monde occidental – 1er cas à Rotterdam, Mars 2003 (R.F. Nieuwenhuis 2004) – épidémie en Hollande , France et Belgique , Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, USA, Italie et Danemark – rectite aiguë muco-purulente, constipation, saignement, fièvre, AEG – PCR C. trachomatis + (rectum), génotype L2b – tous : homosexuels, occidentaux, VIH + (50 - 90 %), sexe à très haut risque – délais de diagnostic : 50 jours (Crohn, LNH …) M. Janier 2009 Herpès • Virological, serological and epidemiological study of 255 consecutive cases of genital herpes in a STD clinic of Paris ( France) : a prospective study. M.Janier et al ; Int. J. STD & AIDS 2006;17:44-9. • N= 255 culture 216 / PCR 39 HIV+ 21% MSMs 20% anal 20% récurrences 48% • HSV-1 36 ( 14.5%) F : 25% H 7.5% OR : 4 [1.8 - 9.1] p= 0.008 • 23% des premiers épisodes cliniques ( F 31.5% H 14.7% p = 0.02) 6% des récurrences ( F 15% H 1.2% OR 3.8 [ 1.6-9.1] p= 0.003 Etude sérologique : 33 PI vraies ( HSV1 61% ) 22 PM HSV-2 184 récurrences ( HSV-1 8%) dont 37% des se présentent comme un premier épisode clinique S e c t io n -M S T- S I D A Herpès génital : actualités • La prévalence de l’herpès génital (HG) HSV-1 a été surestimée HSV-2 reste prédominant dans l’HG récidivant (90 à 99 %) mais HSV-1 devient fréquent – dans les 1ers épisodes cliniques et les PI (jusqu’à 70 %) – chez les homosexuels, OR : 8.6 [2.3 - 31.8] – chez les jeunes femmes, OR : 5 [1.8 - 9.1] Le sexe oral et la moindre acquisition de l’HSV-1 dans l’enfance (M. Janier 2005) rendent compte de cette tendance (A. Scoular 2002). Cependant, le poids réel de l’HSV-1 et de l’HSV-2 dans la population générale n’est pas connu S e c t io n -M S T- S I D A M. Janier 2009 • HSV-2 est une étiologie croissante d’UG en Afrique (à la fois c/o VIH positif et VIH négatif) – lien HSV-2 / VIH : RR 4 à 7 dans la plupart des études africaines (A. Buvé 2001, R. Hayes 2001) – mais le lien tend à disparaître dans les études les plus récentes (R. Gray 2001, W. Lai 2003) du fait de l’hyperendémicité du VIH et de l’HSV-2 – Ce qui reste vrai : cv VIH plus élevée chez HSV – 2 + (plasma et sécrét. génitales ) M. Janier 2009 S e c t io n -M S T- S I D A Ulcérations génitales • Toute ulcération génitale ( anale/buccale) doit a priori être considérée et traitée comme une syphilis primaire même si le fond noir et les sérologies sont négatives autres causes (MST ) : Herpes , chancre mou , LGV , donovanose , primoinfection VIH causes non MST : trauma , caustique , aphte • Erosions : HSV , maladies bulleuses , balanites érosives S e c t io n -M S T- S I D A Annexe 1 Ulcérations génitales AIGUË (1 à 7 j) SUBAIGUË (7 à 28 j) RECIDIVANTE Recherche HSV (culture ou PCR) Recherche HSV Fond noir + TPHA + VDRL + FTA (culture ou PCR) Examen direct (Gram ou bleu) Sérologie VIH + Ag P24 ou virémie VIH Culture C. trachomatis Culture H. ducreyi CHRONIQUE (+ de 1 mois) Recherche HSV (culture ou PCR) biopsie (+ IF) Selon orientation Recherche donovanose S e c t io n -M S T- S I D A 278 UG 1995-2005 • Exclusion des HG et dermatoses évidents • Fiche standardiséeclinique/comportementale • FN, ED, culture Thayer Martin, Columbia et SV, PCR CT, culture MRC5 + PCR HSV • PCR CT u, TPHA, VDRL, FTA, HIV, Hep B, HSV ½ S e c t io n -M S T- S I D A Resultats • N= 283 ( 278) : 244 H ( 88%) et 34 F • Etiologies : syphilis primaire 98 ( 35%) ( FN+ : 39 ) herpès 74 ( 27%) ( HSV-2 + : 38 ) chancre mou 8 ( 3%) autres 12 ( 5%) aucun diagnostic 91 ( 32%) S e c t io n -M S T- S I D A Syphilis vs herpes : facteurs prédictifs (clinique et sexualité) • Analyse univariée : localisation, nombre, durée, diamètre, induration, profondeur, adénopathies = NS douleur : 66% vs 51% p = 0.06 . NS en multivariée MSW : 34% vs 10% p < 0.001 . NS en multivariée • Analyse multivariée : diamètre > 10 mm et syphilis OR : 9.2 [ 2.9 – 30.7 ] < 0.001 MSM et syphilis OR : 51.3 [ 14.7 – 178.7 ] < 0.001 S e c t io n -M S T- S I D A GUD : risk factors for HIV OR IC p African origin 6.1 1.6 –23.1 0.008 Homosexuality 16.0 5 – 52.5 < 0.0001 History of STD 2.4 1.2 – 4.8 0.02 Ulceration diameter >10 mm 3.6 1.3 – 9.7 0.012 Herpès (MSW) 24.4 2.4 – 247.7 0.007 S e c t io n -M S T- S I D A