My Father, My Son

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My Father, My Son
My Father, My Son
Thème
Conséquences de l’exposition à l’Agent Orange
durant la Guerre du Vietnam
Agent Orange est le nom de code donné à un
herbicide et défoliant largement utilisé par l’armée
américaine durant la Guerre du Vietnam et en
particulier entre 1961 et 1971. Ce produit chimique
servait alors à détruire la végétation le long des
rivières, aux abords des bases américaines ou dans
des zones cruciales de la guerre telles que la piste Ho
Chi Minh, empêchant ainsi les Vietnamiens de se
cacher et permettant aux Américains de prévenir les
attaques.
Notamment de part la présence de dioxine, l’Agent
Orange se révéla être responsable de plusieurs
maladies chez les personnes qui y ont été exposées.
De plus, du fait de la stabilité de ses composants,
l’Agent Orange demeurant dans le sol vietnamien
occasionne toujours aujourd’hui des maladies, même
au sein des plus jeunes générations.
De nombreuses poursuites judiciaires, vis-à-vis de
l’Etat fédéral américain d’abord et à l’encontre des
fabricants ensuite (dont Monsanto et Dow Chemical),
ont été engagées pour permettre aux victimes de
l’Agent Orange d’obtenir reconnaissance et réparation.
Jusqu’à présent, ces démarches n’ont pas apporté
satisfaction pour les victimes.
Auteurs
ZUMWALT Elmo Jr. (Amiral)
Elmo Zumwalt Jr. naît le 29 Novembre 1920 à San
Francisco (Californie, USA). En 1939 il démarre une
carrière militaire dans la Navy qui durera jusqu’en
1974 et fera de lui un amiral puis le plus jeune Chef
des Opérations Navales américain. Elmo Zumwalt Jr.
sert notamment au Vietnam de 1968 à 1970, où il
commande les unités de patrouille contrôlant les côtes,
les ports et les rivières. C’est à ce titre qu’il joue un
rôle majeur dans la décision de pulvériser l’Agent
Orange au long des berges des rivières. Nommé Chef
des Opérations Navales par le Président Nixon en
1970, il s’attache à améliorer la vie des Marines et à
réduire le racisme au sein de la Navy.
Du côté familial, Elmo Zumwalt Jr. épouse Mouza
Coutelais-du-Rouche en 1945, une jeune femme
d’origine franco-russe qu’il rencontre durant son
service à Shanghai (Chine). Ils ont quatre enfants :
Elmo III, Jim, Ann et Mouzetta.
Elmo Zumwalt Jr. décède le 2 janvier 2000 d’un
mésothéliome probablement du à l’exposition à
l’amiante alors utilisée sur les vaisseaux de la navale
américaine.
IL est l’auteur de On Watch, retraçant sa carrière dans
la Navy.
ZUMWALT Elmo III (Lieutenant)
Références
ZUMWALT Elmo Jr. (Amiral), ZUMWALT Elmo III
(Lieutenant), with PEKKANEN John, My Father, My
Son, New York (USA), Dell Publishing Co., 1987, 239p.
Elmo Zumwalt III naît le 30 juillet 1946 à Tulare
(Californie, USA). Il est l’ainé des quatre enfants de
Mouza et Elmo Zumwalt. A la suite de son père, il
s’engage dans la Navy en 1968 et se porte volontaire
pour combattre au Vietnam. Il y arrive en août 1969 et
commande un équipage de quelques hommes
effectuant des patrouilles sur les rivières jusqu’en juin
1970. De retour aux Etats-Unis, il quitte la Navy,
épouse Kathy Counselman qu’il avait rencontrée avant
de partir au Vietnam, et reprend des études de droit. Il
devient alors avocat.
Avec Kathy, il aura deux enfants : Maya en 1975 puis
Russell en 1977. Rapidement après sa naissance,
Russell présente des lenteurs dans son développement
et des difficultés d’apprentissage qui inquiètent ses
parents. Avec les années et les accusations
grandissantes à l’encontre de l’Agent Orange et de ses
conséquences sur la santé des vétérans de la Guerre
du Vietnam et de leurs enfants, Kathy, Elmo et leurs
proches sont convaincus de l’implication de l’Agent
Orange dans le handicap mental de Russell.
Parallèlement, Elmo développe un double cancer qu’il
attribue également à son exposition à l’Agent Orange
durant la guerre : un lymphome, diagnostiqué en
1983, et une maladie de Hodgkin, diagnostiqué en
1985.
Après de nombreux et lourds traitements, et malgré
les résultats prometteurs laissés envisagés par My
Father, My Son (le récit s’achevant en 1987), Elmo
Zumwalt III décède des suites de son double cancer le
14 août 1988.
PEKKANEN John
Né le 11 février 1939 dans le Connecticut (USA), John
Pekkanen est auteur, journaliste et poète. Il a aidé
Elmo Zumwalt père et fils dans la rédaction de My
Father, My Son.
Récit
My Father, my Son est le récit des vies d’Elmo
Zumwalt Jr. et de son fils Elmo III, relatant leur
engagement dans la Guerre du Vietnam et les
conséquences de cet engagement perdurant dans leur
vie familiale. Cette œuvre dépeint leurs responsabilités
durant la guerre et dénonce l’Agent Orange comme le
facteur responsable des graves problèmes de santé
d’Elmo Zumwalt III et de son fils Russell, né après la
guerre.
Il est chronologique et prend la forme de la
transcription des témoignages oraux des deux auteurs
principalement mais aussi de leurs proches, de leurs
collègues ou de leurs amis, offrant un récit fluide et
harmonieux tout en présentant différents points de
vue des événements et des personnages.
My Father, My Son est divisé en trois parties :
Growing up (≈1920-1968), Vietnam (1968-1970) et
Back home (1970-1987).
La première partie, et aussi la plus courte, expose
rapidement l’enfance de Elmo Zumwalt Jr. (l’Amiral),
son engagement dans la Navy, son mariage avec
Mouza Coutelais-du-Rouche et la naissance de Elmo
III (Elmo). Elle relate les difficultés scolaires et les
problèmes de santé qu’Elmo a du surmonter dès son
plus jeune âge. Elle s’achève avec la fin des études
d’Elmo et sa rencontre avec Kathy Counselman.
La deuxième partie raconte les responsabilités et les
conditions de travail d’Elmo et de l’Amiral au Vietnam,
mettant en parallèle les prises de décisions de l’Amiral
et la présence sur le terrain de son fils. Cette partie
s’attache à décrire les relations très fortes existantes
entre Elmo et son père, mais aussi entre Elmo et son
équipage vivant quotidiennement dans la peur et le
danger.
Quittant tous deux le Vietnam, la troisième partie
reprend sur l’installation des deux hommes dans leur
nouvelle vie : l’Amiral dans son poste de Chef des
achieve the objectives it did. » (p. 170)
Opérations Navales, et Elmo, devenant avocat et
fondant une famille avec Kathy. Puis elle explique et
raconte le handicap mental rencontré chez Russell, le
fils d’Elmo et Kathy, et le double cancer diagnostiqué
chez Elmo. Enfin elle décrit le combat mené par Elmo,
et toute sa famille, contre sa maladie.
Commentaires
Plus que dénoncer l’absurdité de la guerre menée par
les Américains au Vietnam et l’épandage de l’Agent
Orange, ce récit offre une leçon de vie en mettant en
valeur l’intégrité, la grandeur morale et le courage des
deux auteurs face à la maladie, à la mort et aux
malheurs de leurs vies. Il se concentre alors sur les
raisons de leurs choix mais aussi sur l’amour, la
solidarité et la force des liens familiaux et amicaux.
Bien que subtilement informé sur les conditions et les
événements de la guerre, ainsi que sur l’utilisation et
les accusations portées à l’encontre de l’Agent Orange,
le lecteur est surtout émotionnellement touché par
cette histoire et les destinées des protagonistes prises
dans les événements de l’Histoire. Il ressort
efficacement et profondément sensibilisé aux
problématiques de la guerre et de l’usage des armes
chimiques dont font partie l’Agent Orange et la
dioxine.
Œuvres
similaires
D’ailleurs l’Amiral dira « […] what has happened to
Russell and Elmo deepens my own sense of futility
about the Vietnam War, and makes its memory all the
more painful for me. I regard Elmo and Russell as
casualties of the war. I also realize that had I not used
Agent Orange, many more lives would have been lost
in combat, perhaps even Elmo’s. And knowing what I
know, I still would have ordered the defoliation to
Fiche de lecture réalisée par Audrey Guého, Association Orange Fleurs d’Espoir, le 24 mars 2010.
On ne peut que regretter qu’il n’y ait pas de récit
similaire du côté vietnamien qui demeure, dans une
toute autre mesure et jusqu’à aujourd’hui, en prise
avec les dangers et les problèmes qu’entraine
l’accumulation de dioxine dans les corps et dans les
terres. Une telle œuvre pourrait permettre de
sensibiliser l’opinion publique internationale sur ce
drame encore trop méconnu, et permettre de faire
avancer le combat des victimes de l’Agent Orange.

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