Réponses thérapeutiques : intérêts, limites de la prise en charge
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Réponses thérapeutiques : intérêts, limites de la prise en charge
Réponses thérapeutiques : intérêts, limites de la prise en charge des personnes souffrant de pédophilie « Pédophilie » CRIAVS LR Mardi 10 décembre 2013 Dr Sophie BARON LAFORET DSAVS SMPR Perpignan CH Thuir Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 1 Les « traitements » Traitements … : Pénitentiaire Judiciaire Social, contexte, Médical Psychiatrique Psychologique Pré suppose une rencontre, une évaluation, une indication, Une évaluation en partie partagée (?) pour structurer un parcours personnalisé avec des objectifs énoncésPédophilie et répartis CRAVS LR 2013 S BL 2 Quel cadre légal? Plainte ou porter plainte ? Signalement ? Prévenu ou condamné? Place de la loi. Obligation ou injonction de soins : O.Soin : prévenu ou condamné I.Soin : condamné, Médecin coordonnateur, avis d’expert sur l’indication du soin, Quels sont les autres acteurs de la « prise en charge » : recours et différenciation possible des fonctions et des rôles. Place en milieu carcéral Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 3 Des étapes et besoins Rencontre : outil médiation, Evaluation clinique : histoire et problématique actuelle. Quelle place pour le comportement ? Poser la question d’un traitement par médicaments Confiance : capacité de faire confiance, de confiance trahie, … isolement relationnel Contrôle : capacité à se contrôler, besoin d’être contrôlé, besoin de contrôler ? Réassurance : angoisse, honte, Changement ? Désistance ? Ses ressources déjà mises à l’œuvre. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 4 Cadre déontologique et éthique « Prise en charge des auteurs d’agressions sexuelles à l »encontre des mineurs de 15 ans » H.A.S. Juillet 2009. La personne est un patient même s’il a commis un acte délictueux. Les règles médicales habituelles sont donc en vigueur : Pas de traitement sans indication médicale et accord préalable du sujet. Le secret professionnel médical constitue une condition indispensable au cadre thérapeutique, en soins pénalement obligés, en milieu carcéral comme dans le dispositif de droit commun. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 5 Soins « non spécifiques » « spécifiques » Recours aux toxiques ou dépendance Dépression ou dépressivité, Troubles de conduites sociopathiques ou état limite à fonctionnement psychopathique : situer les objectifs du suivi, questionner la place des actes transgressifs à caractère sexuel. Troubles obsessionnels compulsifs Psychose, rare. Place du sexuel dans le comportement et dans le développement sexuel du sujet. Une psychothérapie : quelle modalité ? Quel(s) objectif(s) ? Individuelle, groupe. Indication d’un traitement médicamenteux. Stratégie individuelle Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 6 Quels médicaments Ni anti psychotiques, Ni thymorégulateurs Les anti dépresseurs : IRS Les traitements hormonaux Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 7 Les anti dépresseurs IRS Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine Intéressant Compulsif Dépression Doses : deux fois doses habituelles / TOC Pas d’AMM dans cette indication. AMM : autorisation de mise sur le marché. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 8 Traitements hormonaux Agissent sur la Testostérone Réduisent la libido, l’activité sexuelle globale Mode d’action : En inhibant la liaison de la Testostérone à son site récepteur en modifiant de façon mineure ou inconstante le taux de Testostérone plasmatique Acétate de Cyprotérone En réduisant fortement sa sécrétion, analogue GnRH Triptoréline, Leuproréline, Goseréline. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 9 Deux médicaments ont l’AMM Autorisation de Mise sur le Marché ANDROCUR® 100 mg Acétate de Cyprotérone, comprimés SALVACYL LP 11,25® Triptoréline, IM 3 mois. Décapeptyl® est aussi de la Triptoréline mais n’a pas l’AMM dans cette indication. La Leuproréline (Enantone®) a également été utilisée mais n’a pas l’AMM dans cette indication. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 10 ANDROCUR® Acétate de Cyprotérone Contre-indications Bilan avant traitement : Psychose, dysfonctionnement hépatique, non achèvement puberté croissance osseuse, ATCD maladie veineuse thrombo-embolique Tuberculose, cachexie, Diabète type I ou II Bilan hormonal : testostérone; LH, TEBG Bilan hépatique Ostéodensitométrie > 50 ans. Suivi : bilan hépatique 1fs/mois pendant 3 mois puis 1fs/3mois. 1fs/an ou au moins ts les 2 ans ostéodensitométrie. Glycémie Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 11 ANDROCUR® Acétate de cyprotérone Effets secondaires Gynécomastie 20% Hépatotoxicité, diabétogène, Impuissance, Inhibition spermatogénèse (réversible) Complications thrombo-emboliques Dépression, fatigabilité, céphalées. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 12 SALVACYL® Triptoréline Contre-indications Bilan avant traitement : Ostéoporose sévère et non traitée Bilan hormonal : testostérone; LH, TEBG Ostéodensitométrie > 50 ans. Suivi : Ostéodensitometrie 1/ an ou 2 ans. Hémostase Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 13 SALVACYL® Triptoréline Effets secondaires Augmentation de la testostérone en début de traitement association Androcur ® ++ Bouffées de chaleur (46 %) Impuissance Diminution de la libido Douleur au site d' injection Perte osseuse Long terme : problème osseux, ostéoporose, fracture Augmentation sensibilité à testostérone en fin ----> association Androcur® Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 14 Conditions de prescription traitement hormonal « aide au contrôle des pulsions » Indication posée par un psychiatre Toujours avec un suivi psychothérapeutique individuel ou en groupe, (HAS 2009) Evaluation du traitement psychique et somatique. Aménager conditions d’initiation et d’arrêt ++ Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 15 Pour quelle personne A quel moment Pour un adulte : jamais pour un adolescent ou avant achèvement puberté. Evaluation psychique : de la fonction du comportement sexuel – compulsif, addictif, défense narcissique, … psychotique! Evaluation sexuelle : histoire de la sexualité, comportements sexuels, masturbations, Relation de confiance … Comportement sexuel envahissant, non contrôlable alors que le contrôle - la diminution du comportement - est demandée par le patient, 10 à 15% des AVS. Parfois pour amorcer un traitement psychothérapique. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 16 Qu’attendre des médicaments Soulagement souvent exprimé Dépressivité à accompagner Permet de travailler des réaménagements relationnels, des investissements … Nécessité d’évaluer le comportement sexuel régulièrement. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 17 Place des traitements hormonaux Un appoint dans certains cas indispensable, Nécessité d’une indication précise, évaluée et réévaluée à intervalles réguliers, Toujours se demander les « traitements » à adjoindre Interroger la durée du traitement / objectifs. Pas toujours un traitement à vie, ou de substitution Se poser régulièrement la question de l’indication pour souvent y répondre par la négative plutôt que de poser l’indication par défaut. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 18 Une indication médicale « Ainsi, les systèmes législatifs qui requièrent de tous les « violeurs » ou de tous les « incestueux » qu’ils soient médiqués manifestent-il- une ignorance patente quant à l’hétérogénéité de ces catégories de délinquants ». Don Grubin AJP n°12 dec 2012 dossier « Eviter la réc idive du délinquant sexuel » p 623. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 19 Thérapies individuelles En dualité, mais pas seul référence à l’équipe, supervision, groupe de travail, … « Thérapie active » Etayage, réaménagements, D’inspiration analytique, psycho-dynamique Cognitivo-comportementale. Place des traumatismes précoces, des failles identitaires, fragilité narcissique. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 20 Thérapies de groupe Ménage les aménagements défensifs Des autres moins menaçants / faille narcissique et difficultés identitaires Plus aisé en cas de défaut de mentalisation Etayage, travail de reliaison psychique / clivage Groupe de parole ou avec médiation Soit groupe ouvert : travail sur les séparations, les départs, Soit groupe fermé, le plus souvent en séquences. Deux animateurs ou plus Possible « reprise » individuelle entre les séances de groupe Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 21 Groupe avec médiations Films à « thème » « L’ombre du doute » « Festen » … Emotions, écoute musicale, Art thérapie, Photo langage, Sport de groupe : Tchouk Ball… Habiletés sociales « Prévention de la récidive » Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 22 Modèle d’une chaîne délictuelle J. AUBUT. Conflit Malaise Fantasme Choix apparemment anodins Situation à risque Acte sexuel Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 23 Prises en charge … Thérapeutiques - Soin Soin soulagement pathologie souffrance « Cure » changement, enrayer un processus pathologique Diagnostic, une indication Accompagnement « Cure » / « Care » prendre soin , Marcher à côté Supporter avec lui certaines situations Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 24 Il n’y a pas que le soin qui « soigne » Loi de suivi socio-judiciaire / médico-judiciaire Place des SPIP : 17 juin 1998 prise en charge, étayage, orientation, accompagnement Individuel ou groupe : PPR, programme de prévention de la Récidive. L’entourage Famille : relation de couple, parents, grand-parents, fratrie Travail : beaucoup Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 25 Nommer et différencier les objectifs des traitements Accès aux soins Socialisation, adaptation à la norme Prévention de la récidive La reconnaissance des faits : fonctionnement sans « déni », emprise, … Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 26 « Conditions de réussite » Pour les victimes et les auteurs, une vision globale Québec « Orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle », « Les nouveaux engagements du Plan d’action gouvernemental 2008-2013 en matière d’agression sexuelle ». 3 conditions de réussite : Coordinations des acteurs Formation, supervision Recherche. Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 27 Construire un projet / parcours de « prise en charge » Dans le temps :parfois court, quelques années ou plus ? Penser des séquences, Soutenir et tenir si besoin, Se situer au sein d’un processus, Poser des lieux, des moments de partage Identifier les recours : pour la PPSMJ, pour les professionnels, MC, CRIAVS, … Cercle de soutien, groupe ouvert Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL 28 J’aimerais que vous reteniez Les prises en charge ne sont pas toujours sine die La technique reste au service de projets et des pratiques, Ne pas rester seul : questionner / Confusion qui nous guette Il nous faudra valider os pratiques Pédophilie CRAVS LR 2013 S BL MERCI 29