Une voiture fait le saut de la mort du haut de la falaise de Lorette

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Une voiture fait le saut de la mort du haut de la falaise de Lorette
Une voiture fait le saut de la mort
du haut de la falaise de Lorette
FRIBOURG • Un conducteur a fait une chute de 60 mètres, samedi soir.
Son véhicule a atterri dans les filets anti-éboulement. Une chute fatale.
La voiture folle a percuté une barrière avant de se précipiter du haut de la falaise. VINCENT MURITH / CORINNE AEBERHARD
CLAUDINE DUBOIS
MÉMENTO
Un accident aussi rare que dramatique
s’est produit samedi soir à Fribourg. Vers
19 h, une habitante du quartier de l’Auge a
appelé la police pour l’informer qu’elle
venait de voir une voiture tomber de la
falaise de Lorette.
A partir de là, c’est un véritable déploiement de forces qui s’est mis en place: la
police cantonale avec une dizaine
d’hommes, onze pompiers du Poste de
premiers secours (PPS) de Fribourg, bientôt rejoints par des renforts munis de matériel d’éclairage, un hélicoptère de la REGA,
des ambulanciers du Service d’ambulance
de la Sarine (SAS) ainsi que huit hommes
de la colonne de secours de Gruyère ont été
mobilisés.
Les secouristes du SAS et du PPS ont dû
faire preuve d’un certain courage pour atteindre l’épave du véhicule, coincée dans
les filets métalliques de protection antiéboulement, en dessus de l’usine électrique de l’Oelberg. «Des pierres descendent à tout moment de la falaise»,
racontent des habitants du quartier de
l’Auge.
Après découpage du toit, lorsque les
sauveteurs ont pu extraire le conducteur
de la voiture, un Vaudois des environs de
Lausanne âgé de 64 ans, il était déjà trop
tard, l’homme avait été tué sur le coup.
Ambulanciers et pompiers ont ramené son
corps au bas de la falaise, sur un replat à
proximité de l’usine électrique, explique le
capitaine Jean-Pierre Grandjean, de la police cantonale.
Recherche de passager
Posé sur le terrain de football dans la
courbe de la Sarine, l’hélicoptère de la
REGA a embarqué un officier des pompiers
muni d’un détecteur thermique, pour survoler la zone et tenter de déterminer si le
véhicule transportait des passagers au moment de sa course folle. De leur côté, les
membres de la colonne de secours ratissaient le terrain, également à la recherche
d’une éventuelle autre personne. Ils ont repris hier matin les mêmes recherches, qui
n’ont rien donné.
Tout au long de l’intervention, les
forces de l’ordre ont dû contenir de nombreux curieux alertés par le ballet des sirènes et de l’hélicoptère. La circulation a
été interrompue entre le Karrweg et le pont
du Milieu jusqu’au-delà de 21 h.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de cet accident unique
dans les annales de la police. «Il y a trente
ans que je suis à la police cantonale, je n’ai
pas souvenir d’un véhicule qui soit tombé
de cette falaise», mentionne le capitaine
Grandjean.
Acte volontaire?
Les lieux de l’accident, une villa au bout
du Beau-Chemin, près de la porte de Bourguillon, dont les propriétaires étaient
absents au moment des faits selon la police,
ont été visités tout au long de la journée
de dimanche. Les avis sont unanimes.
Tous ceux qui ont suivi les traces de la voiture bleue émettent l’hypothèse d’un acte
volontaire.
Le véhicule a quitté le chemin à droite
pour entrer dans la propriété privée entre
une haie et un poteau de signalisation. Il a
roulé sur la pelouse, s’est orienté à droite
pour se rendre à l’arrière de la maison. Il est
descendu un talus avant de rectifier sa trajectoire pour percuter la barrière en bois,
basculer dans le vide et terminer sa course
soixante mètres plus bas. Hier matin, la police cantonale est revenue sur les lieux avec
la famille de la victime. A première vue, le
sexagénaire n’avait pas d’attache à Fribourg.
Quant à l’épave du véhicule, elle a été
évacuée hier en milieu de journée par
hélicoptère. I

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