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ASSOCIATION FRANCAISE DE LUTTE ANTI-RHUMATISMALE RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE RÉSUMÉS 16 ASSOCIATION FRANCAISE DE LUTTE ANTI-RHUMATISMALE RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE A C T U AL I T E S T H E R AP E U T I Q U E S T R AI T E M E N T S E F F E T S S E C O N D AI R E S D E S T R AI T E M E N T S 17 A.1 ACTUALITES SUR LES BIOTHERAPIES ; TOLERANCE ; PERSPECTIVES THERAPEUTIQUES O. Vittecoq - Service de Rhumatologie - CHU Rouen La mise à disposition de nouveaux traitements dans le cadre des rhumatismes inflammatoires chroniques est justifiée par l'échec des traitements biologiques antérieurs, l'évolution des objectifs (désormais rémission), une meilleure connaissance des mécanismes physiopathologiques. A ce titre, dans le cadre de la polyarthrite rhumatoïde, il est clairement démontré qu'il existe au niveau du tissu synovial, un emballement du système immunitaire lié à un déséquilibre entre les mécanismes activateurs et les mécanismes de régulation. Des déséquilibres.s'expriment schématiquement à deux niveaux: (i) lors du contact entre les cellules du système immunitaire via des molécules de surface dans le cadre de la co-stimulation par CD28-CTLA4 ; intérêt ici d'un modulateur sélectif de la costimulation comme l'Orencia, (ii) lors de la communication entre les cellules par l'intermédiaire des cytokines où il existe une prédominance des cytokines pro-inflammatoires (TNF alpha, IL1, IL6) et un déficit de leurs inhibiteurs. En terme de biothérapie, il existe deux types d'immunothérapie : immunothérapie anti-cytokinique et immunothérapie à visée cellulaire. Les agents biologiques sont de deux types : soit des protéines de fusion reproduisant un mécanisme de régulation physiologique du système immunitaire (Kineret, Enbrel, Orencia), soit des anticorps monoclonaux (Rémicade, Mabthera ou Humira). S'agissant de l'immunothérapie anti-cytokines, plusieurs moyens sont possibles. Le premier consiste à neutraliser directement la cytokine en circulation. Deux nouveaux traitements seront prochainement commercialisés à savoir le golimumab qui est un anticorps monoclonal humain administré par voie sous cutanée une fois par mois et le certolizumab qui est un anticorps monoclonal humanisé, de structure différente car pegylé, ce qui lui permet d'avoir une bonne diffusion dans les tissus inflammatoires, de diminuer les mécanismes immuno-allergiques et de ne pas traverser le placenta. Le deuxième consiste à inhiber l'interaction de la cytokine avec son récepteur; un anticorps monoclonal humain a été récemment mis sur le marché à savoir le RoActemra administré par voie IV tous les mois avec peu de réactions à la perfusion. Par rapport aux autres molécules disponibles, il pourrait avoir un impact notable sur la fatigue mais pourrait toutefois induire des troubles du métabolisme lipidique sans toutefois de conséquence sur le plan vasculaire avec le recul actuel. Le troisième consiste à agir sur les voies de signalisation et notamment sur le signal induit par la cytokine qui se fixe sur son récepteur. Des traitements sont en cours d'évaluation comme les inhibiteurs de Jak1 et 3 pour lesquels les résultats sont encourageants. S'agissant de l'immunothérapie à visée cellulaire, un anticorps monoclonal anti-lymphocyte B .équivalent au Mabthera mais cette fois-ci humanisé est également en cours d'évaluation. D'autres traitements sont également proposés dans les essais cliniques à savoir un anticorps anti IL17 dans la polyarthrite rhumatoïde et un anti IL23 dans le rhumatisme psoriasique. Globalement, la tolérance à long terme des biothérapies avec 11 ans d'expérience pour les anti TNF alpha est tout à fait rassurante. Le risque infectieux est surtout observé dans les trois premiers mois; c'est dire l'intérêt de l'information/éducation thérapeutique et d'une surveillance rapprochée en début de traitement ; il n'y a pas de majoration de l'incidence des cancers solides et des lymphomes à l'exception des tumeurs cutanées hors mélanome d'où l'intérêt d'une surveillance dermatologique régulière ; quelques réactions paradoxales peuvent être observées comme par exemple l'induction d'un psoriasis sous anti TNF alpha. Les perspectives sont tout à fait intéressantes : élargissement des indications des différentes biothérapies ; médecine personnalisée ; possibilité de dosage des taux sériques des biothérapies pour une adaptation fine de la dose ; évolution des stratégies thérapeutiques (rémission sans traitement biologique ?). 18 A.3 COMPLICATIONS DES INFILTRATIONS INTRA-ARTICULAIRES SOUS ANTICOAGULANTS (ANTIVITAMINE K) : ÉTUDE PROSPECTIVE C. Dufauret-Lombard, C. Bonnet, P. Vergne-Salle, A. Simon, M. Duclos, R. Trèves, P. Bertin Service de Rhumatologie et Thérapeutique - CHU Limoges Objectif Identifier les complications des infiltrations réalisées chez des patients traités par antivitamine K (AVK). Patients et Méthodes Etude observationnelle et prospective réalisée auprès de rhumatologues hospitaliers et libéraux avec recueil de données sur le patient (dernier INR, geste local réalisé), sur les éventuelles précautions prises lors du geste puis notification des complications immédiates et à soixante-douze heures (le patient recontacte son rhumatologue ou envoie le formulaire en notant les complications). Résultats 33 infiltrations ont été réalisées chez 26 patients sous AVK sur une période de 4 mois. 22 patients étaient sous fluindione, 50% pour fibrillation auriculaire. Le dosage INR était demandé chez 25 patients, avec une moyenne du taux de 2,43. Il était supérieur à 3 dans 4 cas. Les localisations étaient : genoux (26), doigts (4), épaules (1), chevilles (1), hanches (1). Les rhumatologues ont pris des précautions particulières après 14 infiltrations : compression (9), glaçage (4), réduction de dose d'AVK pour un patient avec INR à 3,7. Les complications immédiates sont 3 saignements minimes dont 2 avec un INR>3. Les complications retardées à 72 heures sont 3 hématomes superficiels < 1 cm (un patient avait un INR >3, et un avait eu un saignement minime au décours du geste local). Aucune complication n'a entraîné de douleur ou handicap ; aucune prise en charge particulière n'a été proposée. Discussion Très peu d'études identifient les risques et les complications liées aux infiltrations intra-articulaires sous anticoagulants. Par contre, l'arrêt des AVK peut entraîner des complications thromboemboliques ou cardiovasculaires. Notre étude prospective confirme celle réalisée par Thumboo et al en 1998, à savoir un faible risque hémorragique (moins de 10% d'hématome) et l'absence de complications sévères. Des recommandations avec avis d'experts seraient nécessaires pour uniformiser nos pratiques. Conclusion Notre étude observationnelle sur 33 infiltrations sous AVK montre un faible risque hémorragique (<10%) avec uniquement des hématomes minimes et l'absence de complications graves. Référence : Thumboo J et al - Arthritis Rheum 1998;41:736-739. 19 A.4 VACCINATION DES MALADES ATTEINTS DE RHUMATISMES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES AVEC OU SANS BIOTHERAPIE C. Zarnitsky - Service de Rhumatologie – CH Le Havre Les patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques ont un risque infectieux multiplié par deux par rapport à la population générale. Ceci peut être expliqué par les anomalies de l’immunité induite par la maladie mais ce risque infectieux majoré est surtout induit par les traitements prescrits (corticoïdes, immunosuppresseurs et biothérapies). C’est les voies aériennes supérieures qui sont le plus affectées avec en particulier des pneumonies à pneumocoques. Nous disposons de vaccins dont l’efficacité a été bien étudiée chez les patients immunodéprimés. Pourtant les dernières études montrent que seulement 28 % de patients sous biothérapies sont correctement vaccinés. Dans le cadre de la prise en charge globale des patients atteints de rhumatismes inflammatoires, il faut prendre l’habitude de vacciner et de planifier un programme de vaccination chez tous nos malades. 20 A.8 LA DENSITOMETRIE OSSEUSE AMELIORE LA PRISE EN CHARGE DE L’OSTEOPOROSE APRES FRACTURE DU POIGNET C. Bonnet, C. Dufauret-Lombard, V. Carcasses, R. Treves, P. Bertin Service de Rhumatologie - CHU Limoges Alors qu’elle représente une opportunité de diagnostic précoce de l’ostéoporose, la prise en charge médicale de l’ostéoporose après fracture du poignet reste insatisfaisante. Pour améliorer cette prise en charge, nous avons proposé, avec l’aide des organismes sociaux, des rhumatologues et des radiologues du Limousin, de réaliser une étude épidémiologique interventionnelle sur le diagnostic précoce de l’ostéoporose après fracture du poignet. Patientes et méthodes : le recrutement des patientes a été réalisé : en 2005 sur invitation par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) à passer une densitométrie osseuse (DMO) pour toute femme ménopausée entre 50 et 75 ans, ayant eu une fracture du poignet dans les 5 dernières années et n’ayant pas eu de DMO en 2006 après fracture du poignet. Un auto-questionnaire d’évaluation des facteurs de risque de fracture (FDR) était rempli par chaque patiente, lors de la réalisation de la DMO. Les résultats étaient transmis au médecin traitant. Un an après la réalisation de la DMO, un auto-questionnaire évaluant la prise en charge thérapeutique de l’ostéoporose et la récidive éventuelle de fracture, a été adressé par la CPAM à chaque patiente. Nous publions les résultats de cette étude à 1 an. Résultats : 324 patientes ont été incluses dans cette étude, d’âge moyen 65 ans. 28% des patientes avaient au moins un autre FDR de fracture (ménopause avant 40 ans, IMC inférieur à 19, antécédent de corticothérapie, antécédent de fracture de hanche chez les parents). 55% des patientes avaient une ostéopénie densitométrique, dont 27% avec un autre FDR de fracture. 24%des femmes avaient une ostéoporose densitométrique. Un an après la réalisation de la DMO : un auto-questionnaire a été adressé aux 324 patientes. Le aux de réponse était de 88%. 9 % des patientes ont eu une nouvelle fracture. Le pourcentage de patientes sous traitement anti-ostéoporotique avant et un an après la réalisation de la DMO sont les suivants : Groupe de DMO Traitement ostéoporose DMO N % Osteopénie 26/174 Osteopenie et au 7/48 moins autre FDR Osteoporose 15/78 Traitement avant ostéoporose DMO N % p après 15 55/158 35 P<0.0001 15 15/46 33 0.04 30/54 55 P<0.0001 20 Discussion : il existe une différence statistiquement significative de pourcentage de patientes sous traitement anti-ostéoporotique, un an après la réalisation de la DMO. Cette différence s’observe chez les patientes ostéoporotiques et ostéopéniques. Conclusion : dans cette étude, la réalisation de la DMO après fracture du poignet a permis d’améliorer la prise en charge médicale de l’ostéoporose fracturaire post-ménopausique. 21 ASSOCIATION FRANCAISE DE LUTTE ANTI-RHUMATISMALE RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE E D U C AT I O N T H E R AP E U T I Q U E I N F O R M AT I O N D U P AT I E N T 22 B.1 LE PROGRAMME D’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE (ETP) DU SERVICE DE RHUMATOLOGIE DU CHU DE GRENOBLE L. Grange, V. Froissart, B. Endewelt, A-M Sevenier, E. Vezzu, J-Y Bouchet, B. Allenet, P. Gaudin, R. Juvin Clinique universitaire de Rhumatologie - Pôle Appareil Locomoteur - CHU Grenoble Nous proposons durant cette communication de présenter le programme d’ETP de la clinique de Rhumatologie du CHU de Grenoble. Le plan du 24 Avril 2007 du Ministère de la Santé et des Solidarités pose la qualité de vie au quotidien des patients atteints de maladie comme une priorité. En effet, avec les progrès de la médecine et l’allongement de l’espérance de vie, il y aura de plus en plus de patients atteints de maladies chroniques qui vont vivre longtemps avec leur pathologie. Plus récemment la Loi HPST met l’éducation thérapeutique au centre du projet de soin du patient Le service de Rhumatologie de Grenoble fait partie des services précurseurs qui, avant même l’annonce de ce plan, ont perçu l’enjeu de santé que cela représente et se sont investis dans des programmes d’éducation thérapeutiques qui visent à atteindre trois objectifs fondamentaux : - Améliorer l’état de santé des patients - Améliorer l’observance thérapeutique - Améliorer la qualité de vie au quotidien. L’ETP de la Clinique Universitaire de Rhumatologie offre aux patients la perspective de bénéficier de programmes et d’outils éducatifs innovants, qui doivent permettre d’atteindre ces objectifs et d’augmenter significativement leur qualité de vie au quotidien malgré la maladie. Il s’agit de proposer des programmes d’éducation thérapeutique privilégiant une approche structurée et centrée sur le patient, en pratiquant une écoute active, en abordant l’apprentissage de façon pluridisciplinaire et avec des objectifs pédagogiques clairement définis. Les premiers programmes d’éducation ont été mis en place au CHU de Grenoble dès 1992, et ont fait l’objet de travaux de recherche et d’amélioration constants depuis ces 15 dernières années. Depuis Juin 2005, les patients souffrant de Rhumatisme Inflammatoire chronique peuvent bénéficier d’un programme d’ETP. Il représente une innovation majeure sur le plan de l’aide aux patients et à leurs proches pour qu’ils puissent mener une vie la plus normale possible. Il est accessible sur prescription d’un rhumatologue, après l’accord du patient. Il comporte un suivi individualisé tout les 3 mois où se construit le diagnostic éducatif et où se définissent des micro contrats pédagogiques pour faire avancer le patient durant la vie quotidienne dans la connaissance, le changement de comportement face à la maladie, les traitements etc… Les patients peuvent également bénéficier de séances collectives d’éducation thérapeutique et de rééducation (les modules « polyarthrite rhumatoïde » ou « spondylarthrite ») sur deux à trois jours d’hôpital de jour. Le contenu vise 3 objectifs : connaître et maîtriser la pathologie, prévenir les déformations articulaires et enfin être capable d’appliquer des règles d’économie articulaire. L’équipe en charge est pluridisciplinaire et constituée d’un médecin, de kinésithérapeutes, d’ergothérapeutes, d’infirmières diététicienne et d’un pharmacien. L’autre originalité de notre démarche est la mise en place d’une « pédagogie active » où la participation du patient est à tout moment recherchée. Ce programme est par ailleurs conforme aux recommandations de l’HAS de juin 2007 et de la loi HPST de juillet 2009. 23 B.2/B.3 LE PROGRAMME CAENNAIS D’EDUCATION THERAPEUTIQUE POUR LES RHUMATISMES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES EXPERIENCE DES DIFFERENTS PROFESSIONNELS DE SANTE DANS L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DES RHUMATISMES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES V. Launay, N. Cassinadri, C. Marcelli, Courtheoux, A. Denis, N. Léon – Service de Rhumatologie – CHU de Caen A – Le parcours du patient sous biothérapie en Rhumatologie 1- Les outils 2- La méthode 3- L’action infirmière - Suivi - Information : verbaliser - Objectifs communs B – La prise en charge pluridisciplinaire 1 – Les objectifs 2 – Les moyens 4- Exemple d’une prise en charge kinésithérapie C – Conclusion : Evaluation 24 B.4 UN PROGRAMME D'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE POUR DES PATIENTS ATTEINTS DE POLYARTHRITE RHUMATOIDE E. Vignon, M. Piperno, A. Picard, E. Charcellay, C. Bomte, A. Donjon, N. Avallet, V. Ouagne, C. Treffel, A-M Kerleguer, B. Allicari, A. Janauly, L. Juston, D. Levray Service de Rhumatologie – CHU Lyon La polyarthrite rhumatoïde est une pathologie chronique pour laquelle l’éducation thérapeutique trouve toute sa place. Fort de ses expériences passées de « journée d’information sur la polyarthrite rhumatoïde », le service de Rhumatologie « Sainte Marie » du centre hospitalier Lyon sud a souhaité en 2007 entreprendre une démarche d’éducation thérapeutique à destination des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Actuellement, une « journée d’éducation thérapeutique » mensuelle est proposée aux patients polyarthritiques de la région Rhône-Alpes. Ces patients sont vus en entretien individuel par l’un des « éducateurs thérapeutique » formé qui pose alors le diagnostic éducatif. En fonction des objectifs fixés avec chaque patient, un programme individualisé d’éducation sera élaboré. La « journée d’éducation thérapeutique » se compose de temps collectifs et individuels. Après un temps d’accueil, quatre ateliers collectifs sont proposés le matin. Le premier, animé par le médecin rhumatologue et le pharmacien, permet à chaque patient, par le biais de différents supports (boites de médicaments, cartes, cas cliniques, etc) de s’exprimer autour de ses symptômes, son traitement et la surveillance de sa polyarthrite. Le deuxième, animé par le binôme « kiné-ergo », invite chaque participant, par le biais de cartes et cas cliniques pratiques, à aborder la question des activités de la vie quotidienne et du vécu dans ces activités. Ensuite, le kinésithérapeute et l’ergothérapeute proposent un atelier de mise en situation pratique des exercices d’auto-rééducation et de dérouillage articulaire. Enfin, une synthèse est réalisée par l’ergothérapeute en fin d’atelier en reprenant les conseils d’économie articulaire, les aides techniques et l’appareillage. L’après-midi, six ateliers individuels sont proposés au patient en fonction des objectifs éducatifs: « apprentissage de l’injection sous-cutanée », « ergothérapie», « relaxation », entretien avec la psychologue, la diététicienne ou l’assistante sociale. En 2009, 24 patients ont participé à cette journée. Le questionnaire d’évaluation réalisé en fin de séance montre un retour très positif de la part des patients. Il reste à évaluer l’impact de ce programme sur la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde et la qualité de vie des patients. D’autres voies d’amélioration concernent l’accessibilité à l’éducation thérapeutique et le développement vers l’ambulatoire. L’objectif de notre programme d’éducation thérapeutique est de donner au patient les moyens d'être acteur de leur prise en charge. Pour cela, nous avons la chance de pouvoir compter sur la riche collaboration d'une équipe pluridisciplinaire motivée (médecin, pharmacien, cadre infirmière, infirmières, ergothérapeutes, kinésithérapeute, psychologue, assistante sociale, diététicienne) sans qui le projet ne serait pas viable. Au regard des perspectives que nous nous sommes fixé, le projet reste en constante évolution. Enfin, nous espérons pouvoir assurer la pérennité de notre activité par la poursuite de la dynamique des équipes, l’appui financier de l’établissement, la formation du personnel et le renforcement des réseaux actuels. 25 B.5 ÉVALUATION DE L'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DES PATIENTS ATTEINTS DE POLYARTHRITE RHUMATOÏDE SOUS ANTI-TNF DANS NOTRE SERVICE DE RHUMATOLOGIE S. Challal, N. Léon, A. Denis, C. Guilcher, V. Launay, C. Marcelli - Service de Rhumatologie – CHU Caen Introduction L'éducation thérapeutique (ET) fait désormais partie de la prise en charge globale du patient atteint d'une maladie chronique. Notre étude a pour but d'évaluer l'intérêt de l'éducation thérapeutique chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) et traités par anti-TNF. Matériels et Méthodes Nous avons mené une étude rétrospective dans le service de rhumatologie chez les patients atteints de PR et bénéficiant d'un traitement anti-TNF alpha par voie sous-cutanée (adalimumab ou étanercept). Ils ont été répartis en 2 groupes selon qu'ils ont, ou non, bénéficié d'une ET. Un questionnaire leur a été remis par courrier ou avant une consultation pour évaluer le niveau de contrôle de leur maladie, leurs connaissances sur la maladie et son traitement, et leur degré d'incapacité par le Health Assessement Questionnaire (HAQ). Résultats Dans le domaine bio-clinique, on constate que l'EVA douleur, la VS et la CRP sont significativement plus faibles dans le groupe ET par rapport au groupe contrôle (36/100 ±24,197 vs 45/100 ±25,622, 16 ±12,202 mm vs 22 ±10,573 mm et 6,92 ±13,033 mg/l vs 11,60 ±14,696 mg/l respectivement). En revanche, pour la raideur matinale et le nombre de poussées, il n'y a pas de différence significative entre les 2 groupes. Sur le plan pédagogique, l'ET permet l'apprentissage des précautions à prendre en cas de fièvre. Cette conduite permet de réduire la fréquence des infections graves avec une différence statistiquement significative (4,4% vs 23,7%, p = 0,02). De plus, l'injection sous-cutanée est réalisée plus souvent par le patient lui-même dans le groupe ET (82,2% vs 57,5%, p = 0,039). Pour les soins dentaires, la contraception, le vaccin anti-grippal, il n'y a pas d'amélioration avec l'ET. Pour l'incapacité fonctionnelle, le groupe éducation thérapeutique a un score HAQ plus faible que le groupe contrôle (1,02 ±0,625 vs 1,35 ±0,728, p = 0,028). Les patients ont été séparés en 2 groupes selon l'ancienneté de l'ET. Il n'y a pas de différence entre les 2 groupes sauf pour le score HAQ qui est plus faible dans le groupe « ET ancienne » (0,80 ±0,642 vs 1,22 ±0,545, p = 0,022). Discussion Cette étude montre que l'ET est utile dans plusieurs domaines aux patients atteints de PR et traités par antiTNF. De plus le bénéfice semble perdurer au cours du temps. Ce travail permet également d'identifier les messages insuffisamment assimilés et devant faire l'objet d'un complément d'éducation. Conclusion Il s'agit de la première étude évaluant l'intérêt de l'ET chez les patients atteints de PR et traités par anti-TNF alpha. 26 B.6 ANALYSE QUALITATIVE DE L’EFFICACITÉ DU PROGRAMME MULTICENTRIQUE D’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE “APPRIVOISER” POUR LES PATIENTS ATTEINTS DE RHUMATISMES INFLAMMATOIRES : ENQUÊTE AUPRÈS DE 111 PATIENTS Dr Laurent Grange – Service de Rhumatologie – CHU Grenoble Introduction L'éducation thérapeutique (ETP) est recommandée pour tout patient souffrant de rhumatisme inflammatoire chronique (RIC). “ Apprivoiser ” est un programme multicentrique d'ETP en entretien individuel, personnalisé et standardisé pour les malades souffrant de RIC. But du travail : analyser l'impact du programme en terme d'efficacité et de satisfaction à l'aide d'auto-questionnaires. Patients et Méthodes Entre décembre 2007 et mars 2008, 118 auto-questionnaires ont été collectés auprès de patients ayant bénéficié d'au moins 1 séance d'ETP dans 8 centres hospitaliers. 111 questionnaires ont été analysés : profil des patients, satisfaction, impact ressenti et utilité perçue sur les domaines de la santé, problématiques abordées, connaissances et modifications de comportements. Résultats Parmi les patients ayant répondu, 76% étaient des femmes, 71% souffraient de polyarthrite rhumatoïde, 20% de spondylarthropathie, 60% recevaient des anti TNF alpha. 69% ont bénéficié de 1 à 3 séances, 15% de 4 à 5 séances, 14% plus de 5 séances d'ETP. La dernière séance datait de moins de trois mois dans 55% des cas. La satisfaction globale était de 88%, portant sur l'accueil (97%), la clarté des informations (90%), la facilitation de l'expression du patient (94%), de sa compréhension (87%), la prise en compte de son expérience antérieure (83%). Les informations sont jugées applicables dans la vie quotidienne (83%). Cependant un nombre plus faible de patients a réellement trouvé des solutions applicables (72%), modifié son comportement (69%) et retiré un bénéfice (74%). 84% ont amélioré leurs connaissances. En moyenne 6 sujets ont été abordés : connaissance de la maladie (83%), des traitements (82%), éducation gestuelle (74%), gestion de la douleur et de la fatigue (69%), santé psychologique (69%), relations avec les autres (63%), hygiène de vie (62%), gestion des effets indésirables (59%). Les modifications comportementales concernaient surtout les attitudes des patients face à leur maladie, leur permettant de « vivre avec » et de se projeter dans l'avenir. L'amélioration des domaines de santé concernait l'équilibre psychologique (67% des cas), la vie sociale (65%), la santé physique (64%), la vie affective (49%) la vie sexuelle (29%). Le bénéfice semble augmenter avec le nombre de séances ; il est supérieur chez les femmes, les patients de moins de 45 ans ou ayant un rhumatisme évoluant depuis plus de 5 ans. L'utilisation de l'outil d'éducation portfolio “ Apprivoiser ” a été de 47% en moyenne. Conclusion Le programme “ Apprivoiser ” semble être apprécié des patients et dans 2/3 des cas efficace en terme de modifications comportementales. L'analyse qualitative montre que le programme est conforme aux recommandations de bonnes pratiques (HAS 2007) concernant le diagnostic éducatif et le type de problématiques abordées qui dépassent les connaissances cognitives pour aborder des compétences de savoir-faire et savoir-être. Auteurs/Adresses L Grange (1); S Pouplin (2); C Beauvais (3); G Chalès (4); E Houvenagel (5); B Pallot Prades (6); P Hilliquin (7); E Pitrou Duterme (8); F Nock (9); D Bertholon (10); (1) Rhumatologie, CHU de Grenoble, Grenoble, France; (2) Rhumatologie, CHU - Hôpitaux de Rouen, Rouen, France; (3) Service de Rhumatologie, C.H.U Saint-Antoine, Paris, France; (4) Service de Rhumatologie, C.H.U. hôpital Sud, Rennes, France; (5) Service de Rhumatologie, Hôpital Saint Philibert, Lomme, France; (6) Service de Rhumatologie, C.H.U. Bellevue, Saint-Étienne, France; (7) Service de Rhumatologie, C.H. Sud Francilien, Corbeil-Essonnes, France; (8) Service de Medécine Interne, C.H. d'Angoulême, Saint-Michel, France; (9) Liberal, Consultant Action de Santé, Paris, France; (10) Département Santé Publique, Laboratoire Schering Plough, Levallois- Perret, France; 27 B.7 ACTIONS D'EDUCATION DU PATIENT EN RHUMATOLOGIE, ETAT DES LIEUX EN FRANCE Pr L. Euller-Ziegler, Pr G. Ziegler Service de Rhumatologie – CHU Nice et Section Education Thérapeutique de la SFR L'éducation du patient (ETP) est maintenant reconnue comme outil thérapeutique à part entière ; depuis la loi HPST, elle fait partie du parcours de soins. La communauté rhumatologique française est de plus en plus impliquée et la SFR (Société Française de Rhumatologie) a créé une section spécialisée. Pour guider la démarche nationale d'optimisation, un état des lieux était nécessaire. Colliger par questionnaires postés en janvier 2008 sur le site de la SFR les actions d'éducation existantes et leurs modalités, ainsi que les outils utilisés. Au 1° quadrimestre 2008, 33 centres ont répondu, en majorité des services de Rhumatologie (19 CHU et 14 CHG dont 2 services de Rééducation et 1 consultation anti-douleur). Leurs actions d'éducation concernent : PR (29), spondylo-arthropathies (22), ostéoporose (14), mal de dos (12), arthrose (2), PPR Horton (1), prévention des chutes (1) ; une seule pathologie 8 fois (5 PR, 3 mal de dos), deux (10 dont 9 PR+SPA), plusieurs (15). Elles se font (plusieurs réponses possibles par centre) en hôpital de jour HDJ (22), consultation éducative (30-120') (20), consultation en HDJ (9), hospitalisation de plusieurs jours (3), atelier pratique (1) ; les actions d'éducation sont uniques (11 centres), répétées (12), les deux (10). Les intervenants sont : rhumatologue (29), autre médecin (9), IDE (29), kiné (18), diététicienne (17), ergothérapeute (15), assistante sociale (14), psychologue (12), autre (9) : podologue, psychiatre, technicien d'orthèse, sophrologue, ergonome, cadre de santé… Ils interviennent parfois seuls (IDE, 3), le plus souvent en binôme rhumatologue+IDE (8) ou en équipe multidisciplinaire de composition variable. La démarche comporte (pour au moins une action par centre) diagnostic éducatif (22), détermination d'objectifs d'éducation (26), compte rendu (25), réunions d'équipe (19), avec évaluation faite (18) ou en projet (2). L'information est à la fois orale et écrite, avec utilisation de supports réalisés par les centres eux-mêmes (15) et/ou de documents extérieurs : « 100 Questions », outils de firmes pharmaceutiques, portfolio Apprivoiser, borne interactive… Une cotation est faite 16 fois, dont HDJ (8) et consultation (4). Les partenariats (18 centres répondeurs) sont peu nombreux : MNH (1), firmes pharmaceutiques (7)... Appartenance à un réseau : oui (7), non (21). Enfin le financement est très inégalement assuré : aucun (15 / 21 centres répondeurs), CPAM (1), PHRC (1), firmes… De nombreuses actions d'éducation du patient ont été créées en France, en milieu hospitalier, avec des modalités de mise en œuvre, d'évaluation et de partenariats très diverses et un financement globalement difficile. L'enquête se poursuit. L'évolution réglementaire actuelle doit permettre l'accès des personnes atteintes de maladies chroniques des os et des articulations à l'éducation thérapeutique, conformément aux recommandations de bonne pratique, avec une plus grande concertation de tous les acteurs impliqués ; la section éducation thérapeutique de la SFR favorisera cette dynamique. 28 B.8 EDUCATION THÉRAPEUTIQUE EN IMMUNOTHÉRAPIE INFORMATION ET EDUCATION DU PATIENT S. Viollette – Service de Rhumatologie - CH Le Havre Selon les recommandations de l’HAS de juin 2007, l’Education Thérapeutique représente un ensemble coordonné d’activités animé par une équipe pluridisciplinaire de professionnels de santé et de patients. Ce programme est destiné aux patients et à leur entourage dans le but d’acquérir et de maintenir des compétences en autosoin. Il est mis en œuvre dans un contexte donné pour une période donnée. Le service d’Immunothérapie du GHH situé à au sein du service de médecine de jour, comporte 6 places ouvertes du lundi au vendredi de 8h à 17h. L’équipe est constituée de médecins et de 3 infirmières référentes formées à l’Education thérapeutique. Le service fonctionne avec une présence médicale et une infirmière chaque jour. En 2009 : 666 patients ont été accueillis au titre de la rhumatologie. En plus de cette activité 223 patients ont bénéficiés d’Education Thérapeutique dont les diagnostics les plus fréquents sont : la Polyarthrite Rhumatoïde, la spondylarthrite Ankylosante, le Rhumatisme Psoriasique. Après une entente préalable avec le médecin pour la mise en place du traitement, le patient seul (ou accompagné), rencontre l’infirmière du service. Le programme d’Education Thérapeutique repose sur 3 séances individuelles minimum pour l’élaboration d’un diagnostic éducatif qui comprend une information traitement puis l’apprentissage de la technique d’administration du produit et ensuite une séance ou plus d’observation des acquisitions. Le patient (ou un proche) peut ensuite réaliser les injections à son domicile. L’infirmière dispose de 3 fiches outils qui servent de support aux séances et qui permettent la traçabilité dans le dossier patient. Les patients disposent également dans le service d’un autre outil pédagogique. Il s’agit d’une borne interactive équipée d’un logiciel, comprenant un écran tactile qui assure un complément d’information sur la pathologie et ses manifestations ainsi que des conseils en ergonomie à domicile. Au bout d’un an le patient est revu par le médecin et l’infirmière pour permettre l’évaluation à distance de l’autosoin. Les patients peuvent à tout moment si difficultés, contacter l’infirmière du service grâce aux coordonnées téléphonique qui leur sont remises. Les patients expriment leur satisfaction quant à leur autonomie face au traitement de la maladie chronique et les infirmières au travers de l’Education Thérapeutique assurent pleinement la dimension relationnelle du soin. 29 B.9 ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE POUR LES PATIENTS ATTEINTS DE POLYARTHRITE RHUMATOÏDE AU CHU DE POITIERS C. Guilleux, F. Debiais, E. Solau-Gervais – Service de Rhumatologie – CHU Poitiers Introduction La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie chronique dans laquelle l'information et l'éducation participent à l'amélioration de la qualité de vie. C'est pourquoi au CHU de Poitiers, nous avons débuté en 2008 l'éducation thérapeutique pour ces patients. Patients et Méthodes Les patients sont vus en entretien individuel par l'infirmière pour poser un diagnostic éducatif. Lors de cet entretien, la participation à des séances collectives leur est proposée ainsi que le choix de différents thèmes : « causes de la maladie », traitement de la PR, manifestation d'une poussée, lecture d'une prise de sang, diététique et polyarthrite, l'ergothérapie ou grossesse et PR. Les patients sont regroupés en fonction des thèmes choisis. Trois thèmes sont abordés par séances. La séance collective se déroule avec 5 patients, 2 soignants pendant 2 heures. Le thème « cause de la maladie » est traité à l'aide d'un diaporama. Pour les thèmes : traitement de la PR, manifestation d'une poussée, lecture d'une prise de sang, diététique des jeux de cartes sont remis aux participants. Il est demandé aux patients de trier les cartes et l'échange commence entre les participants et entre participant et soignants. Pour le thème : ergothérapie, l'ergothérapeute vient expliquer les différentes aides possibles pour la PR. Résultats Depuis avril 2008, 34 patients ont été vus en entretien individuel et 20 ont participé à des séances collectives. L'évaluation de l'éducation thérapeutique pour les patients atteints de PR au cours d'une année est satisfaisante sur le questionnaire de fin de séance pour l'ensemble des patients. Par la suite une évaluation de l'impact de cette éducation sur la prise en charge de la maladie et sur son activité est prévue. Conclusion L'éducation thérapeutique dans la PR est très appréciée des patients atteints de PR. Son efficacité sur le pronostic de la maladie reste à démontrer. 30 B.11 ELÉMENTS SUBJECTIFS ET OBJECTIFS DE L’IMPACT D’UNE SÉANCE D’INFORMATION PRÉOPÉRATOIRE AVANT PROTHÈSE TOTALE DE HANCHE O. Ledigarcher*, P. Lantenois*, B. Fernandez*, P. Rodriguez*, O. Synodinos*, F. Bizouard**, O. Rouillon***, D. Hannouche****, R. Nizard*****, A.Yelnik******, L. Sedel******* Service de chirurgie orthopédique et traumatologique - Groupe hospitalier Lariboisière-Fernand Widal - Paris Une réunion d’information (1) avant prothèse totale de hanche a été mise en place depuis plusieurs années dans le service de chirurgie orthopédique et traumatologique (Hôpital Lariboisière AP-HP, Pr L. Sedel). Celle-ci a pour but d’informer le patient afin de lui donner les moyens de devenir « acteur » de la séquence thérapeutique, et de lui permettre de se projeter à court, moyen, long terme avec sa prothèse. Les patients sont conviés à cette séance d’information d’une durée de deux heures, deux à quatre semaines avant la date opératoire, sans critère d’exclusion. Cette séance est fortement recommandée lors des différentes consultations préopératoires mais non obligatoire. En aucun cas, nous ne cherchons à nous substituer à l’information, ni au « consentement éclairé » délivrés par le chirurgien et l’anesthésiste. - Analyse subjective (2) à travers un questionnaire auto-administré de satisfaction (annexe I) rempli par les patients la veille de leur sortie : A deux ans de recul, soit 273 questionnaires validés, ce travail montre que l’indice de satisfaction global par rapport à cette séance d’information est de 99,38% pour les PTH. Les résultats de tous les items sont positifs. Ils nous incitent à continuer dans cette voie, d’autant plus que pour 91,9% des patients, l’hospitalisation est facilitée par cette séance d’information. Ce travail valide l’intérêt de cette éducation préopératoire. Elle informe et sensibilise aux risques de luxation 96,9% des patients qui vont être opérés d’une PTH. - Analyse objective (3) à travers un bilan kinésithérapique de sortie informatisé (annexe II) rempli par le masseur kinésithérapeute la veille de la sortie du service : L’étude porte sur la période de février 2003, date de la mise place de la séance d’information, à août 2007. 152 patients d’un âge inférieur ou égal à 65 ans ont bénéficié d’une prothèse totale de hanche primaire (PTH), couple alumine/alumine, voie de moore, non cimenté pour coxarthrose. La population est d’un âge moyen de 52,48 ans, comportant 78 femmes et 74 hommes, ne présentant aucune comorbidité notable. 101 patients sur 152 ont participé à une séance d’information préopératoire. Les deux groupes sont comparables en termes de sexe, d’âge et de côté opéré. L’analyse de la durée moyenne de séjour (DMS) met en évidence une différence d’une journée entre les patients ayant assisté à cette séance d’information versus patients n’ayant pas assisté. Globalement la douleur que se soit en dehors ou pendant les séances de rééducation est sensiblement diminuée pour les patients ayant assisté à la séance d’information. Le périmètre de marche est également sensiblement plus élevé pour les patients ayant assisté à la séance d’information (celui-ci étant mesuré au moment de la sortie du service). 31 Cette relation nouvelle créée en amont de l’hospitalisation, s’apparente à un contrat passé entre le patient et l’équipe et répond aux nouvelles exigences de l’acteur/patient. De ce fait, une pérennisation est souhaitée par les patients et l’ensemble des professionnels de Lariboisière. Cette séance d’information semble être un outil propre à améliorer les suites postopératoires de cette intervention. 1 Masseur-Kinésithérapeute Centre de Ressources et de Responsabilités de Rééducation (C2R). 2 Cadre supérieure de Santé responsable du (C2R). 3 Médecin attaché en rééducation fonctionnelle Service de chirurgie orthopédique et traumatologique. 4 Chirurgien Service de chirurgie orthopédique et traumatologique. 5 PUPH chirurgien Service de chirurgie orthopédique et traumatologique. 6 PUPH médecin responsable du (C2R). 7 Chef de Service de chirurgie orthopédique et traumatologique. Groupe hospitalier Lariboisière-Fernand Widal AP-HP, Paris. [email protected] (1) O. Ledigarcher, H. Poinot, H. Meziane, P. Lantenois, B. Fernandez, C. Roques, O. Rouillon, R. Nizard, A.Yelnik, L. Sedel. Conception, réalisation et perspectives d’une démarche d’éducation préopératoire des patients avant prothèse totale de hanche. Kinésithér Scient 2006;466:41-50. (2) O.Ledigarcher, H.Poinot, H. Meziane, P. Lantenois, B. Fernandez, P. Rodriguez, C. Roques, M.H. Scapin, F. Bizouard, O. Rouillon, D. Hannouche, R. Nizard, A.Yelnik, L. Sedel. Analyse d’un questionnaire de satisfaction des patients concernant une séance d’information préopératoire avant prothèse totale de hanche ou de genou. Kinésithér Scient 2007;480:5-13. (3) O.Ledigarcher, H.Poinot, P. Lantenois, B. Fernandez, P. Rodriguez, F. Bizouard, O. Rouillon, D. Hannouche, A. Raould, R. Nizard, A.Yelnik, L. Sedel. Impact d’une séance d’information préopératoire avant prothèse totale de hanche, sur la douleur, le périmètre de marche et la durée moyenne de séjour (DMS). Kinésithér Scient 2009;496:35-39. 32 ANNEXE I Questionnaire de satisfaction Service de chirurgie orthopédique et traumatologique Professeur L. Sedel Hôpital Lariboisière AP-HP Vous avez assité avant votre intervention à une consultation préopératoire assurée par les masseurs-kinésithérapeutes du service. Celle-ci a pour objectifs d’expliquer la durée, le déroulement de votre séjour et les modalités de votre rééducation. Afin de nous permettre d’améliorer cette consultation, merci de répondre aux questions suivantes : Cette consultation vous a-t-elle permis de diminuer votre appréhension face à l'acte chirurgical ? oui non Cette consultation a-t-elle repondu aux questions que vous vous posiez ? oui non Si non, lesquelles ? Si non lesquelles Depuis cette consultation, avez-vous effectué des modifications dans votre habitation ? oui Si oui, lesquelles ? non Si oui lesquelles La présentation vous a-t-elle semblée : Très compréhensible Compréhensible Peu compréhensible Incompréhensible Globalement, êtes vous : Très satisfait Satisfait Peu satisfait Non satisfait Cette consultation vous a-t-elle permis, pendant votre hospitalisation, de diminuer votre appréhension concernant votre douleur ? oui non ne sait pas Cette consultation vous a-t-elle permis, pendant votre hospitalisation, de mieux appréhender la rééducation (exercices, marche, escaliers) ? oui non ne sait pas Si vous avez été opéré d’une Prothèse Totale de Hanche , cette consultation vous a-t-elle permis d’être plus vigilant concernant les mouvements luxants ? oui non ne sait pas Pensez vous que cette consultation a facilité la période de votre hospitalisation ? oui non ne sait pas Nous vous remercions d’avoir répondu à nos questions. Les kinésithérapeutes du service. 33 PTH PTG ANNEXE II (bilan kinésithérapique de sortie) SERVICE DE CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE PROFESSEUR L. SEDEL HOPITAL LARIBOISIERE - AP-HP BILAN KINÉSITHERAPIQUE DE SORTIE DU SERVICE APRES PROTHESE TOTALE DE HANCHE N° DE DOSSIER N° DE DOSSIER Nom Du M.k. Ayant Réalisé Le Bilan TÉLÉPHONE : 01 49 95 .. .. DATE DE RÉALISATION DU BILAN NOM DU M.K. AYANT RÉALISÉ LE BILAN DATE DE RÉALISATION DU BILAN NOM NOM PRÉNOM PRÉNOM DATE DE NAISSANCE DATE DE NAISSANCE Sedel NOM DU CHIRURGIEN DATE DE L'INTERVENTION Nizard AGE Bizot AGE Autre... DATE DE L'INTERVENTION TYPE DE FIXATION DE LA PROTHÈSE VOIE D'ABORD VOIE DE MOORE VOIE DE HARDINGE TROCHANTÉROTOMIE Autre... MODALITES DE SORTIE DU SERVICE DROIT COTÉ OPÉRÉ GAUCHE COUPLE DE FROTTEMENT COTYLE CIMENTÉ COTYLE NON CIMENTÉ PIECE FÉMORALE CIMENTÉE PIECE FÉMORALE NON CIMENTÉ ALUMINE/ALUMINE ALUMINE/PE MÉTAL/PE Autre... CRRF DOMICILE+KINESITHERAPIE AMBULATOIRE DOMICILE+AUTO-REEDUCATION DOMICILE SANS REEDUCATION AUTONOMIE TOTALE SI RETOUR A DOMICILE PATHOLOGIES ASSOCIEES OUI NON OUI NON SI OUI SI OUI PATHOLOGIES ASSOCIEES 1. DOULEUR : DOULEURÀSPONTANÉE COTATION J1 PENDANT LA RÉÉDUCATION DOULEUR PENDANTÀLA COTATION J1 RÉÉDUCATION COTATION À J1 SPONTANÉE COTATION J+1 DOULEUR COTATION ÀPENDANT LA SORTIE DOULEUR PENDANT LA RÉÉDUCATION COTATION À LA SORT LA RÉÉDUCATION COTATION À LA SORTIE SPONTANÉE COTATION À LASPONTANÉE SORTIE LOCALISATION PLI INGUINAL FACE EXTERNE GENOU Autre... DIURNE NOCTURNE QUAND ? 2. CONTRACTILITÉ MUSCULAIRE : INTERMITTENTE CONTINUE QUADRICEPS ISCHIO JAMBIERS ABDUCTEURS DE HANCHE SPONTANÉE PROVOQUÉE FLÉCHISSEURS DE HANCHE GRAND FESSIER 3. MOBILITÉ : PASSIVE ACTIVE MOBILITÉ PASSIVE ABDUCTION DEGRÉS MOBILITÉ ACTIVE ABDUCTION DEGRÉS - ABDUCTION DEGRÉS - ABDUCTION DEGRÉS MOBILITÉ PASSIVE FLEXIONDEGRÉS DEGRÉS - FLEXION FLEXUM DE HANCHE OUI 4. MARCHE : NON CANNES ANGLAISES APPUIS AUTONOMIE DANS LES ESCALIERS PERIMETRE DE MARCHE (en mètres) MOBILITÉ ACTIVE FLEXION DEGRÉS - FLEXION DEGRÉS 0 1 2 COMPLET OUI NON PERIMETRE DE MARCHE en mètres 5. REMARQUES : REMARQUES 34 PARTIEL SANS B.12 DISPOSITIF D’ANNONCE EN RHUMATHOLOGIE S. Viollette – Service de Rhumatologie - CH Le Havre Le dispositif d’annonce représente la mesure 40 du plan cancer 2003-2007. il s’appuie sur deux modalités : l’une médicale qui comporte l’annonce du diagnostic du cancer et l’émission d’un plan personnalisé de soin remis au patient, en lien avec un rendez vous de consultation pluridisciplinaire ; la deuxième modalité repose sur un temps d’accompagnement soignant. Le service d’hospitalisation de rhumatologie est composé de 14 lits accueillants des patients pour lombalgies, dorsalgies pour lesquels un bilan va révéler des métastases osseuses et la nécessité de rechercher le cancer primitif. Le deuxième profil de patients est ceux atteints de myélome. Pour ces 14 patients, 2 infirmières et 2 aides soignantes sont présentes par jour. A la confirmation du diagnostic, le médecin rencontre le patient accompagné de l’infirmière en présence de la famille si le patient le souhaite. En fin de visite ou lors des transmissions, une plage horaire est définie. Le rendez vous figure sur une fiche au niveau de la planification murale. La famille est informée par le cadre ou l’infirmière de ce rendez vous. L’entretien se déroule en chambre seule si le patient n’est pas mobilisable où dans le salon avec les familles. L’infirmière qui assiste à cet entretien intervient pour aider à la reformulation, pour un complément d’informations thérapeutiques ou socio-économiques. L’infirmière retransmet la synthèse dans les transmissions ciblées du plan d’annonce. Une prochaine rencontre peut être proposées au patient dans les jours suivants. Cette organisation facilite l’expression du patient, elle permet au soignant de prioriser les soins de support et d’avoir une connaissance partagée des soins. 35 B.13 L’ANNONCE DU DIAGNOSTIC D’UNE MALADIE RARE M-H Boucand * médecin MPR Médecin attaché de l’Association Françaises des Syndrome d'Ehlers-Danlos - Tours L’annonce du diagnostic d’une maladie rare provoque de façon surprenante, dans un premier temps, un effet de soulagement indépendamment de la gravité du diagnostic posé. Le contexte dans lequel arrive l’annonce peut expliquer cette réaction paradoxale initiale. Une hypothèse est proposée pour appréhender la valeur symbolique du nom de la maladie associé au diagnostic. Celui-ci serait vécu avec la force d’une véritable « nomination » porte d’entrée dans un nouveau statut social, familial et personnel. * auteur de "Dire la maladie et le handicap, de l'épreuve à la réflexion éthique" dans la collection Espace Ethique d'Emmanuel Hirsch chez Vuibert 36 ASSOCIATION FRANCAISE DE LUTTE ANTI-RHUMATISMALE RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE D O U L E U R S - F R I B R O M Y AL G I E T R AI T E M E N T S D E L A D O U L E U R 37 C.2 EVALUATION DE LA POSTURE CHEZ LES FIBROMYALGIQUES G. Di Mascio, C. Grancher – AFF – Ourville en Caux Introduction La Fibromyalgie est un syndrome difficile à diagnostiquer. Le Collège Américain de Rhumatologie (ACR) retient le diagnostic de fibromyalgie chez les patients qui ont souffert plus de trois mois, sans anomalie biologique ou organique pouvant expliquer les symptômes. Cela nécessite la constatation de l’existence de douleurs provoquées avec un dynamomètre de compression, à moins de quatre kilos, sur au moins 11/18 point de Yunus. But Cette étude a essayé de déterminer s’il existe une posture spécifique chez les fibromyalgiques en comparaison avec la population témoin. Méthode Utilisation d’un dynamomètre de compression, pour mesurer la tolérance à la douleur sur les points de Yunus et un dispositif d’imagerie 3D par stéréoscopie, analysant la position de l’ensemble de points caractéristiques du corps, segments par segments, de face, en coupe, de profil et de dos. 219 patients adressés pour fibromyalgie entre 2006 et 2008 ont bénéficié d’un test de mesure de la douleur avec un dynamomètre de compression et ont bénéficié d’une évaluation de leur posture en 3D. Les patients ont été invités à regarder une cible à cinq mètres, à piétiner quelques instants sur place de façon à se retrouver dans une position aussi confortable et fonctionnelle que possible. Résultats Groupe 1 (sujets >= 11 points douloureux à moins de quatre kilos) 60% (64/106) qui présentaient les critères de la fibromyalgie selon l’ACR reculent la tête et les épaules, comparé au groupe témoin. Le recul moyen est de 55 mm au niveau de la tête 33 mm au niveau des épaules. Le recul est de 1,7 écart type. Il n’y avait pas de différence au niveau du bassin. Groupe 2 (sujets <11 points douloureux à moins de quatre kilos) 9% (10/113) qui ne présentaient pas les critères de la fibromyalgie selon l’ACR reculent la tête et les épaules. Les deux groupes sont différents 1° de liberté Chi2=32,94 Conclusion Les analyses posturographiques en trois dimensions participent à l’amélioration du diagnostic de la fibromyalgie. Le recul du haut du tronc peut compenser une surcharge pondérale. Le recul du haut du tronc peut être la conséquence d’une rétroversion du bassin ou d’autres particularités biomécaniques. Les patients émotifs adaptent leur posture en reculant la tête et les épaules. Le Pr Henri Laborit montre en 1973 que les émotions s’accompagnent d’une modulation du tonus. Bibliographie Wolfe F, Smythe HA, Yunus MB, Bennet RM, Bombardier C, Goldenberg et Al, The American College of Rheumatology 1990, criteria for the classification of fibromyalgia, Report of the multicenter criteria committee, arthritis rheum, 1990 ;33 :160-72 Laborit H (1973). L’inhibition de l’action, ed Masson 38 C.3 PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR CHRONIQUE DU FIBROMYALGIQUE PERCEPTION QUALITATIVE ET ATTENTES DES MALADES A L’EGARD DES CURES THERMALES C. Robert - Fibromyalgie France - Paris Une enquête a été réalisée au printemps 2009 par Fibromyalgie France en partenariat avec le Conseil National des Exploitants Thermaux - C.N.E.T.H. et a été présentée dans le cadre des Journées d’Automne lors des 2ème Symposium Européen de Recherche Thermale et 3ème Rencontres Internationales de l’Institut du Thermalisme en novembre 2009 à Dax. Cette enquête avait pour objectif de mesurer la perception qualitative et les attentes des fibromyalgiques à l’égard des cures thermales. Deux questionnaires furent mis en ligne : l’un destiné aux fibromyalgiques ayant déjà effectué une cure = 127 réponses et dont on peut synthétiser les éléments suivants : • • • • • • • Il s’agit d’une majorité féminine, inactive (en raison de la maladie) ayant eu une cure prescrite pour fibromyalgie à la demande du médecin Moins d’une cure/2 a été efficace à 6 mois, mais plus que les médicaments, notamment sur la douleur et entraînant donc la réduction de consommation d’antalgiques Les répondants souhaitent des cures plus fréquentes, mais il existe un frein économique L’attente générale en termes d’écoute, et de compétence des soignants en matière de douleur et qualité de vie est importante Les fibromyalgiques sont par ailleurs attachés aux massages, à l’aquagym, à la gestion du stress, à la rééducation à l’effort Il existe une attente forte en matière d’éducation sur la douleur, le sommeil, ainsi que sur la reconnaissance par l’entourage Au total, la cure est perçue comme de la médecine naturelle, complémentaire, globale, sans effets secondaires et l’autre destiné aux fibromyalgiques n’ayant jamais effectué de cures = 252 réponses dont on peut résumer les résultats de la façon suivante : • • • • • Il s’agit d’une population plus féminine, plus jeune, plus active que l’échantillon « curistes » Le même crédit est accordé aux mêmes sources d’information sur les cures thermales Une perception d’efficacité est toutefois plus importante que chez les curistes, avec un effet situé cependant plus sur la diminution de la fatigue que sur la consommation médicamenteuse. Il n’existe pas de refus de principe de la cure thermale mais des inquiétudes sur le prix et sur le risque d’aggravation de la fatigue. Globalement (autres résultats de l’enquête), on constate des attentes similaires entre les deux échantillons concernant l’écoute, la douleur, la qualité de vie, et la consommation médicamenteuse). Globalement, chez les curistes les réponses recueillies permettent de préciser les effets ressentis après une cure ainsi que les compléments d’intervention attendus de la médecine thermale. Pour les non-curistes, les réponses montrent le besoin d’information des patients mais également les attentes fortes à l’égard d’une prise en charge non médicamenteuse. 39 C.4 PRISE EN CHARGE GLOBALE DU FIBROMYALGIQUE : AGENDA JOURNALIER EXPERIMENTAL APPLIQUE EN MILIEU HOSPITALIER C. Robert - Fibromyalgie France - Paris Pour prendre en charge précocement la douleur chronique, il faut tout d’abord la reconnaître, l’identifier. Expliquer sa perte de qualité de vie provoquée par la douleur chronique est complexe, voire difficile, pour le patient. Parler de la prise en charge de la douleur chronique, c’est aussi parler de fatigue et de dépression réactionnelle dont peut aussi souffrir un douloureux chronique. Prendre en charge la douleur dans les trois mois, et au plus tard six mois après l’apparition des premières douleurs, est essentiel pour éviter la chronicité. Constatant la difficulté des malades à communiquer avec leur médecin, une équipe de bénévoles de notre association a élaboré un document nommé ici « Agenda Journalier » évaluant leurs différents états de douleur, de fatigue, de mobilité, et leurs troubles du sommeil conduisant à une perte de qualité de vie significative, mais très difficile à objectiver auprès de leur médecin traitant. Dans sa phase initiale : L’objectif principal de cet agenda journalier expérimental - prenant en compte le malade dans ses 3 dimensions OPE : «Organe, Personne, Environnement» -, est de « déceler » rapidement une hypothèse ou un diagnostic de douleur chronique, quelle que soit la pathologie d’origine de la douleur, le second objectif étant bien entendu, pour le médecin généraliste, de poser dans les meilleurs délais un diagnostic différencié, et, si nécessaire, d’envoyer le douloureux chronique faire un bilan complémentaire. Ou bien, dans le cadre d’une douleur chronique identifiée, d’évaluer précocement les différents symptômes ressentis par le malade avec en parallèle les évènements extérieurs qui peuvent avoir un impact sur sa qualité de vie. Cet outil vise aussi à améliorer la communication entre patient et praticien, permettant à ce dernier d'accéder à de nombreuses informations dans un minimum de temps. De plus, il permet également de rendre visible et lisible la douleur chronique et ses conséquences, non seulement vis-à-vis du corps médical, mais aussi auprès de son entourage. Et enfin, cet agenda permet aussi, par une «autoévaluation» à laquelle le malade accepte de se livrer, de « faire des constats » visant à objectiver sa douleur chronique pour une amélioration de sa prise en charge et de sa qualité de vie au quotidien. Evaluation : Cet agenda journalier a été présenté en 2009 au Ministère de la Santé dans le cadre du Plan pour l’amélioration de la qualité de vie des patients atteints de maladies chroniques, groupe 1 : « Programmes d’accompagnement personnalisé et éducation thérapeutique ». Son application en milieu hospitalier : Cet agenda fait l’objet, depuis janvier 2010, d’une application en milieu hospitalier, intégrée dans un « projet-pilote de prise en charge de la fibromyalgie». Il accompagne le fibromyalgique tout au long de son hospitalisation, en complément d’un outil d’évaluation expérimental de la perte d’autonomie et de qualité de vie du douloureux chronique fibromyalgique. Ce projet-pilote est conçu et mené par une équipe pluridisciplinaire en partenariat avec Fibromyalgie France. 40 C.5 MEILLEURE PRISE EN CHARGE SUR LA FIBROMYALGIE C. Grancher - AFF - Ourville en Caux L’Association Française des Fibromyalgiques est une Association agréée par le Ministère de la Santé. Date de création de l’A.F.F. (1995) Affiliée à l’AFLAR, membre du C.A. INSERM, Maladie Rares, Coordination du Handicap, membre du C.A. de NORMANDOS Hôpital la MUSS à EVREUX, convention avec l’Hôpital Général du HAVRE, travail de terrain et animation en cure thermale. Définition de la F.M. : la F.M. est un syndrome caractérisé par des douleurs diffuses, durables plus de 3 mois et non expliquées par une autre étiologie de polyalgie. Associée très fréquemment à des troubles de sommeil, une fatigue générale et une fatigabilité musculaire et par des manifestations fonctionnelles variées. Avec un examen clinique normal en dehors de points douloureux à la palpation. Caractéristiques de la douleur : la F.M. la perçoit comme musculaire, tendineuse ou articulaire. Il peut s’agir de tensions musculaires, de brûlures, de paresthésies. La douleur fluctue en intensité et en localisation. Elle est majorée par certains facteurs : Conditions climatiques, les efforts physiques excessifs, les gestes répétitifs, l’inactivité et en particulier le maintien prolongé dune position et enfin les facteurs de stress. Examen clinique : l’examen clinique est normal en dehors des points douloureux.. Ces points doivent être douloureux et non pas simplement sensibles entraînant une grimace ou un mouvement de retrait de la part du patient. Les personnes ayant des douleurs claires : il s’agit d’une F.M. isolée. Les personnes qui ont d’autres syndromes souffrent de F.M. concomitante et ou dépressive. Traitements médicamenteux : il n’existe aucun traitement spécifique pour la F.M. Traitements non médicamenteux : grâce au dispositif S.A.M. 3D et à la mesure de la douleur avec le dynamomètre de compression, il est actuellement possible d’affirmer le diagnostic de la F.M. et de mieux prendre en charge cette affection ; le seuil de la douleur passe de 6,5 à 1,5 en 8 séances réparties sur trois mois, et la qualité de vie passe de médiocre à bonne. Information : il est nécessaire d’apporter au F.M. quelques explications simples, lui décrire la nature certes chronique, parfois invalidante mais bénigne de cette affection, que ses douleurs sont majorées en situation de stress, un repli sur soi, qu’il faut chasser les pensées négatives, le maintien dune activité physique est primordial, avec entraînement progressif et régulier exercices d’étirements réalisés quotidiennement associés à des exercices de respiration profonde, les thérapies cognitives comportementales permettent de modifier de façon durable les comportements, reprendre confiance de ce soi que l’on a perdu et réhabiter ce corps de chair qu’on a oublié. Conclusion : la F.M. est aujourd’hui bien établie, le traitement doit faire appel à une prise en charge pluridisciplinaire. Un succès thérapeutique durable ne peut être obtenu que moyennant la participation active du patient. La F.M. n’est pas une maladie mais un dysfonctionnement. 41 C.6 ETUDE PROSPECTIVE OUVERTE DE LA RELAXATION DANS LA FIBROMYALGIE S. Perruquaud, L. Fingonnet, P. Bertin, R. Treves, C. Bonnet, P. Vergne-Salle Service de Rhumatologie - CHU Limoges La fibromyalgie (FM) est un syndrome caractérisé par des douleurs musculo-squelettiques diffuses, d’origine inconnue, associées à des plaintes fonctionnelles multiples et un examen clinique normal en dehors des points douloureux péri articulaires et rachidiens. La FM représente 2 à 5% des consultations de médecine générale. Elle est de 10 à 25% des consultations en rhumatologie. Il existe une prédominance féminine de 80 à 90%. But de l’étude : notre étude a pour but de rechercher les effets de la relaxation sur la douleur, la qualité de vie et l’anxiété sur un an auprès de malades souffrants de fibromyalgie. Méthode : dans un premier temps, il s’agit d’un programme d’entraînement à la relaxation (méthode SCHULTZ). Elle se déroule sur10 semaines avec une séance hebdomadaire et ensuite quotidienne au domicile sur 4 semaines. L’évaluation clinique porte sur l’ÉVA (échelle visuelle analogique) douleur, mesure de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque avant et après séance, questionnaires d’impact de la fibromyalgie (QIF), de qualité de vie (SF36), d’anxiété de SPIELBERGER (YA) à l’inclusion, à M1 M3, M6 et M12. L’évaluation sur la progression de la relaxation porte sur le relâchement du tonus musculaire, l’amplitude respiratoire, sont faites par le relaxateur. Résultats : 17 femmes fibromyalgiques sont incluses, d’âge moyen :52,3 ans, suivies 1 an. Pour l’évaluation clinique, deux points viennent en exergue : 1° une amélioration de l’ÉVA douleur. Nous observons une diminution systématique de l’EVA en fin de séance avec une amplitude moyenne de 13 .8mm. Cette progression perdure jusqu’à M12 de16.2 mm ; soit 9 patientes sur 17 ont baissé leur EVA de plus de 30% dont 7 de plus de 50%. 2° une diminution de l’anxiété plus significative à M3 de 7.3 points (correspond au suivi hospitalier) même si l’effet hospitalier s’atténue l’anxiété reste inférieure à M12. Nous observons également une amélioration globale sur la qualité de vie aussi bien sur la composante mentale que physique, et une diminution des constantes comme la tension artérielle et la fréquence cardiaque. Pour l’évaluation de la progression de la relaxation, nous signalons d’abord une implication très active des patientes, et parallèlement à la diminution de la douleur et de l’anxiété, nous notons une amélioration de la qualité de vie; une dynamique positive (exercices physiques, resocialisation) et une capacité d’introspection. Discussion : comme le montrent les études de KEEL 1998, FORS, 2002 et enfin BARCELLOS de SOUZA en 2007, nous remarquons une diminution de la douleur et une amélioration globale de la qualité de vie. Ceci nous semble en accord avec les constats de MELZACK et WALL 1989. Deux études de notre équipe (PERRUQUAUD, 2006, et MOTHE, 2008) renforcent ces résultats, à savoir; reprise de confiance, amélioration de la qualité de vie, diminution de l’anxiété, amélioration de l’humeur, coping. Conclusion : l’étude montre les effets de la relaxation sur la douleur et l’anxiété chez les personnes fibromyalgiques. L’avantage des approches non pharmacologiques est de rendre la personne actrice dans sa prise en charge et de la mettre en situation de réussite. 42 C.7 EST-CE QUE JE ME CONNAIS DANS MON CORPS ? DANS MA TÊTE ??? UNE QUESTION QUE CHACUN PEUT SE POSER ! M. Panek - Sophrologue Clinique et Sophrologue du sport - Bordeaux Aujourd’hui, il existe de nombreuses techniques pour que la personne, quelle qu’elle soit, tente d’apprendre ou de réapprendre la mobilité de son corps. Mais ces techniques sont-elles assez à l’écoute, au regard, à la perception… de « l’autre » ? Les prises en charge sont nombreuses pour appréhender le corps souffrant, malheureusement une fois terminée, que reste t-il? Une fois livrées à elles mêmes, les personnes ne rencontrent-elles pas quelques difficultés ne se sentant pas prêtes à continuer ! Aujourd’hui pourtant, il existe une technique permettant même, au moment venu, de s’inscrire dans un club. En effet, elle permet de dynamiser de façon positive les qualités et les ressources de la personne. Nous savons que le schéma corporel s’édifie chez l’homme à partir d’impressions tactiles, kinesthésiques, de données visuelles, auditives et de sensations musculaires. Alors pourquoi ne pas faire fusionner l’apprentissage du schéma corporel aux émotions vécues? Eprouvant toute notre vie l’unité de notre corps, notre image corporelle perceptible et ressentie ne se forge qu’avec notre vécu affectif, émotionnel, psychosocial… Si l’identité de la personne, même malade, est inscrite dans sa mémoire, elle est donc marquée dans son propre corps. L’image du corps d’une personne en souffrance est faussée, une dévalorisation narcissique naît. Travailler sur un enchaînement de techniques, visant à mobiliser les capacités et ressources potentielles, permet de renforcer les structures saines de la personnalité. Grâce à la Sophro/sport, adaptée la personne souffrant sera susceptible de retrouver geste et mobilité du corps mais surtout intégrité. Technique basée sur le regard, l’écoute, le geste simple efficace car ressenti, contrôlé, articulé et intériorisé mentalement. Elle apprend à chacun à s’identifier, se situer, se repérer, se tolérer dans l’immobilisme comme dans le mouvement, à respecter ses limites surtout à se respecter, avoir une écoute différente de soi, aérer son corps et sa tête ainsi redécouvrir ce sentiment de confiance en soi, en « l’autre », s’interroger sur un bien-être corporel et mental. Mélange entre gestualité et intériorisation mentale, cette technique permet à la personne d’appréhender et de mieux s’approprier son corps (dans l’espace…), prendre des repères physiologiques (respiration…), techniques (mécanisation d’un geste…) et mentaux (plaisir, bienêtre…). Technique qui permet et surtout permettra de vaincre la peur du regard de l‘autre, d’être à sa propre écoute, sa connaissance et reconnaissance. L’objectif étant de faire « reculer l’incapacité » en prenant conscience et « augmenter l’autonomie » en prenant plaisir. Ainsi, l’évidence est que ce bien-être transparaît, transpire amenant revalorisation auprès de tous mais surtout auprès de soi-même. 43 C.8 LE « TOUCHER-MASSAGE » DANS LES SOINS EN RHUMATOLOGIE P. Auclair, C. Gallais et l’équipe soignante du service de rhumatologie - CHU Rennes En tant que soignants nous sommes confrontés, dans notre pratique quotidienne, au corps de l'autre. Nous nous interrogeons sur le sens du toucher dans la relation soignant-soigné. Le Larousse définit le toucher comme : « Mettre sa main, ses doigts au contact de quelque chose, de quelqu'un ». L’enjeu des soignants est d’appliquer le toucher dans son aspect thérapeutique sans pour autant le dissocier de son aspect humain. Comment dans les soins quotidiens en rhumatologie gérons-nous et mettons-nous en application ce toucher-massage ? Dans le cadre du projet de formation du pôle locomoteur, une grande partie de l’équipe de rhumatologie du CHU de Rennes a bénéficié de la formation : « le toucher dans les soins de confort » (formation institutionnelle). L’objectif de cette formation est de développer la communication non verbale, en particulier à travers le toucher, le contact physique devenant un support de soin dans les pratiques quotidiennes. Les agents ont bénéficié de trois jours de formation et une formatrice de l’IFDEC est venue une journée dans l’unité pour accompagner les soignants sur le terrain, les conforter dans leur pratique et les aider à relativiser la notion du temps. Dans leurs soins quotidiens, les soignants proposent du toucher-massage. Cette nouvelle offre de soins adaptée à la ou les problématiques du patient permet d’optimiser les soins de confort, favorise la détente et l’apaisement avant un geste technique, modifie la perception de la douleur. Le toucher devient support de communication et crée un contexte relationnel sécurisant et apaisant pour le patient. Il est important pour les soignants de pouvoir échanger sur leur vécu du contact corporel, sur leur façon de gérer leur ressenti et leurs réactions. Ils prennent conscience de leurs capacités et de leurs limites à être en relation par le contact physique. D’intégrer le toucher permet une approche multidimensionnelle de la personne, incluant les interactions des dimensions physiques et psycho émotionnelle. Les soignants apprennent à suggérer, proposer un soin, un geste et non l’imposer. 44 ASSOCIATION FRANCAISE DE LUTTE ANTI-RHUMATISMALE RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE H AN D I C AP E T T R AV AI L 45 D.1 MALADIES OSTÉO-ARTICULAIRES ET MAINTIEN EN EMPLOI : UNE CONDUITE DE PROJET CENTRÉE SUR LE TRAVAIL RÉEL S. Libgot, G. Goudet-Lunel – Centre de la Tour de Gassies – Bordeaux Le maintien en emploi des travailleurs victimes d’affections rhumatologiques chroniques évolutives nécessite un accompagnement pluridisciplinaire dès les premiers moments da la prise en charge en Centre de médecine physique et de réadaptation. La démarche précoce de réinsertion socioprofessionnelle développée par l’Association COMETE France et mise en œuvre au Centre de la Tour de Gassies permet d’anticiper la survenue de situations de handicap au travail à la fin de la prise en charge rééducative. Cette action permet d’inscrire l’insertion sociale et professionnelle des malades comme une priorité au même titre que les traitements médicaux, et ceci par la mise en place dans les services de soin d’une démarche pluridisciplinaire spécifique regroupant différents compétences (médecin, ergonome, ergothérapeute, assistant(e) de service social, psychologue,…). Cette action pluridisciplinaire coordonnée permet la prise en compte des situations réelles de vie au travail et hors travail dans le projet d’insertion des malades, en lien avec les partenaires extérieurs au Centre (aidants naturels, services sociaux, médecin de santé au travail, caisse de sécurité sociale, maisons départementales des personnes handicapées, entreprise…). Partant de constats basés sur des exemples concrets, cet exposé insiste sur la nécessité de la mise en place d’une conduite de projet pour favoriser une cohérence des actions et une temporalité nécessaire pour agir sur les organisations de travail dans le cas de travailleurs dont les conséquences de la maladie ne sont pas toujours visibles pour l’entourage. 46 D.2 COMPTE-RENDU DE LA CONFERENCE D'AUTOMNE EULAR PARE EN ESTONIE ( 6-8 novembre 2009 ) F. Alliot-Launois, C. Cardon – AFLAR Paris Cette année, l’AFLAR était représentée par Françoise Alliot-Launois (en qualité de soignante, CS Service de Médecine Physique et Réadaptation, Hôpital Pitié Salpêtrière) et Claire Cardon (comme patiente) Nous avons été extrêmement bien accueillies à Tallin, après une brève escale à Helsinki prolongée par une tempête de neige. La neige nous a rejointes dès le lendemain : c’était le début de la saison hivernale. Nous avons rencontré la délégation estonienne, nos amis belges, suisses et luxembourgeois ainsi que ceux de toute l’Europe y compris des représentants d’associations russes. Françoise a participé au vote tandis que je visitais le Service de Rhumatologie de l’hôpital Magdalena de Tallin : comme nous, tendance à aller vers l’ambulatoire ; 26 lits de long ou moyen séjour dont 10 de fermés pour cause de crise économique et prise en charge importante des malades : importance de la luminothérapie, existence d’une salle consacrée aux soins de pédicurie (pour éviter les mycoses surtout). Nous avons travaillé dans le cadre de tables rondes afin de relever les besoins socioprofessionnels des patients souffrant de rhumatismes et les méthodes à mettre en place dans nos pays, pour nous la France, pour convaincre les entreprises françaises d’embaucher les patients en situation de Handicap. Des outils comme courrier au chefs d’entreprises et aux DRH, vidéo de patients à leur postes de travail, expositions, sont déjà dans certains pays utilisés comme vecteurs de ce message que nous devons transmettre. Nombreux ateliers dont l’un animé par une responsable du British Mail avec des mots que nous n’avons pas l’habitude d’entendre chez nous en matière d’insertion professionnelle pour les handicapés : ROI : Return On Investment ; business is business !!! Contrairement à la France où l’Etat pénalise les employeurs par des taxes afin d’encourager l’embauche des personnes handicapées (cf. AGEFIPH), nous avons ressenti une réelle prise en compte de l’intérêt du bénéfice pour l’entreprise de l’emploi et le respect des compétences des personnes handicapées : elles sont non pas une obligation pour l’employeur mais un véritable partenariat et constituent une richesse pour l’entreprise. Excellentes interventions également sur l’adaptation au poste de travail, l’importance de l’ergothérapie ponctuées de nombreux exemples concrets, photos à l’appui dont des idées à prendre pour nos prochaines interventions. Quant aux posters, les points de vue étaient tous différents mais très bien ciblés. Le gagnant était notre ami belge qui exerce la profession de vétérinaire. Le prochain congrès se tiendra à Rome en juin sur ce même thème d’insertion professionnelle ou sociale des malades souffrant de pathologies rhumatismales. Dans un an, ce congrès se tiendra à Berlin. 47 D.3 TEMOIGNAGE D’UNE PATIENTE ATTEINTE DE SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE V. Fox-Tarsac - AFLAR - Paris 40 ans, vétérinaire libérale lorsque la maladie s’est déclarée, j’ai dû arrêter un métier qui était une réelle passion du jour au lendemain ! 7 ans plus tard, après avoir lutté 4 ans pour la reconnaissance de la maladie puis 3 ans pour trouver un traitement, 1 an pour avoir une reconnaissance de Handicap, quels sont les débouchés qui s’offrent à moi ? Comment allier ma maladie et un travail à hauteur de mes diplômes ? Quelles formations complémentaires peuvent m’aider ? Quels organismes peuvent me venir en aide ? Enfin, quelles sont les limites de la loi handicap « de l’égalité des chances » qui ne sont certainement pas égales ? Pour finir, faut-il taire ou dire son handicap, quels sont les avantages et les inconvénients dans les deux cas ? 48 ASSOCIATION FRANCAISE DE LUTTE ANTI-RHUMATISMALE FORUM GRAND PUBLIC 49 E.4 SPORT ET ARTHROSE F. Alliot-Launois - Service de Médecine physique et Réadaptation - Hôpital Pitié Salpêtrière - Paris La pratique régulière d’une activité physique est maintenant reconnue comme faisant partie intégrante de la prise en charge du handicap, des maladies chroniques et dégénératives. En Rhumatologie, le maintien d’un certain niveau d’activité physique est efficace contre les effets délétères des rhumatismes sur le squelette et les structures de l’appareil locomoteur mais aussi sur d’autres structures viscérales et mentales. Des questions majeures se posent : quels programmes d’activité physique pour la personne présentant de l’arthrose ? Comment éviter des exercices erronés ? Quels bénéfices peut on attendre ? Enfin, l’activité sportive voire le sport de compétition sont ils compatibles ? Ces questions et réflexions seront présentées lors de la communication. Chez un sujet qui présente déjà des facteurs de risque de survenue d'une arthrose ou qui souffre déjà d'arthrose, il est bon d'être correctement informé sur certains points : • • • • • L'activité sportive doit être pratiquée avec modération et progressivement, en s'adaptant aux performances actuelles du pratiquant. Il faut en particulier faire attention au cas où l'on souhaite reprendre un sport après une longue période d'arrêt. C'est là que se produisent le plus souvent les lésions tendineuses ou articulaires. Avant de commencer l'activité proprement dite, il faut faire une préparation musculaire, car un muscle chaud est plus apte à réaliser un mouvement correct et à bien répartir les contraintes sur l'articulation. De même à la fin de l'activité, il faut détendre les muscles qui ont travaillé en faisant quelques mouvements de stretching. Il faut savoir adapter son activité en fonction de la douleur ou de la gêne ressentie, lorsque le sport est pratiqué. Ainsi, la survenue d'une douleur doit faire vérifier si le geste est correctement exécuté, et de toute façon doit amener à moduler l'activité en particulier en respectant des phases de repos. Lorsque l'arthrose est installée et déjà importante, il est utile de choisir les sports les moins générateurs d'arthrose. C'est à dire éviter les changements d'appui brutaux et les réceptions violentes. Il vaut mieux donc porter sa préférence sur les sports tels que le cyclisme, la natation, la marche et la randonnée. Le sport d'intensité raisonnable n'est pas considéré comme une cause d'arthrose. Il y a bien des modifications radiologiques des articulations plus fréquentes chez les sportifs (ostéophytes = collerettes et becs osseux déformant les rebords des articulations) mais l'épaisseur du cartilage n'est pas modifiée. Dans notre expérience, il semble plutôt que ce soit l'arrêt du sport qui puisse entraîner une arthrose rapide, comme si la disparition des contraintes brèves mais sévères induites par le sport n'incitait plus le cartilage à s'auto réparer. Le sportif accuse alors à tort le sport qu'il a pu faire jeune alors que c'est en fait la décennie d'inactivité récente qui est le vrai responsable. Par ailleurs, quand une arthrose est apparue, les sportifs tolèrent mieux leur arthrose que les sédentaires. En l'absence de crise douloureuse sévère bien sûr. Ce qu'il faut retenir: une articulation portante (hanche, genou, cheville) ne doit pas être sous pression en permanence. Par contre l'activité physique de loisir dérouille l'articulation, entretient votre musculature, et stimule la réparation de votre cartilage. Préférez les activités en décharge comme la natation ou la gymnastique au sol, le yoga ou la gymnastique chinoise Tai Chi. Mais le 1er critère pour choisir un sport d'entretien est que ça vous plaise (pour que les bonnes résolutions ne finissent pas au placard), le 2ème critère est que vous soyez à l'aise pour le faire et que ce sport ne provoque pas de douleurs articulaires ni de gonflement de l’articulation. 50 ASSOCIATION FRANCAISE DE LUTTE ANTI-RHUMATISMALE RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE F O R U M D E S AS S O C I A T I O N S D E P AT I E N T S 51 F.1 AFSED : ACTUALITES 2009 ASSOCIATION FRANCAISE DES SYNDROMES D’EHLERS-DANLOS M-N. Gaveau-Glantin - AFSED - Tours Les Syndromes d’Ehlers-Danlos sont un ensemble d’affections génétiques rares liées à des anomalies du collagène à transmission autosomique dominante. Les signes cardinaux sont une hyperélasticité cutanée, une hyperlaxité articulaire avec douleurs chroniques et fatigabilité. L’Association Française des Syndromes d’Ehlers-Danlos a été créée en 1997 pour informer les patients et les médecins (publications, site internet…), soutenir, aider, orienter et promouvoir la recherche médicale. Les actualités 2009 L’AFSED a lancé fin 2008 un appel à projets à hauteur de 50000 €. Le Conseil Scientifique et le CA ont retenu le projet du Pr A. de Paepe de l’Université de Gand (Belgique) qui vise à repérer le ou les gènes actuellement inconnus du SED hypermobile en comparant dans des grandes familles les génomes des sujets atteints et indemnes. A la Pentecôte (sur un week-end de 3 jours), nous avons réuni 120 participants à St Prix (95) pour la réunion annuelle médicale et conviviale de l’association : moment fort, très apprécié des adhérents. Nous avons convié d’autres associations européennes homologues pour confronter nos expériences avec l’idée de lister les centres de compétences en Europe, leur accessibilité, leur disponibilité. Nous avons rencontré les 2 Centres de Référence français : - Centre du Pr Germain à Garches pour les SED classique et hypermobile, - Centre du Pr Emmerich à l’Hôpital Européen Georges Pompidou à Paris pour le SED vasculaire : une carte d’urgence estampillée par le Centre de Référence, le Ministère de la Santé et l’association de patients est désormais remise aux patients par le Centre de Référence. L’association prépare un nouveau passeport international SED. Nous avons participé à la 1ère réunion médicale du Centre de Référence vasculaire où, parmi les projets de recherche (modèle murin, appareil de mesure échographique plus performant...), les résultats de l’enquête BBEST ont été annoncés : prouvant l’efficacité du traitement prophylactique bêta-bloquant Célectol dans la prévention des accidents aigus. Nous accentuons l’aide individuelle à la personne avec une pensée particulière pour Kanchan, fillette népalaise de 7 ans atteinte du SED avec une cypho-scoliose grave. En Juillet, la HAS nous a demandé un dossier sur la prise en charge éventuelle des vêtements de contention sur mesure dans les SED (réalisés en tissu élastique pour grands brûlés). En Décembre, la HAS émet un avis favorable pour la prise en charge par la Sécurité Sociale des vêtements de contention, qui apportent beaucoup de soulagement aux patients. 52 F.2 ROLE D'UNE ASSOCIATION DE PATIENTS EN ORTHOPEDIE : INTERET DU SUIVI C. Cardon, M-P. Brusson, D. Guillemin AFLAR, ALCH (Association pour les Luxations Congénitales de Hanche) - Paris « L’intérêt du suivi » dans une association de patients résume le paradoxe de notre situation. Cet objectif est en effet démesuré* au vu de nos moyens. Mais pour quelles raisons sommes-nous amenés à reléguer quelques principes élémentaires auprès d’une population la plupart du temps ignorante de ce qui nous parait essentiel - nous une poignée de patients lambda, des patients de longue durée, pour lesquels l’orthopédie est la plupart du temps la première discipline qui intervient dans nos pathologies ? 144 051 PTH et 74 463 PTG pour l’année 2008 nous annonce l’ATHI (lAgence Technique de l'information sur l'Hospitalisation (PMSI) **: nous avons fait le compte : plus de 2 fois la population des polyarthritiques et spondylartitiques réunis tous les 3 ou 4 ans sans qu’aucun message de santé publique fort n’émane des professionnels – voire d’autres instances publiques et nous rende sujet d’une véritable politique de prévention. Mais alors, dans quel environnement agissons-nous ? Localement : nous intervenons hors du champ du soin tant des professionnels médicaux que paramédicaux, là où les patients préparent leur intervention ou rapportent leurs difficultés de vivre avec leur pathologie : 1 les patients de la traumatologie qui conduit de nouveaux patients dans le champ associatif à la suite d'un accident tragique et soudain 2 les patients de l'arthrose 3 parfois des sportifs dont l’activité a été trop intense 4 les patients de pathologies congénitales comme les luxations congénitales de la hanche en particulier les parents de nourrisson isolés après l’annonce du diagnostic 5 enfin les patients atteints de rhumatismes inflammatoires. Les « associations de patients » sont essentiellement présentes dans le cadre habituel des pathologies chroniques où les solutions médicales et chirurgicales sont souvent limitées. C’est la raison pour laquelle hormis quelques pathologies (Ostéogenèse imparfaite, Arthrogrypose), les associations de patients de l’orthopédie en tant que telles ne sont pas très nombreuses. Ainsi avant l'opération : les pratiques relèvent d’échanges d’expériences. Les plus chanceux apprennent l’existence de conférences d'information pré-opératoires avec les équipes médicales et paramédicales. Il leur est souvent préconisé de préparer leur intervention. Une présentation du rôle important du médecin anesthésiste leur est donnée. L'importance de la bonne prise en charge de la douleur actuellement est soulignée. Après l'opération : les échanges concernent la gestion de la douleur, la reprise des activités, l’utilisation des documents remis lors de l’hospitalisation. Retour à la vie quotidienne : L’utilité des visites et des contrôles radiologiques, de la surveillance médicale et dentaire, de la pratique régulière d'une activité sportive adaptée ou de la marche, des risques liés à la surcharge pondérale sont rappelés. Certaines associations de patients organisent des conférences d'information médicale et sociale où interviennent des orthopédistes et d’autres professionnels du champ ostéo-articulaire : rhumatologues, des kinésithérapeutes, sophrologues, ergothérapeutes, infirmiers … Socialement : nous agissons aussi au sein d’une conjoncture caractérisée par la montée en charge du vieillissement de la population. 53 - Depuis les années 2000, la Bone and Jone Decade constitue pour la décennie en cours une reconnaissance des problèmes ostéo-articulaires bien qu’elle n’ait pas conduit à des messages forts de santé publique tels que pour le diabète, les pathologies cardio-vasculaires, l'asthme et le VIH/sida visés dans les priorités ministérielles de l’éducation thérapeutique ou de la loi relative à la politique de santé publique de 2004 dans laquelle une trop petite place leur est dédiée - Nous avons été les témoins consternés par la place exorbitante faite aux infections nosocomiales sous la pression médiatique, alors que ce risque a toujours été pour nous omniprésent ; - Il nous aura fallu du temps pour comprendre le quasi silence et les difficultés éthiques des professionnels visés ; - La montée en charge de la démocratie sanitaire avec l’accès au dossier, le droit à l’information simultanément à celles de la judiciarisation, des problèmes démographiques et la baisse des durées moyennes de séjour qui réduit comme une peau de chagrin le temps de l’échange ; - La mise en place du médecin traitant et l’exclusion de l’orthopédiste de l’accès direct aux soins. Cette découverte de l’environnement s’est accompagnée d’autres aspects pour lesquels nous étions peu familiarisés : la T2A et ses enjeux, les industriels des dispositifs médicaux, les acheteurs et gestionnaires des établissements. Ces dernières années auront été aussi pour nous celles des premières actions de communication grand public menées par la SOFCOT et l’opportunité, par cette ouverture, d’avoir pu nous aussi mener quelques actions d’information avec les orthopédistes. Alors, pourquoi l’intérêt du suivi pourtant si théoriquement fondamental se résume-t-il à des actions ponctuelles dans l’accompagnement, à des fiches d’information, à des quelques pages sur Internet, à quelques minutes dédiées aux conclusions de nos conférences, mais sans jamais prétendre pour autant à la dimension beaucoup plus forte que nous lui accordons au vu des messages que nous avons reçus et surtout à la désinformation que nous constatons autour de nous ? L’hygiène de vie des patients à prothèse ne serait-elle finalement un objectif pas si fondamental ? Ce contrôle radiologique régulier, les messages relatifs aux risques engendrés par les chutes, les problèmes dentaires ou autres sources d’infection seraient-ils vraiment indispensables ? Ainsi l’on entend que la radio de contrôle post-opératoire ne serait vraiment utile qu’après 5 ans - le conditionnement des patients vaudrait pour l’avenir afin d’éviter qu’ils ne soient complètement perdus de vue. Une intramusculaire près d’une prothèse présenterait-elle de vrais risques ? Les 20 prochaines années vont être difficiles tant pour les professionnels que pour les patients. Les consultations de prévention font déjà l’objet de travaux et de rapport. En février 2008, la HAS consacrait déjà le contrôle radio tous les 2 ans dans le suivi des PTH (Indications de la radiographie du bassin 6 février 2008 http://www.has.sante.fr/portail/jcms/c_679796/indicationsde-la-radiographie-du-bassin) et les consultations de prévention s’organisent autour de la médecine générale comme l’illustre le rapport du Haut Conseil de la santé publique du 25 mars 2009 « Constats sur les pratiques actuelles en médecine générale et propositions de développement » http://www.hcsp.fr/hcspi/explore.cgi/hcspr20090325_ConsultPrev.pdf Le suivi de patients à prothèse relève encore aujourd’hui de l’artisanat dans la mise en œuvre des principes de précaution. Gare cependant à son industrialisation, tant pour les orthopédistes que pour nous les patients … *Pathologie ostéo-articulaire de l'adulte en France Enquête auprès d'un échantillon de 2 000 personnes J.-P. Courpied (1), J. Caton (2), S. Bouee (3), Y. Charpak (3), J.-M. Thomine (4) Enquête parue dans la Revue de Chirurgie Orthopédique Volume 87 No 5 Pages 424-436 du 06/09/2001 ETUDE SOFCOT / EVAL ** Bulletin des Orthopédistes Francophones n° 65 www.sofcot.fr rubrique « B.O.F » 54 F.3 ASSOCIATION FRANCE SPONDYLARTHRITES M. Clémence – AFS – Laguenne Fatigués de souffrir, des malades spondylarthritiques ont décidé un jour de se regrouper pour coucher sur le papier tout ce qui leur venait à l’esprit, pour décrire leur souffrance physique et morale. Cette initiative a permis l’édition d’une plaquette : « Des MOTS pour des MAUX » ou « paroles de malades ». En voici quelques extraits, commentaires qu’ils entendent si souvent, et je pense que les malades présents aujourd’hui s’y reconnaîtront : - « Pourtant tu as bonne mine » - « Tu fais du cinéma » - « C’est ta tête qui ne va pas ! » - « Remue-toi, tu ressembles un extra-terrestre ! » - « A ton âge, on n’est pas malade ! » - « Quel tire au flanc ». En un mot, ils subissent une incompréhension de la part de la famille, des amis, des collègues, de l’entourage ; sans compter aussi l’immense détresse engendrée par l’annonce du diagnostic. Cette annonce est toujours vécue comme un événement traumatique. Les termes employés par le corps médical sont généralement douloureux pour le patient. Ils favorisent un réel choc moral et un état interrogatif sur l’évolution de sa maladie. Le caractère évolutif de la maladie réactive en effet de manière récurrente une importante souffrance morale. Comme évoqué précédemment, à cette souffrance s’associe l’insensibilité, l’indifférence de l’entourage du patient vis-à-vis de la pathologie développée. Diverses études psychologiques mettent en avant cette incompréhension des perturbations pathologiques aussi bien d’un point de vue organique que psychologique. Aujourd’hui, il est primordial que le handicap généré par la pathologie soit, malgré la souffrance relatée, accepté par le patient et son entourage. Beaucoup parle d’une nouvelle vie à apprendre jusqu’aux psychologues qui abordent la notion de «deuil de l’individu passé». Même dans le cas d’une rémission de la maladie, les handicaps persistent surtout au plan social. Régulièrement, les patients atteints de la spondylarthrite évoquent la difficulté d’accepter le regard de leur entourage, le sentiment de devoir retrouver une place dans la société et l’appartenance à un groupe social. Ces patients seraient donc puni deux fois, une première fois pas la maladie, une seconde fois par des efforts considérables qu’ils doivent fournir afin de repousser l’isolement. Vient s’ajouter la douleur du quotidien, difficile à décrire et à évaluer. Douleur qui ne se voit pas et qui n’est comprise que par celui qui la supporte. « Elle » et la fatigue sont les deux premiers symptômes de la spondylarthrite. Entre douleur de fond, toujours présente et celles plus aigues qui surgissent lors des poussées, ces manifestations «invisibles» enferment le malade et ne l’aident pas à faire reconnaître et admettre aux autres la réalité de sa maladie. D’intensité variable, imprévisibles, voire obsédantes, les douleurs font pourtant partie intégrante de la vie. D’où la nécessité d’apprendre à les apprivoiser et à vivre avec en les combattant par tous les moyens médicaux et psychologiques. Mais pas seulement ! Passer la porte d’une association et oser parler sont des démarches simples, accessibles à tous et pourquoi pas le début de l’acceptation de la maladie ? Aujourd’hui, chaque malade souhaite être reconnu en tant que tel et non plus être juste considéré comme individu étiqueté au nom de telle maladie. Je représente une association de malades. Moi-même atteinte de spondylarthrite, je souhaite être « le » porte parole de toutes ces personnes qui s’adressent à nos associations. Ensemble, nous ne voulons pas nous plaindre, mais faire connaître « notre réalité », parler de notre maladie au quotidien, de nos difficultés personnelles et professionnelles, tout simplement faire reconnaître notre « vraie vie » ; ceci afin de pouvoir, aux côtés des médecins, paramédicaux et travailleurs sociaux, avancer dans le même sens. 55 F.4 FIBROMYALGIE FRANCE Association loi 1901 agréée au niveau national par le Ministère de la Santé et des Solidarités C. Robert - Fibromyalgie France - Paris Créée en 2001, Fibromyalgie France est une association qui a obtenu l’agrément ministériel au niveau national par le Ministère de la Santé et des Solidarités en mars 2007 (arrêté 06/03/07 – agrément N2006AGD43) et est reconnue d’intérêt général. L’association regroupe dans toute la France des malades fibromyalgiques et leurs proches et a son siège social à Paris. Fibromyalgie France fonctionne sur la base du bénévolat de malades fibromyalgiques et de proches. Seule la volonté des malades de se battre pour l’égalité de leurs droits et de leur chance, et finalement pour rester « dans leur vie », a permis que l’association nationale perdure et prenne son essor. Dans le cadre national, les actions auprès des hautes institutions comme le Sénat, l’Assemblée Nationale, les ministères concernés, l’Institut national de Veille Sanitaire, la Haute Autorité de Santé, la C.N.A.M., etc…, afin d’interpeller régulièrement ces décideurs, ont été initialement privilégiées. L’association nationale organise maintenant sa représentation territoriale par la mise en place de Délégations Régionales et Antennes Départementales, dans le cadre des représentations d’usagers, conformément aux textes réglementaires en vigueur concernant les associations agréées et la politique de décentralisation. La publication de deux livres a plus particulièrement contribué à faire connaître et comprendre le quotidien des fibromyalgiques : « Fibromyalgie, les malades veulent comprendre » et « La fibromyalgie, une si longue route ». Le Président de Fibromyalgie France a été par ailleurs relecteur de la Haute Autorité de Santé des recommandations professionnelles : "Douleur chronique : reconnaître le syndrome douloureux chronique, l'évaluer et orienter le patient". Fibromyalgie France est membre du Réseau Européen des Associations de Fibromyalgiques E.N.F.A.(European Network of Fibromyalgia Associations) et a fortement contribué aux actions à portée européenne visant à obtenir une Déclaration écrite validée par le Parlement Européen. Depuis septembre 2008, une action de « partenariat Patient-Médecin » est menée dans le cadre plus spécifique de l’ « Education Thérapeutique du Patient » - E.T.P., en particulier par la conception d’outils d’évaluation des troubles engendrés par la fibromyalgie, permettant une meilleure compréhension de la perte d’autonomie et de qualité de vie. Ce travail, dans sa première étape, a été présenté en 2009 au Ministère de la Santé. Récemment, une étude a été menée en partenariat avec le C.N.E.T.h (Centre National des Exploitants Thermaux) sur les attentes des fibromyalgiques en termes de prise en charge thermale. Depuis 2007, Fibromyalgie France organise au niveau national, une manifestation dans le cadre de la Journée Mondiale de la Fibromyalgie qui a lieu le 12 mai. Cette année 2010 sera marquée par une conférence sur le thème « La douleur autrement » (programme accessible sur le site internet). Enfin, Fibromyalgie France a su éveiller l’intérêt des médias tels France 2, France 3, Le Monde, le Quotidien du Médecin, APM International entre autres. 56 F.5 JE MANGE DIFFEREMMENT ET JE VAIS MIEUX Patrick Morvan - Acsac Normandie -Rouen - Mon parcours au travers de la maladie: les premiers symptômes, les crises, jusqu'à l'arrivée de douleurs chroniques. - Les causes de la maladie (d'après le docteur Seignalet) - Les principes de la diététique - L'apprentissage de la diététique - Les résultats, (d'après Seignalet) sur 122 malades - ainsi que pour moi-même, après 2 ans et demi ? - Conclusion 57 F.6 LA PLACE ET LE ROLE DES PATIENTS DANS LA CONCEPTION ET LA REALISATION DE PROGRAMMES D’EDUCATION THERAPEUTIQUE (ETP) DANS LES MALADIES RHUMATISMALES (travail présenté au congrès EULAR 2009 - Copenhague) L. Carton, P. Tauveron - AFLAR-SPONDYLIS et AFLAR - Paris L'importance de l'éducation thérapeutique dans les maladies chroniques est désormais reconnue; c'est, en France, un sujet d'actualité, avec le projet de loi "portant réforme de l'hôpital et relatif aux patients, à la santé et aux territoires", qui consacre son rôle dans la prise en charge des maladies chroniques. Les organisations de patients –ligues pluridisciplinaires et associations de malades – oeuvrant dans maladies rhumatismales, portent un grand intérêt à cette activité. Celui-ci est compréhensible : c'est un mode de traitement plus accessible car moins scientifique, fondé sur la relation avec l'éducateur. Les activités de ces organisations sont elles aussi fondées sur l'information, l'accompagnement, et visent l'autonomie des malades. Les organisations se sont, hier et aujourd'hui, impliquées dans l'éducation thérapeutique, dans de nombreuses pathologies. On peut citer les Alcooliques Anonymes, qui, dès 1935, ont créé une activité d'éducation thérapeutique collective, puisqu'elle vise le changement de comportement par l'auto-soin. Depuis les années 2000 et le développement des associations de malades en France, les associations de malades du VIH-SIDA et d'autres maladies, ont lancé leurs propres programmes d'ETP collective, mais aussi individuelle, sous forme tutoriale (fondée sur la relation de patient à patient). Il y a des raisons supplémentaires au développement prévisible de la participation des organisations à l'ETP : le nombre croissant de personnes atteintes de maladies chroniques face à la maîtrise des coûts de santé, la volonté d'autonomie des patients et l'accroissement de l'information sur les maladies. La Haute Autorité de Santé, qui régit en France la prise en charge sociale des soins par la collectivité, a émis en 2007 des recommandations relatives à l'ETP. Celles-ci impliquent les organisations sur deux plans : la concertation des professionnels de santé et des patients et leurs représentants dans la conception et l'évaluation des programmes d'ETP, et la participation éventuelle de patients et/ou d'organisations en complément à l'ETP collective. Ce rôle est plus limité que la réalité de la pratique actuelle et certainement, future. Le rôle des patients et de leurs organisations pourrait être qualifié de la façon suivante : 1 - le malade expert par expérience, intervenant dans le cadre de son organisation dans des programmes réalisés par elle en coopération avec les professionnels de santé, en tant qu'éducateuranimateur d'ETP collective ; 2 - la malade éducateur formé intervenant en ETP individuelle dans un cadre pluridisciplinaire ; 3 - la malade éducateur formé intervenant en ETP individuelle tutoriale fondée sur la transmission de savoir et d'expérience entre pairs. L'AFLAR et ses associations affiliées développent actuellement des projets dans chacune de ces catégories : l'atelier collectif d'ETP "mieux vivre avec sa maladie rhumatismale" (AFLAR siège), ETP partenariale (Association SPONDYLIS), ETP tutoriale (AFLAR Centre). 58 F.7 FAUT-IL RECOMMANDER LES RECOMMANDATIONS ? LE POINT DE VUE DU PATIENT SUR LES RECOMMANDATIONS DE SOINS (travail présenté au congrès EULAR 2008, Paris) L. Carton – AFLAR - Paris Des recommandations de soins existent désormais pour la plupart des maladies rhumatismales, la plupart d’entre elles éditées par l’EULAR (Ligue Européenne Contre les Maladies Rhumatismales). Elles sont établies grâce à des méthodes de groupes d’expert et définissent les meilleures pratiques dans le traitement des maladies, et sont destinées à guider les soignants dans un objectif d’amélioration des soins, et de leur meilleure efficacité économique et sociale. Comment sont impliqués les malades dans l’établissement de ces recommandations ; Quel usage les organisations de patients peuvent-elles faire des recommandations ? ; Ces recommandations interfèrent-elles avec les pratiques et politiques des organisations de malades ? ; Comment les patients les comprennent-ils au plan individuel ? : Ces questions émergent à notre époque de mise en place généralisée des recommandations de soins. Les organisations de patients françaises ont maintenant une approche spécifique des recommandations de soins, du fait de leur rôle de participation à l’établissement des recommandations de pratique clinique (RPC), participation découlant de la mise en place des lois relatives à la démocratie sanitaire (loi du 04/03/2002) et de la réforme des régimes des Affections Longue Durée (ALD) de l’Assurance Maladie en 2004. Ainsi, des malades mandatés par les organisations de patients des maladies rhumatismales, dont l’AFLAR (Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale, l’AFS (Association Française des Spondylarthritiques) et SPONDYLIS, ont fait partie des groupes de travail de la HAS (Haute Autorité de Santé), pour l’établissement des écrits (Guide Affection Longue Durée, Synthèse) et pour la relecture de validation de ces écrits. Les associations de malades ont particulièrement été sollicitées, pour l’établissement des “guides patients” destinés à être adressés aux malades rentrant dans le régime de l’ALD pour leur pathologie. Cette expérience a amené les organisations de malades vers des réflexions qui montrent leurs exigences spécifiques vis à vis des recommandations de soin, de leur établissement à leur diffusion et application : - - - les recommandations de soins sont établies sur la base de la médecine par les preuves (Evidence Based Medicine, EBM). Est-ce que le manque de “preuves” établissant l’efficacité d’un traitement – du fait d’un manque de recherches ou études relatives à ce traitement – pourrait le faire exclure des soins et du remboursement par l’AM, alors qu’il était auparavant pratiqué et accepté ? est-ce que seuls les traitements inclus dans les recommandations de soins pourront, à l’avenir, être couverts par l’Assurance Maladie ? Est-ce que les traitements – comme le traitement social, physique, le traitement non-médicamenteux en général – moins étudiés, pourront être inclus dans les recommandations, et sur quelle base d’appréciation ? L’avis des malades, relayé par leurs organisations, sera-t-il considéré, et si oui, à quel niveau (identique à l’EBM ou non) ? les recommandations auront-elles désormais un caractère obligatoire et général, et celui-ci laissera-t-il la place à l’individualisation du traitement, aux traitements alternatifs demandés par les malades ? 59 - - - - la co-décision de traitement, le contrat thérapeutique seront-ils affectés par les recommandations ? Quelle priorité sera-t-elle donnée ? la participation des associations de malades à l’établissement des recommandations renforcera-t-elle leur caractère contraignant vis à vis du malade ? Les participants associatifs aux groupes de paroles seront-ils considérés comme des experts parmi les autres, ou des représentants dont l’avis est égal – ou prépondérant – à celui des autres parties prenantes, dont les autorités de santé ? est-ce que la solution de patients experts issus d’organisations de malades – solution retenue pour la participation des patients et organisations de patients et leur représentation dans les travaux sous l’égide de la HAS – est suffisante, ou des panels de patients vierges de ce type de travaux, devraient être constitués ? les recommandations devraient-elles de plus leur être soumises pour test d’acceptation, avant leur établissement définitif ? les organisations de patients seront-elles responsables de la diffusion des recommandations de soins, en terme d’éducation à la santé et d’accès à l’information des patients sur leurs droits, et notamment celui à la qualité de soins ? est-ce que les malades – ou bien seulement les soignants – devront être formés aux recommandations, ou seulement informés, alors que leurs droits sociaux et à la qualité de soins est en jeu ? L’établissement et l’adoption de recommandations de soins dans les maladies chroniques soulève ainsi de nombreux champs de réflexion et de nouvelles activités dans l’information du malade et la défense de ses droits. 60 ASSOCIATION FRANCAISE DE LUTTE ANTI-RHUMATISMALE RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE REMERCIEMENTS 61 Nous remercions pour leur précieux soutien aux actions de l’AFLAR Les Laboratoires : CHUGAI PHARMA FRANCE ROCHE ROTTAPHARM WYETH PFIZER NORDIC PHARM A Tous nos remerciements aux Secrétaires Sophie Papazian, Isabelle Bessas TRANSPORTS OFFICIELS 62 Publication AFLAR N° ISSN 1959-285X Directeur de la publication Philippe Tauveron Comité de lecture Mme F. Alliot-Launois, Dr C. Bonnet, Dr M-H. Boucand, Pr C. Brégeon, Mme L. Carton, Pr G. Chalès, Pr L. Euller-Ziegler, Mme V. Fox-Tarsac, Pr R. Ghozlan, Dr G. Goudet-Lunel, Dr Ph. Tauveron Conception – Réalisation S. Papazian – I. Bessas Imprimerie Maugein Imprimeurs Tulle 63