sortez-du-milieu-delle-A4 - c`est maintenant qu`il faut entrer

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sortez-du-milieu-delle-A4 - c`est maintenant qu`il faut entrer
SORTEZ DU MILIEU D’ELLE
MON PEUPLE
LE GUIDE DES EGARES
DE BABYLONE,
SODOME ET EGYPTE
1
« Il est allé vous chercher et vous a fait sortir de l’enfer égyptien pour que vous deveniez le peuple
qui lui appartient. » (Deut. 4 :20)
« Fuyez de Babylone, du pays des Chaldéens ! Sortez et soyez comme des boucs à la tête d’un troupeau. » (Jérémie 50:8 )
« Fuyez de Babylone, sauve qui peut ! …Vous qui êtes mon peuple, sortez d’elle, sauve qui peut devant l’ardeur de la colère du Seigneur.» (Jérémie 51:6 et 51 :45 )
« Puis j’entendis une autre voix qui disait, du ciel : "Sortez, ô mon peuple, quittez-la [Babylone], de
peur que, solidaires de ses fautes, vous n’ayez à pâtir de ses plaies ! » (Apocalypse 18:4 )
« Partez, partez, sortez de là ; l’impur, n’y touchez pas ; sortez du milieu de Babylone, purifiez-vous,
vous qui portez les objets du culte du Seigneur. » (Isaïe 52:11)
« Sortez donc d’entre ces gens-là, et mettez-vous à l’écart, dit le Seigneur ; ne touchez à rien d’impur.
Et moi je vous accueillerai. » (2 Cor. 6:17 )
« Au milieu de la nuit, un cri retentit : Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. » (Matthieu 25:6)
« Pour Babylone, la plus belle ville du royaume, le magnifique bijou des babyloniens, ce sera la même
catastrophe que pour Sodome et Gomorrhe, qu’Élohim a détruites.»(Isaïe 13:19 )
« Priez pour que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ni un jour de Shabbat. » (Matthieu 24:20)
«C’est pourquoi, voici, moi, je l’attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au cœur ; et de là
je lui donnerai ses vignes… (Osée 2:14, 15).
2
3
SOMMAIRE
« SORTEZ DU MILIEU D’ELLE ............................................................ 1
MON PEUPLE… » ................................................................................ 1
SOMMAIRE ........................................................................................... 4
INTRODUCTION ................................................................................... 5
I - LE PIEGE DU RETOUR EN EGYPTE .............................................. 7
L’Égypte historique ................................................................ 7
Bref rappel historique autour de la sortie d’Égypte ..... 8
Moshéh l’égyptien et Moshéh l’hébreu ....................... 8
Shéma Israël ............................................................... 9
L’Égypte ou la sécurité des hommes .......................... 9
L’Égypte philosophique ....................................................... 11
Retour en Égypte philosophique ............................... 11
Antéchrist, l’impie : prêtre égyptien ........................... 13
Éviter le piège égyptien............................................. 13
II - LE MYSTÈRE MÉLKIY-TSÉDÉQ .................................................. 15
Remarque : Mélkiy-Tsédéq - Nous privilégierons cette orthographe provenant plus directement de
l'hébreu Mélkiy-Tsédéq sur les traditionnelles rédactions "Melchisédek" ou "Melchisédech"
15
Mélkiy-Tsédéq : révélation de la tradition primordiale ..... 16
Une rencontre - événement : Mélkiy-Tsédéq face à Abram
16
Mélkiy-Tsédéq dans la tradition talmudique ............. 17
Mélkiy-Tsédéq dans la tradition chrétienne .............. 18
Mélkiy-Tsédéq dans la tradition musulmane-chiite ... 18
Mélkiy-Tsédéq dans la tradition ésotérique .............. 19
Dénoncer le piège de la Tradition Primordiale.......... 19
Mélkiy-Tsédéq : révélations sur un piège Antéchrist ....... 21
La révélation primordiale : mythe ou réalité .............. 21
La bénédiction-malédiction de Bilam (Balaam) ........ 21
La rencontre avec les mages d’Orient ...................... 22
Allégeance au plan divin ou rébellion ....................... 23
Les deux voies et les deux arbres ............................ 23
Qui est donc Mélkiy-Tsédéq ? .................................. 23
Le piège « Mélkiy-Tsédéq » ...................................... 25
Pour conclure en attendant le retour de Mélkiy-Tsédéq25
III - BABYLONE, SODOME ET EGYPTE : L’ULTIME SORTIE......... 27
Les sorties d’Abraham et des siens .......................... 27
Les sorties de Moshéh et d’Israël ............................. 28
La sortie de Babylone, Sodome et Égypte ............... 29
Le combat contre l’ultime sortie ................................ 29
Combat contre le Sacerdoce et le Shabbat .............. 30
IV - MESSAGE AUX ASSEMBLEES DE SMYRNE ET DE PHILADELPHIE
33
L’avènement de l’Impie ............................................. 34
La sortie et le combat de Jacob-Israël ...................... 35
Le dernier témoignage face à l’Impie ........................ 36
LA COLERE DE L’IMPIE ....................................................... 38
Tel est le message actuel à ceux de l’église de Smyrne. 38
Tel est également le message à ceux de l’église de Philadelphie.
39
Sortir de nos villes et fuir au désert .......................... 39
LES JUGEMENTS D’ÉLOHIM ............................................... 41
L’ouverture des Sceaux ............................................ 41
Les sept trompettes, les trois malheurs et les dix plaies d’Égypte
43
Les sept coupes de la colère .................................... 44
LES ASSEMBLEES PENDANT LA TRIBULATION ............. 46
La mise à l’abri, le témoignage ou l’enlèvement ? .... 46
L’enlèvement : avant ou après les tribulations ? ...... 47
Le pré-tribulationnisme ............................................. 48
Le mi-tribulationnisme ............................................... 48
Le post-tribulationnisme ou pré-colérisme ................ 48
Et pourquoi pas le post-colérisme ! .......................... 49
Le succès de l’enseignement pré-tribulationniste ..... 49
CONCLUSION ..................................................................................... 51
4
INTRODUCTION
Les croyants de la dernière génération dont nous parle l’auteur
du dernier de nos livres,
l’Apocalypse ou révélation du
Mashiah Yéshoua : qui sont-ils,
d’où viennent-ils et où vont-ils ?
Une seule chose semble certaine, ces croyants qui gardent
les commandements du Père et
le témoignage du Fils auront à
effectuer une « sortie », qui,
pour les uns, les mettra à l’abri
de la fureur de l’impie et de la
colère d’Élohim, et pour les
autres, les guidera sur le chemin du dernier grand témoignage.
A leur tête, les deux chandeliers
du Seigneur, les deux témoins,
qui au cœur de « Sodome et
Égypte », auront à guider les
égarés au sein des ténèbres,
dans « la nuit, où nul ne pourra
travailler ».
Égarés : tels purent apparaitre
Abraham, Sarah et la tribu qui
suivit patriarches et matriarches
hors des sentiers de Babylonie,
puis de Sodome.
Égarés : tels apparurent aux
yeux de leurs ennemis, les hébreux qui quittèrent une nuit de
Péssah, les terres fertiles de
l’Égypte.
Égarés : une référence, en toute
humilité, au guide qu’écrivit
Maïmonide, du plus profond du
moyen-âge, au bénéfice des
croyants de son temps, ceux de
la Torah et autres craignants
Élohim.
Un guide pour les égarés de la
dernière génération : telle est la
modeste ambition de cet ouvrage qui s’adresse à ceux qui
ne sont pas encore régénérés
ou qui, déjà bien vivants,
s’interrogent sur leur place dans
des sociétés qui culturellement,
cultuellement, reviennent aux
fondamentaux de ce que furent,
les villes et les systèmes de
pensées de Babylone, Sodome et l’Égypte.
« Sortez du milieu d’elle, mon
peuple… » : Cet appel pressant
est sans ambiguïtés. Mais où
aller et pour quoi faire ?
Pour réponde à cette interrogation, il est utile et nécessaire de
réétudier ce qui firent nos prédécesseurs en la Foi de cet
appel à sortir. Il est également
intéressant de réévaluer la
contre-attaque de l’adversaire,
confronté aux « sorties » de ces
hommes de Foi.
A ce titre, nous établirons comment les hommes de l’impie, de
l‘antimessie qui vient préalablement, travaillent avec force et
détermination à annuler les bénéfices des « sorties » de nos
prophètes et patriarches.
Ainsi, il est manifeste que nos
sociétés restent culturellement
marquées par une égyptomanie qui pose question. Comment dès lors, envisager la révélation
mosaïque
issue
d’Égypte et comment appréhender de nos jours, cette dynamique
de
« retour en
Égypte » ?
Sur ce même modèle, nous
poserons la question de la sortie
d’Abraham de Babylonie, puis
de Sodome. Comment appréhender de nos jours les mouvements philosophiques qui
positionnent le personnage emblématique et mystérieux de
Mélkiy-Tsédeq, au sommet de
la pyramide cultuelle ? Dans
quelle mesure, ce personnage
5
détourné, récupéré, ne deviendrait-il un piège de nature anti
messianique ?
Sortie de Sodome et sortie
d’Égypte : nous poserons alors
naturellement la question de
l’ultime sortie, celle de « Sodome et Égypte », une sortie qui
concerne la dernière génération
de croyants, ceux que le Nouvel
ordre Mondial de l’impie considérera comme des égarés....
Ceux qui auront à porter le dernier grand témoignage jusqu’au
martyr, à la suite des deux témoins, et ceux, au destin différent, qui bénéficieront d’une
« mise à l’abri au désert ».
Nous réévaluerons alors, la lecture traditionnelle faite dans les
milieux
évangéliques,
des
lettres aux sept églises, notamment celles s’adressant aux
églises de Smyrne et Philadelphie.
Il conviendra alors de poser
sans hésitation, la question très
polémique, de l’enlèvement secret et généralisé d’une église
qui effectuerait ainsi « sa dernière sortie » ?
Cet ouvrage est également
l’occasion d’établir avec force
une vérité cachée depuis la fondation du monde : Élohim
n’invite pas ses enfants à « sortir » de leurs systèmes respectifs sans leur donner les moyens
de réussir cette sortie.
Ainsi, Abraham reçu la révélation et la bénédiction du Sacerdoce selon Mélkiy-Tsédeq et
un culte authentifié par le signe
du pain et du vin.
Moshéh reçut tous les commandements et en premier lieu,
les bénédictions rattachées au
respect du Shabbat.
A leur suite, ceux qui gardent
les commandements du Père et
le témoignage du Fils, reçoivent
la résultante de ces deux legs :
Sacerdoce selon Mélkiy-Tsédeq
et Torah de Moshéh.
C’est forts et armés de ces deux
signes d’Alliance, que les
croyants de la dernière génération, auront à affronter les forces
de l’impie et la fureur de celui
dont les jours sont comptés :
physiquement pour les uns,
spirituellement pour les autres.
Dans tous les cas, « ces égarés » de la dernière génération,
auront à effectuer une ultime
sortie et à quitter définitivement
Babylone,
Sodome
et
Égypte…ou à participer à ses
plaies.
L’objet de cet ouvrage est de
convaincre le lecteur, que tout
ce vocabulaire, toutes ces notions issues de l’antiquité la plus
lointaine voire mythologique
6
pour beaucoup, n’ont jamais été
aussi d’actualité. Une actualité
qui avance, qui s’affole, et qui
invite tous les croyants à considérer avec crainte mais avec
confiance aussi, les événements annoncés. Parmi ceux-ci,
la « sortie de nos villes et systèmes respectifs » est un rendez-vous préalable à toute autre
supputation et fable agréable à
entendre. Puissent tous « les
égarés » se retrouver sous la
bannière du Sauveur, Yéshoua
haMashiah.
■
I - LE PIEGE DU RETOUR EN EGYPTE
L’Égypte historique
Depuis quelques années, force
est de constater qu’une puissante et étrange égyptomanie
s’est emparée de nouveau de
nos sociétés culturelles occidentales. A travers de grandes
productions hollywoodiennes et
d’autres œuvres littéraires qui
font la fierté de leurs auteurs et
la fortune de leurs éditeurs, Néfertiti, Aménophis, Akhenaton et
autres Isis ou Horus se sont
emparés de l’imaginaire des
foules et se sont de même invités dans nos réalités architecturales.
A bien y regarder, cet engouement pour la culture antique
égyptienne, ses pharaons et ses
dieux, remonte à l’époque des
Lumières européennes, prolongée par les expéditions de
Bonaparte et Champollion1.
Cette redécouverte de l’Égypte
ancienne – et son pillage - avait
permis alors à l’ensemble des
grandes capitales occidentales
de se doter d’un symbole puissant de l’Égypte : l’obélisque2.
En effet, partout sur les grandes
places d’Europe et d’outre atlantique - Paris, Londres, Istanbul,
Washington - trône cet objet,
cette pierre dressée, symbole et
résurgence d’un culte ancien,
perdu mais visiblement recherché. Même à Rome, l’obélisque
égyptien se dresse devant la
basilique Saint Pierre et les appartements du Souverain Pontife. Tous les ans à Péssah, le
Pape prononce la bénédiction
Urbi et Orbi sur la place Saint
Pierre face à l’obélisque, tournant ainsi le dos à la basilique
et
sa
croix,
faisant
de
1
2
1797 et 1822
Mot biblique : « pierre dressée »
l’obélisque égyptien, le véritable
autel d’adoration.
Nous allons voir dans quelles
mesures
ce
« retour
à
l’Égypte » pour raisons culturelles, archéologiques, philosophiques, cache en fait une mécanique sombre de destruction
de la Révélation mosaïque, et
donc par extension, de la Révélation
évangélique
l’Alliance renouvelée - qui est
son prolongement et sa « réalisation achevée».
La remise en cause de la spécificité et de la véracité de la Révélation mosaïque au Sinaï
passe par une revalorisation de
la société égyptienne sous
Moshéh.
Revalorisation qui
consiste en la redéfinition du
« Moshéh hébreu » en un
« Moshéh égyptien » qui aurait
reçu de ces maîtres égyptiens,
la révélation cachée d’élohim
unique. Ainsi redéfinit, le monothéisme ne serait qu’une invention égyptienne volée par le
Prince égyptien Moshéh qui la
donna à un peuple d’esclaves
hébreux pour être pharaon à la
place de pharaon.
Dans cette démarche intellectuelle, le nom sacré de l’Élohim
de Moshéh – hwhy - ne serait
qu’une variante nationale hébraïsée des divers noms de
dieux égyptiens connus, tels Isis
ou Horus.
Les conséquences de cette redéfinition de l’origine du monothéisme en terre d’Égypte sont
incommensurables. Dès lors
que cette thèse est acceptée, il
n’y a plus de plan de Salut agissant par Israël et au-delà par
Yéshoua et Sa Sainte assem-
7
blée (Qéhiyllah/Église).
De la même façon, il n’y aurait
alors plus de nécessité d’Éréts
Israël et le problème « Jérusalem » devrait être revu dans une
logique qui ne soit plus fixée par
la nation juive.
Si l’Égypte a créé Moshéh,
alors Israël est une création
égyptienne involontaire et
non souhaitée.
Seul un « retour au royaume
d’Égypte » en reconnaissant sa
paternité dans l’aventure monothéiste, réglerait définitivement
le problème « Jérusalem » et
l’instabilité quatre fois millénaire
au Proche et Moyen-Orient.
Nous pouvons appréhender
toute la dangerosité et la séduction de ce discours, à l’heure ou
les États-Unis ont lancé une
grande offensive diplomatique
et militaire depuis 1991 prenant
la forme de la constitution d’un
« Grand Moyen Orient ».
La prophétie biblique d’« Israël,
l’Égypte et l’Assyrie ensemble »
peut effectivement être réalisée
diplomatiquement et militairement par des hommes avant
l’heure, telle une usurpation des
réalités prophétiques, mais la
question demeure : sous la
conduite de quel Esprit, Souffle
?
Est-il possible que le même
Souffle qui fit sortir Moshéh et
les hébreux d’Égypte, souhaiterait aujourd’hui y faire retourner
« philosophiquement et culturellement » l’ensemble des sociétés judéo-chrétiennes ?
La
question doit ici être posée et
trouver une réponse.
Bref rappel historique autour de la sortie d’Égypte
Le Moshéh biblique a été identifié comme ayant vécu au 15ème
siècle avant notre ère et l’Exode
est traditionnellement daté vers
– 1500, sous le règne
d’Aménophis II.
Or, l’histoire officielle, celle qui
est écrite et retenue dans les
manuels scolaires authentifiés
par nos pouvoirs publics, enseigne quant à elle, un événement similaire à l’Exode mais
daté du 13ème siècle avant notre
ère, sous le règne de Ramsès
II.
Ce déphasage curieux dans les
datations de l’Exode, permet
alors à un autre personnage
célèbre de l’histoire de se glisser entre le 15ème et 13ème
siècle : le pharaon Aménophis
IV, plus connu sous le nom
d’Akhenaton3, grande figure de
l’empire égyptien du 14ème siècle
avant notre ère.
Akhenaton et sa femme Néfertiti fondèrent une nouvelle religion en Égypte, qualifiée de
monothéiste. Le culte d’Élohim
Amon4 fut en effet remplacé
dans tout l’empire par la foi en
Aton5, dieu sans mythe, sans
représentation, sans statue.
Cette foi monothéiste fut rapidement abandonnée après la
mort d’Akhenaton et son successeur Toutankhamon, rétablit le culte d’Isis et de son fils
Horus.
Pour
avoir
tenté
l’aventure
monothéiste
en
Égypte, le pharaon Akhenaton
fut rayé des listes des noms des
rois et on effaça toute trace de
sa vie terrestre.
Ce débat historique sur la datation de l’exode est réservé aux
3
Mort en 1338 av JC
Amana en égyptien qui signifie « Elohim caché »
5
Aton représentait le disque solaire et
Akhen-Aton signifiait « serviteur du
disque solaire »
4
seuls initiés. Il est pourtant crucial car si Moshéh et l’Exode
sont postérieurs à Akhenaton
(Aménophis IV), alors la révélation de Moshéh au Sinaï a été
précédée d’un autre événement
monothéiste en Égypte, dont
aurait pu s’inspirer le prince
égyptien Moshéh.
Et la Révélation mosaïque ne
serait plus selon certains chercheurs, qu’une adaptation
mosaïque d’un événement
cultuel égyptien.
Moshéh l’égyptien et
Moshéh l’hébreu
Si nos Saintes Écritures nous
confirment que Moshéh/Moshéh
est un nom égyptien, qu’il fut
élevé et vécut comme tel6 durant 40 années, il est également
précisé que Moshéh partit 40
ans au désert de Madian. Là,
loin de son ancienne vie à la
cour de Pharaon, il désapprit
tout ce qu’il pensait savoir.
Il lui fallut ainsi 40 ans de désert pour oublier ses 40 années d’Égypte.
Agissant sur lui comme une
déprogrammation, ces années
de sevrage furent essentielles
pour que son Élohim puisse
l’appeler à Son service.
Il est probable « qu’ayant été
instruit dans toutes les sciences
et mystères des égyptiens »,
Moshéh ait participé pendant
ses 40 premières années, aux
cultes égyptiens. Alors sans
révélation particulière d’Élohim
de ses pères, Moshéh vécut la
religion égyptienne comme a pu
la vivre la famille d’Abraham à
Our au milieu des dieux chaldéens.
6
Actes 7, 22 : « C’est ainsi que Moshéh fut initié à toute la science des
Égyptiens et qu’il devint un habile orateur, aussi bien qu’un homme d’action
remarquable. »
8
Nous avons rappelé le contexte
cultuel de l’Égypte de l’Exode :
un affrontement de dieux, une
rivalité des noms, une recherche initiatique du véritable
nom : Amon, Aton, Rê, fusion
d’Amon et Rê en Amon-Rê, Isis
ou Horus. C’est avec toutes ces
interrogations de son siècle,
amplifiées par 40 années de
réflexion solitaire au désert de
Madian, que Moshéh se présente devant le buisson ardent.
En pleine interrogation personnelle sur le sujet, Moshéh ne
tranche pas de lui-même le débat sur le Nom mais il demande
à recevoir la plus grande des
vérités : « Ils me demanderont
ton nom. Que leur répondraije ? » (Exode 3 :13)
La réponse de notre Créateur
est sans ambiguïtés. Il n’y aura
pas, comme en Égypte, de débat sur le Nom car celui-ci reste
prudemment non prononcé :
hwhy.
L’Élohim
d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob, l’Unique, se
présente définitivement à Moshéh comme un « dieu non égyptien » sans Nom que l’homme
puisse comprendre et appréhender.
40 ans pour apprendre les dieux
d’Égypte, 40 ans pour les oublier. C’est également le destin
de l’ensemble du peuple d’Israël
lors de ses pérégrinations dans
le désert du Sinaï où il doit désapprendre ses réflexes égyptiens comme celui de se confier
à un veau d’or.
40 ans pour apprendre le Nom
du seul vrai Élohim, hwhy, un
Nom qui ne se dit pas selon le
rabbinisme d’obédience pharisienne.
Ce parcours dans le désert fut
nécessaire à Israël, comme est
nécessaire une cure de désintoxication après un excès de
poison. Car durant ses siècles
d’esclavage en Égypte, Israël
avait construit des villes et des
temples à la gloire des pharaons et des dieux égyptiens.
Pour John Spencer (16301693), hébraïste anglais de
l’époque des Lumières, les hébreux avaient été égyptianisés
et les israélites étaient des
égyptiens au sens culturel du
terme. hwhy Élohim leur était
devenu tout aussi inconnu qu’à
Pharaon, d’où le réflexe du veau
d’or.
Maïmonide a également traduit
très concrètement au 11ème
siècle après JC, cette idée de
cure de désintoxication effectuée au désert, loin de la ville et
du pays de l’angoisse.
La révélation mosaïque devient
dans ce cadre une distinction
entre ce qui est sacré et ce qui
est profane. La sortie d’Égypte
consacre le vrai et le faux et
l’Égypte devient dès lors le
symbole de ce qui spirituellement faux.
Israël se révèle alors être un
anti-Égypte et l’Égypte, un antiIsraël.
Shéma Israël
«Écoute, Israël ! hwhy notre Élohim, hwhy est Un.»
Si le monothéisme hébreu se
définit clairement dans le
« shéma Israël » de façon absolu, il faut noter que les deux
premiers commandements donnés au Sinaï ne se comprennent
quant à eux que par rapport à
l’Égypte. C’est ainsi l’Égypte et
son culte idolâtre de la nature et
du monde qui a influencé en
partie et en réaction, la Révélation monothéiste confiée au
peuple d’Israël.
« Je suis hwhy, ton Élohim qui
t’ai fait sortir du pays d’Égypte,
de la maison de servitude. Tu
n’auras pas d’autres Dieux devant ma face… Tu ne te feras
pas de statue, ni de représentation quelconque de ce qui est en
haut dans le ciel, de ce qui est
en bas sur la terre, et de ce qui
est dans les eaux plus bas que
la terre… Tu ne te prosterneras
pas devant elles. » (Exode 20.2)
L’objectif de la loi mosaïque est
clair : il faut désapprendre ce
qui est devenu un réflexe cultuel.
Pour détruire les résurgences
du culte égyptien au sein du
peuple de l’Alliance, il faut introduire des lois qui dictent le contraire. Les lois d’Élohim fonctionnent comme une inversion
des lois en vigueur au pays
d’Égypte.
« Pour se rendre au lieu saint,
Aharon doit prendre avec lui un
taureau destiné à un sacrifice
pour obtenir le pardon d’Élohim,
et un bélier destiné à un sacrifice complet. » (Lévitique 16:3)
L’animal le plus sacré pour les
égyptiens était le bélier car il
représentait Amon. Le taureau
était quant à lui la représentation d’Osiris. Souvenons-nous
également dans le cadre de
cette lutte contre les faux dieux
d’Égypte, du bélier qui remplaça
avantageusement Isaac au
moment du sacrifice sur le mont
Moryah.
Par ailleurs, en Deutéronome
4 :19, les interdictions se précisent et désignent clairement en
les dénonçant les pratiques
égyptiennes :
« Ne levez pas les yeux vers le
ciel pour contempler le soleil, la
lune, les étoiles, toute la multitude des astres, ne vous laissez
pas entraîner à les adorer et à
les servir. Le Seigneur votre
Élohim a réservé ces pratiques
aux autres peuples du monde. »
Les commandements et la loi
divine s’accompagnent pour le
peuple d’Israël d’une « présentation » d’Élohim de leurs pères.
A l’instar de la « présentation »
faite à Moshéh, hwhy ne donne
bien évidemment pas de nom
9
mais leur signifie toutefois :
« Je suis hwhy ton Élohim qui t’ai
fait sortir du pays d’Égypte, de
la maison de servitude. »
Exode (20.2)
Ainsi hwhy est Celui qui fait
sortir d’Égypte. Il se donne à
connaître par Son action :
« Il est allé vous chercher et
vous a fait sortir de l’enfer égyptien pour que vous deveniez le
peuple qui lui appartient. »
(Deut. 4 :20)
Cette sortie d’Égypte n’est pas
sans nous rappeler la sortie
d’Abraham hors de Chaldée.
Définitivement, notre Élohim, est
un Élohim qui nous fait sortir.
« Sortez du milieu d’elle, mon
peuple, afin de ne pas être
complices de ses péchés »
(Apo.18 :4)
Dès lors, sortir, sortir d’Égypte,
de Chaldée, de Sodome, de
Sodome et Égypte, devient un
acte authentiquement divin, qui
authentifie notre Créateur, telle
une signature. Par analogie,
tout retour en Égypte devient un
signe d’anti-révélation, un signe
anti-christique, la signature de
l’anti-Israël.
L’Égypte ou la sécurité
des hommes
Force est de constater que tous
les hommes qu’Élohim a missionné comme serviteurs et
soldats ont eu à faire le douloureux apprentissage de la sortie
d’Égypte.
Ainsi voyons-nous notre père en
la Foi, Abraham, se rendre avec
son épouse et tous les siens en
Égypte. Parti de Chaldée où sa
famille sacrifiait aux idoles,
Abraham oublie un temps sa
mission et les terres de Canaan
qu’il devait jalonner, pour fuir la
famine et se réfugier en Égypte.
Il y fera la rencontre de Pharaon
après avoir utilisé le mensonge
pour se protéger, tout en exposant sa propre femme. Cet essai humain de mise en sécurité
par soi-même se solde par un
échec. Abraham est contraint de
fuir au Néguev loin de Pharaon,
emportant avec lui il est vrai,
argent et or égyptien. Cachées
au milieu des « dons » pharaoniques, des servantes égyptiennes7 accompagneront désormais Abraham, pour le meilleur et pour le pire.
Trois générations plus tard, les
événements n’ont pas fait que
conduire Joseph, fils de Jacob,
en Égypte.
En sa qualité de premier gestionnaire de l’empire, il invita par
ruse l’ensemble de sa famille à
fuir la famine et à se réfugier en
Égypte. Sans le serment de
Jacob-Israël qui exigea qu’on
l’enterrât avec ses pères,
l’histoire du peuple de l’Alliance
aurait pu s’arrêter sous les
règnes des Aménophis et autres
Ramsès où la sécurité alimentaire offerte par l’Égypte s’était
alors transformée en esclavage.
Moshéh-nourrisson échappa de
même au massacre des enfants
de son peuple en allant se réfugier – sauvé des eaux - en
Égypte, au plus haut sommet de
l’empire. Il quittera l’Égypte et
sa position royale après un
meurtre et sortira définitivement
de « son Égypte » après 40 ans
de désert.
L’analogie avec le massacre
des enfants innocents sous Hérode nous conduit à regarder la
fuite de Joseph, Marie et
l’enfant Yéshoua en Égypte,
sous l’angle de ce qu’écrivit le
prophète Osée : « J’ai appelé
mon fils hors d’Égypte. »
L’Adon Yéshoua, lui aussi, a
7 « Saraï, la femme d’Abram, ne lui
avait pas donné d’enfant. Mais elle
avait une esclave égyptienne nommée
Agar ». [mère d’Ishmaël] Genèse 16:1
donc trouvé refuge en Égypte
avant d’être appelé à en sortir.
d’Israël, eux-mêmes ne consultent pas celui qui est le Seigneur. »( Isaïe 31:1)
La constante de l’Égypte est
d’offrir une sécurité, physique,
militaire,
alimentaire
aux
hommes en détresse. Tous vont
en Égypte pour y trouver refuge
et nourriture. Or, l’appel divin
est clair : il faut en sortir et
trouver
protection
sous
l’ombre du Très-haut.
Retourner en Égypte après
avoir reçu et appliqué l’ordre de
sortie, revient à annuler la révélation mosaïque et le bien fondé
de ses prescriptions.
« En toute génération, chacun
doit se considérer comme étant
lui-même sorti d’Égypte », dira
plus tard le rituel juif de la Péssah-Péssah. Mais la tentation
sera toujours là, forte, de retourner
en
Égypte
pour
s’appuyer sur la force de son
économie, de son armée et profiter de son rayonnement culturel.
« Le roi Salomon épousa une
fille du Pharaon, roi d’Égypte,
et, par ce mariage, il s’allia avec
le Pharaon. Il amena sa femme
dans la Cité de David à Jérusalem… »(1 Rois 3:1)
Ainsi, après la sortie d’Égypte,
l’autre constante du peuple
d’Élohim peut s’apparenter au
risque d’un retour en Égypte.
Ce qui est vrai pour Israël, est
vrai pour l’Église, la Sainte Assemblée de l’Adon ; ce qui vaut
pour Salomon, vaut pour
chaque homme.
« Vous
faites
le
voyage
d’Égypte, mais sans m’avoir
consulté. C’est auprès du Pharaon que vous cherchez protection, c’est à l’ombre de l’Égypte
que vous cherchez un abri. »!
(Isaïe 30:2)
« Quel malheur de voir ces gens
qui se rendent en Égypte y
chercher du secours ! Ils comptent sur les chevaux, ils font
confiance aux chars, parce
qu’ils sont nombreux, et à la
cavalerie parce qu’elle représente une force appréciable.
Mais leur regard ne cherche pas
l’unique vrai Élohim, l’Élohim
10
Or, la réalisation de ces prescriptions par Yéshoua ayant
ouvert la voie du Royaume,
toute tentative de retour en
« Égypte spirituelle » est donc
de nature à annuler également
la bonne nouvelle du Royaume.
Telle une constante culturelle, le
« retour en Égypte » est une
réalité philosophique de nos
sociétés modernes. Peu à peu,
les révélations mosaïques et
évangéliques sont remplacées
par les révélations humaines
venues d’Égypte.
L’esprit égyptien souffle à
nouveau sur nos systèmes
humains, et plus que jamais,
il nous faut en sortir.
L’Égypte philosophique
Le « retour en Égypte » se caractérise en France, en Europe
et partout dans le monde, par
nombres d’emprunts architecturaux et plusieurs références
culturelles issues des empires
égyptiens. Nous avons établi à
propos de cette nouvelle égyptomanie planétaire une constante de nos sociétés modernes : retourner en Égypte
pour échapper à la Révélation
judéo-chrétienne.
En effet, s’il était prouvé que
l’Égypte est à la source du monothéisme hébreu, nul besoin
alors de Moshéh et d’Israël, et
par voie de conséquence, nul
besoin et Yéshoua et de Son
Alliance renouvelée. Si Israël
est une conséquence involontaire et non souhaitée des cultes
égyptiens, alors Israël doit accepter de se fondre dans le Tout
qui est au dessus de lui et rejoindre la matrice égyptienne
dont il est issu.
Ce mouvement anti-Israël et
anti-christique s’est amorcé par
une redécouverte du pharaon
Akhénaton et par une redéfinition de Moshéh l’hébreu en
Moshéh l’égyptien, prêtre initié
aux mystères les plus anciens.
Mais ce qui est vrai sur les 40
premières années de la vie de
Moshéh ne suffit pas à qualifier
toute son action au service
d’Élohim d’Abraham, d’Isaac et
de Jacob.
Ainsi chaque soldat de hwhy
Élohim est-il appelé à sortir
d’Égypte pour ne jamais y retourner. Pour échapper à l’appel
de la sécurité, de la prospérité
et de la paix venu d’Égypte,
notre Seigneur nous offre une
alternative pour désapprendre
un vieux réflexe : celui de se
confier en l’Égypte. Ainsi se
justifie le don de la Loi et de sa
réalisation par Yéshoua.
libres penseurs ont alors à cœur
de détruire la spécificité mosaïque pour mieux imposer
leurs idéaux de liberté, égalité
et de fraternité10.
Mais ce retour aux sources historiques de l’Égypte ancienne
s’accompagne d’un mouvement
philosophique qui draine depuis
300 ans toute la pensée occidentale et dévoile la stratégie de
l’adversaire : « être avant » pour
être authentique et arriver avant
l’original pour mieux le dénoncer
comme copie.
Le philosophe juif hollandais
Spinoza écrit que la nature est
le véritable dieu11 et abolit ainsi
toute distinction entre Élohim et
le monde. Cette déconstruction
de l’idée juive d’Élohim est en
soit une destruction de la révélation mosaïque qui interdisait
de s’en remettre aux choses
naturelles qui ne sont que
« créatures du Créateur ».
Retour en Égypte philosophique
Le siècle des Lumières qui
s’achève par la proclamation
d’indépendance des États-Unis,
la révolution française et
l’expédition de Bonaparte en
Égypte8, voit ses philosophes et
chercheurs nourrir une réflexion
nouvelle sur le fait monothéiste
et ses origines. Ce 18ème siècle
consacre également - et ce fait
n’est pas anodin -, le renouvellement de la pensée ésotérique
à travers une explosion des
loges maçonniques issues du
rite écossais9.
L’esprit qui souffle alors sur
l’Europe est un esprit déguisé
en ange de lumière, qui prône
l’humanisme et la tolérance.
Dans ce cadre, la révélation
mosaïque irrite par son intransigeance avec les autres cultes.
Pour les « lumières », toutes les
distinctions sont suspectes car
elles s’opposent à l’idéal de la
nature unique et unifiée. Les
8 Respectivement en 1776, 1789 et
1798
9
en 1717
11
Le courant créé par Spinoza a
pour conséquence immédiate
une réévaluation de l’Égypte et
de ses croyances. Ce courant
traverse vite toute l’Europe et
l’opéra maçonnique de Mozart
« la flûte enchantée » illustre à
quel point l’égyptomanie avait
saisi les milieux culturels.
Les égyptiens sont alors considérés comme des cosmothéistes, pratiquant tolérance et
dialogue interculturel. Leur culte
intègre une religion des mystères antiques, source de la
théologie et de la sagesse. Un
panthéisme originel, déifiant la
nature comme seul objet d’un
culte monothéiste, est ainsi redécouvert et réévalué par les
penseurs du 18ème siècle.
Caché par des symboles hiéroglyphiques, ce monothéisme
égyptien connu des seuls initiés
est caché au peuple qui doit
continuer à respecter les cultes
polythéistes
pour
faciliter
l’administration de l’empire.
10
11
Voir illustration
« Deus sive natura »
Cette thèse est alors largement
intégrée et diffusée par les milieux maçonniques européens.
C’est dans ce processus de
redécouverte de l’Égypte et
d’une « religion mère antique »
qu’intervient le débat sur Moshéh l’Égyptien.
Pour John Spencer12 (16301693), hébraïste anglais, Moshéh est un hébreu égyptianisé
qui a traduit les mystères et
rituels égyptiens en lois et rituels hébraïques. Il s’appuie sur
des
écrits
de
Philon
d’Alexandrie13 qui stipulent que
« Moshéh avait été initié à la
philosophie symboliste des anciens égyptiens » et sur le livre
des Actes où nous lisons
: « C’est ainsi que Moshéh fut
initié à toute la science des
Égyptiens… »
Pour Spencer et son école de
pensée, la révélation mosaïque
a en fait des origines historiques
et peut se définir comme un
« processus
d’assimilation,
d’emprunt et de ré encodage »
des croyances égyptiennes les
plus secrètes car non révélées
au peuple par les prêtres égyptiens, qui auraient partagé la
découverte monothéiste avec
un des leurs, Moshéh.
Cette thèse historique s’appuie
sur des écrits de Manéthon,
prêtre égyptien sous Ptolémée
II, qui a écrit au 3ème siècle
avant JC, une histoire de
l’Égypte14. Il y présente Moshéh
comme un prêtre égyptien révolté à la tête d’une colonie de
lépreux, expulsés pour raisons
hygiéniques15.
John Toland (mort en 1722)
appartient au mouvement des
12
Dans son ouvrage « de Legibus »
Dans « De vita mosis »
14
Dans « Aegyptiaca »
15
Référence aux plaies
13
lumières dites radicales. Il travaille à renverser les vérités
sacrées de façon révolutionnaire et agressive en cherchant
une religion naturelle qui soit
commune à tous les peuples et
qui transcende les influences et
événements historiques. Pour
lui et ceux qui le suivent, le vrai
Elohim était préexistant à Moshéh dans les cultes égyptiens.
Or comme ce qui est plus ancien serait plus proche de
l’origine, alors le culte antique
égyptien aurait une valeur de
vérité supérieure à celui de
Moshéh qui est plus récent et
simplement dérivé. ( !)
La Franc-maçonnerie accueille
à cette époque avec enthousiasme ces nouvelles thèses et
les mystères égyptiens sont dès
lors décryptés par les nouveaux
adeptes de la déesse Isis et
d’Horus, son fils.
Ils cherchent en Égypte la
révélation
primordiale
d’Élohim unique, la religion
source, celle dont découlent
toutes les autres.
Ils travaillent alors à redéfinir les
fondements de la religion universelle qui pré-existait avant
Moshéh.
Karl Leopold Reinhold (17571825), franc-maçon et protestant, est connu pour être ami
avec Haydn et Mozart. Il écrit
que « la croyance de Moshéh
est la forme la plus ancienne de
la franc-maçonnerie »16. Pour
Reinhold, la révélation du Mont
Sinaï n’est que l’exécution au
grand jour du rite initiatique
égyptien organisé non pour
quelques élus mais cette fois-ci
pour le peuple entier. Moshéh
leur a révélé le grand mystère :
la non existence des dieux et
l’unité d’élohim unique. Il a im16
Dans l’ouvrage « la mission de Moshéh » de Schiller en 1790
12
posé cette vérité par la violence
au sein des hébreux pour atteindre ses objectifs politiques.
Dans les milieux philosophiques
et maçonniques intéressés par
ce débat, Moshéh apparaît alors
comme un traître des mystères
égyptiens. En tant que prêtre de
l’empire, il fait participer toute
une nation d’esclaves à ce qui
était jusque là la propriété d’un
petit nombre d’initiés. Car depuis le commencement du
monde, la vérité relève du secret et des sages, et il appartient à la franc-maçonnerie de
poursuive cette tradition. C’est
William Warbuton, évêque de
Gloucester (1698-1779) qui,
s’adressant aux francs-maçons,
établit définitivement le lien
entre le dieu des mystères
égyptiens et le dieu de la nature
de Spinoza. Dès lors, l’Élohim
national de Moshéh, hwhy, fut
assimilé à la nature et à la
déesse Isis.
Mais le plus grand pourfendeur
de la spécificité de la Révélation
mosaïque est un juif non issu
des Lumières. Dans son ouvrage « l’homme Moshéh et la
religion monothéiste »17 , Sigmund Freud présente Moise
comme un Égyptien formé aux
mystères hiéroglyphiques18 et
redécouvre
en
AkhenatonAménophis IV, le vrai inventeur
du monothéisme égyptien et par
voie de conséquence, du monothéisme hébreu.
Écrit sous l’effet d’une fascination profonde et d’une quasipossession d’après son propre
aveu, son ouvrage stipule : « Si
Moshéh fut un égyptien, s’il
transmit sa propre religion aux
juifs, ce fut celle d’Akhenaton, la
religion d’Aton. »
17
en 1939
Ex 11,3 : « En outre, l’homme Moshéh était très grand au pays
d’Égypte. »
18
Pour
Freud,
Aton
et
Adon/Adonaï sont semblables et
Moshéh n’est pas hébreu mais
prince égyptien de la région de
Goshen. La bible n’a fait que
récupérer le héros de l’Exode
en l’hébraïsant de force par la
fable de la corbeille jetée au Nil.
de simple copie.
Ainsi, la révélation monothéiste
égyptienne se veut d’être
AVANT la révélation mosaïque.
Être AVANT pour saper les fondements de la Révélation, pour
nier son authenticité divine et la
déclarer invention, adaptation,
construction nationale à des fins
politiques et territoriales19.
Les conséquences de cette inversion de la révélation monothéiste sont catastrophiques
pour qui y accorde du crédit.
Freud fait passer l’Égypte du
camp de l’erreur à celui de la
vérité et détourne ainsi le monothéisme du Sinaï de sa fonction première : sortir d’Égypte.
Ce piège se prolonge aujourd’hui dans la réalisation parfois douteuse des prophéties
bibliques. Réaliser AVANT et À
LA PLACE DE pour mieux maîtriser le calendrier divin et ne
pas le subir.
Antéchrist, l’impie : prêtre
égyptien
Nous avons établi que retourner
en Égypte – historiquement ou
philosophiquement - revient à
annuler la Révélation au Sinaï
et à désacraliser son préalable :
la Péssah-Péssah et le signe du
Salut, le sang.
Le salut du premier Péssah – et
donc son prolongement dans le
Péssah de Yéshoua – est remplacé par la sécurité des constructions
égyptiennes
et
l’immortalité promise par les
constructeurs de pyramides.
Ces édifices humains qui renvoient à une conception caïnite
de l’existence furent qualifiés de
merveilles du monde.
Jan Assmann, philosophe allemand contemporain, écrivait
dans son récent ouvrage
« Moshéh, l’Égyptien » : « Qui
découvre Elohim en Égypte,
abolit la distinction mosaïque. »
Notre courte étude sur les tendances égypto-maniaque du
moment, fait également apparaître un esprit séducteur dont le
message demeure : être avant,
signifie être authentique car
être après, cantonne au rôle
Être AVANT pour se déclarer
AVANT et PRENDRE LA
PLACE DE…
Être AVANT Yéshoua pour
prendre Sa place et être avant
Christ pour être antéchrist.
Dans ce cadre, la stratégie qui
consiste à retourner en Égypte
aux motifs discutables d’une
antériorité de la révélation monothéiste, est une stratégie antichristique et l’esprit qui souffle
ce message séducteur est un
esprit « venu d’Égypte/ le
monde » qui travaille à préparer
l’avènement d’un « prêtre égyptien ». Initié comme le fut Moshéh aux secrets d’une révélation
antérieure et donc supérieure
à celle du Sinaï, ce « prêtre
égyptien » tend un piège et appelle à le rejoindre, tous ceux
qui perdront Foi en la Révélation mosaïque et en son prolongement, la bonne nouvelle du
Royaume transmise par les
écrits des disciples de Yéshoua.
C’est ce « retour en Égypte »
dénoncé par tous les prophètes
qui s’amorce et qui s’incarne au
Proche-Orient dans une civilisation urbaine et moderne qualifiée
prophétiquement
de « Sodome et Égypte ».
« Leurs corps resteront sur la
place de la grande cité qu’on
nomme prophétiquement Sodome et Égypte, là même où
leur Seigneur a été crucifié. »
(Apocalypse 11:8)
Éviter le piège égyptien
Pour ne pas tomber dans le
piège égyptien, il nous faut éviter le débat plusieurs fois millénaire, du Nom d’Élohim. Ce
débat fit rage en Égypte à
l’époque de Moshéh et l’esprit
séducteur en profita pour semer, comptant bien récolter.
Pour nous et depuis le buisson
ardent, Élohim n’a pas un Nom
qui permettrait à l’homme de
l’enfermer dans une définition
statique de ce qu’Il n’est pas.
Élohim n’est pas un Élohim à se
laisser contrôler et maîtriser par
l’homme. Il est ce qu’Il sera.
Isis est pour l’Égypte la déesse
aux dix milles noms qui correspondent tous à l’idée d’une divinité qui est tout en tous. Les
hommes de l’Antiquité étaient
profondément convaincus de
l’universalité de la vérité religieuse, de la relativité des noms
et des institutions qui s’en réclamaient.
Selon le philosophe latin Varron20, il était inutile de distinguer
hwhy de Jupiter parce que « le
nom n’avait pas d’importance
tant qu’on ne parlait que d’une
même chose »
Quant à Porphyre, néoplatonicien du 3ème siècle après JC, il
était d’avis que les noms des
dieux ne reposaient que sur des
conventions.
Cette relativité des noms divins
a fini d’ébranler le siècle des
Lumières. Ignace de Born,
19
Ne dit-on pas la même chose de
l’Islam ?
13
20
116 à 27 avant notre ère
maître de la principale loge maçonnique de Vienne à laquelle
appartenait Reinhold, écrivit en
1783 :
« La connaissance de la nature
est la fin ultime de nos efforts.
Cette génératrice, nourricière et
conservatrice de toutes les
créatures, nous la révérons
sous le nom d’Isis. Seul peut
soulever impunément son voile
celui qui connaît toute l’étendue
de son pouvoir et de sa connaissance. »
Les lumières européennes notèrent avec enthousiasme une
inscription relevée sur le Temple
d’Isis en Égypte et qui ressemblait trop à la définition d’Élohim
de Moshéh pour ne pas y voir
une origine commune et partagée :
« Je suis tout ce qui est, a été et
qui sera. Aucun homme mortel
n’a soulevé mon voile. »
Nous pensons qu’il nous faut
soigneusement éviter le piège
des discussions sur le sujet des
noms d’Élohim. Notre Adonaï
s’est donné à connaître à travers Yéshoua, qui seul, a révélé
sa véritable nature, sans donner
d’autre vocable que : Père !
Citons pour terminer cette
étude, Clément d’Alexandrie :
« Les égyptiens ne révélaient
pas à tous sans distinction leurs
mystères religieux, ni ne communiquaient aux profanes les
connaissances des choses divines, ils se limitaient à ceux qui
étaient choisis pour succéder au
roi et à ceux des prêtres qui
étaient pour cela le mieux qualifiés, en raison de leur naissance
et de leur éducation. »
La philosophie des Lumières,
humaniste et maçonnique, nous
replonge dans la recherche de
ces mystères antiques égyptiens et des origines de la révélation monothéiste. Avec un
objectif caché qui est maintenant dévoilé : « être avant pour
14
usurper et finalement nier. »
Un paradoxe est à noter sans
qu’il soit pour autant un obstacle
majeur à ce que nous venons
d’écrire. Le monothéisme est
une victoire sur le polythéisme,
certes.
Mais
l’esprit
anti-christique
adopte finalement la révélation
monothéiste si dans cette dernière, l’homme perd la juste
vision de son seul vrai Élohim,
par confusion et séduction intellectuelle. Soyons sur nos
gardes et convaincus que tout
ce qui nous fait retourner en
Égypte, avant le Sinaï et Péssah, est une anti-révélation mosaïque et évangélique.
« Jérémie ajouta : C’est le Seigneur qui vous dit de ne pas
aller en Égypte, vous les derniers représentants de Juda.
Comprenez-le bien, je vous
l’affirme solennellement aujourd’hui. » (Jérémie 42 :19)
II - LE MYSTÈRE MÉLKIY-TSÉDÉQ
Après avoir étudié le phénomène « Moshéh et l’Égypte », nous étudions dans ce deuxième
chapitre l’épisode « Abraham et Mélkiy-Tsédéq » qui révèle également un phénomène de
destruction de la révélation biblique.
En effet, l’esprit qui tend à enseigner l’antériorité et donc la supériorité de la révélation égyptienne, enseigne également – et dans les mêmes milieux – l’antériorité et donc la supériorité
d’un Mélkiy-Tsédéq sur Abraham et ses descendants.
Ainsi détourné et pris en otage, ce Mélkiy-Tsédéq se révèle être un piège pour tous les
croyants.
Enfin, nous synthétiserons l’ensemble dans une nouvelle approche de l’Antéchrist, l’impie,
l’antimessie, celui qui vient toujours avant, pour usurper, nier et finalement détruire en prônant
le retour aux choses anciennes et « à la source commune ».
Remarque : Mélkiy-Tsédéq - Nous privilégierons cette orthographe provenant plus directement de l'hébreu Mélkiy-Tsédéq sur les traditionnelles rédactions "Melchisédek"
ou "Melchisédech"
15
Mélkiy-Tsédéq : révélation de la tradition primordiale
« Le Seigneur l’a juré, il ne s’en repentira pas : Tu es prêtre pour toujours, à la manière de MélkiyTsédéq » (Psaume 110:4)
Mélkiy-Tsédéq est sans conteste le personnage biblique le
plus mystérieux mis en scène
dans les Saintes Écritures, Torah/Pentateuque, Prophètes et
lettres-épîtres de la Nouvelle
Alliance
confondus.
Que
d’encre, que d’hypothèses, que
de supputations et vraies
fausses vérités pour finalement
ne mettre en valeur que ce qui
est certain sur ce personnage
hors norme : rien ou presque.
Nous voulons néanmoins nous
y intéresser et essayer de faire
le point sur ce mystère biblique
dans la logique et à la suite du
précédent chapitre traitant du
« retour en Égypte ». Quel rapport ?
Nous avons établi qu’après
l’épisode de la sortie d’Égypte et
de
la
confrontation
Moshéh/Pharaon, se profilait un
retour symbolique aux lois philosophiques de l’Égypte. A
l’occasion de cette étude, il est
apparu que la méthode antimessianique consistait à se
positionner « avant » pour revendiquer la paternité et donc la
légitimité de la Révélation. Apparaître comme « l’original »
pour mieux dénoncer la copie
et ses prétentions, ainsi pourrait se résumer la méthode de
l’impie pour s’imposer au
monde.
Or, la sortie d’Égypte fait écho à
une autre « sortie » célèbre et
déterminante : celle d’Abram, de
la ville d’Our de Chaldée. Ainsi,
la sentence :
« Je suis hwhy, ton Élohim qui
t’ai fait sortir du pays d’Égypte,
de la maison de servitude. »
(Ex.20 :2) ne fait que répondre
comme un leitmotiv à : « Je suis
hwhy qui t’ai fait sortir d’Our en
Chaldée pour te donner ce pays
en possession. » (Gen. 15:7)
Notre intuition consiste à penser
qu’à
l’instar
du
projet
d’annulation
de
la
sortie
d’Égypte, l’Adversaire a cherché
également et très logiquement à
annuler les bénéfices de la sortie d’Abram de Chaldée-Assyrie,
en appliquant déjà cette méthode efficace, telle une constante : « être avant ».
Ainsi, s’il pouvait être prouvé
qu’Abraham n’a rien reçu qui ne
soit déjà existant en Chaldée et
en Canaan, que resterait-il de la
légitimité des peuples du Livre
et plus précisément d’Élohim
d’Abraham, d’Isaac et de JacobIsraël ?
Quel rôle tient Mélkiy-Tsédéq
ou quel rôle veut-on lui faire
tenir dans cette tentative de
destruction de la révélation
abrahamique ?
Ces questions demandent, en
toute humilité face à ce mystère
caché de tous temps, quelques
éléments de réponse.
Une rencontre - événement : Mélkiy-Tsédéq
face à Abram
L’événement
est
16
important
même s’il est traité de façon
presque anecdotique en trois
petits versets21. Avant de recevoir l’alliance divine et de porter
son signe en sa chair circoncise, avant de recevoir les promesses territoriales et une descendance pour les concrétiser,
avant même de changer de nom
– AbraHam - et de « porter »
l’une des lettres du tétragramme
hwhy, Abram, s’en revenant
d’Égypte avec sa tribu, fait la
guerre aux rois de Shinéar pour
délivrer son neveu Loth. Victorieux avec seulement trois cent
dix-huit soldats, Abram rencontre sur le chemin du retour
de la bataille un autre roi, Mélkiy-Tsédéq, par ailleurs prêtre
d’Élohim El Elyon.
Roi de Shalem, son nom signifie Roi de justice et il vient expressément bénir Abram au
nom d’Élohim Très-Haut, El
Elyon. Reconnaissant pour la
victoire offerte à la famille
d’Abram, le Roi de Shalem offre
pain et vin à Abram et reçoit en
retour de la part du patriarche,
la dîme de tout.
L’épître aux Hébreux, dont
l’auteur reste non identifié formellement22, a analysé cet événement comme une preuve
manifeste de l’antériorité et
donc de la supériorité du sacerdoce « chrétien » sur le
sacerdoce Aharonide et lévi21
Genèse 14 :17-20
Paul a été écarté au profit d’Appolos,
Barnabas ou Philippe. L’épître reste
anonyme et fut admis au canon assez
tardivement.
22
tique.
A travers le pain et le vin apportés par le prêtre Mélkiy-Tsédéq,
la chrétienté a vu une préfiguration du dernier repas-Sèder de
Péssah, symbole du sacrifice
salvateur du Fils d’Élohim.
Ainsi, avant même l’élection
d’Israël d’entre tous les peuples
et l’institution du service du
Temple, Abram reçoit la révélation du Salut et communie à
travers le pain et le vin, loin du
sacrifice des taureaux et des
agneaux.
Mélkiy-Tsédéq apparaît dès lors
comme prophète, sachant et
connaissant l’aboutissement de
l’Histoire mouvementée d’Israël,
non encore né. Il est en soi le
début et la fin d’une histoire
confiée à Abram et que ce
dernier doit s’efforcer de déployer, tout en en connaissant
les méandres et donc les raccourcis possibles.
Qualifié par les écrits de « sans
génération », sans père ni mère,
Mélkiy-Tsédéq devient très logiquement l’objet d’une surenchère entre les diverses confessions qui s’en réclament, lui qui
était avant Abram et donc à
l’origine de l’histoire du Salut.
Détenteur de la Vérité avant
Abram, le roi-prêtre MélkiyTsédéq, préfigure de Messie,
devient le père du « père des
croyants », au sommet et/ou à
la racine des religions monothéistes issues d’Abraham.
Que penser de cette antériorité de Mélkiy-Tsédéq sur Abraham ? Annonce-t-elle, comme
nous l’avons relevé pour
l’Égypte avec Akhénaton face à
Moshéh, une supériorité de la
révélation « Mélkiy - tsèdéqienne » - antérieure et donc
plus authentique - que la révélation abrahamique ?
Mélkiy-Tsédéq dans la
tradition talmudique
Pour le judaïsme, MélkiyTsédéq, roi de Shalem – qui
serait la ville de Jéru-Shalem23 –
est traditionnellement identifiée
à Sem24, fils de Noé. Ce personnage est donc humain, temporel et sémite par définition.
Cette thèse présente l’avantage
d’établir un lien de parenté avec
Noé et de « judaïser » avant
l’heure la ville de Shalem en la
positionnant très concrètement
dans la sphère d’influence
abrahamique et au-delà de Jacob-Israël.
Ainsi lit-on dans le Targum de
YérouShalem :
«
MélkiyTsédéq, roi de YérouShalem,
est Shem (Sem), fils de Noah
(Noé), qui était grand prêtre du
Très-Haut … Le roi juste, lui fils
de Noah, roi de YérouShalem,
alla rencontrer Abraham et lui
donna du pain et du vin. En ce
temps là, il pratiquait devant
hwhy. »
Cette thèse est communément
admise par les premiers Pères
de l’Église, comme Saint Jérôme qui stipule qu’il s’agissait
là de l’opinion générale des
Juifs de son temps, relayé par
Saint Épiphane témoignant de
celle des Samaritains25. Cette
hypothèse est validée au 16ième
siècle par Luther.
Le Midrash Rabba rajoute : « le
savant Samuel fils de Nahman
dit : Il [Mélkiy-Tsédéq] lui apprit
les rituels de prière, le pain
étant le symbole des pains de
proposition et le vin celui des
libations. »
23
Yérou-Shalaïm ,forme moderne du
nom, étant un pluriel de dualité : « la
ville des deux paix »
24
Au pire l’un de ses fils dans divers
Targum et légendes rabbiniques
25
Ces derniers, par contre, ne voyaient
pas en Shalem, la ville de Jérusalem
mais celle de Sichem. Idem pour les
esséniens.
17
Cette dernière interprétation
juive
du
rituel
« Mélkiytsèdéqien » présente l’intérêt
pour ses auteurs de couper
court aux exégèses chrétiennes
sur le Corps et le Sang du Messie- Fils d’Elohim et permet de
réhabiliter
le
sacerdoce
d’Aharon. Mais se sentant toujours menacé par cet énigmatique personnage, le judaïsme
va encore aller plus loin pour
réhabiliter Abraham dans son
rôle de Patriarche, Père des
croyants.
Le Talmud relève alors ce qui
semble être une erreur dans la
bénédiction
du
roi-prêtre :
« Rabbi Ismaël dit : et Abraham
lui dit [à Mélkiy-Tsédéq] : béniton les serviteurs avant de bénir
son maître ? Et aussitôt le sacerdoce passa à Abraham … »
…car Mélkiy-Tsédéq avait béni
Abraham avant de bénir El
Elyon26.
La tradition rabbinique explique
ainsi les raisons du transfert du
sacerdoce de Mélkiy-Tsédéq à
Abram. Il y aurait eu dans cet
épisode dégradation du roiprêtre de Shalem et une inversion des rôles au profit du
Patriarche.
C’est ainsi qu’a procédé le judaïsme officiel pour récupérer
Mélkiy-Tsédéq que d’autres
traditions religieuses lui avaient
subtilisé comme nous allons
l’exposer. Mais à côté de la tradition orthodoxe juive, d’autres
commentateurs juifs ont fait
valoir une interprétation différente.
Ainsi Philon d’Alexandrie, philosophe juif, grec, député de la
communauté juive d’Alexandrie
26
Genèse 14 :19 « Béni soit Abram par
le Elohim Très-Haut qui créa les cieux
et la terre et béni soit le Elohim TrèsHaut qui livra tes ennemis entre tes
mains. »
en Égypte et membre d’une
éminente famille sacerdotale
explique : « Car il [MélkiyTsédéq] est prêtre, il est même
le Logos, il a Élohim pour sa
part et toutes ses pensées
d’Élohim sont élevées, profondes et sublimes, car il est
prêtre du Très-Haut et il n’y a
rien d’autre en dehors du TrèsHaut. »
Dans cette logique philosophique, citons également le
Rabbin Elie Benamozegh27
quand il écrit : « Un personnage
remarquable, presque énigmatique, fait une brève apparition
… des sombres profondeurs du
monde païen … voici MélkiyTsédéq, la trace indiscutable
dans la gentilité d’une institution
antique et vénérable, d’un culte,
d’un sacerdoce monothéiste
supérieur même à celui du
patriarche hébreu, puisque
qu’Abraham reçoit la bénédiction de ce pontife d’El Elyon
… ».
Positions juives, certes minoritaires, mais qui nous amènent
tout droit à la lecture chrétienne
de cet événement et à
l’intronisation de Mélkiy-Tsédéq
dans le panthéon de la chrétienté.
Mélkiy-Tsédéq dans la
tradition chrétienne
« La prêtrise lévitique était à la
base de la loi donnée au peuple
d’Israël. Or, si les prêtres lévitiques avaient réalisé une
œuvre parfaite, il n’aurait pas
été nécessaire qu’apparaisse un
prêtre différent, dans la tradition
de Mélkiy-Tsédéq et non plus
dans la tradition d’Aharon. »
(Hébreux 7:11)
Selon l’auteur de l’épître aux
Hébreux, le sacerdoce lévitique
d’Aharon est dépassé par le
sacerdoce du christianisme et
devancé à l’origine par celui de
Mélkiy-Tsédéq. Cette antériorité
vaut primauté sur un sacerdoce
lévitique qualifié d’imparfait.
Le prêtre Mélkiy-Tsédéq est
revêtu de la dignité de grand
sacrificateur du Très-Haut hors
des rituels de la Loi mosaïque ;
le salut est donc possible hors
de la Torah ! Comme l’exprime
Marcel Simon dans « MélkiyTsédéq dans la polémique entre
Juifs et chrétiens et dans la légende » : « Et voici qu’un étranger roi de Shalem, un cananéen
sans doute, fils d’une race maudite se présente sur sa route
[Abram]. Bien avant qu’il existe
un sacerdoce lévitique, il est
déjà prêtre d’élohim TrèsHaut. »
Mais la compréhension chrétienne de l’antériorité, et donc
de la supériorité du sacerdoce
de Mélkiy-Tsédéq sur Aharon et
Lévi,
ouvre
la
voie
à
l’antijudaïsme et au rejet
d’Israël. Ainsi déclare Saint
Jean Chrysostome : « Parce
que la synagogue des juifs sacrifiait à Élohim selon le rite
d’Aharon, non pas le pain et le
vin, mais des veaux et des
agneaux ; Élohim proclame
s’adressant à Yéshoua : tu es
prêtre pour l’éternité à la manière de Mélkiy-Tsédéq. »
Et Saint Ambroise de rajouter28 :
« qui détenait le pain et le vin ?
C’est donc lui qui est l’auteur
des sacrements. Qui est MélkiyTsédéq qui signifie roi de justice, roi de paix ? Qui est roi de
justice ? Est-ce qu’un homme
peut-être roi de justice ? ... Il
est donc prouvé que les sacrements de l’Église sont plus
anciens. »
Dès le 3ième siècle, une suren-
27
Cité par René Aron dans « le Elohim
des origines »
28
Dans « de Sacramentis »
18
chère chrétienne concernant le
roi de Shalem voit le jour et
donne naissance à une première hérésie qualifiée de Mélkiy-tsèdéquienne dans les dictionnaires de théologie. Ainsi
témoigne Épiphane : « Les hérétiques en question prétendent
que Mélkiy-Tsédéq est une
grande puissance supérieure au
Christ, quelques-uns d’entre eux
l’identifient même à Élohim le
Père. »
De fait, pour ces chrétiens, Mélkiy-Tsédéq est une entité angélique représentant le « Saint
Esprit » et supérieur au Christ
terrestre, car séparé et libéré de
la malédiction de la chair. Cette
hérésie fut combattue par
l’église romaine avec force par
excommunications.
Mélkiy-Tsédéq dans la
tradition musulmanechiite
Il n’est pas inutile de rappeler
que le « prophète Muhammad », dernier et ultime prophète de la révélation abrahamique selon le Coran, est effectivement issu de la lignée
d’Abram par Agar, l’esclave
égyptienne confiée par Pharaon. Dès lors, il n’est pas étonnant que constater que l’Islam
se soit également emparé de
l’épisode qui pose le Père des
croyants face à l’énigme MélkiyTsédéq - que l’on rencontre
sous l’appellation de Malikou’s
sâlam en arabe -.
Le professeur George Vajda
montre dans son ouvrage
« Mélkiy-Tsédéq dans la mythologie ismaélienne » à quel point
l’eschatologie musulmane est
toute tendue vers ce personnage. Les chiites attendent en
effet le retour, la parousie du
12ième Imâm caché et éternel,
en l’assimilant purement et
simplement à Mélkiy-Tsédéq.
« Aussi la gnose ismaélienne
donne-t-elle le nom de MélkiyTsédéq à l’Imâm éternel détendeur d’un sacerdoce spirituel
initiant au sens caché des révélations … d’où le fait aussi que
certains
traités
ismaéliens
chiites donnent le nom de Mélkiy-Tsédéq à l’Anthropos céleste. »29
Mélkiy-Tsédéq dans la
tradition ésotérique
Pour les chrétiens versés dans
l’ésotérisme d’inspiration maçonnique, Abraham n’est qu’un
disciple de Mélkiy-Tsédéq, seul
et véritable représentant de la
religion antédiluvienne pratiquée
par Noah (Noé) et sa famille : le
noachisme.
Le patriarche Mélkiy-Tsédéq,
sans père ni mère, est ainsi à
l’origine et le dernier témoin
d’une tradition primordiale30,
antérieure et donc supérieure
à Abraham ; tradition perdue
qu’il s’agit de retrouver et de
réhabiliter pour accéder de nouveau à la Connaissance. C’est
bien là tout le travail effectué
dans certaines loges maçonniques et dans le plus grand des
secrets.
Ainsi peut déclarer S. Weil, philosophe et écrivain juif proche
des milieux chrétiens31 : « Les
passages de l’Écriture concernant Mélkiy-Tsédéq prouvent
que dès l’aube d’Israël il existait
hors Israël un service d’Elohim
et une connaissance d’Elohim,
situés sur le plan même du
christianisme et infiniment supérieurs à tout ce qui a été possédé par Israël. Rien n’interdit la
29
Pr. George Vajda dans l’ouvrage
susmentionné.
30
Expression de René Guénon, philosophe et grande figure de la francmaçonnerie du milieu du 2Oième.
31
Mort en 1943
supposition d’un lien entre Mélkiy-Tsédéq et les mystères antiques. Il y a affinité entre le pain
de Déméter et le vin de Dionysos.»
Ce retour aux mystères antiques et cet amalgame entre
la révélation monothéiste et
les rituels anciens avaient fait
dire au Comte Joseph de
Maistre (vers 1800), catholique
traditionaliste et franc-maçon,
« Allons même plus loin : la
vraie religion a bien plus que 18
siècles. Elle naquit le jour où
naquirent les jours ». Et de citer
Saint Augustin pour appuyer sa
thèse : « La réalité de ce que
nous appelons maintenant religion chrétienne existait déjà
chez les anciens et n’a jamais
fait défaut depuis l’origine du
genre humain jusqu’à la venue
du Christ dans la chair, moment
à partir duquel la vraie religion
qui existait déjà, a commencé à
s’appeler chrétienne. »
D’autres
représentants
du
groupe mystico-chrétien, tous
maçons en règle générale, tels
Martinez de Pasqually, Louis
Claude de Saint Martin ou Jacob Lorber, s’expriment sans
ambiguïté sur Mélkiy-Tsédéq.
Ainsi déclare Jacob Lorber en
1840 : « Alors parut dans le ciel
un écrit de lumière : MélkiyTsédéq, le vrai roi des rois et
grand sacrificateur des sacrificateurs, est l’unique père véritable
de ses enfants au ciel et sur la
terre. »
Anne Catherine Emmerich32,
mystique allemande née en
1774, parle abondamment de
Mélkiy-Tsédéq dans ses écrits
qui retranscrivent ses visions
divines. Elle associe le personnage à la Yérou-Shalem céleste
et en fait un bâtisseur de ville
(Shalem), de centres spirituels
et « un patron de constructeurs
de temples » !
Enfin,
avec
Saint
Yves
d’Alveydre33, la mouvance maçonnique chrétienne contribue à
réhabiliter l’Égypte et à nier
l’élection d’Israël en utilisant
Mélkiy-Tsédéq : « Le Pharaon
était bien toujours dans son
essence un roi de justice, un
Mélkiy-Tsédéq. »
Dans son ouvrage majeur,
« Missions des Juifs », SaintYves déclare également en parlant de Mélkiy-Tsédéq : « Jésus
et le mouvement chrétien se
référeront vingt-deux siècles
plus tard à cette lumineuse tradition, à cette autorité antérieure
et supérieure au judaïsme dégénéré et tombé dans le sectarisme et le particularisme d’un
culte national ou politique. »
Et pour toute preuve à sa démonstration de l’antériorité et de
la supériorité de Mélkiy-Tsédéq
sur le Père des croyants, Saint
Yves rappelle : « L’ordre des
abramides et ses trois cents
initiés s’inclinent devant MélkiyTsédéq, dernier représentant de
l’antique tradition en Palestine. »
Car c’est bien là l’objectif caché
de ces mouvements ésotériques
et maçonniques : réhabiliter la
« Tradition
Primordiale »,
source commune et racine
unique des révélations monothéistes.
Dénoncer le piège de la
Tradition Primordiale
Pour René Guénon, inventeur
du concept et de l’expression, la
« Tradition Primordiale » est
l’état initial de la spiritualité.
32
Dont les écrits ont directement inspiré le très controversé film de Mel Gibson sur la passion du Christ.
19
33
ième
Fin 19
.
Toutes les traditions orthodoxes
qui en découlent ne sont que
des adaptations appauvries,
temporelles et spatiales. Il s’agit
alors de retrouver cet état initial,
« cet Éden, ce Nirvana de la
religion ». Plusieurs voies sont
possibles pour effectuer ce retour, c’est la vocation des organisations et des cultes classiques.
Mais pour Guénon, si « toute
tradition orthodoxe est un substitut à la tradition perdue, la plus
proche et la plus fidèle reste la
tradition hindoue. Il s’agît de la
source et du fonds commun de
toutes les formes traditionnelles
particulières qui en procèdent
par une adaptation … »34
Conséquence de cette matrice
unique que représente la tradition primordiale : toutes les
religions sont issues de la
même matrice et ne peuvent
s’exclure l’une l’autre. De fait,
cette théorie prive le message
de la bonne nouvelle du
Royaume de sa supériorité sur
les autres traditions et prive
Israël de l’authenticité de son
élection.
faites au père des croyants et
que reste-t-il de l’originalité de
sa mission en terre cananéenne
?
Ainsi détourné de sa mystérieuse et véritable vocation
par les adeptes de la future
religion
unique,
MélkiyTsédéq devient le porteur
d’une Vérité partiellement
confiée à Abraham et dont ce
dernier ne peut revendiquer
l’exclusivité.
L’épisode
Abraham/MélkiyTsédéq révèle un piège que
nous devons dénoncer, à savoir : « être avant pour être
l’original, l’authentique et dénoncer la copie qui vient
après ».
C’est ainsi que les usurpateurs,
les faussaires et les faux prophètes utilisent l’identité de Mélkiy-Tsédéq pour vendre leurs
fables … ou toutefois leurs semi-vérités et semi-mensonges,
car force est de constater
qu’il existe bien une tradition
religieuse antérieure à Abraham et sa descendance.
Pour René Guénon et ses disciples, nombreux dans les rangs
des loges maçonniques, la
preuve irréfutable de cette tradition perdue et source unique de
la Vérité s’appelle : MélkiyTsédéq.
Mais en positionnant la détention de la Vérité dans les mains
du roi cananéen de Shalem,
sous influence chaldéenne et
phénicienne, à quoi sert la sortie
d’Abraham d’Our de Chaldée ?
Si des prêtres non circoncis
détiennent la Vérité avant même
qu’Élohim la confie à Abraham,
que deviennent les promesses
34
Dans « Étude sur la francmaçonnerie et le compagnonnage »,
1964
20
Mélkiy-Tsédéq : révélations sur un piège Antéchrist
Pour plus de clarté et pour lever toute ambiguïté sur le personnage Mélkiy-Tsédéq, nous rappelons au lecteur
qu’il est pour nous, un messager de notre Créateur, envoyé au devant de notre père Abraham pour lui confier
pain et vin, c'est-à-dire, la prêtrise ultime, réalisée par notre Adon Yéshoua. Il ne nous a pas été donné d’en
connaître davantage, ni sur son identité réelle, ni sur sa place, son statut et son rôle auprès du Père et sa « relation » avec le Fils.
Le personnage biblique énigmatique Mélkiy-Tsédéq se situant
avant et au dessus de tous les
acteurs de la révélation monothéiste, toutes les traditions du
Livre essayent très logiquement
de se l’accaparer pour légitimer,
chacun pour ce qui le concerne,
leur appel et élection divine.
Nous l’avons précédemment
établi.
Il est ainsi pour les uns Sem, fils
de Noé, et pour les autres Jésus
le Christ. On le retrouve également sous les traits d’Hénoch,
incarnation de l’Esprit Saint,
d’Élohim le Père lui-même ou
de l’Iman caché qui doit revenir.
A cette cacophonie religieuse
sur la personne de MélkiyTsédéq, d’autres encore issus
des milieux ésotériques, mystiques ou maçonniques, affirment avoir trouvé la solution :
Mélkiy-Tsédéq est tout cela à la
fois. Il incarne la révélation primordiale, celle de l’Éden perdu,
devenue
inaccessible
à
l’homme mais qu’il s’agît de
retrouver35.
D’où notre interrogation : existeil vraiment une révélation antérieure dite primordiale parce que
« première » et que devonsnous en penser par rapport au
35
Lire l’œuvre de René Guénon, milieu
ème
du 20
siècle
plan de salut judéo-chrétien ?
La révélation primordiale : mythe ou réalité
« Seth eut aussi un fils, et il
l’appela du nom d’Hénoch.
C’est alors que l’on commença à invoquer le nom de
hwhy. » (Genèse 4 :26)
« Et Hénoch marcha avec Élohim ; et il ne fut plus, car Élohim
le prit. » (Genèse 5 :24)
« Et Élohim dit, C’est ici le signe
de l’alliance que je mets entre
moi et vous et tout être vivant
qui est avec vous pour les générations, à toujours… » (Genèse
9 :12, épisode de Noé)
« Et Noé commença à être cultivateur et il planta une vigne ; et
il but du vin… » (Genèse 9 :20)
Ces quelques versets suffisent
à prouver qu’il existait bien
avant l’appel d’Abraham, le don
de la Torah et la venue du Messie Yéshoua, une tradition spirituelle, une « religion » agréée
par le Père, le Tout-Puissant et
le Très-Haut.
Cette tradition peut-être qualifiée de primordiale parce
qu’antérieure et « première » ;
nous pouvons également la
qualifier d’antédiluvienne, jusqu’à ce qu’à la sortie de l’arche,
Noé, le cultivateur, plante une
21
vigne et boive du vin…cette
précision n’est pas anodine.
C’est à partir des fils de Noé,
dont Sem, que la répartition des
peuples sur la surface de la
terre s’effectue ; l’alliance, la
tradition et les rituels de Noé
se répartissent donc de la
même façon pour, soit se
perdre définitivement dans telle
ville par mélange avec d’autres
traditions, ou se ressourcer
dans telle autre ville par sauvegarde et invocation du seul vrai
Nom.
C’est ainsi qu’Abram rencontre
Mélkiy-Tsédéq, qui est pour le
judaïsme officiel, rappelons-le,
Sem en personne.
Mais il existe dans les Saintes
Écritures d’autres preuves plus
flagrantes d’une tradition religieuse primordiale qui échappe
à l’axe Abraham-Isaac-JacobIsraël-Yéshoua. Nous pouvons
établir définitivement ce fait
dans les épisodes bibliques de
Balaam et des trois mages
d’Orient.
La bénédictionmalédiction de Bilam
(Balaam)
Il est relaté dans le livre des
Nombres que Balaq, roi de
Moab, fit appel au devin Balaam
pour maudire le trop nombreux
peuple d’Israël qui s’installait sur
ses terres. Contre une forte
somme d’argent, il passe donc
commande auprès du mystérieux personnage, d’une malédiction. Voici la réponse de Balaam :
« Balaam leur dit: Passez ici la
nuit; je vous rendrai réponse
suivant ce que me dira le SEIGNEUR… Élohim vint auprès
de Balaam et lui dit:… »
Et encore :
« Quand Balaq me donnerait
tout l’argent et tout l’or que peut
contenir sa maison, je ne pourrais pas faire une chose, petite
ou grande, qui soit contraire à
l’ordre du SEIGNEUR, mon
Élohim…Balaam vit qu’il plaisait
au
SEIGNEUR
de
bénir
Israël…Levant les yeux, Balaam
vit Israël qui campait par tribus.
L’esprit d’Elohim vint sur lui. »
(Nombres 22, 23,24)
36
Voilà un chaldéen , à la réputation sulfureuse, magicien-sorcier
de son état, étranger à la tradition d’Israël, à qui notre Elohim
parle et par qui le Seigneur hwhy
va bénir Israël. Balaam n’était
pourtant pas un homme saint en
Canaan devant hwhy, ni une
relation constructive et autorisée
pour les enfants d’Israël sortis
d’Égypte. A tel point que ces
derniers le firent disparaître !
« Parmi leurs victimes il y avait
Balaam, fils de Béor, le devin,
que les fils d’Israël avaient tué
par l’épée. » (Josué 13:22)
« Malheur à eux, parce qu’ils
ont suivi le chemin de Caïn;
pour un salaire ils se sont abandonnés aux égarements de Balaam » (Jude 1:11)
Définitivement, il est établi
que des hommes en dehors
du plan de salut d’élohim
36
« Fils de Beor, de Petor en Mésopotamie » (Deutéronome 23:4)
d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, possédaient une connaissance des choses anciennes et des rites antédiluviens,
leur
permettant
d’évoluer et d’agir à la manière des prophètes d’Elohim.
Ces hommes – parfois mauvais,
au sens moral du terme – sont
connus et reconnus d’Élohim
qui n’hésite alors pas à les inclure dans Ses plans, malgré
eux37.
« Mais hwhy, ton Élohim, n’a
point voulu écouter Balaam; et
hwhy, ton Élohim, a changé pour
toi la malédiction en bénédiction…» (Deutéronome 23:5)
La rencontre avec les
mages d’Orient
« Jésus naquit à Bethléem, en
Judée, à l’époque où Hérode
était roi. Après sa naissance,
des savants, spécialistes des
étoiles38, vinrent d’Orient. Ils
arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : Où est l’enfant qui
vient de naître, le roi des Juifs ?
Nous avons vu son étoile apparaître en Orient et nous sommes
venus l’adorer. » (Matthieu 2 :1)
« Ils se mirent à genoux pour
adorer l’enfant ; puis ils ouvrirent leurs bagages et lui offrirent
des cadeaux : de l’or, de
l’encens et de la myrrhe. Ensuite, Élohim les avertit dans un
rêve de ne pas retourner auprès
d’Hérode. » (Matthieu 2 :11)
Autre épisode énigmatique mettant en scène une fois de plus,
des non circoncis, initiés aux
secrets ancestraux et avec lesquels hwhy entretient des relations privilégiés en dehors de
37
« Car vos pensées ne sont pas mes
pensées, et mes voies ne sont pas vos
voies, oracle de Yahvé. » (Isaïe 55:8)
38
Traduction de la « bible en français
courant » en lieu et place de « mage »
22
toute Alliance.
Qui sont-ils, d’où viennent-ils et
d’où détiennent-ils ce savoir,
cette science, cette connaissance qui les rapproche de la
vérité en contemplant une
simple étoile ? Ils viennent de
l’Orient, vraisemblablement de
Babylonie – comme Balaam -,
d’où est sorti Abram et où les
sciences astrologiques et divinatoires sont depuis toujours
une réalité.
« Le roi fit appeler les magiciens, les astrologues, les sorciers et les Chaldéens, pour
faire connaître au roi ses rêves.
Ils vinrent et se tinrent devant le
roi. » (Daniel 2:2)
L’un de ces mages venus de
Chaldée, s’appelle Mélkiy-Or,
roi de lumière et il n’a pas fallu
plus pour que certains milieux
mystiques chrétiens – toujours
les mêmes - le rapprochent de
Mélkiy-Tsédéq. Ainsi, au moment même où naît le messie,
d’autres grands initiés sont encore là, avant lui, pour
l’accueillir et ils viennent de
Chaldée d’où Abram reçut
l’ordre de partir. Preuve supplémentaire d’une vérité audelà d’Israël, confiée à des
non juifs.
Cette vérité « chaldéenne »
serait
supérieure
parce
qu’antérieure à la « vérité israélite » mais reconnaîtrait cette
dernière comme authentique
parce qu’issue d’elle-même,
issue de Chaldée par Abram.
Telle est la lecture des milieux
maçonniques et des adeptes de
la religion unique ; lecture qu’il
s’agît maintenant d’imposer au
monde.
La réalité spirituelle de l’épisode
des mages, de Balaam et de la
rencontre d’Abraham avec Mélkiy-Tsédéq est pourtant et fort
heureusement pour la foi judéochrétienne, tout à fait différente
de la pensée unique qui tente
d’émerger aujourd’hui, tel un
piège.
Allégeance au plan divin
ou rébellion
Force est de constater qu’un
point commun émerge de ces
trois rencontres extraordinaires :
Abraham et Mélkiy-Tsédéq,
Israël et Balaam, l’enfant « Jésus » et Mélkiy-Or.
Dans tous les cas, ces énigmatiques personnages – quoi qu’ils
fussent, hommes ou anges –
sont amenés à faire allégeance
ou à « reconnaître » formellement les hommes, prophètes et
oints de hwhy.
Ainsi, Abram ne vint pas rendre
allégeance à un roi de Shalem
assis sur son trône comme
l’aurait voulu la logique diplomatique en vigueur. C’est MélkiyTsédéq qui vint au devant
d’Abram pour lui confier « pain
et vin », le bénir39 et le désigner.
De la même façon, fort de toute
sa connaissance des sciences
anciennes, Balaam est contraint
de bénir Israël et de rendre allégeance au plan divin. Et c’est de
Chaldée que se sont également
déplacés les mages d’Orient,
puissants astrologues détenteurs de la tradition babylonienne, pour rendre allégeance
à un enfant emmailloté dans
une crèche.
Ainsi pouvons-nous esquisser notre première conclusion. S’il existe bien une tradition primordiale étrangère aux
institutions
judéochrétiennes, cette dernière
n’a pour vocation que de dé39
« Lorsque Abraham revenait de la
bataille où il avait vaincu les rois, Mélkiy-Tsédéq est allé à sa rencontre et l’a
béni. » (Héb. 7:1)
signer formellement la seule
voie de salut que hwhy propose à l’humanité : Yéshoua,
par l’élection d’Israël conformément aux promesses faites
au patriarche Abraham, et
renouvelées à Isaac et à Jacob.
La connaissance et la maîtrise
des arts anciens de Balaam et
des magiciens d’Égypte, ouvrent la voie de la rébellion.
Toute la puissance de ces
hommes ne sert à rien s’ils ne
reconnaissent pas la volonté
divine et le seul chemin de rachat ouvert à l’humanité.
Leurs connaissances et leurs
pouvoirs ne servent qu’à les
confondre et à les perdre.
Certes ils parlent à Élohim et se
présentent devant Lui, mais
Élohim ne les reconnaît pas et
ne les agrée pas, car ils ont
choisis la voie de Caïn.
Les deux voies et les
deux arbres
Au milieu du jardin d’Éden, deux
arbres symboliques se distinguent des autres arbres : celui
de la Connaissance et celui de
la Vie. L’homme a accès à tous
les arbres, sauf à celui de la
Connaissance.
C’est après la désobéissance et
l’accès à la Connaissance que
l’homme se voit en plus interdire
de l’arbre de Vie. Ces deux
arbres perdus ouvrent respectivement deux voies de retour à
l’Éden : la voie qui ramènera
l’homme à l’arbre de la Connaissance si agréable à consommer ; et la voie qui mènera
l’homme à l’arbre de Vie.
Les hommes qui empruntent le
chemin de la Connaissance
sont mus par la même pulsion
ancestrale générée par le serpent : « être comme des
23
dieux ! ».
Cette connaissance des choses
anciennes acquises puis perdues en partie, a révélé une
tradition primordiale, antérieure
à la révélation monothéiste. Ils
sont
légions
aujourd’hui,
ceux qui cachés mais agissants, cherchent à récupérer
cette connaissance et à pénétrer de force dans le jardin du
Créateur.
Mais une autre voie est possible, qui mène également et
plus sûrement à la Vérité du
seul vrai Élohim : le chemin de
la Vie. C’est tout l’enjeu de la
rencontre entre Abram et Mélkiy-Tsédéq : lui, le messager du
Très-Haut, il s’efface devant
Abram et lui confie la seule responsabilité d’engager sa famille,
son peuple, Israël, puis les nations sur le chemin du « pain et
du vin », sur le chemin qui mène
à l’arbre de Vie.
Ainsi, à celui qui a dit : « Je suis
le chemin, la vérité et la vie »,
s’oppose celui qui pourrait dire :
« je suis le chemin, la (pseudo)vérité et la connaissance. »
Nous pouvons donc affirmer
que l’Antéchrist se positionne
non pas sur le chemin de la
Vie, mais sur celui de la Connaissance. C’est sur ce chemin
que nous allons retrouver un
Mélkiy-Tsédéq pris en otage,
détourné et à l’identité usurpée ;
lui qui est à la fois témoin de
l’ancestrale connaissance, et
prophète de la nouvelle vie.
Qui est donc MélkiyTsédéq ?
Nous ne pouvons pas répondre
formellement à cette question
sans ajouter à la cacophonie
déjà existante depuis plus de
2000 ans, et imposer une fois
de plus une vérité dogmatique
qui ne fera qu’alimenter les divisions dans les églises et avec la
Synagogue, à l’instar d’autres
thèmes sensibles comme la
Trinité ou l’enlèvement.
Il est toutefois utile de rappeler
que Mélkiy-Tsédéq est présent
telle « une ligne guide » dans
les trois grandes parties de nos
bibles : pentateuque de Moshéh, psaumes de David et
épître aux hébreux. Pour autant
mystérieux qu’il soit, il ne peut
donc être éludé.
La thèse rabbinique sur le roi de
Shalem, fils de Noé, est certes
très avantageuse pour le judaïsme et les revendications
territoriales sur Jérusalem, mais
ne semble pas être cohérente
avec l’épisode de la ligature
d’Isaac.
En effet, arrivé au Mont Moryah
pour réaliser l’acte le plus important dans leur compréhension de la Révélation d’élohim
unique, Abraham et Isaac apparaissent seuls. Où est donc le
Roi de Shalem-Jérusalem, Mélkiy-Tsédéq ? Le seul prêtre du
Très-Haut officiant dans ce secteur du monde et roi de la
« ville » de surcroît, serait-il absent un tel jour ? Il semble ne
pas même y avoir de ville sur
cette montagne qu’Abraham a
cherchée pendant trois jours.
Mélkiy-Tsédéq ne serait-il donc
pas tout simplement roi de paix
et non pas roi de la ville de Shalem ? Pourquoi ne pas avoir
traduit le mot « Shalem » ni
même le mot « Mélkiy » ? Et
dans la même logique, doit-on
considérer
Mélkiy-Tsédéq
comme le « nom » d’un roi, ou
n’est-il pas tout simplement la
traduction de « roi de justice » ?
La lecture du Psaume 110 deviendrait ainsi : « Tu es prêtre
pour toujours, à la manière du
roi de justice » ce qui n’est pas
sans intérêt dans la perspective
de la lecture de l’épître aux hébreux.
La tradition rabbinique faisant
de Mélkiy-Tsédéq un personnage réel, humain, roi de Jérusalem avec une généalogie bien
identifiée, serait alors à reconsidérer dans le cadre d’une rencontre avec un messager du
Très-Haut, dûment mandaté
pour désigner Abram comme
commencement et point initial
d’une Espérance dont le rite
sacrificiel serait alors symbolisé
par le partage du pain et du vin.
Abraham reçoit de ce messager
divin qui vient expressément à
sa rencontre, « une lettre de
mission » qui doit conduire sa
famille, son peuple et les nations, à accepter à terme ce
type de prêtrise. L’annonce
d’une telle prêtrise à venir est
confiée au Patriarche pour qu’il
y veille, la porte et la garde. Il
doit permettre par sa foi et son
obéissance, la réalisation de
cette annonce prophétique et la
révélation au monde de cette
prêtrise d’El Elyon, basée sur le
partage du pain et du vin : une
prêtrise à la manière du « roi
de justice, roi de paix » et réalisée par Yéshoua.
Ainsi
pourrions-nous
comprendre les phrases du Seigneur
concernant
Abraham dans l’évangile de Jean,
« Avant qu’Abraham fût, je
suis » et « Abraham a vu mon
jour ».
Il est également important pour
la chrétienté de ne pas faire dire
plus à l’épître aux hébreux que
ce que son auteur a bien voulu
en dire : le risque d’installer
Mélkiy-Tsédéq au sommet de la
hiérarchie40, au détriment du
Christ lui-même, est trop grand
comme en atteste l’histoire. Ainsi
devons-nous
comprendre simplement et cesser
40
Ce qui validerait par ailleurs les
thèses de l’Islam chiite
24
de spéculer sur le verset 3 du
chapitre 7 : « En outre, l’Écriture
ne lui attribue ni père, ni mère,
ni généalogie. Elle ne mentionne ni sa naissance, ni sa
mort. Elle le rend ainsi semblable au Fils d’Élohim, et il demeure prêtre pour toujours. »
En ne mentionnant pas la lignée
et les lieux de naissance et de
mort de Mélkiy-Tsédéq, l’auteur
du livre de la Genèse crée en
effet un précédent unique, à titre
intentionnel. Il positionne ainsi le
prêtre du Très-Haut, en dehors
du temps humain telle une figure de l’angélologie. Le mystérieux roi de justice partage par
ailleurs cette caractéristique
avec Yéshoua lui-même et
garde donc sa qualification de
prêtre au-delà du temps mesurable.
La prêtrise du pain et du vin
apparaît
par
là
comme
l’aboutissement ultime et véritable de toute relation à Elohim.
Rien de plus « fantastique » ne
doit être conclut hâtivement sur
« ce prêtre du Très-Haut » en
gardant à l’esprit que le Seigneur conserve quant à lui,
l’appellation
supérieure
de
« Grand Prêtre », soit Kohen
Gadol.
Il n’est donc pas inutile de rappeler pour éviter de remplir à
notre tour le panthéon chrétien
et de sombrer dans une forme
évoluée et paradoxale de polythéisme, que notre seul intermédiaire désigné auprès du
Père est notre Adon Yéshoua.
Ainsi, si l’état de nos connaissances sur ce que fut MélkiyTsédéq et sur ce qu’a réellement vécu Abraham lors de
cette rencontre surréaliste, reste
limité, c’est parce que cette
connaissance ne nous est pas
utile, voire dangereuse. Yéshoua n’a, par ailleurs, pas souhaité ou jugé nécessaire de
s’exprimer sur le sujet, même à
l’occasion de la question posée
à son entourage : « qui dit-on
que je suis ? »
Si ce que fut hier Mélkiy-Tsédéq
reste donc une hypothèse soumise en toute liberté aux convictions de chacun, autrement plus
clair et identifié apparaît désormais ce qu’il sera demain pour
l’humanité en perdition et en
rébellion : un piège entretenu
par les usurpateurs et faux prophètes de l’impie.
Le piège « MélkiyTsédéq »
Figure emblématique pour le
judaïsme, mystère -préfigure du
Christ lui-même pour les chrétiens, l’Iman qui doit revenir
pour les musulmans et témoin
véritable d’une tradition primordiale perdue pour les frères maçons : Mélkiy-Tsédéq présente
toutes les caractéristiques du
personnage universel, reconnu par toutes les traditions
religieuses.
Pour René Guénon, il englobe
même les traditions orientales,
qui selon ses propos seraient
plus proches encore de « la
matrice religieuse originelle »
dans leur contenu, que les monothéismes occidentaux.
Nous pouvons donc très logiquement penser que MélkiyTsédéq, pourrait se présenter
demain à l’humanité avide de
sens et de spiritualité, comme
un point de convergence, une
raison suffisante de faire la paix.
Ajoutons à cette vocation, un
titre de « roi de Jérusalem » et
le « piège Mélkiy-Tsédéq » se
refermerait à Jérusalem, point
de rencontre et de convergence de toutes les traditions
religieuses.
Pour être encore plus clair, si  engager et perdre l’homme
demain, un homme se présente
sur le chemin qui même,
à tous et se fait reconnaître
certes, à l’arbre de la consous l’appellation ou filiation
naissance, mais qui l’éloigne
« Mélkiy-Tsédéq », il est promécaniquement par désobable qu’il suscite l’intérêt puis
béissance, du chemin qui
l’engouement des foules à la
mène à l’arbre de vie.
recherche d’un messie qui tarde
à venir ou revenir. Posons-nous Comment ne pas penser que
honnêtement la question : « si celui qui veut usurper le titre et
nous devions rencontrer demain le trône, ne se présente pas
un pseudo-Mélkiy-Tsédéq, ne comme étant la source, la geserions-nous donc pas séduit nèse, l’alpha, le commencement
par ce personnage mystérieux de toute l’histoire ?
qui a offert pain et vin à Abram
et qui fut rendu semblable au Il tire sa légitimité de son antéFils d’Élohim ? Comment ne pas riorité usurpée au Messie :
suivre un personnage qui par avant Abraham, il était. Avant
définition de ce qu’il représente Abraham, il savait. Avant Mospour tous, fera la paix à Jérusa- héh, il détenait. Avant Yéshoua,
lem, avec l’ensemble des tradi- il partageait pain et vin avec le
tions qui le reconnaisse ? Et père de croyants. Il serait à ce
que penser de ceux qui, in ex- titre l’archétype d’un Grand Satremis, ne le suivront pas ? »
crificateur, d’un Kohen Gadol,
Pour conclure en attendant le qui ne peut agir qu’au sein d’un
retour de Mélkiy-Tsédéq
Temple dédié à la Sainteté. Ce
personnage énigmatique déguiAu terme de nos études sur sé en « lumière » ne peut se
l’Égypte de Pharaon et l’Assyrie révéler sans ses attributs sacerde la tradition primordiale, nous dotaux et sans la structure qui le
pouvons
affirmer
que met en lumière.
l’enseignement actuel qui consiste à positionner la vérité mo- En nous poussant à retourner
nothéiste « avant » les acteurs en Chaldée pour y découvrir la
véritables et choisis par Élohim, tradition primordiale, et en nous
a pour seuls objectifs de :
incitant à retourner en Égypte
pour y découvrir la supposée
 annuler
l’authenticité
de source du monothéisme, les
l’appel et du message divin hommes qui travaillent en secret
en annulant les sorties de dans les milieux ésotériques et
Chaldée, d’Égypte, et leurs occultes à réhabiliter Assyrie et
bénéfices.
Égypte, œuvrent en fait à préparer l’avènement et la révélation
 dénoncer les prétentions du de l’impie.
judaïsme et du christianisme
en réhabilitant une « ma- Tel est le travail invisible mais
trice religieuse» primordiale, concret de l’anti-Église. Le fruit
mère de toutes les traditions. de ce travail se révèlera à Jérusalem, à l’occasion de la révéla préparer la révélation et tion d’un Kohen Gadol hors du
l’avènement de l’impie, celui commun, dont la prétention sera
qui confond les particula- de guider la dernière générarismes, source de guerres et tion.
appelle à lui tous les Un Mélkiy-Tsédéq travesti, fait
hommes de « bonne volon- de main d’homme, l’impie, sera
té ».
assis sur un trône qu’il aura
saisi avec force et il usurpera
25
l’identité de son légitime héritier.
Puissions-nous le reconnaitre.
26
III - BABYLONE, SODOME ET EGYPTE :
L’ULTIME SORTIE
« Puis j’entendis une autre voix qui disait, du ciel : "Sortez, ô mon peuple, quittez-la, de peur que, solidaires de
ses fautes, vous n’ayez à pâtir de ses plaies ! » (Apocalypse 18:4 )
Cet appel de hwhy Tsévaoth à
quitter, à sortir, à s’éloigner de
la grande ville qui est spirituellement Babylone, la mère des
prostituées, capitale de toutes
les compromissions, n’est pas
sans nous rappeler les appels
bibliques donnés aux patriarches et prophètes pour sortir des villes et pays voués à la
destruction et aux plaies.
Ainsi avons-nous réétudié dans
des chapitres précédents, les
sorties d’Égypte et de Chaldée
en mettant en exergue les tentatives très actuelles de nier en
les annulant, les bénéfices spirituels obtenus par les hommes
d’Elohim pour eux et leurs descendances, à travers ces sorties
respectives.
Nous avons établi comment
l’histoire, la philosophie et les
mouvements ésotériques convergeaient pour prouver que
Moshéh était prêtre égyptien et
qu’il ne devait sa « prétendue
révélation », qu’à sa maîtrise de
tous les mystères ancestraux de
l’Égypte. Ainsi, par une invitation à retourner spirituellement
en Égypte, assistons-nous à
une tentative d’annulation de sa
sortie et de ses bénéfices.
Nous avons établi également
comment les mêmes mouvements ésotériques et philosophiques tentaient d’imposer
Mélkiy-Tsédeq – malgré lui – au
sommet de la pyramide et de
l’organigramme de l’Invisible.
Ainsi Abraham ne devrait-il « sa
27
prétendue élection » qu’à sa
rencontre fortuite avec un prêtre
d’El Elyon accompagné du Roi
de Sodome - cananéen sous
influence chaldéenne - représentant de l’ancestrale tradition
primordiale et antérieure à toute
révélation monothéiste. Dès
lors, par une invitation à retourner en Babylonie, assistonsnous de même qu’avec Moshéh au regard de l’Égypte, à
une tentative de retour en
Chaldée et d’annulation de la
sortie d’Abram et des bénéfices
spirituels
qui
l’accompagnent.
Fort de ces constats, nous posons l’hypothèse d’une constante dans la méthode et la stratégie
quasi
militaire
de
l’adversaire : toute sortie des
hommes d’Élohim se doit
d’être combattue et ses bénéfices, dons et legs, se doivent
d’être annulées a posteriori.
Se pose alors la question de
l’ultime sortie de « la Babylone
spirituelle », celle rappelée en
exergue de cet article. Comment appréhender cet ultime
appel divin à « sortir », à « quitter » ? A quelle adversité et
contre attaque devons-nous
nous attendre de la part des
troupes de l’adversaire qui,
comme nous, se préparent à
cette ultime sortie, - car la Parole d’Élohim et Ses prophéties
sont connues de tous dans les
milieux célestes et ils savent
qu’ils ont peu de temps ?
Les sorties d’Abraham et
des siens
« Il [Térah] les fit sortir d’Our
des Chaldéens pour aller au
pays de Canaan, MAIS arrivés
à Harân, ils s’y établirent…puis
il [Térah] mourut à Harân. »(Genèse 11,31)
La première tentative de sortie
du pays de Chaldée, pays de
Nemrod fils de Cham et bâtisseur de Babel-Babylone, est un
échec. Sur le chemin de la sortie, la famille d’Abram, s’arrête
dans une ville accueillante et
prospère.
Survient alors le deuxième
échec dans l’invitation à la
« sortie » : pour affronter la famine qui sévissait au Néguev,
Abraham et les siens se réfugient en Égypte d’où ils seront
chassés avec violence non s’en
en ramener un « cadeau » de
Pharaon : Agar, la servante
égyptienne et mère d’Ishmaël
et donc des peuples arabes.
C’est fort de ses premières expériences pour appréhender et
comprendre les ordres divins,
qu’Abraham réussit ensuite à
éviter le piège de Sodome. Un
piège qui se referma sur son
neveu Lot mais dont l’AdonaïTsévaoth va le délivrer par une
invitation expresse à « sortir » :
« Loth sortit pour parler à ses
gendres, ceux qui allaient épouser ses filles, et il leur dit: "Debout! Sortez de cette cité car le
Seigneur va détruire la ville."…
Dès qu’il fait jour, les anges
poussent Loth à partir. Ils lui
disent : «Debout! Prends ta
femme et tes deux filles qui sont
ici. Sinon, vous mourrez avec
les habitants de cette ville..»
(Genèse 19:14 )
Déjà, quelques années auparavant, Abraham avait déjoué le
piège tendu par le Roi de Sodome, en présence du Prêtre du
Très-haut Mélkiy-Tsédeq :
« Le roi de Sodome dit à Abram:
«Donne-moi les personnes,
prends les biens et garde-les.»
Abram lui répond : «Je lève ma
main vers le Seigneur, l’Élohim
très-haut qui a fait le ciel et la
terre. Je fais ce serment: je ne
prendrai rien de ce qui est à toi:
pas un fil, même pas une lanière de sandale. Alors tu ne
pourras pas dire: "C’est moi qui
ai
augmenté
la
richesse
d’Abram." » (Genèse 14,21)
Que penser en effet de cet épisode où revenant de la victoire
sur les rois de Shinéar, Abraham reçoit du Roi de Paix et de
Justice, le sacerdoce ultime
du « pain et du vin » ? Ayant
combattu par procuration et
avec efficacité pour le Roi de
Sodome, Abraham voit ce dernier s’inviter et se mêler à la
rencontre sacerdotale avec
Mélkiy-Tsédeq41.
Abraham refuse alors l’offre
temporelle du Roi de Sodome et
reçoit en lieu et place, le don
spirituel du Roi de Shalem.
Nous pouvons également
suggérer que Mélkiy-Tsédeq
intervient,
s’invite
et
s’impose, dans la rencontrepiège, qu’organise le Roi de
Sodome pour remercier et
piéger Abraham. L’envoyé
d’Élohim ouvre alors in extremis
les yeux du patriarche sur sa
véritable mission. Une mission
41
Une rencontre au sommet et à
trois : Abraham, le Roi de Sodome
et Melki-Tsédeq. Genèse 14.
28
prophétique qui éclaire les paroles de notre Adôn : « Mon
Royaume n’est pas de ce
monde. »
Ainsi, si Abraham est sorti de
Chaldée, il est également sorti
d’Égypte, puis de Sodome, à
travers son neveu Loth et en
refusant de se compromettre
avec son roi qui pourtant l’y invitait. Ces sorties furent au bénéfice du Père des croyants qui
reçut au travers de son obéissance aux appels à « sortir »,
l’élection, la révélation et le sacerdoce selon l’ordre du pain et
du vin : le sacerdoce selon
l’ordre de Yéshoua et confié
au Patriarche par MélkiyTsédeq.
L’adversaire quant à lui, perdit à
l’issue de ces sorties successives, les dieux babyloniens, les
sacrifices rituels des fils premiers nés et la terre de Canaan.
Mais cette défaite en appelait
d’autres.
Les sorties de Moshéh et
d’Israël
« Il est allé vous chercher et
vous a fait sortir de l’enfer égyptien pour que vous deveniez le
peuple qui lui appartient. »
(Deut. 4 :20)
La sortie d’Égypte est d’abord
pour Moshéh, une nécessité de
rompre et d’oublier toutes ses
certitudes. Loin du pouvoir et du
luxe, il réapprend à vivre sans
se compromettre avec les puissants, à l’instar de son patriarche Abraham.
Puis, il engage tout le peuple
d’Israël dans un mouvement
similaire au terme d’une nuit de
délivrance, placée sous le signe
du sang qui sauve : c’est la
Péssah de hwhy. Tous les enfants d’Israël fuient l’Égypte en
se souvenant qu’Élohim a
épargné42 leurs premiers nés là
où les autres dieux les réclamaient. Les dieux d’Égypte
auxquels se confiaient les égyptiens, leur ont en effet coûté à
l’occasion de cette dernière et
ultime plaie, un sacrifice de cet
ordre !
« Il [Pharaon] appela de nuit
Moshéh et Aharon et dit : "Levez-vous ! Sortez du milieu de
mon peuple, vous et les fils
d’Israël. Allez et servez le Seigneur comme vous l’avez dit. »
(Exode 12:31)
La sortie à laquelle consentent –
non sans rébellion – les enfants
d’Israël, leur est imputée à justice et ils reçoivent : Shabbat,
Torah, prêtrise et terre promise.
Notons que le premier des
dons divins accordés à Israël
à l’occasion de cette sortie
d’Égypte est le Shabbat.
Pour l’adversaire, cette sortie de
Moshéh, d’Aharon et du peuple,
lui coûte : les dieux d’Égypte,
les dix commandements et leur
universalité – dont le Shabbat-,
les sacrifices humains remplacés par les sacrifices d’animaux,
la terre d’Israël et sa future
grande ville, Jérusalem.
Une autre bataille de perdue
pour l’adversaire, certes, mais
pas encore la guerre car par la
suite,
d’autres
prophètes
d’Élohim Très-Haut furent contraints d’inviter le peuple à effectuer d’autres « sorties » :
« Fuyez de Babylone, du pays
des Chaldéens ! Sortez et soyez
comme des boucs à la tête d’un
troupeau. » (Jérémie 50:8 )
« Fuyez de Babylone, sauve qui
peut ! Sinon vous périrez quand
elle paiera pour sa perversion.
C’est, pour le Seigneur, le moment de la vengeance : il lui
42
C’est le sens du mot « Pessah » : « sauter », « sauter les
premiers nés hébreux ».
rend son dû… Vous qui êtes
mon peuple, sortez d’elle,
sauve qui peut devant l’ardeur
de la colère du Seigneur.» (Jérémie 51:6 et 51 :45 )
Ainsi, si la victoire finale de hwhy
-Tsévaoth sur l’adversaire se
dessine de « sorties en sorties », il n’est alors pas surprenant de retrouver un ultime appel à « sortir », à l’occasion des
révélations données par Jean le
bien aimé sur les événements
finaux illustrés notamment dans
le dernier de nos Livres.
La sortie de Babylone,
Sodome et Égypte
« Puis j’entendis une autre voix
qui disait, du ciel: "Sortez, ô
mon peuple, quittez-la [Babylone], de peur que, solidaires de
ses fautes, vous n’ayez à pâtir
de ses plaies! » (Apocalypse
18:4 )
A plusieurs reprises dans le
dernier des livres de nos bibles,
l’expression la Grande Cité ou
la Grande Ville est associée
symboliquement ou spirituellement à Babylone.
Que Babylone soit une ville
géographique ou un système
mondialisé43, l’auteur – juif - de
ce verset n’est pas sans connaître les exhortations similaires
du prophète Isaïe :
« Partez, partez, sortez de là ;
l’impur, n’y touchez pas ; sortez
du milieu de Babylone, purifiezvous, vous qui portez les objets
du culte44 du Seigneur. » (Isaïe
52:11)
Or, au chapitre 11 verset 8 du
43
Beaucoup y voit la ville de Rome
et la Papauté. Nous y voyons un
système religieux plus large que le
seul catholicisme romain.
44
« En tout, il y a 5400 ustensiles
en or et en argent. Chèchebassar
les emporte tous, quand les exilés
quittent la Babylone pour retourner
à Jérusalem. » (Esdras 1 :11)
29
même livre, l’expression Grande
Ville est associée à « Sodome
et Égypte », oubliant la référence plus usuelle à Babylone,
logique appliquée par ailleurs
dans d’autres passages du
même livre :
« Et leur corps [deux témoins]
mort sera étendu sur la place de
la grande ville qui est appelée
spirituellement
Sodome
et
Égypte, où aussi leur Seigneur
a été crucifié. » (Apocalypse
11:8)
Moshéh et tout Israël.
La dernière sortie à laquelle est
appelé le peuple d’Elohim –
l’ultime sortie – se présente
donc comme une résultante des
précédentes, comme la somme
des expériences passées. Car
c’est fort de l’enseignement reçu
à travers les sorties précédentes, que la dernière génération choisie par l’AdonaïTsévaoth pour accueillir l’Adon
Yéshoua, doit réaliser la sienne,
en sortant de Sodome et en
sortant d’Égypte.
Certaines traductions stipulent :
« là même où leur Seigneur… »,
Rendant
l’interprétation géographique et
la référence à la ville de Jérusalem plus précise. Il semblerait
que cette expression grecque
soit ambivalente et difficilement
traduisible et donc la pensée de
l’auteur bien comprise. Doit-on
tout spiritualiser le verset et
l’appliquer au système « Babylone » ou s’agit-il réellement de
la ville de Jérusalem défigurée
en « Sodome et Égypte » ?
« Sortez donc d’entre ces genslà, et mettez-vous à l’écart, dit le
Seigneur ; ne touchez à rien
d’impur. Et moi je vous accueillerai. » (2 Cor. 6:17 )
Nous pouvons craindre que
Jérusalem soit une pièce maîtresse et centrale du « système
Babylone », par l’attrait planétaire d’un Temple reconstruit
pour l’occasion. Ainsi, Jérusalem fait malheureusement partie
du système de la Grande Ville
qui est spirituellement « Sodome et Égypte » ; pire, elle est
en le centre nerveux.
Si l’adversaire a combattu les
sorties de Moshéh et du peuple
d’Israël qui aboutirent à la réaffirmation du Saint Shabbat ;
L’invitation expresse et universelle à « sortir de Babylone, la Grande Ville », devient alors une invitation plus
précise pour la dernière génération proche des événements, à « sortir de Sodome
et Égypte ».
Or, nous avons rappelé comment nos patriarches avaient
déjà honoré ces sorties : sortie
de Chaldée et de Sodome pour
Abraham et sortie d’Égypte pour
Le combat contre l’ultime
sortie
Si l’adversaire a combattu les
sortie(s) d’Abraham qui aboutirent finalement à la désignation
de la prêtrise suprême du pain
et du vin selon l’ordre de Yéshoua ;
Nous pouvons affirmer sans
beaucoup de risques de nous
tromper, que l’adversaire se
prépare à combattre « l’ultime
sortie » du peuple d’Élohim
de Sodome et de l’Égypte. A
bien y regarder, ce combat a
déjà commencé.
Nous avons longuement exposé
dans les précédents chapitres
comment le monde opérait un
retour forcé en Égypte sous la
conduite de mouvements philosophiques plus ou moins déclarés qui assimilent Moshéh à un
prêtre égyptien et Israël à une
création égyptienne incontrôlée.
Nous avons également expliqué
comment ces mêmes mouve-
ments utilisaient Mélkiy-Tsédeq,
prêtre d’El Elyon « formé à
l’école de la tradition primordiale » selon eux, pour mettre
Abraham sous tutelle cananéenne et chaldéenne.
Retour en Égypte et retour en
Babylonie-Sodome : deux axes
concrets
du
programme
d’attaque préventive et/ou de
contre-attaque menée par les
troupes de l’adversaire et par
ses supports dans l’anti-Église,
secrète mais agissante. Deux
attaques fortes et symboliques
qui veulent annuler les bénéfices, dons et legs, enregistrés à
l’occasion
des
sorties
d’Abraham et de Moshéh qui
sont respectivement : le Saint
Sacerdoce et le Saint Shabbat45.
A la lumière de ces constats,
nous pouvons affirmer que
l’ultime sortie de « Sodome et
Égypte », est déjà combattue.
Bibliquement connue et anticipée, cette ultime sortie est
crainte par les hommes de
l’antimessie car c’est à la suite
de
cette
dernière
sortie
qu’intervient le jour de colère de
hwhy-Tsévaoth puis l’avènement
glorieux de son Fils, l’Adon
Yéshoua.
Crainte également car si cette
ultime sortie « autorise » le déferlement des « nouvelles et
dernières plaies » sur le système
« Babylone-SodomeÉgypte »46, elle ne fait écho qu’à
un événement supérieur pour le
moins surprenant :
« Alors, il y eut une bataille dans
le ciel : Michel et ses Anges
45
Remarquons que notre Adon
Yéshoua – Maître du Shabbat - a
réalisé le premier, pleinement et
complètement ces deux bénédictions pour « sanctifier » le monde et
le vaincre.
46
Comme la sortie de Loth autorisa
la destruction de la ville par
l’absence constatée de juste dans
cette ville.
30
combattirent le Dragon. Et le
Dragon riposta, avec ses
Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel.
On le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable
ou le Satan, comme on
l’appelle, le séducteur du monde
entier, on le jeta sur la terre et
ses Anges furent jetés avec
lui…Malheur à vous, la terre et
la mer, car le Diable est descendu chez vous, frémissant
de colère et sachant que ses
jours sont comptés. » (Ap.
12 :7-12)
Survient ensuite l’étonnante
poursuite contre la femme enceinte – l’Épouse ? – qui doit
« sortir » et fuir au désert.
Assurément, « l’ultime sortie »
des saints d’Élohim sera combattue avec force et rage de la
part de ceux qui se savent condamnés par ce qu’apportera au
monde l’obéissance à un appel
authentiquement divin et authentifié comme tel :
« Au milieu de la nuit, un cri
retentit : Voici l’époux ! Sortez à
sa rencontre. » (Matthieu 25:6)
Quant au système mondial actuellement
édifié par l’antiÉglise pour le compte de l’impie
qui doit encore venir, il est
d’ores et déjà condamné :
« Pour Babylone, la plus belle
ville du royaume, le magnifique
bijou des babyloniens, ce sera
la même catastrophe que pour
Sodome
et
Gomorrhe,
qu’Élohim a détruites.»(Isaïe
13:19 )
Combat contre le Sacerdoce et le Shabbat
Les événements finaux étant
connus d’avance et donnés par
le Souffle de Vérité à travers les
saintes Écritures pour notre
édification, la stratégie militaire
de l’Adversaire peut nous appa-
raître plus précise.
Les « sorties » des saints
d’Élohim, si elles furent autant
de victoires pour le peuple du
Très-Haut, représentent autant
de défaites pour les troupes de
l’Adversaire. Dès lors, l’objectif
« militaire » est clair : empêcher
les sorties à venir et annuler a
posteriori le bénéfice des sorties
passées.
Nous identifions le bénéfice
spirituel des sorties de nos
pères en la foi par : le don du
Saint Sacerdoce par Abraham
et du Saint Shabbat par Moshéh.
Nous remarquons alors que le
combat actuel contre les sorties
de Babylone-Sodome et de
l’Égypte, se transforme très logiquement en combat contre le
Sacerdoce selon l’ordre de
Yéshoua et contre le Shabbat,
non pas le Shabbat des sadducéens et des pharisiens, mais le
Shabbat vrai, vécu et révélé par
le Maître du Shabbat, Yéshoua
HaMashiah.
Tous les sacerdoces de substitution – reprise de sacrifices
réels d’êtres vivants dans un
Temple ou eucharistie réduite à
la seule espèce du pain et
autres déviances – sont autant
de tentatives conscientes ou
inconscientes qui, dénaturent le
Saint Sacerdoce selon l’ordre
de Yéshoua, sacerdoce du pain
et du vin, pourtant confié « en
l’état » à Abraham par MélkiyTsédeq.
Tous les calendriers solaires de
substitution mis en œuvre en
lieu et place des calendriers
lunaires donnés par le TrèsHaut pour répondre aux saintes
convocations de Shabbat et des
Fêtes de hwhy, sont autant de
tentatives conscientes ou inconscientes qui
dénaturent
Shabbat, Péssah, et autres
fêtes de Shavouoth et Souk-
koth. Sans parler des fêtes greffées à consonance et motivations clairement païennes, ni de
celles tout simplement oubliées,
rayées, annulées par décrets
humains.
Ainsi pouvons-nous analyser la
stratégie
militaire
de
l’Adversaire comme relevant
d’une constante : annuler le
bénéfice spirituel des sorties
des saints d’Elohim en en
détournant les bénédictions,
en prenant la place de…, en
réalisant à la place de… et en
se substituant à l’authentique.
En termes modernes et syndicaux ou politiques, il y a récupération pour mieux réorienter et
dénaturer.
Ainsi en sera-t-il de l’avènement
de l’impie dont une des vocations est de combattre l’ultime
sortie
de
« Sodome
et
Égypte » : prendre la place de…
et réaliser à la place de… pour
mieux détourner le peuple
d’Élohim de son véritable objectif.
Nous pouvons penser qu’en
étant invités à sortir de « Sodome et Égypte », - comme une
somme ou fusion des sorties
passées- les Saints d’Élohim
devront, à l’instar de leurs illustres aînés en la foi, redécouvrir Sacerdoce et Shabbat, les
garder précieusement comme
outils de salut et en témoigner.
L’avertissement prophétique et
solennel confié à la dernière
génération par Yéshoua le
Maître du Shabbat et Grand
Sacrificateur selon l’ordre du
pain et du vin, prend alors tout
son sens : « Priez pour que
votre fuite n’ait pas lieu en hiver,
ni un jour de Shabbat. » (Matthieu 24:20)
Fort de ces « deux armes de
témoignage» confiées aux patriarches à l’occasion de leur
31
sorties respectives de Babylone-Sodome pour Abraham et
d’Égypte pour Moshéh, les derniers gardiens du Sacerdoce et
du Shabbat auront à suivre leur
Seigneur dans cette ultime sortie de Sodome et Égypte.
Comment ne pas penser alors
que cette sortie déterminante,
ne soit pas combattue férocement par un Adversaire «frémissant de colère et sachant
que ses jours sont comptés » ?
Assurément, ils seront physiquement vaincus les deux témoins du Seigneur, les deux
gardiens du Sacerdoce et du
Shabbat.
Physiquement vaincus comme
leur Adon, ils seront à Sa suite
spirituellement glorifiés et clameront ensemble le cantique de
l’Agneau, pour le témoignage du
sacerdoce, et le cantique de
Moshéh, pour le témoignage du
Shabbat -.
Mais comme leur Adon Yéshoua, ils auront vaincu le monde
en ayant gardé jalousement
pendant des milliers d’années,
le fruit des sorties de BabyloneSodome et le fruit des sorties
d’Égypte.
Ces fruits – Saint Sacerdoce
et Saint Shabbat-, octroyés
comme autant de bénédictions, sont également des
armes. Armes que l’adversaire
veut faire taire, car elles ont le
pouvoir d’annihiler sa capacité
d’accusation et donc d’action.
Son anti-Église et ses faux prophètes s’y emploient depuis la
nuit des temps : en replongeant
le monde dans la Babylonie
qu’avait fuit Abraham et dans
l’Égypte qu’avait fuit Moshéh, ils
veulent annihiler le pouvoir de
sanctification associé au Shabbat et au Sacerdoce et réactiver
la capacité d’accusation de
l’adversaire.
Car un homme qui respecte les
Shabbat de son Élohim tout en
se plaçant sous le signe du
Sang qui sauve, est d’ores et
déjà sorti du monde et du péché. Il est déjà en soi, une préfigure de prêtre, issu d’une nation
sainte qui travaille à sanctifier le
monde. Assurément, un tel
homme, armé du Saint Shabbat
et du Saint Sacerdoce, peut
vaincre l’adversaire et le faire
taire. Car tel fut le pouvoir de
notre Adon Yéshoua en qui il ne
fut rien trouvé de répréhensible :
faire taire l’accusateur.
«Maintenant, c’est le moment
où Élohim sauve, maintenant,
notre Élohim est roi avec puissance, maintenant, son Messie
montre son pouvoir. En effet, il
a été jeté dehors, celui qui accusait nos frères et nos
sœurs devant notre Élohim,
celui qui les accusait jour et
nuit. Mais eux, ils l’ont vaincu
grâce au sang de l’Agneau [Sacerdoce] et en rendant témoignage à la parole d’Élohim
[Shabbat]. » (Ap. 12 : 10)
Mais assurément, un homme
armé du Shabbat de Moshéh et
du Sacerdoce de Yéshoua, ne
peut être qu’une cible prioritaire
pour un Adversaire qui « sait
que ses jours sont comptés. »
Sommes-nous prêts et suffisamment UN pour affronter un
aussi grand danger ? Sommesnous suffisamment sanctifiés et
armés pour le combat ? Assurément non ! Car il faut qu’Il
nous lave encore !
« Dans ce cas, lui dit Simon
Pierre, ne me lave pas seulement les pieds, mais aussi les
mains et la tête… » (Jean 13,9)
Avant d’aborder notre 4ème et dernier chapitre, il convient de faire un point de synthèse intermédiaire, pour
faciliter la compréhension.
A l’occasion des chapitres 1 et 2, nous avons établi comment nos sociétés modernes travaillent à retourner en Égypte et en Babylonie spirituelles et philosophiques, pour annuler les bénéfices des sorties de nos patriarches et prophètes
En effet, Abraham et Moshéh reçurent au bénéfice de leur obéissance à l’ordre divin de « quitter, fuir,
sortir,… », des dons et legs à la valeur inestimable.
C’est ainsi que Sacerdoce et Shabbat furent confiés à ces croyants authentiques qui en eurent la
garde et le souvenir.
Nous attendons et annonçons maintenant une ultime sortie qui concernera les croyants de la dernière
génération, lesquels auront à cœur de témoigner ensemble et de chanter avec harmonie le cantique
de l’Agneau et le cantique de Moshéh. Ces croyants qui gardent les commandements du Père et le
témoignage du Fils seront reconnaissables à la garde et au souvenir qu’ils entretiendront du Shabbat
et du Sacerdoce. A ce titre, ils seront combattus.
C’est l’objet de notre dernier chapitre.
32
IV - MESSAGE AUX ASSEMBLEES DE
SMYRNE ET DE PHILADELPHIE
Dans la vision des 7 assemblées (églises), qui introduit le livre de l’Apocalypse,
les assemblées de Smyrne et de Philadelphie sont les deux seules assemblées
à recevoir l’approbation et une sentence bienveillante de la part de Celui qui
juge. Il nous faut noter que ces deux assemblées ont un point commun : elles
ont toutes deux des relations conflictuelles avec ceux « qui se disent juifs mais
qui sont de la synagogue de Satan47. » Si leur profil spirituel est similaire, ces
deux assemblées ont par contre des destinées terrestres différentes.
A Smyrne, sont réservés la souffrance et le témoignage dans l’épreuve.
A Philadelphie, sont promis le refuge et la protection dans la tribulation.
Entre la colère de l’impie qui vient et les plaies d’Élohim annoncées, il nous faut
faire le point sur ces événements finaux et tenter de mieux comprendre les vocations de uns et des autres, en faisant la part s’il était possible, des dogmes
humains, des fables agréables à entendre et des vérités bibliques encore cachées pour un temps. Examinons dans un premier temps ces deux témoins
d’Élohim que sont les assemblées de Smyrne et de Philadelphie, dans le contexte préalable de l’avènement et de la colère de l’impie, avant d’envisager
leurs destinées respectives dans le cadre des jugements et plaies d’Élohim.
47
Apo 2,9. Les cinq autres assemblées n’ont pas de relations avec les « juifs » et ne reçoivent pas de bénédictions particulières mais au contraire un avertissement sérieux.
33
L’AVENEMENT DE L’IMPIE
Les Saintes Écritures regorgent
de versets invitant le croyant juif
ou non juif à considérer avec
crainte et respect la puissance
de son Élohim et à redouter sa
colère et son jugement. Fort
heureusement, notre crainte
dûment justifiée fait vite place à
une gratitude profonde basée
sur la conviction reçue de son
Amour et de sa Grâce opérante
par la Foi en sa Sainte Parole
faite chair : Yéshoua HaMashiah.
Il en va différemment de la colère et de la détermination de
l’adversaire qui ne peut être
atténuées par aucun sentiment
de juste mesure et de compassion. Considérons donc avec
sérieux – mais sans crainte l’avertissement donné en Apocalypse et préparons-nous à
affronter cette situation de
crise :
« Malheur à vous, la terre et la
mer, car le Diable est descendu
chez vous, frémissant de colère et sachant que ses jours
sont comptés. » (Apo. 12,12)
Songeons simplement à ce que
les armées de démons sont
capables de générer lorsque le
Seigneur retire sa protection et
sa bénédiction. Souvenonsnous de la Shoah ! Le Satan
était-il en colère à l’occasion de
ce funeste drame sans précédent ? Était-il en colère lors du
massacre des premiers nés
hébreux sous Pharaon, puis du
massacre « des innocents »
sous Hérode ?
Pour répondre à cette question,
voyons avec quelle légèreté,
presque insouciance et relative
sérénité, il se propose de séduire notre Adon Yéshoua en
l’emmenant visiter tous les
34
royaumes qui lui appartiennent
et qu’il se propose de lui léguer presque gratuitement :
« Je te donnerai la gloire de ces
royaumes car elle m’a été livrée
et je la donne à qui je veux… »
(Luc 4,6)
Se voyant opposer un refus
justifié par la Loi, le diable
s’éloigne alors « jusqu’à un
moment plus favorable… ». Estce là l’attitude « d’un prince » en
colère et désireux d’en découdre ? Si pour le moment, le
règne autorisé de l’adversaire
est donc un règne relativement
tranquille et serein, nous pouvons penser que sa politique
d’administration des royaumes
terrestres changera, lorsqu’il
sera chassé du ciel et précipité
sur terre.
Si le constat des exactions répétés d’un adversaire sûr de lui
et non en colère, nous remplit
déjà de consternation, combien
plus devons-nous tenir compte
de l’avertissement qui nous est
donné et nous préparer à
l’indicible et à l’horreur48 de la
part d’un ennemi en colère.
Assurément, seule une grande
confiance en la protection divine
pourra sauver les peuples
d’Elohim de cette grande colère
annoncée.
Cette protection désirée peut se
réaliser dans les faits : c’est le
modèle de Philadelphie. Mais
cette protection peut également
se changer en témoignage
éprouvé par la colère de
l’impie : c’est le modèle de
48
La Shoah reste révélatrice et annonciatrice de cette détermination à détruire, que nous retrouvons aujourd’hui
dans les déclarations d’un Ahmadinejad, Président de l’Iran.
Smyrne.
Que ce témoignage soit alors
affermi et authentifié par le
Souffle.
L’avènement de l’Impie
« Quant à la venue de l’Impie,
marquée par l’activité de Satan,… » (2 Thessalonic 2:9 )
Il y a un lien de causalité direct
entre la chute de Satan relatée
en Apocalypse et l’avènement
de l’impie, qui est la manifestation visible, faite chair de
l’adversaire de nos êtres. Une
telle prise de risque49 de sa part
ne peut être motivée que par
une situation devenue urgente. Pourquoi envisager cette
manifestation de l’impie comme
possible maintenant/ demain et
non réalisée dans les siècles
précédents ?
L’évolution soudaine et relativement rapide à l’échelle de
l’histoire des sciences et techniques, rendent aujourd’hui
possible un avènement mondial
et partagé par tous. Pas une île
lointaine n’échappera à cette
fâcheuse révélation, car toutes
les îles lointaines auront préalablement reçu le témoignage du
Royaume messianique.
Comment en effet détruire en un
laps de temps très court – de 3
½ à 7 ans selon les exégèses
les plus courantes – ce que le
message de l’Adon Yéshoua a
construit en plus de 2000 années précédé du message de
Moshéh en plus de 3500 ans ?
N’est-ce pas déjà en soi un pro49
L’Adon Yéshoua a expérimenté cette
même prise de risque en acceptant de
vivre en tant qu’homme, avant d’en
sortir victorieux et de retrouver sa place
de Fils premier né.
dige et un prodigieux mensonge ?
Ainsi l’antéchrist a-t-il besoin
d’une ère moderne et d’un
monde globalisé pour espérer
asseoir son règne rapidement
et efficacement.
Les anciens empires aux méthodes et donc ambitions limitées ne répondent plus à
l’urgence de la situation. Les
techniques de télécommunication et de transport, les technologies de marquage des biens
et des personnes50, la capacité
technique de réaliser des prodiges et des signes dans le
ciel51, le mensonge et l’art de la
communication politique, la
crise énergétique et le rationnement des matières premières
qui se dessine, l’abolition des
frontières, le système marchand
et bancaire centralisé, le modèle
de développement unique, la
pensée unique, la religion
unique en gestation, sont autant
d’outils dont il a nécessairement
besoin et qui sont aujourd’hui
prêts, testés et sans cesse améliorés. Ils ne l’étaient pas hier, ni
en l’an 30 ou 70, ni en l’an
1000, ni en 1939 ! Aujourd’hui,
la donne technologique a sensiblement changée…
Assurément, cet avènement de
l’impie est préparé de longue
date par une anti-Église qui
œuvre en secret pour accueillir
« son champion » dans de
bonnes conditions, comme pour
lui donner toutes ses chances.
Nous avons déjà exposé comment nombres de prouesses
humaines, techniques ou culturelles, étaient en fait autant
50
Codes barres et autres bio chip
sous-cutanées (puces électroniques)
51
Création en Alaska d’évènements
types « aurores boréales artificielles»
par
la
technologie
dite
d’hyperfréquences
en
ionosphère.
Possibilité d’hologrammes de grande
dimension.
35
d’avancées
concrètes
vers
l’édification de ce dernier empire
terrestre. Et comment ces avancées étaient gérées selon un
calendrier précis et maîtrisé par
quelques uns sur plusieurs
siècles, rendant impossible
toute explication purement humaine de ces mêmes évènements.
Car l’adversaire avance selon
son calendrier mais avec précipitation pour tenter de devancer
le
calendrier
prophétique
d’Élohim d’Abraham, d’Isaac, de
Jacob/Israël et de Yéshoua.
« Son calendrier précipité »
consiste parfois à réaliser le
calendrier prophétique à la
place d’Élohim pour ne pas le
subir.
Toute bonne tactique militaire
se doit par ailleurs d’intégrer les
mouvements du camp opposé
avant qu’ils n’aient lieux pour
mieux les contrer. Or, pour ce
qui est du jour de notre Élohim,
même le Fils ne le connaît pas.
A fortiori donc l’Adversaire du
Fils.
Cette perspective ne lui laisse
pas d’autres choix que de précipiter le calendrier prophétique
en pariant sur une préparation
inachevée de ses acteurs. Voilà
pourquoi, nombres de réalisations prophétiques
– dont
la très prochaine reconstruction du Temple – ne sont pas
en soi de « bonnes nouvelles ».
Mais si l’adversaire décide de
mener son dernier combat – luimême - sans le déléguer
comme plus traditionnellement à
un Pharaon, un Hérode ou à un
Hitler, c’est qu’une donnée fondamentale a changé. Certes, « il
ne se trouva plus de place pour
eux [lui et le tiers des anges…]
dans le ciel », mais sur terre et
préalablement, des hommes ont
bouleversé la ligne de front en
opérant une sortie.
Cette sortie des hommes
d’Élohim déclenche les hostilités
en Haut Lieu. Laissons-nous à
cet égard instruire par la Parashah Vayichlah, traitant du retour
de Jacob en Canaan.
La sortie et le combat de
Jacob-Israël
« Je suis le Elohim qui t’est apparu à Béthel,…où tu t’es engagé envers moi par un vœu.
Maintenant mets-toi en route,
quitte ce pays et retourne chez
toi. » (Genèse 31,13)
C’est par cet appel solennel à
sortir de Haran, ville bâtie sur
l’Euphrate en Mésopotamie, que
le Elohim d’Abraham et d’Isaac
invite Jacob à repartir et à reprendre le cours de sa vie spirituelle et de sa vocation prophétique, interrompue par cette
plongée dans la ville idolâtre de
laquelle s’était pourtant arrachée Abraham.
Pour y chercher femmes et pour
éviter le conflit avec son frère
Esaü, Jacob avait fui loin de la
terre qui lui était promise, à
l’invitation expresse de son père
Isaac. Mais obéissant à l’appel
divin pressant, relayé par une
animosité nouvelle de son hôte
Laban, Jacob marche sur les
traces de son illustre parent et
se dirige vers son héritage spirituel en reprenant le chemin de
Beer Sheva.
« Jacob allait son chemin
quand des messagers d’Élohim
survinrent. Dès qu’il les vit, il
s’écria :
"C’est
un
camp
d’Élohim", et il appela ce lieu
Mahanaïm
[les
DEUX
camps]… » (32-3)
Il est notable de constater que
la sortie de Jacob de Hâran
pour retrouver sa place dans les
plans divins, provoque la confrontation de deux camps dans
les sphères célestes. Cette confrontation se solde – comme un
écho- par un combat que Jacob
doit finalement livrer lui aussi :
« Jacob resta seul. Alors un
homme se battit avec lui jusqu’au
lever
de
l’aurore…L’homme reprit : Jacob ne sera plus le nom qu’on
te donnera, mais Israël ; car tu
as lutté avec Élohim et avec des
hommes, et tu as été vainqueur. » (32-26)
Nous retiendrons de cet épisode
énigmatique et de ce combat
hallucinant, -sans le développer,
quelque soit l’identité réelle de
cet homme ou ange – que le
combat direct des hommes
d’Elohim avec les puissances
célestes est précédé d’un combat entre les DEUX camps d’En
Haut, confrontation générée par
la « sortie » préalable des
hommes d’Elohim qui se mettent en route pour porter et assumer leur vocation malgré le
péril et la difficulté annoncée ou
supposée.
Nous pouvons ainsi conclure
sur l’hallucinant combat des
DEUX camps d’Apocalypse 12
: provoqué par la sortie des
peuples d’Élohim, il oppose ces
mêmes hommes aux puissances spirituelles défaites qui
pensent alors poursuivre et
réussir plus facilement leur mission en se concentrant sur la
seule partie terrestre des enjeux.
Ainsi l’Israël d’Élohim devra-t-il
se battre jusqu’à l’aurore avec
« les puissances », dont la vocation est de stopper la marche
vers le Royaume shabbatique.
Le dernier témoignage face à l’Impie
« Cette bonne nouvelle du
royaume d’Elohim sera proclamée dans le monde entier pour
que tous les peuples en enten-
36
dent le témoignage. Alors seulement viendra la fin. » (Matthieu 24:14)
Quel est donc cet évangile bonne nouvelle - qui, annoncé
avec tant de force, provoque
cette
étrange
colère
de
l’adversaire et par conséquence
l’action
déterminée
de
l’impie par qui s’exprimera cette
colère ?
Assurément, il ne peut s’agir de
cet évangile enseigné depuis
plus de 2000 ans avec ses réformes
et
ses
contreréformes mais dont le déplorable point commun et la constante restent ce désir égoïste de
supplanter le peuple des promesses : Israël.
Il s’agît dorénavant d’écouter et
de recevoir l’authentique bonne
nouvelle du Royaume shabbatique qui doit maintenant
prendre le relais de la bonne
nouvelle de la Grâce offerte aux
nations pour peu qu’elles
l’acceptent.
Cet évangile à redécouvrir est
celui du Rabbi Yéshoua de
Beth Léhem, porté et expliqué
par ses disciples juifs et non
juifs, rassemblés et unis au sein
de la même école, assemblée,
église ou Qéhiyllah.
Notre Adon enseignait le jour du
Shabbat dans les synagogues
et a institué un nouveau Sacerdoce : voilà les deux axes qui
doivent retenir notre attention.
Le témoignage face à l’impie
porte donc premièrement sur
la sanctification, le souvenir
et la garde du Shabbat.
C’est pendant ce temps de repos et de tranquillité que travaillent le Père et le Fils à sauver
ceux qui les craignent : tel est le
paradoxe du Shabbat. Car c’est
pendant ce Shabbat dont il nous
faut maintenant témoigner véritablement, que l’Adon agit en
priorité52, à l’exemple de son
ministère terrestre. Prions donc
pour que « nous n’ayons pas à
fuir en hiver [condition matérielle…] … ni un jour de shabbat
[condition spirituelle…. »
Ce témoignage de la puissance
salvatrice et créatrice du Shabbat qui ouvre le chemin du
Royaume shabbatique, sera
entendu par tous les peuples,
mais ne sera pas reçu.
L’homme sur lequel va régner
l’impie – qui est l’homme sans
Torah - ne peut en effet recevoir
un message qui consiste à limiter son action au respect du
Shabbat, au repos, à l’étude et
à la prière.
L’homme « sans Torah » veut
se sauver lui-même et travaille à
la place d’Élohim, même et surtout le jour du Shabbat. Car si
Élohim a choisi ce 7ème jour pour
parachever le monde, l’hommeimpie a choisi en réaction de
détourner la vocation de ce jour
sanctifié pour empêcher le
Créateur, s’il était possible,
d’atteindre cet objectif.
Aussi ne soyons pas surpris que
le samedi-shabbat soit devenu
dans
nos
sociétés
qui
s’apprêtent à accueillir l’impie,
synonyme
de :
frénésie
d’achats,
de
loisirs,
d’amusements et de consommation sans retenue, avec ses
inéluctables dérives propres aux
« nourritures autres que spirituelles » ; un espace social et
un rendez-vous hebdomadaire dédiés à une idole :
l’homme lui-même.
Il est à cet égard édifiant de
souligner que le nom même de
« samedi, saturday en anglais »
provient du calendrier solaire
chaldéen qui remettait les destinées de cette journée particu52
Cela n’exclut en aucun cas les autres
jours d’une manière absolue.
lière sous les bons auspices de
la planète connue aujourd’hui
comme étant « Saturne »53.
Or, dans la mythologie romaine,
Saturne est le père de JupiterZeus, le chef du panthéon polythéiste de l’Olympe. Il y joue le
rôle du Chronos grec, l’Élohim
du temps, également père de
Moloch et de Baal, et est adoré
également comme l’Élohim
« des semailles et de la vigne ».
Une usurpation du sacerdoce
« Mélkiy-Tsédéqien » pour la
moins stupéfiante ! Le culte à
cette divinité du « samedi » se
soldait fin décembre par des
réjouissances, qualifiées de
saturnales, devenues symbole
de débauche et de désordre.
Remarquons par ailleurs que la
liturgie chrétienne et romaine a
retenu tous les jours et les
astres-dieux associés de la semaine chaldéenne comme étant
saints et susceptibles d’être
retenus dans le calendrier liturgique du fidèle croyant : les
Lundis de Péssah et de Pentecôte, le Mardi Gras de la micarême,
le
Mercredi
des
Cendres, le Jeudi Saint, le Vendredi maigre jour du poisson, le
Dimanche jour du Seigneur
et…rien pour le Samedi.
sortir.
Le deuxième axe sur lequel
porte le témoignage de la
Bonne Nouvelle du Royaume,
est
issu
également
de
l’enseignement de l’Adon Yéshoua. Il consiste à redécouvrir
et à expliquer le sacerdoce
renouvelé par et dans le sang
de l’Agneau.
Cette nouvelle prêtrise selon
Yéshoua et à la manière de
Mélkiy-Tsédeq, n’est pas une
prêtrise « génétiquement organisée ».
Elle s’affranchit de tout dispositif
temporel et à vocation pédagogique pour ne retenir que la
possibilité retrouvée d’accéder
aux Saints des Saints par
l’action du seul Kohen Gadol
qu’il nous faille reconnaître
comme authentique : Yéshoua
HaMashiah, notre Messie et
Sauveur.
Face à Lui sur les parvis du
Temple Vivant, nous sommes
tous, juifs et non juifs, unis et
rassemblés dans la commémoration du sacrifice permanent à
la manière de Mélkiy-Tsédeq et
conformément à son commandement : « faites ceci en mémoire de moi »…
Est-ce par respect du Shabbat
des juifs ou pour mieux
l’oublier ? Est-ce par boycott du
dieu Saturne ou pour mieux
honorer chaque samedi ses
inoubliables saturnales ?
Il est le Souverain Sacrificateur
et seul, Il peut s’approcher du
Père. N’est-Il pas à la droite du
trône comme le rouleau de la
Torah était à côté du Tabernacle ?
Fêtons Saturne en oubliant le
Shabbat, telle est la signification
du samedi moderne, véritable
incursion des cultes chaldéens
et de leur ville phare, Our, dans
notre civilisation dite chrétienne.
Plus que jamais, il nous faut en
Depuis qu’Il a lui-même déchiré
le voile qui cachait le Saint des
Saints, la Gloire du Père n’est
plus accessible qu’une fois l’an
mais de toute éternité et constamment.
53
Comme le Lundi est le jour de la
Lune, Mardi le jour de Mars, Mercredi
le jour de Mercure, Jeudi le jour de
Jupiter, Vendredi le jour de Vénus et
Dimanche le jour du Soleil.
37
Dès lors, nul besoin d’hommes,
aussi formés et érudits soientils, pour permettre à tous ceux
qui sont invités à la commémoration de ce sacrifice perma-
nent, de s’avancer puis de
s’arrêter sur les marches qui
mènent au Saint des Saints :
nous sommes alors tous, juifs et
non juifs, Prêtres du Très-Haut.
Garder le Shabbat dans la
commémoration du Sacerdoce renouvelé, telle est –
pensons-nous - la vocation de
la sainte Qéhiyllah de l’Adon ;
une
condition
devenue
presque évidente pour pouvoir chanter ensemble - lui
qui des deux n’en a fait
qu’un : « le cantique de Moshéh, le serviteur d’Élohim, et
le cantique de l’Agneau ».
Très humblement, nous voulons
dire : si cette pensée est
d’Élohim, elle persistera, et
dans la nuit, elle illuminera
le monde de son éclat…et de
sa dangerosité pour l’hommeimpie.
LA COLERE DE L’IMPIE
Si la seule perspective du dernier témoignage, à l’instar de la
sortie de Haran et du retour de
Jacob-Israël à Béer Shéva, déclenche une guerre entre les
deux camps dans l’autre
monde, combien plus pouvonsnous penser que ce témoignage
sera combattu en la chair, par
un adversaire en colère, conscient des temps et des moments.
Car ce n’est pas ce simple témoignage – un de plus ! - qui
inquiète l’adversaire, mais bien
le calendrier d’Élohim qu’il
déclenche.
Il sait que ce dernier témoignage sonne le début du retour
en gloire du Fils par la volonté
du Père. Aussi l’adversaire ne
peut-il laisser opérer cette « ultime sortie » qui le condamne
sans rien tenter.
Alors survient l’avènement de
l’homme-impie à qui est confié
la mission d’en terminer avec
ces hommes qui ont repris le
chemin du Royaume.
Il est pressé et en colère, il y
aura de nombreuses pertes
dans la guerre qu’il mènera
contre « ceux qui gardent les
commandements d’Élohim ET
qui retiennent le témoignage
de Yéshoua.54 », c'est-à-dire
contre un Israël de juifs,
d’éphraïmites et de ceux des
nations ayant reconnu le Mashiah et gardé la Torah de Yéshoua.
« Il lui fut donné de faire la
guerre aux saints et de les
54
Apo 12,18
38
vaincre. » (Apo. 13,7)
Cette vision des événements
finaux opposant l’impie à
l’assemblée de Yéshoua est
incompatible avec la plupart
des enseignements évangéliques traitant d’une église enlevée et échappant de fait à la
tribulation55.
Il nous faudra y revenir pour
éclairer ce dernier point, porteur
à lui seul, de schismes et de
luttes fraternelles redoutables
au sein de la « chrétienté ».
Ainsi, à tous ceux qui dans les
assemblées (églises) crient à
plein gosier leur intention et
engagement solennel, de dénoncer l’usurpateur quand il se
présentera :
« préparez-vous
plutôt à le combattre dans le
calme et le repos du Shabbat,
sous le signe du sang qui
sauve ».
Tel est le message actuel
à ceux de l’église de
Smyrne.
« Ne crains pas ce qu’il te faudra souffrir. Voici, le diable va
jeter des vôtres en prison…Sois
fidèle jusqu’à la mort et je te
donnerai la couronne de
vie…Le vainqueur ne souffrira
nullement de la seconde mort. »
(Apo. 2,10)
55
Dans ces enseignements, les
croyants les plus méritants sont épargnés et enlevés. Les plus rebelles ou
inconstants, doivent être « purifiés ».
C’e serait le cas notamment des juifs,
retournés nombreux en Israël, avec
l’appui express parfois de ces mêmes
chrétiens.
L’Adon Yéshoua nous a prévenus sans nous laisser miroiter
d’hypothétiques échappatoires
autres que celle d’affronter courageusement et avec patience
notre vocation de témoins de la
Loi et de la Foi :
« Quand donc vous verrez
l’abomination de la désolation,
dont il a été parlé par Daniel le
prophète, établie dans le lieu
saint,…en ce temps-là, la détresse sera plus terrible que
toutes celles qu’on a connues
depuis le commencement du
monde jusqu’à maintenant, et il
n’y en aura plus jamais de pareille. Si Élohim n’avait pas décidé d’abréger cette période,
personne ne pourrait survivre.
Mais il l’a abrégée à cause de
ceux qu’il a choisis ». (Matthieu 24,15-22)
Il est vraisemblable que ce dernier point ne soit pas propice à
remplir
les
assemblées
(églises), mais à les vider.
Traiter de la colère de l’impie
n’est pas en soi, un thème très
rassembleur et commercial. Estce une raison pour ne pas
l’aborder et le méconnaître ?
N’est-ce pas plutôt le meilleur
chemin pour prendre peur
quand se présentera la tribulation à une église qui s’était prise
à rêver d’un destin plus glorieux
et moins pénible ?
Assurément, il doit exister un
autre chemin pour échapper à la
colère de l’impie que celui qui
consiste à nier sa réalité et son
actualité.
Tel est également le
message à ceux de
l’église de Philadelphie.
« Parce que tu as gardé ma
parole avec persévérance, moi
aussi je te garderai de l’heure
de l’épreuve, qui va venir sur
l’humanité entière…Je viens
bientôt. Tiens ferme ce que tu
as… » (Apo. 3,10)
Sortir de nos villes et fuir
au désert
Nous avons déjà longuement
exposé en quoi sortir de « nos
villes respectives » était déterminant pour la suite des évènements. Les uns doivent sortir
de
Babylone,
les
autres
d’Égypte. Certains sont appelés
à quitter Sodome, d’autres encore, pourtant déjà partis, se
sont arrêtés à Haran et doivent
reprendre la route. Tous, ont
reçu cet appel authentifié :
« Sortez, quittez, partez ».
Nous avons tous une ville à fuir,
qu’elle soit spirituelle, culturelle,
économique ou simplement
nous même.
La ville est un lieu trop bruyant
et trop brillant pour que soit perçu le doux murmure du Souffle
divin qui parle et la douce lumière de la parole qui éclaire
notre route. Notre Élohim veut
nous parler mais il n’y a pas de
place pour d’autres voix et
d’autres lumières. N’est-Il pas
un Élohim jaloux ?
Nous sommes maintenant convaincus de la nécessité de cette
ultime sortie, à la manière de
nos illustres aînés en la Foi.
Mais cette sortie déterminante
doit s’accompagner d’une véritable fuite pour échapper s’il
était possible au poursuivant et
à sa colère.
Il ne s’agît pas de la colère de
39
Pharaon ou de la folie d’Hitler. Il
est question de la colère de
l’adversaire par le bras armé de
l’impie, cette abomination devant Élohim qui jette toutes ses
forces dans cette dernière bataille.
Seule une véritable sortie,
assimilable à une fuite, pourra
alors sauvegarder les enfants
d’Élohim de la farouche volonté
d’extermination totale et finale
des hommes de l’anti-Israël
d’Élohim.
Une fuite semblable à celle de
Moshéh dans une nacelle livrée
au Nil ou semblable à celle de
l’enfant Yéshoua emmené par
ses parents de nuit hors de Judée. C’est par cette même
image que Jean le bien aimé
décrit prophétiquement cette
fuite salvatrice :
« Or la Femme mit au monde un
enfant mâle…et son enfant fut
enlevé jusqu’auprès d’Élohim et
de son trône, tandis que la
Femme s’enfuyait au désert,
où Élohim lui a ménagé un refuge… » (Apo. 12,6)
Les interprétations de ces versets sont aussi nombreuses
qu’égoïstes. Tous veulent se
sentir concernés et y voir une
raison d’espérer.
Retenons simplement de ces
paroles, l’impérieuse nécessité
de fuir au désert, loin des villes
étapes
aussi
accueillantes
qu’enivrantes. Si nous devions
demain être appelés à fuir, souvenons-nous du point authentique du rendez-vous.
Le désert nous attend, qu’il
s’agisse d’un désert symbolique et spirituel, loin du confort, de la multitude et de la lumière artificielle ; ou qu’il
s’agisse d’un désert concret et
réel pour les ayants droits, appelés à une « Aliyah clandestine
et irrégulière ».
Seul un espace et des choix de
vie présentant d’authentiques
caractéristiques « désertiques »,
pourraient
être
considérés
comme un refuge efficace pour
les membres bienheureux de
l’assemblée de Philadelphie.
Souvenons-nous de David qui
poursuivi par Saül, fut invité à
fuir de désert en désert, de
Moab à Ein Guédi en passant
par Juda et le désert de
l’Aravah, mais toujours dans
des lieux inaccessibles et désertiques56.
Pour les autres, dont les
membres forts et courageux
de l’assemblée de Smyrne, le
combat et le témoignage dans
le martyr est inéluctable57.
« Dans sa fureur contre la
femme, le dragon porta le combat contre le reste de sa descendance… » (Apo. 12, 17)
Beaucoup
de
croyants
s’empressent à se considérer
de la « femme ou de sa descendance ».
A considérer ce destin dramatique, clair et sans ambiguïtés,
ces mêmes « appelés » revendiqueraient vraisemblablement
moins promptement cette affiliation douloureuse. Aussi, inventent-ils parfois des chutes
plus féeriques, créatrices de
rêves et opportunément de
dîmes et d’offrandes.
Il nous faudra ainsi faire le point
sans ambages, sur la question
de l’enlèvement ou du ravissement secret de l’Église.
Nous préférons penser que
les membres bienheureux de
l’assemblée de Philadelphie
n’ont qu’une vocation : être
56
1 Samuel 23-24
A l’image de Polycarpe, évêque de
ème
Smyrne au II
siècle.
57
mis à part et à l’abri pour soutenir via le jeûne et la prière,
les membres forts et courageux de Smyrne dans leur
témoignage face à l’impie.
Mais au-delà de la colère de
l’impie qui s’abat sur les peuples
d’Élohim qui ne sont pas « cachés au désert » et dont la vocation est de témoigner – ceux
de Smyrne -, il reste, pour tous
les non croyants qui auront assisté à ces premières tribulations sans réagir, à affronter pire
que la colère de l’impie : les
plaies et fléaux de hwhy Tsévaoth.
Car la mise à l’écart et au refuge d’un reste parmi ceux de la
Qéhiyllah de Philadelphie, et la
40
disparition dans le témoignage
des autres frères de la Qéhiyllah
de Smyrne, laissent libre court
aux jugements d’Élohim.
Ces jugements ne sont en
rien comparables à la colère
de l’impie, pourtant déjà redoutable.
A l’instar de Loth quittant Sodome, il n’y aura plus de justes
au milieu de tous ces « empires
et villes-assemblées (églises) »,
pour empêcher que s’abattent
les plaies annoncées par hwhy
Élohim.
Car après la mise à l’abri de la
Femme-Épouse et la mise à
mort des deux témoins du Seigneur, plus rien ne s’oppose à
ce que survienne le jour du
« Seigneur, grandiose et redoutable. » (Joël 2:31 )
Et « c’est une chose terrible que
de tomber entre les mains
d’Élohim vivant ». (Héb. 10:26)
Si nous refusions d’affronter la
colère de l’impie – d’une façon
ou
d’une
autre,
comme
membres de Smyrne ou de Philadelphie -, sachons qu’il nous
faudrait alors vivre les plaies
et fléaux d’Élohim Vivant.
Car « le temps est venu de
commencer le jugement par la
maison d’Élohim ; mais s’il
commence premièrement par
nous, quelle sera la fin de ceux
qui n’obéissent pas à l’évangile
d’Élohim ? » (1 Pierre 4:17 )
LES JUGEMENTS D’ÉLOHIM
Dans le livre de l’Apocalypse, les assemblées (églises) de Smyrne et de Philadelphie sont les deux
seules assemblées à trouver grâce aux yeux de l’Adon Yéshoua.
Si leurs destinées ultimes sont semblables et convergentes dans le cadre du Corps céleste, nous
avons toutefois noté que leurs parcours terrestres respectifs, diffèrent sensiblement.
Ainsi, s’il est offert à ceux de Philadelphie d’être préservés des tribulations, ceux de Smyrne sont invités à affronter avec courage leur martyr en témoignant ainsi de leur seul attachement au Royaume qui
vient et non aux empires qui passent.
Nous avons ainsi établi précédemment, comment il fallait pour les uns, se préparer à « fuir au désert » physiquement et/ou spirituellement et pour les autres, à affronter avec force la colère de
l’impie, l’homme sans Torah.
Pour les survivants de cette
période de troubles et de persécutions au sein de la maison
d’Élohim, il reste maintenant à
accueillir et à se préserver d’une
période beaucoup plus effrayante encore car annoncée
comme le « jour du Seigneur,
grandiose et redoutable58 ».
« Et j’entendis une voix qui, du
temple, criait aux sept Anges :
"Allez, répandez sur la terre les
sept coupes de la colère
d’Élohim. » (Apo 16,1)
L’ouverture des Sceaux
Il est question ici de l’objet
même de ce livre saint et prophétique qui clôt nos bibles :
l’Apocalypse ou révélation de
Yéshoua, reçu et écrit par Jean,
le disciple bien aimé, le seul des
proches de Yéshoua-homme, à
ne pas être mort dans les souffrances du martyr selon la tradition.
Si le septième jour de la semaine – Shabbat - fait écho au
septième jour de la création
inachevée, il n’est pas surprenant de trouver dans ce dernier
livre de l’Apocalypse toute une
série de référence à ce chiffre
de plénitude et de parachèvement. Jean y écrit donc sept
lettres aux sept anges des sept
assemblées d’Asie mineure. (7,
7,7)
Entre la colère de l’impie et les
jugements d’Élohim, ils seront
bénis celles et ceux de
l’Assemblée de Yéshoua qui
échapperont à toutes ces tribulations.
L’histoire humaine est résumée
dans ce livre par sept sceaux,
dévoilant la sonnerie de sept
trompettes, la dernière précipitant sur terre les sept coupes de
colère d’Élohim.
Quant à la majorité des peuples
qui vivent sans Élohim et qui
suivront l’impie, s’ils échapperont par définition à la colère de
l’homme
sans
Torah
en
l’adorant, ils ne pourront se
soustraire aux plaies et fléaux
de l’Adonaï hwhy Tsévaoth.
Ces séries parfaites de trois
chiffres sept
- 777 - semblent faire écho à la série imparfaite des trois six - 666 des bêtes et de l’impie.
58
« Grand est le jour du Seigneur,
redoutable à l’extrême: qui peut le
supporter? (Joël 2:11 )
41
Un écho en forme de dépassement et de condamnation de
celui qui essaye « de faire à la
place de… ».
Un
écho
en
forme
d’avertissement aussi, car quoi
de plus naturel et séduisant,
qu’un système de type 666 sur
la route du système 777. A
l’instar d’une formule mathématique ou d’une image fractale,
remarquons que c’est au septième et dernier sceau que sonnent les sept trompettes et que
c’est à la septième et dernière
trompette que sont répandues
les sept coupes59.
Cette série structurante de 7 est
appelée à se poursuivre, car
c’est après cette septième
coupe de colère que peut
s’accomplir en plénitude le septième jour de la création, le
Royaume Shabbatique. Ainsi,
les plans d’Élohim se déroulent
presque mécaniquement et mathématiquement selon des lois
qui nous échappent mais dont la
perfection ne peut ici être ignorée.
Cette perfection se doit d’être
copiée, plagiée et dénaturée par
l’impie, qui obéit quant à lui, à
des lois similaires mais relevant
d’une imperfection quasi mathématique révélée par le système 666. Le six débouche sur
un autre six qui débouche luimême sur un autre six sans
jamais pouvoir atteindre le
59
Ce qui n’est pas sans rappeler les
sept prêtres aux sept trompettes qui
firent sept fois le tour de Jéricho le
septième jour.
chiffre sept60.
Un système où l’homme, créature du 6ème jour, ne souhaite
pas accueillir le repos du 7ème.
Un système où l’homme sans
Torah ne veut pas du Shabbat
de l’Adon pour la création. Aussi l’Adonaï hwhy a-t-Il décidé
de juger la terre et « les
hommes qui la détruisent » en
leur envoyant plaies et fléaux.
La décomposition des visions
de Jean en sceaux, trompettes
et coupes, est très complexe à
analyser, car sujette à beaucoup d’interprétations humaines
et de systèmes de pensées qui
oublient une donnée non négociable :
« Quand les sept tonnerres eurent parlé, j’allais écrire mais
j’entendis du ciel une voix me
dire : « Tiens secrètes les paroles des sept tonnerres et ne
les écris pas. » (Apocalypse
10:4 )
Comme un écho à un autre livre
prophétique traitant de cette
période particulière, il est recommandé à l’auteur de ne pas
tout dévoiler :
« Va, Daniel, lui fut-il répondu,
car ces paroles seront tenues
secrètes et scellées jusqu’au
temps de la fin » (Dan. 12 : 9).
Aussi, toutes ces visions peuvent nous sembler contradictoires parce que « nous ne connaissons qu’en partie » et que
les prophètes eux-mêmes ont
pour consignes de ne pas tout
expliquer.
Il ne faut pas aller plus loin que
le premier des sept sceaux pour
être convaincu que l’exploration
de l’Apocalypse est une aventure téméraire et aléatoire pour
qui veut s’y risquer.
60
En mathématique, en divisant 2 par
3 on obtient : 0,666666…..
42
Ainsi, le premier sceau révèle
un cavalier blanc qui est pour
les uns et selon les obédiences,
Christ ou…l’antéchrist. Une ambiguïté
et
une différence
d’appréciation pour la moins
problématique.
Cette seule
marge d’interprétation sur ce
premier sceau doit nous convaincre de ne pas recevoir
comme vérité les exégèses les
plus courantes mais de les enregistrer comme possibles et au
mieux probables.
Un point reste toutefois non
discutable sur ces ouvertures de
sceaux qui semblent jalonner
l’histoire humaine : il est question de jugements sur l’homme,
à hauteur d’un quart de sa
population, alors que les trompettes condamnent quant à
elles, le tiers de l’humanité.
(Soit en tout, la moitié de la planète !).
Nous assistons symboliquement
à une montée en puissance des
fléaux qui culmineront avec les
coupes de colère de hwhy, qui
touchent quant à elles, toute la
terre.
« Car hwhy entrera en jugement
avec toute chair, par le feu, et
par son épée ; et les tués de
hwhy seront en grand nombre»
(Isaïe 66:14-16).
Par ailleurs, nous ne pouvons
plus ignorer et évacuer par confort l’existence du cinquième
sceau qui révèle les martyrs de
la parole d’Élohim et leur témoignage dans la mort jusqu’à ce
que « fussent au complet leurs
compagnons de services et
leurs frères qui doivent être mis
à mort comme eux. » (Apo.
6,11).
Beaucoup de pasteurs honnêtes et sincères enseignent
que ce sceau a déjà été ouvert, qu’il est derrière nous et
qu’il ne concerne plus les
croyants
authentiques
d’aujourd’hui pour qui l’avenir
est plus radieux à l’aune du
septième sceau et du ravissement secret de l’église.
Nous préférons songer que
l’ouverture des 6ème et 7ème
sceaux n’obère pas la capacité
du 5ème à rester ouvert en parallèle et à concerner encore plusieurs générations de croyants.
Ce que semble confirmer la
sentence sur la bienheureuse
église de Smyrne :
« Ne crains pas les souffrances
qui t’attendent : voici, le Diable
va jeter des vôtres en prison
pour vous tenter, et vous aurez
dix jours d’épreuve. Reste fidèle jusqu'à la mort, et je te
donnerai la couronne de vie.»
(Apo. 2,10)
Il s’agit par ailleurs du message
principal de l’Apocalypse : un
encouragement, pour tous les
saints passés, présents et futurs, à persévérer…et non à
s’évader.
Entre le sixième et le septième
sceau intervient le recensement des 12 fois 12 000 serviteurs d’Élohim issus des 12 tribus héritières d’Israël avec toutefois quelques changements
notables : apparaissent Joseph
et Lévi, disparaissent Éphraïm
et Dan. L’aîné Ruben cède
symboliquement et spirituellement sa place à Juda.
Il semblerait que ces serviteurs
soient appelés hors d’un Israël
recomposé, redéfini et affiné.
Nous n’en dirons pas plus sur
l’origine de ces 144 00061 marqués au front par l’ange de hwhy
et qui ne seront donc pas
marqués au front par l’impie.
Ces appelés ont-ils pour vocation d’être enlevé, ravi secrètement ou aux yeux de tous ? La
61
« 12 fois 12 fois 1000 » : une succession de chiffres très symboliques,
dont le résultat mathématique -144 000
- reste à relativiser en tant que nombre
« de plénitude »
réponse est en Apocalypse 7,3 :
l’homme à se repentir.
« Attendez, pour malmener la
terre et la mer et les arbres, que
nous ayons marqué au front les
serviteurs de notre Élohim. »
Les trois dernières trompettes
s’appellent également les trois
malheurs et sont plus catastrophiques que les quatre premières. Les quatre premières
trompettes apportent des désastres écologiques sur la terre
et dans les cieux.
A quoi bon les marquer s’ils
sont enlevés ? Ils sont marqués pour témoigner de leur
vivant qu’ils passent à travers
les jugements, à l’instar des
hébreux qui marquèrent leurs
maisons avec le sang de
l’agneau pascal. Ordre est donné que les tribulations ne commencent avant que tous ne
soient recensés et marqués du
sceau qui protège.
Après ce recensement de
l’Israël d’Élohim pendant lequel
les quatre anges retiennent
leurs jugements, un silence
d’une ½ heure se fait dans le
ciel à l’occasion de l’ouverture
du septième et dernier sceau de
l’histoire humaine.
Cette première ½ heure de silence est suivie très logiquement par une autre ½ heure62
de…vacarme.
C’est en effet à l’occasion de ce
septième et dernier sceau, que
les sept trompettes sont données aux anges.
Les sept trompettes, les
trois malheurs et les dix
plaies d’Égypte
Les six premières trompettes
sont des avertissements et
marquent l’imminence du jugement final, représenté, lui, par
les sept coupes qui s’inscrivent
dans la septième et dernière
trompette. Le but des six premières trompettes est d’amener
62
Ce qui n’est pas sans rappeler Apo
17,12 et le pouvoir exercé par la Bête
pendant « une heure seulement », une
heure décomposée en deux ½ heures
qui inaugurent deux périodes distinctes
mais d’égale durée.
43
Elles
agissent
sur
l’environnement de l’homme et
pourraient donc représenter des
désastres naturels.
Les cinquième et sixième trompettes
ont directement effet sur une
humanité qui refuse de se repentir :
« Et l’on relâcha les quatre
Anges qui se tenaient prêts pour
l’heure et le jour et le mois et
l’année, afin d’exterminer le tiers
des hommes. » (Apo 9,3)
Ces quatre anges exterminateurs apparaissent dès le chapitre 7 mais sont dans un premier temps retenus dans leur
action par l’ange d’Élohim dont
la mission est de réunir les appelés.
Il est logique de conclure que
cette sixième et terrible trompette intervient alors que les
tous les serviteurs d’Élohim ont
été préalablement marqués du
sceau qui sauve.
Il ne s’agit que d’une trompette
et non d’une coupe de colère :
aussi terrible soit-il, ce fléau
n’est qu’un avertissement et un
appel à la repentance et non
un jugement.
Il en ira autrement de la septième trompette et des sept
coupes de colère qu’elle annonce.
Force est de constater qu’entre
cette sixième et septième trompette, intervient le témoignage
des deux témoins.
C’est après la constitution de
l’assemblée des saints et pen-
dant l’avertissement de la
sixième trompette, qu’agissent
les deux prophètes d’Élohim. De
fait, il y a une pause entre la
sixième et la dernière trompette.
Cet espace laissé libre pour le
témoignage du Royaume qui
vient est accompagné d’un ultime appel à la repentance :
c’est la Bonne Nouvelle du
Royaume qui prend définitivement le relais de la Bonne
Nouvelle de la Grâce. Les
deux témoins crieront alors au
monde :
« Repentez-vous, le Royaume
est proche ! ».
Mais le monde ne recevra pas
ce témoignage et tel Pharaon,
endurcira son cœur. Les deux
témoins auront alors le pouvoir
de transformer les eaux en sang
et appelleront sur le monde de
nouvelles plaies d’Égypte :
« Ils ont pouvoir de clore le
ciel…et de pouvoir de frapper la
terre de mille fléaux, aussi souvent qu’ils le voudront. » (Apo
11,6)
Pendant cet ultime témoignage,
la bête de l’abîme est déjà présente et agissante car il lui est
permis de vaincre les saints et
de les tuer.
Il semblerait que nous soyons
alors déjà dans la deuxième
partie du règne de l’impie ou à
mi-chemin, à savoir trois ans et
demi sur les sept années attendues, à en croire les exégèses
les plus courantes.
« Après les trois jours et demi,
un souffle de vie venu d’Élohim
entre en eux. Ils se dressent sur
leurs pieds, un grand frémissement tombe sur ceux qui les
contemplent. Ils entendent une
grande voix, du ciel, leur disant :
"Montez ici !" Ils montent au
ciel dans la nuée, et leurs ennemis les contemplent. » (Chou-
raqui Apo 11,12)
Première précision : s’agissant
d’une résurrection, il ne peut
s’agir de l’enlèvement, par définition sans mort physique. Nous
rappelons que pour être enlevé,
il faut préalablement être vivant.
Deuxième élément : cette résurrection s’effectuant aux yeux
de tous, il ne peut s’agir d’un
enlèvement ou d’un ravissement
secret.
Le « Montez ici ! » adressé à
quelques prophètes en un lieu
précis63, ne doit pas devenir le
prétexte à un enlèvement secret
et généralisé.
A moins que « tous » se reconnaissent en « les deux témoins ». Il faudra alors que
« tous » meurent préalablement
et nous ne pouvons plus parler
d’enlèvement mais de résurrection.
Le témoignage des assemblées
(églises) dure ainsi jusqu’au son
de la septième trompette, qui
annonce la colère d’Élohim et le
jugement final.
C’est l’heure de la septième et
dernière trompette, le troisième
Malheur, le plus grave pour le
monde : l’heure du repentir est
passée et le jugement va commencer.
Les sept coupes de la colère
Les sept coupes peuvent être
comparées à l’avertissement de
Lévitique 26 :
«Si vous vous opposez à moi et
ne consentez pas à m’écouter,
j’accumulerai sur vous ces
plaies au septuple pour vos
péchés. »
Les hommes ont en effet ignoré
l'avertissement des trompettes
alors Élohim va multiplier leur
souffrance avec les sept
coupes.
Ce sont les coupes du jugement
final qui se répandent au son de
la septième trompette. Après
avoir avertit l’homme, Élohim lui
envoie ses fléaux, alors que les
témoins ont été mis à mort et
que les élus ont été marqués du
sceau qui sauve.
Les deux figures distinctes et
les profils types de Smyrne et
de Philadelphie sont ici et à
nouveau clairement mis en
scène.
Mais avant que les sept anges
exterminateurs ne se déchaînent, intervient l’épisode de la
mise à l’abri de la femme au
désert et de la guerre menée
contre les saints.
« Et j’entendis une voix qui, du
temple, criait aux sept Anges :
"Allez, répandez sur la terre les
sept coupes de la colère
d’Élohim. » (Apo. 16,1)
La première coupe frappe tous
ceux qui adorent la Bête et lui
ont donné allégeance. Elle ressemble à la sixième plaie sur
l’Égypte, où les gens souffraient
d’ulcères bourgeonnant en pustules.
Elle réalise également la promesse de Deutéronome 28 :
« hwhy te frappera d’ulcères
d’Égypte, de bubons, de
croûtes, de plaques rouges dont
tu ne pourras guérir ».
Le deuxième Ange transforme
la mer en sang, le troisième
transforme les fleuves et les
sources en sang. Nous pouvons
comparer ce fléau avec la première plaie sur l’Égypte64, où
64
63
Voir l’enlèvement d’Elie : ni secret, ni
en lieu quelconque
44
La septième coupe et le fléau de
grêle correspond à la septième plaie
sur l’Égypte
les poissons meurent et où l’eau
devient imbuvable. Nous devons également comparer cette
plaie avec la troisième trompette
où un tiers des eaux devient
amère (Apo 8 :11).
Ce qui tend à prouver que les
sceaux, les trompettes et les
coupes ne sont pas forcément
des événements linéaires et
séquentiels, mais parfois complémentaires et se chevauchant.
Concrètement,
l’effet
d’une
trompette peut continuer à se
faire ressentir et à redoubler
d’intensité à l’occasion de la
consommation d’une coupe
portant sur le même « thème » ;
le tout sur fond d’un sceau qui a
été ouvert mais qui n’a pas forcément vocation à être refermé.
Il peut résulter de ces évènements parallèles une impression
de redondance pour le lecteur.
Au final, le septième sceau finit
à la fin de la septième trompette, qui est la fin des sept
coupes de la colère d’Élohim.
C'est une séquence complète
(7, 7, 7) parfois linéaire, parfois
parallèle mais dont la triple conclusion est l’avènement du
Mashiah.
A la lecture de toutes ces calamités à venir, une seule question préoccupe légitimement
mais un peu égoïstement le
croyant confortablement installé
au sein de sa belle et grande
église : « Et moi, et moi et
moi… ? ».
La question devient alors : « ces
calamités sont-elles pour moi
aussi… ? Comment y échapperai-je… ? Pourquoi y échapperai-je… ?»
« L’année de grâce de la part de
hwhy» que l’Adon Yéshoua était
venu proclamer dans la synagogue de Nazareth, va se terminer pour faire place au «jour
de la vengeance de notre Élohim65».
Ceux qui seront encore sur terre
à l’occasion du retour du Seigneur, doivent donc se préparer
à vivre, d’une façon ou d’une
autre, le terrible jour de la vengeance de notre Elohim, le jour
de sa grande colère.
« Il y aura alors en effet une
grande détresse, telle qu’il n’y
en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant et qu’il n’y en aura jamais
plus. » (Matthieu 24 :21)
65
Isaïe 61 :2 et Luc 4 :17
45
D.LES ASSEMBLEES PENDANT LA TRIBULATION
Les assemblées (églises) de Smyrne et de Philadelphie qui sont deux témoins d’Élohim devant
l’Adon Yéshoua, ont des parcours terrestres qui diffèrent sensiblement. Si ceux de Philadelphie sont
mis à l’abri des exactions de l’impie et de la bête, ceux de Smyrne témoignent avec courage et dans le
martyr contre le monde qui s’est abandonné à l’homme sans Torah.
De fait, les deux témoins physiquement mis à mort puis glorifiés dans la résurrection, s’apparentent au
modèle de l’église de Smyrne. Mais les membres du Corps de l’Adon ne peuvent s’ignorer et nous
pouvons penser que si ceux de Philadelphie sont cachés, ça n’est pas pour vivre une vie contemplative et d’ascètes dans le désert dans l’attente d’un hypothétique ravissement secret. Leur mission concrète et terrestre : combattre activement l’esprit anti-christ et soutenir dans le jeûne et la
prière leurs frères de Smyrne qui témoignent face à l’impie.
Dirons-nous que leur mission cesse dès que ceux de Smyrne ont disparus et qu’ils peuvent alors
être ravis secrètement n’ayant plus de raisons de demeurer sur terre ?
Nous posons ici la question de la vocation et de la position des assemblées (églises) à travers cette
dernière septaine d’années annoncée par le prophète Daniel, et la question de l’enlèvement mentionné par l’apôtre Paul.
Rappelons pour introduire notre
propos qu’aux côtés des bienheureuses
assemblées
de
Smyrne et Philadelphie, coexistent les assemblées d’Éphèse,
Pergame, Thyatire, Sardes et
Laodicée. Ces sept assemblées
sont bien sûr représentatives de
l’ensemble des assemblées
existantes, ayant existé et à
venir. La majorité d’entre elles,
cinq sur sept, sont donc appelés
à se repentir ou à subir les jugements.
Nous avons déjà exposé à travers
la
trajectoire
de
l’assemblée de Smyrne, comment une partie des croyants
fidèles va devoir témoigner dans
le martyr face à l’impie.
Nous avons décelé au travers
de la vocation de ceux de « Philadelphie », la nécessité de rester présents mais cachés pour
soutenir
les
frères
de
« Smyrne » et témoigner de la
puissance d’Élohim en passant
au travers des jugements.
Que dire donc des cinq autres
46
assemblées appelées à la repentance ? Ceux qui « ont perdu leur amour d’antan », ceux
que l’Adon « va combattre avec
l’épée de sa bouche », ceux qui
« ont connu les profondeurs de
Satan », ceux « qui ont le renom
d’être vivant mais qui sont
mort », ceux qui « ni froid ni
bouillant sont vomis de sa
bouche »66 !
Sont-ce ceux là qui sont appelés à l’enlèvement et au ravissement secret ? Bien que polémique, ce thème mérite urgemment d’être traité et si Élohim le
veut et en son temps, d’être
éclairci.
La mise à l’abri, le témoignage ou l’enlèvement ?
Résumons-nous à travers un
bref rappel du séquençage présumé des événements qui parfois s’enchaînent mais parfois
se chevauchent :
66
Qualificatifs donnés aux cinq assemblées (églises) dans Apo 2
 L’annonce de la Bonne Nouvelle du Royaume et un appel à la repentance par ceux
de Smyrne et de Philadelphie.
 Mise à l’abri et fuite au désert de ceux de l’esprit de
Philadelphie
 Mise à mort par l’impie des
témoins et de ceux de
l’esprit de Smyrne. Guerre et
mise à mort par l’impie des
descendants de la femme
 Début des jugements sur
l’humanité et sur les assemblées (églises) apostâtes
 Destruction de la grande
prostituée
 Dernière bataille, annihilation de l’impie et retour en
gloire de l’Adon Yéshoua
Si l’Apocalypse nous parle clairement de « mise à l’abri », de
« témoignage dans le martyr »
et de « jugement des assemblées », l’Apocalypse ne relate
aucun évènement susceptible
de ressembler clairement à un
ravissement secret ou à un
enlèvement généralisé et de
notoriété publique.
Le seul texte d’Apocalypse qui
évoque un enlèvement se situe
au chapitre 12 : 5 : « Elle enfante un fils, un mâle. Il paîtra
toutes les nations avec une
verge de fer. Son enfant est
enlevé vers Élohim et vers son
trône »
Clairement, il est ici fait mention
ici de Yéshoua et non d’un regroupement dans les airs des
« enlevés » et des ressuscités
avec le Seigneur.
Un autre texte est couramment
cité pour appuyer cette thèse de
l’enlèvement : « Moi aussi je te
garderai
de
l'heure
de
l'épreuve » (Apo 3 :10). Mais
nous voyons dans cette promesse, la capacité qu’a le
peuple d’Élohim de passer au
travers des jugements.
Cette option s’accorde davantage aux paroles mêmes de
notre Adon :
« Je ne te demande pas que tu
les ôtes du monde mais que tu
les gardes du mal. » (Jn.17:15)
Et à celle des apôtres qui lui fait
écho :
« Le Seigneur sait délivrer de
l'épreuve les hommes pieux, et
réserver les injustes pour être
punis au jour du jugement » (2
Pierre 2:9)
Assurément, quand Élohim veut
protéger un homme, conformément à la prière de son Fils, Il
ne l’ôte pas du monde mais Il le
préserve en le mettant à l’abri
des calamités, des guerres et
des éléments déchaînés.
Qu’il s’agisse de Noé et de sa
famille, des hébreux conduits
par Moshéh ou de la Qéhiyllah
de Philadelphie, hwhy mène toujours son peuple en lieu sûr :
47
«C’est pourquoi, voici, moi, je
l’attirerai, et je la mènerai au
désert, et je lui parlerai au
cœur ; et de là je lui donnerai
ses vignes… (Osée 2:14, 15).
donc pas de cette problématique liée à la seule protection.
En Matthieu 24, il est dit que,
comme aux jours de Noé, « l'un
sera pris et l'autre laissé ».
L'enseignement majoritaire stipule que ceux seraient pris, par
l’enlèvement, sont les saints, et
que ceux qui sont laissés sont
les pécheurs.
Les thèmes de l’enlèvement ou
du ravissement secret se basent
sur quelques versets bibliques
qu’il convient de rappeler :
Or, nous savons qu’au jour de
Noé, ce sont les pécheurs qui
ont été emportés par le jugement du déluge et que les justes
héritèrent de la terre. Car Noé
n'a pas été ôté de la terre quand
vint le déluge mais il trouva
dans l'arche un lieu sûr.
Le Jugement effaça les pécheurs mais confirma Noé dans
son témoignage incompris et
rejeté par les hommes méchants de sa génération. Il en
sera comme du temps de Noé.
De même, le prophète Daniel a
été jeté dans la fosse aux lions
alors qu’Élohim dans Sa miséricorde pouvait l’enlever pour lui
éviter cette souffrance. Élohim a
laissé Daniel descendre au fond
de la fosse mais envoya un
ange pour fermer la gueule des
lions.
Les trois jeunes hébreux, qui se
sont opposés au roi de Babylone ont fini dans la fournaise.
Ils n'ont pas été enlevés dans
les airs et Élohim les a laissés
au cœur même du feu. Mais le
feu n'eut pas de pouvoir sur
eux.
Aussi sommes-nous en droit de
penser que la délivrance divine
ne consiste pas à ôter, à prélever, à enlever, à faire disparaître ; mais à préserver malgré
l’adversité tout en favorisant le
témoignage et l’expression de la
Foi. L’enlèvement ne relève
L’enlèvement : avant ou
après les tribulations ?
«Nous ne nous endormirons
pas tous, mais nous serons tous
changés : en un instant, en un
clin d’œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera
et les morts seront ressuscités
incorruptibles, et nous, nous
serons changés...» (1 Cor.
15:51-53)
« Car le Seigneur lui-même,
avec un cri de commandement,
avec une voix d’archange, et
avec la trompette d’Élohim67,
descendra du ciel ; et les morts
en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les vivants
qui seront encore là, nous serons ravis ensemble avec eux
dans les nuées à la rencontre
du Seigneur, en l’air68 ; et ainsi
nous serons toujours avec le
Seigneur. » (1Thess. 4:17)
Selon la thèse la plus répandue,
le Seigneur viendrait chercher
les siens, sans descendre toutefois jusque sur la terre et sans
être vu du monde : c’est le premier retour ou « ravissement
secret ».
Il reviendrait plus tard avec ses
mêmes saints pour délivrer
Israël qui, seul, souffrirait alors
de l’angoisse de Jacob. Tous
les croyants qui espèrent en ce
premier retour secret, sembleraient vouloir, improprement,
s’identifier et s’approprier la
67
Ce qui semble incompatible avec la
notion de « SECRET »
68
Paul n’est pas encore en prison. Il
n’a pas encore reçu le mystère caché
de l’Église. Il attend encore le retour
imminent de son Seigneur.
promesse faite à l’église de Philadelphie en introduction du
livre :
des saints survivants, c’est laisser le champ libre au doute et à
l’apostasie.
«Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi
je te garderai de l’heure de
l’épreuve qui va venir sur la
terre…» (Apo. 3:10).
Car lorsque se révèlera l’impie,
beaucoup de croyants pourraient dire : « Il ne s’agit pas de
l’Antéchrist,
puisque
l’enlèvement de l’Église n’a pas
encore eu lieu ! », ou : « La
Bible est fausse, puisqu’il n’y a
pas eu d’enlèvement ! ».
Il nous faut noter que certains
exégètes trouvent des textes qui
stipulent que l'Église n'aura pas
à subir la colère de l’impie –
tribulation -, ni celle d’Élohim –
jugements des coupes -.
D'autres ont trouvé des versets
qui semblent indiquer que
l'Église traversera victorieusement la grande tribulation et
d’autres encore choisissent une
voie médiane où les croyants
traversent une partie de la tribulation, pour être enlevés au milieu de celle-ci.
Toutes ces thèses et propositions de lecture : le prétribulationisme
(enlèvement
avant les tribulations), le mitribulationisme (enlèvement au
milieu des tribulations), le posttribulationisme et le précolérisme (enlèvement avant
la colère d’Elohim), envisagent
que l’enlèvement aurait lieu à
l’occasion d’un retour « secret »
qui précèderait donc le retour
« officiel » du Seigneur.
Ces différentes thèses ne sont
pas sans conséquence sur la
Foi du croyant. Car il existe une
différence significative entre se
préparer à être gentiment emportés dans les cieux au beau
milieu de son sommeil, ou être
prêts à devenir martyr entre les
mains de l’impie puis à traverser, pour les survivants de cette
première phase, les sept
coupes de colère de notre Élohim.
Ne pas prévenir nos frères et
sœurs qu’ils verront les événements
apocalyptiques
s’accomplir avant l’enlèvement
48
Le pré-tribulationnisme
S’agissant d’un enlèvement
survenant avant l’avènement de
l’impie et avant le commencement des tribulations, nous devons rappeler :
« Souvenez-vous de la parole
que moi je vous ai dite :
L’esclave n’est pas plus grand
que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront
aussi» (Jean 15:18-20)
«Alors ils vous livreront pour
être affligés, et ils vous feront
mourir ; et vous serez haïs de
toutes les nations à cause de
mon nom» (Matt. 24:9).
Rappelons également une sentence qui ne souffre aucune
interprétation possible tant elle
est limpide :
« En
ce
qui
concerne
l’avènement du Seigneur Yéshoua Messie et notre rassemblement auprès de lui…il faut
qu’auparavant l’apostasie soit
arrivée et que se révèle
l’homme impie, le fils de perdition. »(2 Thess.2 :3)
Le mi-tribulationnisme
S’agissant d’un enlèvement
pendant le règne de l’impie et
après le début des tribulations,
notons qu’il ne concernera pas
les deux témoins qui sont engagés pendant trois ans et demi à
une mission incompatible avec
la disparition physique des
croyants : l’appel à la repentance, l’annonce du Royaume et
l’accompagnement des sept
trompettes par la mise en
œuvre de fléaux et calamités.
Le pouvoir des deux témoins
ressemble de fait étrangement
aux effets annoncés des trompettes.
Remarquons que les deux témoins sont qualifiés de flambeaux ou chandeliers. Or, Jean
nous rappelle que les chandeliers sont également des assemblées. Nous pouvons alors
suggérer prudemment qu’il y a
de l’esprit de Smyrne et de Philadelphie dans ces deux témoins.
Pouvons-nous croire que les
deux assemblées les plus fidèles et militantes devant l’Adon
ne soient pas enlevées avec les
autres ?
Mais qu’elles auraient soit à
souffrir, soit à se cacher, pendant que les autres assemblées
moins méritantes, seraient enlevées ?
Le post-tribulationnisme
ou pré-colérisme
Il reste à évoquer la possibilité
d’un enlèvement après le règne
de l’impie, après les tribulations
mais avant les jugements divins : il concernerait alors les
survivants cachés de « Philadelphie », les survivants très
exposés de « Smyrne » et les
repentis sincères des autres
assemblées qui seraient passés
au travers de la colère de la
bête qui guerroie contre les
saints pour les vaincre69.
69
On donna à la Bête le pouvoir de
guerroyer contre les saints et de les
vaincre (Apo.13 :7) ; La deuxième Bête
fait tuer tous ceux qui refusent d’adorer
la première Bête. (Apo.13 :15) ; La
femme sur la Bête est saoule du sang
des saints. (Apo.17 :6).
Remarque : qui cela concernera-t-il ? Une majorité ou une
minorité de la chrétienté
d’aujourd’hui ? L’enlèvement
a-t-il vocation à concerner un
grand nombre de croyants fidèles de par le monde ou à
n’intéresser qu’un faible groupe
de croyants présents au bon
moment au bon endroit et témoins d’un phénomène particulier70 ?
La phrase clef de 1 Thessaloniciens 4 :17 :
demi et ne permettront pas
qu’on les enterre… Ils entendirent du ciel une voix forte leur
dire : Montez ici ! Ils montèrent
au ciel dans la nuée, et leurs
ennemis les virent.
.»
(Apo.11 :8)
«Ensuite, nous qui serons encore en vie à ce moment-là,
nous serons enlevés… » se lit
chez Chouraqui :
« …et sur la nuée était assis
quelqu’un qui ressemblait à un
fils d’homme. Il avait une couronne d’or sur la tête et une
faucille tranchante à la main.
Un autre ange sortit du temple,
en criant d’une voix forte à celui
qui était assis sur la nuée :
Lance ta faucille et moissonne,
l’heure est venue de moissonner, car la moisson de la terre
est mûre. Et celui qui était assis
sur la nuée jeta sa faucille sur la
terre. Et la terre fut moissonnée. »
«Ensuite, nous les vivants, restés là, » ou encore « nous les
survivants qui seront restés là
autour ! »
Car le mot grec perileipomenoi
[Périleipomenoi]
traduit
par
« restés là », suggère une notion de périmètre et un sens
global de « autour de… ».
Ainsi, l’enlèvement mondial et
généralisé fait place à une
réalité plus intimiste et concentrée « autour de… », Autour d’un point et d’un événement précis qui concernera les
quelques vivants ou survivants…d’une grande bataille ou
tribulation qui générera nombre
de morts dans le camp des
saints, à commencer par les
deux témoins.
Un enlèvement restreint et limité
à quelques survivants autour
des deux témoins pourrait avoir
lieu à l’occasion de leur résurrection.
« Des gens de tout peuple, de
toute tribu, de toute langue et de
toute nation regarderont leurs
cadavres pendant trois jours et
70
Citons les cas très particuliers
d’Hénoch et d’Elie. Yéshoua lui-même
n’a pas été enlevé. Il a du mourir pour
ressusciter.
49
La
thèse
posttribulationnisme repose essentiellement sur la théorie de « la
moisson ». Cet épisode énigmatique est relaté en apocalypse
14,14 :
Dans la plupart des cultures,
une « entité non humaine avec
une faux à la main » renvoie
sans ambiguïté à une image de
la mort.
L’épisode se situe à la septième
trompette et introduit les sept
coupes de colère d’Élohim. Il est
assez étrange que certains
croyants y ait vu une image du
Christ venant enlever les siens
alors que spontanément, nous y
voyons tous l’ange de la mort
envoyé par Élohim à l’instar de
l’ange qui passa sur les premiers nés d’Égypte.
Si « cet ange à la faucille aiguisée » vient moissonner la terre,
ce n’est donc pas a priori une
bonne nouvelle pour ceux qui
n’auront pas mis sur leurs
portes « le sang qui sauve».
Et pourquoi pas le postcolérisme !
Dans la galaxie des différentes
thèses afférentes à l’enlèvement
de l’église, il reste alors une
dernière possibilité pour être
enlevé et ne pas vivre la mort
physique : après l’impie, après
les tribulations et après les
jugements.
Très sincèrement, peut-on penser que l’extrême minorité qui
aura survécu à ce « véritable
parcours du
combattant »,
n’assiste pas au retour en gloire
de son Adon et n’inaugure pas
avec
Lui
l’ouverture
du
Royaume dans sa partie terrestre ? Le Royaume serait-il
inauguré avec une terre vidée
de ses croyants ?
Assurément, dans tous les cas
de figure et quelle que soit
l’hypothèse retenue pour « positionner » l’enlèvement, notre
statut de croyant en Yéshoua de
qui nous sommes les imitateurs,
ne nous autorise pas à échapper à notre destin naturel
d’homme charnel.
Il nous autorise par contre à
espérer en une destinée plus
glorieuse et moins corruptible
dans le cadre plus certifié de la
résurrection, ce qui est la seule
et véritable base de notre Foi, à
l’exclusion de toute autre vérité
dogmatique agréable à entendre. « Ne pas mourir » est un
sentiment compréhensible et
une tentation bien humaine.
Notre Adon l’a vécu dans sa
chair. Mais « que cette coupe
s’éloigne de nous. »
Le succès de l’enseignement
pré-tribulationniste
La théorie de l'enlèvement prétribulationniste n'a jamais été
prêchée avant 1800.
Il n'en est pas question dans les
écrits des pères de l' « église
primitive », ni même dans ceux
de Martin Luther.
Dans de nombreuses régions
du monde occidental, spécialement aux États-Unis et en Europe de l’ouest, la position prétribulationiste a supplanté la
position post-tribulationiste dans
les deux derniers siècles.
Une des raisons provient de ce
que la bible annotée Scofield
incorpora le schéma prétribulationisme dans ses notes
de référence.
Un centre de recherches prétribulationiste a été fondé aux
USA par certains éminents
évangélistes qualifiés de « prétribeurs » pour tenter de contrer la tendance adverse
d’autres éminents évangélistes
qualifiés de « post-tribeurs ».
Les pré-tribeurs agissent également par de la propagande
hollywoodienne au moyen de
nouvelles et de films prophétiques afin d’enraciner leur
thèse.
Récemment, rien n'a autant
captivé l'imagination chrétienne
que Left Behind71. C'est un roman best-seller, une série au
succès fou, et le point de départ
d'une succession de films qui
rapportent plusieurs millions de
dollars. Left Behind prétend se
fonder sur les prophéties bibliques du temps de la fin : le
retour secret de Jésus, la disparition instantanée des chrétiens, et un Antéchrist malveillant qui prend le contrôle du
monde.
Les pré-tribulationnistes arguent
qu’aucun passage des Saintes
Écritures ne parle de la tribulation en faisant référence à
71
Titre de la traduction française : Les
survivants de l'Apocalypse
50
l’Église et que seul Israël est
mentionné.
Or, ce qui est dérangeant dans
cette lecture, c’est qu’ils traduisent dans leurs bibles Israël par
l’Église quand cela est à leur
avantage et qu’il ne le traduise
pas quand le sujet devient
moins attrayant.
De fait accepter d’être prétribulationniste, c’est accepter
que deux tiers des juifs retournés en Israël meurent en contemplant
préalablement
l’enlèvement de l’Église.
Faut-il que les uns meurent
pour que les autres vivent ?
Pour ce qui nous concerne,
nous pensons que l’amour véritable d’Israël revendiqué aujourd’hui par tant de chrétiens
des
nations
ne
peut
s’accommoder d’un nouveau
génocide réservé aux seuls
juifs…et épargnés aux seuls
chrétiens.
Notre espérance ne doit donc
pas se situer en un possible
enlèvement réservé à quelques
éléments* mais en la capacité et
le pouvoir de notre Créateur de
nous préserver de tout mal.
Cherchez hwhy, vous tous les
humbles de la terre, qui accomplissez ses ordonnances. Cherchez la justice, cherchez
l’humilité peut-être serez-vous
à l’abri au jour de la colère de
hwhy. (Sophonie 2:3 )
Pour le reste, le seul évènement
authentifié auquel il nous faille
nous préparer, est l’avènement
de l’impie…et son lot de tribulation pour ceux qui refuseront sa
marque mais qui gardent les
commandements d’Élohim et le
témoignage de Yéshoua.
« Nous vous le demandons,
frères, en ce qui concerne
l’avènement du Seigneur Yéshoua Messie et notre rassem-
blement auprès de lui, ne vous
laissez pas promptement ébranler dans votre bon sens, ni
alarmer par quelque inspiration,
par quelque parole ou par
quelque lettre qui nous serait
attribuée, comme si le Jour du
Seigneur était déjà là. Que personne
ne
vous
séduise
d’aucune manière ; car il faut
qu’auparavant l’apostasie soit
arrivée, et que se révèle
l’homme impie, le fils de perdition… » (2 Thess.2 :3)
*
Nous attestons sur la base des
paroles de Paul qu’il y aura un
enlèvement. Mais nous ne devons plus focaliser sur cet évènement qui pourrait ne concerner que quelques éléments témoins et survivants d’un épisode très particulier, lié à la
guerre de la bête contre les
saints et impliquant les deux
témoins.
CONCLUSION
« Parce que tu as gardé ma
parole avec persévérance, moi
aussi je te garderai de l’heure
de l’épreuve, qui va venir sur
l’humanité entière…Je viens
bientôt. Tiens ferme ce que tu
as… » (Apo. 3,10)
Ce guide des égarés de la dernière génération s’adresse aux
croyants qui gardent les commandements du Père et le témoignage du Fils.
A ce titre, ils respectent le
Shabbat de la première alliance
et observent le Sacerdoce selon
Mélkiy-Tsédeq, révélé au bénéfice de l’alliance renouvelée en
Yéshoua haMashiah.
Ces deux attributs et signes de
l’Alliance furent confiés en leur
temps à Abraham et à Moshéh,
pour qu’ils en disposent comme
d’une puissance de témoignage
aux yeux des hommes et des
anges.
Pour recevoir ces dons et legs
divins, véritables « cadeaux »
célestes, les deux patriarches et
prophètes durent préalablement
obéir à un ordre authentiquement divin de « sortie ». Ainsi
en sera-t-il de la dernière génération de croyants, confrontée
au plus impitoyable des ennemis de la Vérité : l’impie, qui est
l’antimessie
et
l’antéchrist,
l’homme sans Torah. Au bénéfice de cette ultime sortie, une
partie seulement des Saints
sera mise à l’abri au désert, de
la fureur de l’impie et de la colère d’Élohim. Ils œuvreront
alors en appui et en soutien de
ceux qui seront appelés au
grand et dernier témoignage.
« Il lui fut donné de faire la
guerre aux saints et de les
vaincre. » (Apo. 13,7)
A leur tête, les deux chandeliers
51
du Seigneur, les deux témoins,
qui au cœur de « Sodome et
Égypte », auront à guider les
égarés au sein des ténèbres,
dans « la nuit, où nul ne pourra
travailler ».
Égarés : car tels purent apparaitre Abraham, Sarah et la tribu
qui suivit patriarches et matriarches hors des sentiers de
Babylonie, puis de Sodome. Ils
quittèrent, certes, mais sans
savoir où aller. Aux yeux des
hommes de leur génération, ils
étaient égarés.
« Fuyez de Babylone, sauve qui
peut ! …Vous qui êtes mon
peuple, sortez d’elle, sauve qui
peut devant l’ardeur de la colère
du Seigneur.» (Jérémie 51:6 et
51 :45 )
Égarés : tels apparurent aux
yeux de leurs ennemis, les hébreux qui quittèrent une nuit de
Péssah, les terres fertiles de
l’Égypte. Ils tournèrent parfois
en rond dans ce désert hostile,
avant de s’immobiliser face à la
mer, dans une impasse militaire.
Aux yeux des soldats de Pharaon, ils étaient égarés.
« Il est allé vous chercher et
vous a fait sortir de l’enfer
égyptien pour que vous deveniez le peuple qui lui appartient. » (Deut. 4 :20)
Pourquoi avoir envisagé de rédiger un guide pour les égarés
de la dernière génération ?
Car aux yeux des hommes méchants et pervers qui feront
vivre avec zèle le système de
l’impie, les croyants qui refuseront la marque de la bête, seront comme des égarés. Des
égarés, hors système, qu’il
s’agit de neutraliser car ils mettent en péril par leur simple refus d’adhésion, l’ensemble de
leur œuvre, celle du diable..
Cette œuvre, ressemble à une
nouvelle tour de Babel, lorsque
les hommes voulurent se faire
un N.O.M : un Nouvel Ordre
Mondial qui a pour source, origine et genèse : Babylone, la
matrice de toutes les prostitutions.
Nous avons établi dans cet ouvrage comment, pourquoi, nos
sociétés revenaient insidieusement aux fondamentaux culturels et cultuels de ce que furent
jadis, les villes et les systèmes
de pensées de Babylone, Sodome et l’Égypte.
« Sortez donc d’entre ces genslà, et mettez-vous à l’écart, dit le
Seigneur ; ne touchez à rien
d’impur. Et moi je vous accueillerai. » (2 Cor. 6:17 )
« Sortez du milieu d’elle, mon
peuple… » : Cet appel pressant
des derniers temps, est sans
ambiguïtés.
Nous avons envisagé notre dynamique sociétale de « retour en Égypte » comme une
œuvre secrète des hommes de
l‘antimessie qui vient. Ceux-ci
travaillent avec force et détermination à annuler les bénéfices
des « sorties » de nos prophètes et patriarches.
Ils annulent le bénéfice du
Shabbat de l’Adonaï et le Salut
lié au Sacerdoce du pain et du
vin.
Ces
mouvements
philosophiques et ésotériques positionnent par récupération abusive,
le personnage emblématique et
mystérieux de Mélkiy-Tsédeq,
au sommet de leur pyramide
cultuelle. Ainsi détourné et récupéré, ce « roi de Justice » là,
n’est plus qu’un piège de nature
anti messianique. Ce que nous
avons également établi.
Suite
à
ces
constats
d’annulation des révélations
mosaïques et évangéliques,
nous avons posé l’hypothèse
d’une inévitable et nécessaire
« ultime sortie » de ceux qui ne
veulent pas retourner en
Égypte, en Babylonie et à Sodome.
A l’occasion de cette dernière
sortie, que deviennent physiquement, concrètement les
Saints d’Elohim ? Loin des
fables agréables à entendre qui
enseignent que tous échapperont au(x) jour(s) de la fureur de
l’impie et de la colère d’Elohim –
qui sont deux séquences bien
distinctes et parfois confusément enseignées -, nous avons
du réévaluer la lecture traditionnelle faite dans les milieux
évangéliques, des lettres aux
sept assemblées, notamment
celles
s’adressant
aux
à
Smyrne et Philadelphie.
A ce titre, nous avons posé et
répondu sans hésitation à la
question très polémique, de
l’enlèvement secret et généralisé d’une église appelé à effectuer ainsi « sa dernière sortie »…une sortie, pour éviter le
champ de bataille et pour éviter
d’avoir à porter témoignage à
l’occasion de la mère des batailles ?
Au contraire, les croyants de la
dernière génération, auront à
affronter les forces de l’impie et
la fureur de celui dont les jours
sont comptés : physiquement
pour les uns, spirituellement
pour les autres. Dans tous les
cas, « ces égarés » de la dernière génération, auront à effectuer une ultime sortie et à quitter
définitivement Babylone, Sodome et Égypte…ou à participer
à ses plaies.
ses fautes, vous n’ayez à pâtir
de ses plaies ! » (Apocalypse
18:4 )
Nous avons ici voulu convaincre
le lecteur, que tout ce vocabulaire, toutes ces notions issues
de l’antiquité la plus lointaine
voire mythologique pour beaucoup – Babylone, Sodome,
Égypte, etc. -, n’ont jamais été
aussi d’actualité. Une actualité
grave qui invite tous les
croyants à considérer avec
crainte mais avec confiance
aussi, les événements annoncés.
Puissent tous « les bienheureux
égarés de la dernière génération » se retrouver sous la bannière du Sauveur, Yéshoua
haMashiah et se laisser
ainsi conduire à la victoire
par le Général en chef des
« Puis j’entendis une autre voix armées du Très-Haut, qui
qui disait, du ciel : "Sortez, ô
est/sera hwhy Tsévaoth.
mon peuple, quittez-la [Babylone], de peur que, solidaires de
« Au milieu de la nuit, un cri retentit : Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. » (Matthieu 25:6)
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