17 janvier 2013

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17 janvier 2013
Compte rendu du séminaire du Labo 3L.AM
« Le portrait : l’humain, l’animal »
jeudi 17 janvier au Mans
Présent.e.s : Nathalie Prince, Katalin Podmaniczky, Aurora Delgado, Lorenzo Lorenzo-Martin
et Laïli Dor , Sandra Contamina, Fernando Copello, Aristie Trendel, Anne-Laure Fortin-Tournès,
Ricardo Tejada et des étudiants germanistes + Erasmus.
Excusés : Erich Fisbach, Catherine Baeza.
Laïli Dor remercie Katalin Podmaniczky, membre du3 L.AM., de participer à cette séance en
proposant un exposé intitulé « Le statut de l’animal dans « La Métamorphose » et
« Communication à une académie », de Franz Kafka ».
1. Exposé
Katalin Podmaniczky présente son exposé :
I/ « La métamorphose », transformation de l’homme en animal
Dans une première partie, consacrée à « La Métamorphose » (« Die Verwandlung »), K.
Podmaniczky souligne les dimensions du fantastique et de la parodie, tout en mettant en valeur
les connaissances de Kafka sur les théories de Darwin, ou plus concrètement sur la place faite aux
animaux dans le monde des loisirs ou du cirque. Le glissement double, de nature (de l’humain à
l’animal) et d’échelle (l’insecte minuscule devenu énorme) est renforcé par une focalisation
binaire : interne, pour montrer de l’intérieur l’angoisse de la vermine, et externe, pour exprimer la
panique qu’elle suscite.
II/ « Communication à une académie », la transformation de l’animal en homme
Le texte « Communication à une académie » (« Bericht für eine Akademie »), beaucoup plus court
(9 pages), présente un comique moins grinçant que celui de « La Métamorphose ». Le titre fait
référence à la situation d’énonciation, celle d’un chimpanzé déguisé en homme qui, au terme de
maintes péripéties, se trouve faire une communication à l’Académie des Sciences. Le comique du
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texte est tout à la fois un comique de situation (le cadre spatial de l’académie des sciences, le singe
comme conférencier) et un comique de contexte, le texte étant placé dans le cadre de la
vulgarisation des théories de Darwin. La comparaison, à l’avantage de l’animal, décrédibilise l’idée
de l’homme créé à l’image de Dieu.
2. Débat
L’exposé suscite de nombreuses questions et remarques :
Nathalie Prince suggère un rapport avec une troisième nouvelle, « Le terrier » (« Der Bau »), mais
Katalin Podmaniczky fait remarquer que dans ce cas on évoque deux animaux (le renard et la
taupe) et qu’il n’y a pas métamorphose.
Anne-Laure Fortin-Tournès évoque une autre forme de rapport homme-animal, par le biais de la
métaphore, dans la nouvelle « Un artiste de la faim », où le personnage principal est comparé à un
lion en cage.
La conversation s’engage ensuite sur la traduction du terme « Käfer » dans « La métamorphose » :
scarabée ? Coléoptère ? Cancrelat ? Les traductions publiées divergent visiblement. Aristie
Trendel signale qu’en anglais, on trouve alternativement les termes « beetle » et « cockroach ».
Fernando Copello demande s’il serait possible de résoudre le dilemme par le biais des
illustrations : quel est l’animal choisi ?
Anne-Laure Fortin-Tournès s’interroge sur la définition du fantastique, surtout dans « La
métamorphose », et Nathalie Prince suggère une interprétation étymologique du terme unheimlich
(étrange) comme l’étrangeté du personnage dans sa propre maison (Heim). Quant à savoir si l’
« inquiétante étrangeté » serait présente dans les 2 textes qu’elle a analysés, Katalin Podmaniczky
répond qu’elle la voit plutôt dans les romans (Le Château, Le Procès).
Fernando Copello fait un parallèle avec Les Métamorphoses d’Ovide. La métamorphose est-elle
aussi, chez Kafka, une forme de châtiment ? Katalin Podmaniczky y voit plutôt une délivrance du
poids du quotidien.
Nathalie Prince mentionne la métamorphose de l’homme en arbre dans « Mémoires d’un
magnolia » (« Der Magnolienbaum »).
Le débat se conclut sur la popularité des récits de métamorphose à l’époque, et Katalin
Podmaniczky rappelle que même Alfred Döblin a écrit une nouvelle intitulée « La
métamorphose » (« Die Verwandlung »).
3. Organisation des prochaines journées d’études
Après le débat, sont évoquées les échéances 2013-2014. La prochaine séance du séminaire est
prévue à Angers, le mardi 14 mai (à 14h00), avec un exposé de Lorenzo Lorenzo-Martin sur la
peinture de Goya.
La journée d’études d’octobre 2013 (« L’homme et l’animal : figures et symboles de l’époque
classique aux temps modernes »), est déjà bien avancée. La date est fixée au vendredi 11 octobre,
et la journée se déroulera au Mans. Une publication est prévue dans la revue en ligne Quaina.
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Pour la journée de 2014, l’organisation n’en est qu’à ses débuts. Deux dates sont évoquées, le 28
mars et le 4 avril, avec une légère préférence pour le 4 avril. L’appel à communication (interne au
laboratoire 3 L. AM) devrait être publié prochainement, avec une date limite avant l’été pour
envoyer les titres et résumés des communications.
La séance se termine à 18h00.
Les secrétaires de séance : Laïli Dor, Sandra Contamina.
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