1356 bataille de poitiers

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1356 bataille de poitiers
1356
BATAILLE DE POITIERS
Nous sommes en pleine guerre de « Cent ans ». Il y a juste dix ans, que
la chevalerie française s’est faite anéantir à Crécy, et on a l’impression que
l’histoire recommence.
Dans les premiers jours de juillet 1356, le prince de Galles, ce fils
d’Edouard III, surnommé le Prince Noir, qui venait de ravager le Languedoc,
remonta la Loire afin de rejoindre le duc de Lancaster. Apprenant que l’armée
de Jean le Bon était proche, il décida de rebrousser chemin vers son fief de
Guyenne, mais, le 16 septembre, il fut rejoint près de Poitiers par son
adversaire.
Le 17, quelques détachements français se heurtent à l’avant-garde
anglaise. Aussitôt, le Prince Noir fait face à la situation. Il a sur sa gauche, une
armée quatre fois supérieure à la sienne ; il décide de faire front.
Il dispose de 12000 hommes, 3000 archers et 4000 mercenaires. Il
s’installe à Maupertuis (La Cardinerie), à 8 km de Poitiers, à l’entrée d’une
espèce de défilé. La journée du 18 fut mise à profit par les Anglais pour
« fosser et haïer ».
Le lundi 19 septembre, le Prince Noir renonce à son projet d’attendre
Jean II et donne l’ordre au gros de l’armée de marcher sur Bordeaux, lorsqu’on
s’écria dans le camp français que l’ennemi prenait la fuite ; aussitôt, l’escadron
de choc s’élança sus aux archers de Salisbury. Ceux-ci, sans reculer d’un pas,
criblèrent de flèches les chevaliers. Une autre manœuvre du Prince Noir acheva
de jeter le trouble chez les Français et le dauphin reçu l’ordre du roi de se
retirer.
Les Anglais abordèrent alors la 2e phase, celle du duc d’Orléans, frère du
roi, qui prit la fuite dès le premier contact. Il ne restait plus que la division du
roi Jean dont les trois corps s’engagent successivement et sont alors
supérieurs en nombre à l’armée anglaise, de plus, cette dernière était
exténuée et fléchissait.
Source indéterminée
1356
BATAILLE DE POITIERS
Le roi de France, Jean, craignant le carnage des chevaux par les archers
ennemis, fit mettre ses gens pieds à terre et, la hache en main, s’avança.
De cette phalange épaisse, seules les faces extérieures pouvaient
combattre. Tandis que les archers anglais se ressaisissaient, le prince de Galles
vins à la rescousse. La division royale avec 60 hommes et 100 archers, fut
rompue à son tour.
Le roi, ayant à son côté son plus jeune fils de 15 ans, blessé par deux
fois au visage, se rendit à un chevalier français, passé au service de
l’Angleterre à la suite d’un différend.
La bataille avait duré, de six heures du matin à trois heures du soir. La
ville de Poitiers ayant fermé ses portes, il en fut fait un grand carnage.
La journée avait coûté cher aux Anglais. Si l’on comptait du côté français,
6000 tués et 1900 blessés, dont le roi et son fils Philippe, 17 comtes, des
barons ; l’ennemi avait perdu 900 hommes et 1500 archers, le 5e de son
effectif.
Le Prince Noir arrivait le 2 octobre à Libourne, pour faire son entrée à
Bordeaux quelques jours après.
Poitiers est le type même d’une bataille engagée contre le bon sens et où
l’héroïsme même est coupable.
A un ennemi débordé, faible en nombre, affamé, et dont on sait la valeur
militaire, on laisse le temps de se ressaisir, de se fortifier, et, sans esquisser le
moindre mouvement d’ensemble, on s’offre à ses coups passivement.
Cependant, la plus grande faute, en faisant donner les dernières
réserves, est d’avoir exposé la personne du roi. Poitiers est une bataille
perdue, mais c’est la capture du roi qui l’a transformé en désastre. Mieux eût
valu pour la France qu’il y périt. L’ère des grands malheurs allait commencer.
En 1360, Pétrarque, traversant la France, déclara ne pas reconnaître,
tant il a subi de dévastations et d’incendies, le beau pays qu’il a admiré jadis.
Source indéterminée
1356
BATAILLE DE POITIERS
En ce début de l’automne de 1356, la situation est la suivante : le roi est
captif à Bordeaux ; il y restera 6 mois avant d’être embarqué pour Londres. La
guerre est interrompue par une trêve de fait ; il n’y a plus d’armée française.
Le dauphin, rentré à Paris le 29 septembre, s’apprête à y présider les
Etats généraux dont il n’ose ajourner la réunion.
Les mercenaires licenciés par le prince de Galles, s’organisent et
commencent à ravager le pays.
Les Anglais n’ont pas cherché à exploiter militairement leur victoire ; ils
n’en avaient ni la force ni les moyens, et ils savent qu’ils ont la France à leur
merci.
Ils ne rendront le roi Jean que contre un traité qu’ils n’eussent jamais
obtenu sans cette capture et une rançon de 3 millions d’écus.
Source indéterminée